Dans le cadre de la Journée zéro discrimination 2021, l’ONUSIDA attire l’attention sur le besoin d’agir sans attendre pour mettre fin aux inégalités liées aux revenus, au sexe, à l’âge, à l’état de santé, au travail, au handicap, à l’orientation sexuelle, à l’usage de drogue, à l’identité sexuelle, à la race, à la classe sociale, à l’ethnicité et à la religion qui continuent d’exister dans le monde.
Les inégalités s’aggravent pour plus de 70 % de la population mondiale, ce qui augmente le risque de division et ralentit le développement économique et social. Par ailleurs, les personnes les plus vulnérables sont celles qui portent le fardeau de la COVID-19. Et même si de nouveaux vaccins contre le coronavirus font leur apparition, leur accès est loin d’être équitable. Beaucoup comparent cette situation à un apartheid vaccinal.
Qui dit discrimination, dit souvent inégalités, et le contraire est également vrai. Une accumulation de discriminations, structurelles ou sociales, envers des individus ou des groupes peut se traduire par des inégalités sous différentes formes, par exemple au niveau des revenus, des résultats scolaires, de la santé et de l’emploi. Toutefois, les inégalités peuvent elles aussi être à l’origine de stigmatisation et de discrimination. Par conséquent, il est essentiel de s’attaquer à la discrimination lorsque l’on cherche à réduire les inégalités. Il n’est pas rare que des membres de populations clés soient victimes de discrimination, de stigmatisation et, bien souvent, de la criminalisation et deviennent la cible dans l’application des lois. Des recherches ont montré que cette discrimination sociale et structurelle provoque des inégalités graves au niveau de l’accès à la justice et des résultats de santé.
Par conséquent, il est primordial de lutter contre les inégalités et de mettre fin à la discrimination pour en finir avec le sida. L’humanité est en retard pour satisfaire son engagement de mettre un terme au sida à l’horizon 2030. Ce retard n’est pas imputable à un manque de connaissances, de capacités ou de moyens pour vaincre le sida, mais à des inégalités structurelles entravant les solutions de prévention et de traitement du VIH qui ont fait leurs preuves. Par exemple, des recherches actuelles révèlent que les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont exposés à un risque d’infection au VIH deux fois plus élevé lorsqu’ils vivent dans un pays qui punit certaines orientations sexuelles que ceux vivant dans un pays ayant une législation favorable. Le Partenariat mondial pour l’élimination de la stigmatisation et de la discrimination liées au VIH a identifié six environnements principaux où la stigmatisation et la discrimination sont pratiquées, et où elles créent ou renforcent les inégalités : le secteur de la santé, celui de l’éducation, le monde du travail, le système judiciaire, les familles et les communautés, ainsi que les situations d’urgence et humanitaires.
Ce n’est pas la première fois que nous nous engageons contre les inégalités : en 2015, tous les pays ont promis de les réduire au niveau national et international dans le cadre des Objectifs de développement durable. Mais la situation a peu changé aujourd’hui. Lutter contre les inégalités est essentiel pour éradiquer le sida, mais aussi pour promouvoir les droits humains des personnes vivant avec le VIH, pour instaurer des sociétés mieux préparées pour vaincre la COVID-19 et d’autres pandémies, mais aussi pour favoriser la reprise et la stabilité économiques. Tenir cette promesse, c’est sauver des millions de vies et améliorer la société dans son entier. Pour cela, nous devons lutter contre la discrimination sous toutes ses formes.
Mais pour que tout le monde puisse vivre dignement, les règles politiques, économiques et sociales doivent protéger les droits de toutes et tous et prêter une oreille aux besoins des communautés défavorisées et marginalisées.
De réelles transformations s'imposent pour mettre fin aux inégalités. Nous devons intensifier nos efforts pour éradiquer l’extrême pauvreté et la faim, mais aussi investir davantage dans la santé, l’éducation et la formation, la protection sociale et des emplois décents.
Les gouvernements doivent promouvoir une croissance sociale et économique inclusive. Ils doivent supprimer les lois, les réglementations et les pratiques discriminantes afin de garantir l’égalité des chances et réduire les inégalités.
Nous avons toutes et tous un rôle à jouer, car la discrimination peut être à la source d’inégalités à tous les moments d’une vie. Vous enseignez, étudiez, vous êtes agent-e de police ou employé-e, vous travaillez dan le domaine de la santé, vous êtes responsable communautaire ou religieux, parent, frère ou sœur ? Vous aussi vous pouvez aider en dénonçant la discrimination dont vous êtes témoin, en donnant l’exemple, en favorisant la diversité dans votre école, sur votre lieu de travail, dans votre communauté ou en militant pour un changement de législation. Vous avez un rôle à jouer pour mettre un terme à la discrimination et réduire les inégalités. Nous n’atteindrons pas à un niveau de développement durable ni à faire de la planète un monde meilleur pour toutes et tous si certaines personnes n’ont pas la chance d’avoir une vie meilleure. Désormais, nous sommes toutes et tous en lien. Les inégalités mondiales nous touchent toutes et tous, peu importe qui nous sommes ou d’où nous venons.
Message de la Directrice exécutive de l’ONUSIDA à l’occasion de la Journée zéro discrimination 2021
En cette Journée zéro discrimination, rejoignez-nous pour sensibiliser sur les inégalités qui empêchent certaines personnes de vivre pleinement une existence productive. Exigeons par ailleurs des gouvernements qu'ils tiennent leurs promesses et leurs engagements pour mettre un terme à toutes les formes de discrimination.