HIV Prevention

Press Release

L’ONUSIDA et l’UNFPA publient le quatrième rapport annuel sur les progrès accomplis par la Global HIV Prevention Coalition

GENÈVE, le 23 novembre 2020—Le dernier rapport sur les progrès accomplis de la Global HIV Prevention Coalition révèle que, malgré un recul observé des nouvelles infections au VIH chez les adultes dans plusieurs pays, l’avancée générale des efforts de prévention du VIH reste fluctuante et évolue trop lentement pour parvenir aux objectifs 2020 qui ont été convenus en 2016 au cours de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la fin du sida.

« Nous n’arriverons pas à mettre un terme au sida si de nouvelles personnes continuent chaque année d’être infectées par le VIH », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Cette année est un moment charnière pour faire le point sur une décennie de progrès en vue de mettre fin au sida à l’horizon 2030. Malheureusement, l’humanité accuse un retard dans les promesses de réduction des nouvelles infections au VIH. »

En 2016, les États membres des Nations Unies se sont engagés à atteindre un objectif de prévention du VIH prévoyant de réduire les nouvelles infections chez les adultes à moins de 500 000 dans le monde d’ici 2020, soit un recul de 75 % par rapport à 2010. Fin 2019, cette baisse atteignait à peine 23 %, avec 1,7 million de contaminations au VIH l’année dernière.

Lancée en 2017, la Global HIV Prevention Coalition vise à redonner dynamisme et clairvoyance aux programmes de prévention du VIH dans 28 pays, les 28 pays du monde les plus touchés par les nouvelles infections au VIH. Cette coalition de 28 pays identifie et encourage des stratégies pour les programmes et des interventions prioritaires, ravive l’engagement politique en faveur de la prévention du VIH, dirige et apporte son soutien à la mise en œuvre de programmes.

Les progrès accomplis pour réduire les nouvelles infections au VIH varient selon les pays de la coalition. Entre 2010 et 2019, les nouvelles infections au VIH ont, par exemple, chuté de 64 % en Eswatini, et augmenté de 74 % au Pakistan. Néanmoins, les nouvelles infections au VIH ont reculé dans 26 pays de la coalition.

Le rapport montre que des progrès importants ont été réalisés pour mettre en place les 10 actions stratégiques définies dans la Feuille de Route de la Prévention du VIH pour 2020. Toutefois, de nombreux pays continuent de rencontrer des difficultés pour changer des facteurs sous-jacents qui entravent l’efficacité des programmes de prévention du VIH. Il s’agit entre autres de financements insuffisants, d’une inertie pour lutter contre les obstacles légaux, réglementaires et structurels qui empêchent les programmes destinés aux populations clés et vulnérables, ainsi que de l’adoption lente des règles sur les contrats sociaux.

« Si nous voulons réduire considérablement les nouvelles infections au VIH, nous devons réduire les disparités et supprimer les obstacles qui empêchent les adolescentes, les jeunes femmes et les populations clés d’accéder à des services de santé sexuelle et reproductive de qualité et qui les respectent. Il est temps de mettre un terme une bonne fois pour toutes à la stigmatisation, à la discrimination et à la marginalisation qui se dressent sur leur chemin sous une forme ou sous une autre », a indiqué Natalia Kanem, la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population.

Cette année, la pandémie de COVID-19 est un défi supplémentaire pour préserver les avancées au niveau de la prévention du VIH. Les inquiétudes concernent en particulier les perturbations touchant les services de prévention du VIH : circoncision masculine médicale volontaire, interruption de l’accès au matériel de prévention (notamment d’injection stérile), effets des confinements sur les services d’assistance sociale et éducatifs, corrélation entre difficultés économiques et augmentation des comportements à risque, et vulnérabilité face au VIH. Le rapport actuel documente ainsi pour la première fois les mesures prises par les pays pour s’adapter à la pandémie de COVID-19 et atténuer ses effets potentiels.

Ce rapport a été dévoilé au cours d’une réunion virtuelle réunissant des ministres de la Santé des pays membres de la Global HIV Prevention Coalition, qui ont pris acte des progrès accomplis avec l’objectif de dresser une feuille de route pour les cinq prochaines années en vue de mettre fin au sida d’ici 2030.

