Déclaration à la presse

L’ONUSIDA prie instamment le gouvernement ukrainien de garantir la continuité des services de prise en charge du VIH et salue l’adoption d’une nouvelle loi promouvant une approche de la riposte au sida respectueuse des droits de l’homme


GENÈVE, 31 janvier 2011 – Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) est préoccupé par une annonce selon laquelle le gouvernement ukrainien mènerait des enquêtes sur les programmes gérés par le Réseau pan-ukrainien des personnes vivant avec le VIH et d’autres organisations non gouvernementales intervenant dans le domaine de la riposte au sida en Ukraine. L’ONUSIDA appelle le gouvernement ukrainien à s’assurer que ces enquêtes ne conduisent pas à une interruption des services de prise en charge du VIH que ces organisations fournissent à des milliers de personnes.

Le Réseau pan-ukrainien des personnes vivant avec le VIH et d’autres organisations communautaires et non gouvernementales jouent un rôle clé dans la riposte ukrainienne à l’épidémie de VIH. En travaillant ensemble, le gouvernement ukrainien et les organisations de la société civile ont réussi à fournir – avec beaucoup de succès – des services de prévention, de traitement, de soins et d’appui en rapport avec le VIH à des populations très exposées au risque d’infection et aux personnes vivant avec le virus.

L’ONUSIDA félicite le gouvernement ukrainien pour l’adoption récente d’une loi d’État qui promeut une riposte au sida respectueuse des droits de l’homme. La loi garantit la fourniture de services de réduction des risques – notamment un dispositif d’échange de seringues et un traitement de substitution – aux personnes qui consomment des drogues injectables, la confidentialité du statut sérologique VIH des personnes vivant avec le virus, un traitement post-exposition pour les fournisseurs de soins et les victimes de violences sexuelles, et un accès indépendant à des services en rapport avec le VIH pour les adolescents.

L’adoption d’une loi prévoyant la fourniture de services de réduction des risques pour les personnes qui consomment des drogues injectables – mesure éclairée par le concret qui a démontré son efficacité dans de nombreux pays, y compris en Ukraine, et avalisée par l’ONUSIDA, l’OMS et l’UNODC – devrait renforcer les programmes existants qui sont conjointement gérés par le gouvernement et des organisations non gouvernementales.

« Cette loi représente un tournant majeur pour la riposte au sida en Europe orientale » a déclaré M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « La nouvelle loi doit être pleinement mise en œuvre par tous les organes de l’État, dans la lettre et dans l’esprit. »

Avec cette loi, l’Ukraine rejoint également la liste – qui ne cesse de s’allonger – des pays qui ont levé les restrictions à l’entrée, au séjour et à la résidence des étrangers vivant avec le VIH, en alignant la législation nationale relative au virus sur les normes internationales de santé publique et de protection sociale et des droits humains.

La nouvelle loi constitue un engagement important de la part de l’Ukraine vis-à-vis de l’épidémie de VIH du pays – laquelle demeure la plus grave de toute l’Europe. On estime à 1,3% la prévalence du virus en Ukraine et le nombre annuel de diagnostics de VIH a plus que doublé depuis 2001. On considère que le pourcentage de séropositifs parmi les 375 000 personnes qui consomment des drogues injectables (estimation) dans le pays se situe entre 39% et 50%.


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