Reportage

Un nouveau groupe issu de la communauté du VIH lutte contre la COVID-19 en Guinée

12 juin 2020

Les communautés continuent de jouer un rôle important pour lutter contre les épidémies en Afrique. Dans le cadre de la riposte au VIH, leur engagement suit un principe fondamental : ne faites rien pour nous sans nous impliquer. Depuis le début de la riposte au sida, la société civile a été en première ligne en exigeant l’accès au traitement et le respect des droits humains, ainsi qu’en apportant son soutien aux services liés au VIH fournis par des communautés.

En Guinée, l’engagement des communautés se traduit par une amélioration continue des programmes du VIH et par des progrès considérables en matière de dépistage, de prévention, d’adhésion au traitement et d’assistance psychosociale. La promotion et la défense des droits humains sont également des thèmes essentiels pour les communautés. Leur implication permet de s’attaquer à la stigmatisation et à la discrimination, ainsi que de contrôler la qualité des services et d’affronter les défis.

Les leçons tirées de l’épidémie d’Ebola qui a touché le pays de 2013 à 2016 indiquent clairement que les communautés et le public doivent participer pleinement à la riposte à la COVID-19. Ce constat a motivé la création de la National Platform of Civil Society Organizations on HIV and TB (PNOSC-HIV/TB). Cette plateforme regroupant 28 associations a vu le jour avec le soutien technique et financier de l’ONUSIDA. Elle joue un rôle central dans l’élaboration du plan d’accès d’urgence du ministère de la Santé qui vise à réduire l’impact de la COVID-19 sur les services de santé, en particulier ceux liés au VIH.

La PNOSC-HIV/TB concentre son action sur les populations y compris les personnes incarcérées, vivant dans des camps de réfugiés ou des villes solidaires (des lieux où vivent des personnes ayant un handicap). Elle appuie activement la prévention contre la COVID-19 en sensibilisant sur le thème de l’éloignement physique que ce soit par le biais de médiateurs et de médiatrices issus des communautés, d’artistes locaux, des médias et d’activités de porte-à-porte.

Une ligne téléphonique gérée par deux réseaux de personnes vivant avec le VIH, dont un spécialisé dans les populations clés, apporte par ailleurs une assistance psychosociale. La PNOSC-HIV/TB promeut également la délivrance de plusieurs mois de thérapie antirétrovirale et son élargissement à tout le pays.

« La PNOSC-HIV/TB nous permettra de parler d’une voix, de nous affirmer encore plus, d’organiser et de renforcer notre contribution pour vaincre la COVID-19 et éliminer le sida en Guinée d’ici 2030 », a déclaré Mahawa Diallo Sylla, présidente de la PNOSC-HIV/TB.

La PNOSC-HIV/TB participe également à l’Observatoire des traitements communautaires qui surveille le respect des droits humains à l’heure de la COVID-19 et qui signale les violations au gouvernement et à l’Institution nationale des droits de l’homme.

« Je suis impressionnée par la volonté affichée par la PNOSC-HIV/TB pour combler le retard par le biais de sa participation à la riposte nationale au VIH. Je suis persuadée que le dynamisme et l’énergie générés depuis sa création marqueront durablement les ripostes du VIH et de la COVID-19 en Guinée », a souligné Dado Sy Kagnassy, directrice pays de l’ONUSIDA pour la Guinée.