« La prévention du VIH sera au cœur de la nouvelle stratégie mondiale de lutte contre le sida pour les cinq prochaines années », a ajouté Mme Byanyima. « Avec le Fonds des Nations Unies pour la population et le reste du Programme commun de l’ONUSIDA, nous allons soutenir la Global HIV Prevention Coalition afin d’atteindre notre objectif ultime : zéro nouvelle infection au VIH. »

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Dernier rapport sur les progrès accomplis

Feuille de Route de la Prévention du VIH pour 2020

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Message de Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l'ONUSIDA, pour la Journée mondiale du sida 2020

Cette année, la Journée mondiale de lutte contre le sida 2020 ne ressemblera pas aux éditions précédentes.

La COVID-19 menace les progrès accomplis au cours des 20 dernières années dans le domaine de la santé et du développement, y compris pour ce qui est des avancées de la lutte contre le VIH.

Elle accentue les inégalités existantes comme l’ont fait les autres épidémies avant elle.

Inégalités entre les sexes, raciales, sociales et économiques : notre monde s’enfonce dans les inégalités.

La cause du VIH a su créer une mobilisation au cours de l’année passée pour défendre nos acquis, protéger les personnes vivant avec le VIH et d’autres groupes vulnérables, et repousser le coronavirus, et je m'en réjouis.

Campagnes en faveur de la délivrance d’ordonnances pour plusieurs mois de traitement du VIH, organisation de livraisons à domicile de médicaments ou mise à disposition d’une aide financière, de nourriture ou d’un logement à des groupes à risques : les militants et militantes de la cause du VIH et les communautés touchées ont une nouvelle fois apporté la preuve de leur efficacité indispensable dans la riposte au VIH. Merci à vous !

La dynamique inhérente aux communautés, initiée par une responsabilité partagée entre leurs membres, a joué un rôle essentiel dans nos victoires contre le VIH.

Aujourd’hui, nous avons plus que jamais besoin de cette force pour surmonter les épidémies concomitantes du VIH et de la COVID-19.

Chères amies, chers amis. Dans sa riposte à la COVID-19, l’humanité ne peut pas répéter les erreurs du passé dans la lutte contre le VIH lorsque des millions de personnes vivant dans des pays en voie de développement sont mortes en attendant un traitement.

Aujourd’hui encore, plus de 12 millions de personnes attendent d’obtenir un traitement contre le VIH et 1,7 million d’infections imputables à l’absence d’accès aux services essentiels ont été enregistrées en 2019.

Voici pourquoi l’ONUSIDA milite ardemment en faveur d’un vaccin universel contre le coronavirus.

À problèmes mondiaux, solidarité mondiale.

Alors que les premiers signes d’efficacité et d’innocuité apparaissent pour des vaccins potentiels contre la COVID-19, l’espoir est permis, d’autres suivront. Toutefois, des menaces sérieuses pèsent sur leur accès équitable. Nous appelons les entreprises à partager librement leur technologie et leur savoir-faire, ainsi qu’à renoncer à leurs droits sur la propriété intellectuelle afin que le monde puisse produire à très grande échelle et à la vitesse nécessaire les vaccins efficaces pour protéger tout le monde et permettre à l’économie mondiale de se redresser.

Notre objectif pour mettre un terme à l’épidémie de sida avait déjà pris du retard avant l’arrivée de la COVID-19. Nous devons à présent mettre l’accent sur les personnes afin de remettre la riposte au sida en capacité de réussir. Nous devons mettre un terme aux injustices sociales qui exposent des personnes à un risque d’infection au VIH. Et nous devons lutter en faveur du droit à la santé. Les gouvernements n’ont aucune excuse pour ne pas investir pleinement dans l’accès universel à la santé. Des obstacles comme les redevances à payer en avance par les utilisateurs et utilisatrices écartent certaines personnes des soins et doivent être supprimés.

Les droits humains des femmes et filles doivent être respectés sans exception, quant à la criminalisation et à la marginalisation des hommes gays, des personnes transgenres, des travailleurs et travailleuses du sexe et des toxicomanes, elles doivent cesser.

Alors que 2020 touche à sa fin, le monde fourmille de dangers et les mois à venir ne seront pas faciles.

