Déclaration à la presse

L’ONUSIDA salue une décision courageuse de la Cour suprême indienne qui abolit les lois criminalisant les personnes LGBTI

GENÈVE, 6 septembre 2018 — L’ONUSIDA salue la décision de la Cour suprême indienne qui vient annuler des dispositions importantes de l’article 377 du Code pénal indien. L’article 377 criminalise les relations sexuelles entre les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI).

« Ce jour est un jour de fierté pour les gays, un jour de fête, le jour où le respect et la dignité des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes ont enfin été rétablis en Inde », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Je félicite les courageux activistes, les organisations de la société civile et les groupes communautaires qui ont bataillé longuement et durement pour que cette injustice cesse ».

La criminalisation des relations entre adultes consentants de même sexe est une violation des droits de l’homme et légitime les préjugés et les actes de violence à l’encontre des personnes LGBTI. Elle empêche ces personnes d’accéder et de recourir aux services de prévention, de dépistage et de traitement du VIH et accroît leur risque de contracter le VIH.

En Inde, chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, la prévalence du VIH est de 2,7 %, et chez les personnes transgenres, elle s’élève à 3,1 %, contre seulement 0,26 % pour la prévalence du VIH dans l’ensemble de la population adulte à l’échelle nationale. Environ trois hommes gays sur dix et quatre personnes transgenres sur dix qui vivent avec le VIH en Inde ne connaissent pas leur état sérologique vis-à-vis du virus. De nombreuses personnes LGBTI vivant avec le VIH n’ont pas accès au traitement.

Dans le monde, les hommes gays représentent 18 % de toutes les nouvelles infections à VIH. L'ONUSIDA appelle les pays à garantir le respect des droits humains de tous les individus, quelle que soit leur orientation sexuelle, par le rejet des lois interdisant les relations sexuelles entre adultes consentants dans le privé, la mise en exécution de lois pour protéger ces personnes contre la violence et la discrimination, la lutte contre l’homophobie et la transphobie et la mise à disposition des services de santé les plus essentiels.

« J’espère que cette décision va ouvrir la voie à des décisions analogues dans d’autres pays pour abroger les lois injustes qui criminalisent l’homosexualité », a déclaré M. Sidibé.

En juin 2016, les États membres des Nations Unies s’étaient engagés, dans la Déclaration politique sur la fin du sida, à promouvoir des lois et des politiques garantissant l’exercice de tous les droits humains et libertés fondamentales pour les enfants, les adolescents et les jeunes, en particulier ceux qui vivent avec le VIH, qui sont exposés au risque ou qui sont touchés par le virus, de manière à éliminer la stigmatisation et la discrimination auxquelles ils sont confrontés.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.