Seules une solidarité mondiale et une responsabilité partagée seront en mesure de nous aider à vaincre le coronavirus, mettre un terme à l’épidémie de sida et garantir le droit universel à la santé.

Merci.

Winnie Byanyima

Directrice exécutive de l'ONUSIDA

Secrétaire général adjoint des Nations Unies

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Acquisition des connaissances sur le VIH : un progrès trop lent chez les jeunes femmes en Afrique orientale et australe

09 novembre 2020

Les jeunes doivent savoir comment se protéger d’une infection au VIH et aussi où accéder en toute sécurité aux services de prévention du VIH et de santé de la reproduction et sexuelle. Il s’agit en effet d’un outil essentiel de la riposte au VIH.

Une analyse d’études menées auprès de populations depuis 2000 révèle que l'acquisition de connaissances complètes sur le VIH progresse très nettement chez les jeunes femmes et les jeunes hommes en Afrique occidentale et centrale, ainsi que chez les hommes en Afrique orientale et australe. Toutefois, la diffusion de ces connaissances parmi les jeunes femmes vivant en Afrique orientale et australe est plus lente.

Des enquêtes récentes indiquent qu’il reste encore fort à faire. On s’aperçoit à partir d’études menées de 2011 à 2018 que seulement 39 % des jeunes femmes (âgées de 15 à 24 ans) en Afrique orientale et australe et 28 % en Afrique occidentale et centrale disposent de connaissances complètes sur le VIH. Ces taux sont respectivement de 46 % et 31 % parmi les jeunes hommes de la même classe d’âge. En 2001, les pays signataires de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida s'engageaient à garantir qu'en 2005, 90 % des jeunes de 15 à 24 ans, et 95 % en 2010, disposeraient des informations, de l’éducation, des services et des compétences psychosociales pour réduire leur vulnérabilité face à une infection au VIH.

Pourcentage des jeunes (de 15 à 24 ans) disposant de connaissances complètes sur le VIH, panel de pays d’Afrique subsaharienne, 2000-2018.

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Press Statement

L’ONUSIDA salue les nouveaux résultats extrêmement positifs d’un traitement injectable à effet prolongé afin de lutter contre les infections au VIH chez les femmes

GENÈVE, le 9 novembre 2020—L’ONUSIDA est extrêmement confortée dans son action par les derniers résultats d’une étude révélant que le cabotegravir, un antirétroviral à injecter tous les deux mois, empêche les infections au VIH chez les femmes. L’essai montre que, pour éviter une contamination au VIH, les injections à effet prolongé étaient 89 % plus efficaces chez des femmes en Afrique subsaharienne que la prise quotidienne de comprimés de prophylaxie pré-exposition (PPrE).

« Ces résultats sont extrêmement importants. L’ONUSIDA demande depuis longtemps des options supplémentaires, acceptables et efficaces de prévention du VIH pour les femmes et cet antirétroviral pourrait changer vraiment la donne », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Si les donateurs et les pays investissent dans la démocratisation de l’accès à une PPrE injectable destinée aux femmes exposées à un risque élevé de contamination au VIH, alors cela permettrait de baisser considérablement les nouvelles infections. »

Cet essai mené au Botswana, au Kenya, au Malawi, en Afrique du Sud, en Eswatini, en Ouganda et au Zimbabwe a été réalisé auprès de 3 200 femmes âgées de 18 à 45 ans présentant un risque élevé d’infection au VIH. Il a été arrêté avant terme sur recommandation du Data and Safety Monitoring Board, car les preuves statistiques indiquent clairement la plus grande efficacité du médicament injectable par rapport à la prise quotidienne d'un comprimé.

Quatre infections au VIH ont été recensées parmi les femmes affectées de manière aléatoire au groupe recevant l’injection de cabotegravir, par rapport à 34 infections chez celles qui prenaient tous les jours un comprimé de PPrE. Le risque de contamination au VIH était neuf fois inférieur avec une injection de cabotegravir qu’avec la prise quotidienne de PPrE.

Les résultats de l’étude sont importants et arrivent à point nommé alors que nous avons besoin de toute urgence de méthodes supplémentaires pour protéger les femmes exposées à un risque élevé de contamination au VIH, y compris des méthodes qui ne reposent pas sur la prise quotidienne ou presque de comprimés, l’utilisation du préservatif ou l’abstinence sexuelle. La mise en place de méthodes alternatives pour empêcher une contamination au VIH et des posologies favorisant davantage le respect des traitements que celles disponibles à l’heure actuelle augmenteront les choix de prévention du VIH, l’adoption par les femmes et réduiront les nouvelles infections au VIH.

« L’ONUSIDA félicite toutes les personnes impliquées dans cette étude qui s'inscrit d'ores et déjà comme une référence », a déclaré Mme Byanyima. « À l’instar d’un vaccin contre la COVID-19, nous devons à présent œuvrer pour que ces injections vitales soient accessibles, abordables et distribuées équitablement à toutes les personnes ayant opté pour elles. »

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Le quotidien de deux cliniques en Jamaïque pendant la COVID-19

03 novembre 2020

Une femme séropositive se rend au Centre for HIV Research and Education Services (CHARES) à Kingston en Jamaïque. D’habitude, elle reçoit des antirétroviraux pour trois mois, mais pas cette fois-ci. La médecin lui explique que, depuis avril, les pharmacies d’État délivrent des médicaments uniquement pour un mois de traitement.

À une vingtaine de minutes de là en voiture, à la Comprehensive Health Clinic, un homme attend que son nom soit appelé. Il n’utilise pas l'un des bancs en bois réservés aux patients venant consulter pour des questions de santé sexuelle. Il s’assoit un peu plus loin sur un siège et écoute attentivement.

Les prestataires de services du VIH en Jamaïque luttent cette année sur deux fronts : répondre aux nouveaux défis apportés par la COVID-19 et gérer les difficultés chroniques pour assurer leur mission. La directrice pays de l’ONUSIDA, Manoela Manova, souhaitait se faire une meilleure idée des problèmes sur le terrain. Elle a décidé de se rendre sur ces deux sites afin de parler avec tout le monde, depuis l'équipe d'observation du traitement jusqu’aux médecins.

Hébergé dans le University Hospital of the West Indies, le CHARES est un établissement modèle pour le traitement du VIH en Jamaïque. L’année dernière, sur l’île, 79 % des personnes suivant un traitement avaient une charge virale indétectable. Au CHARES, la proportion est encore plus élevée avec 9 patient-es sur 10, dont la charge virale indétectable leur permet de vivre en bonne santé sans contaminer personne.

La COVID-19 a toutefois aussi mis des bâtons dans les roues de ce programme bien établi.

Les capacités dans les laboratoires ont été redirigées en faveur du coronavirus, par conséquent la réception des résultats des tests de la charge virale a pris du retard.

Le CHARES délivrait habituellement des ordonnances pour trois mois à ses patient-es stabilisé-es, mais depuis l’arrivée de la COVID-19, les pharmacies gérées par l’État ne fournissent des médicaments que pour un mois. Cela fait partie de la stratégie du gouvernement pour prévenir les ruptures de stock, car la chaîne d’approvisionnement connaît actuellement des difficultés. Toutefois, pour les personnes sous traitement, cela signifie qu’elles doivent sortir plus souvent pour obtenir leurs médicaments. En réponse, le CHARES a commencé à faire des livraisons à domicile, en particulier pour les personnes âgées qui sont moins enclines à sortir de chez elles à cause du risque présenté par le nouveau coronavirus. 

Par ailleurs, les mesures d’endiguement de la COVID-19 ont augmenté les besoins en assistance psychosociale. La perte de revenus, la fermeture des écoles et les couvre-feux sont des fardeaux supplémentaires auxquels sont confrontés des milliers de foyers jamaïcains, y compris des personnes vivant avec le VIH. Néanmoins, même lorsque des patient-es sont renvoyé-es vers une assistance psychiatrique à l’hôpital central, rares sont celles et ceux à y aller par peur de la discrimination. Et ce n’est pas tout. Depuis que l’hôpital hébergeant le CHARES est devenu un centre de traitement de la COVID-19, certaines personnes ont décidé de ne plus venir.

« Nous avons besoin d’observer et d’évaluer de plus près les difficultés liées à la gestion des patient-es à l’heure actuelle en vue de trouver des solutions », déclare la responsable du programme CHARES, Racquel Brown. « Dans l’idéal, nous aimerions employer quelqu’un pour analyser les données des patient-es afin de prendre de meilleures décisions stratégiques concernant la prise en charge et le traitement. »  

Le Comprehensive Health Centre apporte ses services à de nombreuses personnes vivant avec le VIH ou touchées par d’autres infections sexuellement transmissibles. Ici aussi, il n’est plus possible de fournir un traitement pour plusieurs mois depuis l’arrivée de la COVID-19. Nombre de patient-es demandent une aide alimentaire au cours de cette période. Certain-es avaient leurs antirétroviraux, mais pas de nourriture pour les prendre.  

Mais d’autres problèmes existaient déjà avant la COVID-19. Deux patient-es sur cinq ne viennent pas au rendez-vous de suivi. Certain-es fournissent une mauvaise adresse aux prestataires de services. Et le taux de suppression de la charge virale de la clinique stagne à 70 %, en deçà de la moyenne nationale. Certain-es arrêtent leur traitement contre l’avis de leur médecin.

Mme Manova explique que de nombreuses difficultés rencontrées par les deux établissements sont liées à l’autostigmatisation et à la discrimination, les deux grands défis de la riposte au VIH en Jamaïque. Dans tout le pays, 43 % à peine de toutes les personnes vivant avec le VIH suivaient un traitement en 2019 malgré une couverture plutôt bonne du dépistage.

« La honte, la peur et les préjugés sapent nos efforts, aussi bien avant que pendant l’épidémie de COVID-19 », remarque Mme Manova. « Pour apporter une riposte de santé publique efficace, nous devons bien réfléchir et faire preuve de cohérence afin d’instaurer la confiance auprès des communautés et combattre toute forme de stigmatisation et de discrimination qui empêchent des personnes d’accéder aux soins. »

« Passer du temps avec ces prestataires de soin a été une expérience inspirante et qui m’a donné beaucoup à réfléchir », continue Mme Manova. « La Jamaïque considère à juste titre que le personnel communautaire de santé est essentiel. Ce personnel au sein des communautés comprend des intermédiaires, des équipes de travail social, des conseillers et conseillères pour l'observation du traitement et des responsables de dossiers. Il est tout aussi important que les médecins et le personnel infirmier. Leurs efforts sont essentiels à l’heure actuelle pour répondre aux besoins et aux émotions qui pourraient avoir des répercussions sur le suivi du traitement. »

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Une option extrêmement efficace de prévention du VIH n’atteint pas les populations qui en ont besoin

02 novembre 2020

La prophylaxie pré-exposition (PPrE), une option consistant en la prise d’antirétroviraux par une personne séronégative avant une exposition éventuelle au VIH, s’est révélée être une solution extrêmement efficace parmi toutes les populations. L’Organisation mondiale de la Santé recommande ainsi depuis 2015 la fourniture de la PPrE à toute personne exposée à un risque non négligeable d’infection au VIH en tant qu’élément d’une stratégie de prévention combinée.

Le nombre de personnes recensées ayant reçu au moins une fois l’année précédente la PPrE a augmenté considérablement au cours des dernières années, passant de moins de 2 000 personnes en 2016 à plus de 590 000 en 2019. Dans plusieurs grandes villes d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Australie où la PPrE est facilement accessible, cet outil de prévention relativement récent a contribué à réduire considérablement les infections au VIH chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Toutefois, dans le monde, sa couverture est loin d’atteindre l’objectif 2020 fixé à 3 millions de bénéficiaires.

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Trop souvent, les populations clés ne connaissent pas leur statut sérologique

26 octobre 2020

La couverture du dépistage du VIH est encore très lacunaire chez les populations clés exposées à un risque élevé d’infection au VIH, ce qui se traduit par une méconnaissance de leur statut sérologique. Le dépistage est pourtant une passerelle cruciale vers les services de prévention et de traitement du VIH. De fait, il n’est pas possible d’obtenir un traitement vital lorsque l’on ignore sa séropositivité.

L'analyse des données fournies par des études ciblées révèlent que, dans le monde, près de deux tiers des travailleurs et travailleuses du sexe et des gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ont soit fait un test du VIH et obtenu les résultats au cours des 12 derniers mois ou connaissent déjà leur séropositivité. Autrement dit, un tiers environ de ces populations ne connaît pas son statut sérologique. La situation est encore plus alarmante chez les consommateurs et consommatrices de drogues injectables. Les études en question sont souvent menées là où existent des services accueillant les populations clés, qui peuvent surestimer la couverture générale du dépistage.

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COVID-19 : l'impact se réduit sur la transmission verticale du VIH

27 octobre 2020

Des données obtenues récemment révèlent que la pandémie de COVID-19 a des répercussions considérables sur les services de dépistage du VIH, mais son impact sur le traitement du VIH a été moindre que ce qui était craint à l’origine. La situation concernant les services de prévention de la transmission verticale du VIH (de la mère à l’enfant) est néanmoins contrastée. À partir d’avril, les pays ont enregistré de manière générale un recul du nombre de femmes faisant un dépistage du VIH lors de leur première visite prénatale dans un établissement de santé, mais cette tendance s’est inversée dès le mois de juin.

L’ONUSIDA, l’Organisation mondiale de la Santé et le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance ont lancé en août 2020 une campagne de collecte de données afin de recenser les perturbations causées par la COVID-19 et affectant les services réguliers de la lutte contre le VIH au niveau national, régional et mondial. Parmi les 43 pays ayant fourni des informations concernant la prévention de la transmission verticale du VIH, 17 ont partagé des données qui ont permis d’identifier des tendances.

Un ratio a été calculé en utilisant janvier comme point de comparaison afin de mesurer l’impact de la COVID-19 sur les services de prévention de la transmission verticale du VIH. Autrement dit, si le nombre de femmes accueillies en avril est resté constant par rapport à janvier, alors ce ratio est de 1. S’il a reculé, alors ce taux est inférieur à 1.

Ratio par rapport à janvier du nombre de femmes enceintes ayant fait un test du VIH au cours des soins prénataux, à partir de février

En avril par rapport à janvier, tous les pays sauf le Mozambique et la Jamaïque ont signalé un déclin du nombre de femmes faisant un test du VIH lors de leur première visite prénatale dans un établissement de santé. À partir de juin ou juillet, 14 des 17 pays avaient de nouveau atteint le niveau de février (tous sauf l’Indonésie, le Botswana et la Sierra Leone).

Parmi les 15 pays ayant fourni des informations sur le traitement de femmes enceintes vivant avec le VIH, le nombre de femmes sous traitement est revenu au niveau de février pour tous les pays sauf 5 (Botswana, Afrique du Sud, Sierra Leone, Togo et Guatemala).

Ratio par rapport à janvier du nombre de femmes enceintes vivant avec le VIH et suivant une thérapie antirétrovirale en vue d’éviter la transmission verticale, à partir de février

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Un chatbot répond aux questions que se posent les jeunes sur le VIH, la santé et les relations

15 octobre 2020

Un chatbot répondant au nom d’Eli est capable de répondre à des questions sur le passage à l’âge adulte, l’amour, les relations et la santé sexuelle, y compris la prévention et le traitement du VIH. Ce service a été lancé sur le réseau social VKontakte et vient s’ajouter aux ressources de santé mises à disposition des jeunes en Europe de l’Est et en Asie centrale.

Créé par l’Institut pour l’application des technologies de l’information à l’éducation (ITIE) de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Eli répond à des questions dans six domaines : la psychologie, la physiologie, le sexe, les relations, la famille et la santé. La base de connaissances a été élaborée par une équipe éditoriale en collaboration avec du personnel de santé et des psychologues. L’équipe a puisé dans des documents de l’UNESCO, de l’ONUSIDA et d’autres agences des Nations Unies portant, par exemple, sur la santé sexuelle et reproductive, le bien-être psychologique, ainsi que la prévention, le dépistage et le traitement du VIH.

Une grande partie des connaissances d’Eli concernent la prévention, le dépistage et le traitement du VIH. Au cours d’une conversation avec un utilisateur ou une utilisatrice, Eli explique pourquoi il est conseillé que les jeunes sexuellement en activité fassent un test du VIH, il indique les tests disponibles, où et comment se faire dépister et pourquoi il est essentiel de commencer une thérapie antirétrovirale immédiatement après avoir découvert que le résultat est positif. Eli aide à surmonter les peurs et les appréhensions des jeunes et les encourage à se tourner vers une aide médicale.

« L’utilisation de technologies de l’information modernes et innovantes est un indispensable pour sensibiliser les jeunes sur le VIH et pour assurer la prévention du VIH. Dans ce domaine, l’UNESCO est un partenaire incontournable », explique Alexander Goliusov, directeur par intérim de l’équipe de l’ONUSIDA d’appui régional à l’Europe de l’Est et l’Asie centrale.

L’équipe a eu recours à des technologies d’apprentissage automatique pour créer ce chatbot. Les jeunes ont la possibilité de poser leurs propres questions ou de choisir parmi une liste de suggestions. L’intelligence artificielle génère la réponse en prenant en compte les éventuelles corrélations. Par exemple, lorsqu’Eli parle des infections sexuellement transmissibles, le chatbot fournit des informations sur les symptômes et les méthodes de diagnostic, mais il explique également aux jeunes quoi faire si jamais leur partenaire ne veut pas se protéger.

Dans ses réponses, Eli fait preuve d’expertise et de respect envers les jeunes qui l'utilisent et opte pour des formulations aussi neutres que possible au niveau du genre et sans stigmatiser.

« Eli est un compagnon irremplaçable pour les jeunes qui grandissent et découvrent des sentiments et des formes de relations inconnus jusqu’alors. Les jeunes ont souvent besoin d’informations fiables, sans stéréotypes ni leçons de morale. Eli représente une nouvelle étape dans la concrétisation de la stratégie mondiale de l’UNESCO visant à donner les moyens aux filles et aux garçons de se constituer un bagage d’informations sur leur santé. Eli leur permet aussi d’établir et de préserver des relations saines, respectueuses et enrichissantes », déclare Tigran Yepoyan, responsable ICT et de l’éducation à la santé auprès de l’UNESCO ITIE.

Au cours de la première semaine de son lancement, plus de 4 000 personnes se sont inscrites au groupe Eli sur VKontakte et Eli a répondu à plus de 150 000 questions posées par plus de 10 000 utilisateurs et utilisatrices. Des jeunes ont aussi laissé un commentaire : « Un thème cool et important ! » « Eli apprend et partage ses connaissances avec nous ! Continue comme ça, Bot ! » « C’est super cool, les gars ! » « Je souhaite remercier les personnes derrière ce projet. Vous faites du bon boulot ! »

Eli est disponible dès à présent et des explications sont fournies pour quiconque n’a jamais utilisé ce type de service.

Eli va servir de prototype avant de créer cette année des chatbots similaires en russe et dans les langues nationales du Kazakhstan et du Kirghizstan, puis, à l’avenir, dans d'autres langues d’Europe de l’Est et d’Asie centrale.

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La COVID-19 a un effet négatif sur le dépistage du VIH dans la plupart des pays

13 octobre 2020

Des données mensuelles fournies régulièrement à l’ONUSIDA portant sur les perturbations au niveau des services de dépistage du VIH et de traitement font état d’un recul significatif des services de dépistage du VIH dans pratiquement tous les pays apportant des informations.

L’ONUSIDA, l’Organisation mondiale de la Santé et le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance utilisent une plateforme en ligne (https://hivservicestracking.unaids.org) pour collecter des données nationales depuis le début de la pandémie de COVID-19 afin d’identifier les perturbations au niveau national, régional et mondial causées par le coronavirus et touchant les services habituels de lutte contre le VIH.

56 pays ont eu recours à la plateforme pour fournir des données sur le dépistage du VIH au moins pour un mois entre janvier et juillet 2020 et 17 ont fourni suffisamment de données pour reconnaître des tendances sur cette période. Un ratio a été calculé en utilisant janvier comme point de comparaison afin de mesurer l’impact de la COVID-19 sur les services de dépistage du VIH. Autrement dit, si le nombre de tests en avril est resté constant par rapport à janvier, alors ce ratio est de 1. S’il a reculé, alors ce taux est inférieur à 1.

Un recul marqué et durable des services de dépistage du VIH a été constaté dans tous les pays sauf le Rwanda et cette tendance est apparue en avril dans la plupart des pays. Dans cinq pays, le Myanmar, le Mozambique, Madagascar, le Rwanda et l’Arménie, le nombre de dépistages a retrouvé son niveau d’avant-crise, alors qu’il reste bas dans d’autres pays comme le Guyana et le Pérou.

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