Gender equality

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L’ONUSIDA continue de dépasser les objectifs de l’ONU-SWAP

10 septembre 2019

Un an après le lancement du Plan d’action à l’échelle du système des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes 2018–2022 (ONU-SWAP 2.0), l’ONUSIDA figure grâce à son efficacité parmi les agences qui satisfont ou dépassent les 17 indicateurs de performance.

Cette stratégie actualisée et étoffée a été déployée en 2018 à l’ensemble du système des Nations Unies. Elle a été conçue pour accélérer la transversalisation des questions du genre à tous les niveaux de l’ONU et pour garantir un suivi optimal des avancées dans le domaine de l’égalité des sexes et des résultats liés au genre énoncés dans les objectifs de développement durable.

L’ONU Femmes est responsable de la procédure de reddition de comptes et des rapports de l’ONU-SWAP. Elle reçoit les rapports annuels relatifs à l’exécution du plan de chaque organisation concernée. Dans une lettre de la Directrice exécutive de l’ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, destinée à Gunilla Carlsson, Directrice exécutive par intérim de l’ONUSIDA, et faisant suite au rapport annuel soumis plus tôt cette année par le Secrétariat de l’ONUSIDA, l’ONU Femmes a félicité le Secrétariat de l’ONUSIDA pour ses résultats, en particulier pour ses efforts en vue de renforcer les mécanismes de reddition de comptes concernant l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes tout au long de l’élaboration de son Plan d’action pour l’égalité des sexes 2018–2023.

La lettre salue également l’engagement de l’ONUSIDA en faveur d’une culture de l’inclusion. Un exemple notable datant de 2018 a été l’introduction d’une politique de congé parental unique qui étend le congé de paternité et pour adoption à 16–18 semaines, selon le nombre d’enfants, et l’apparition d’un congé de même durée suite à une naissance d’une mère porteuse. L’ONU Femmes souligne que « cette ligne de conduite plus équitable favorise la prise en charge des enfants aussi bien par les hommes que par les femmes. Elle peut ainsi contribuer à rejeter l’idée que les femmes en âge de procréer sont potentiellement trop chères à embaucher ou présentent un risque d’absentéisme plus important que les hommes, à qualifications égales. »

Pour ce qui est des progrès encore à faire, l’ONU Femmes encourage l’ONUSIDA à maintenir et à renforcer ses efforts pour atteindre la parité à tous les niveaux, mais aussi à continuer de promouvoir une culture du travail inclusive en particulier par le biais de son Plan d’action pour la gestion.

« Le Secrétariat de l’ONUSIDA continue de respecter totalement le plan d’action ONU-SWAP. Toutefois, comme l’indique l’ONU Femmes, ces progrès sont fragiles et il est très facile de faire marche arrière. Nous devons par conséquent intensifier et optimiser nos efforts pour atteindre la parité à tous les niveaux, mais aussi pour continuer d’améliorer la culture de notre organisation. Il ne s’agit pas uniquement de cocher des cases. Ces problématiques nécessitent une attention continue », a déclaré Gunilla Carlsson, Directrice exécutive de l’ONUSIDA par intérim.

L’ONU Femmes a accompagné sa lettre d'un ensemble d’infographies comparant les résultats de l’ONUSIDA aux indicateurs de performance de l’ONU-SWAP. Toutes sont compilées au sein d’un rapport. Le suivi par l’ONU Femmes est réalisé à partir d’une auto-évaluation et de justificatifs apportés par chaque organisation et validés par l’ONU Femmes. Afin de renforcer la reddition de comptes, l’ONUSIDA a mené un audit avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés qui a confirmé l'exactitude de son auto-évaluation.

UNAIDS Gender Action Plan 2018–2023 — A framework for accountability

United Nations System-Wide Action Plan on Gender Equality and the Empowerment of Women (UN-SWAP) — System-wide reporting results for 2018

UNAIDS final self-report 2018 UN-SWAP performance by indicator

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Collaboration entre l’ONUSIDA et ONU-Femmes au Malawi

07 mai 2019

ONU-Femmes, l’un des 11 organismes coparrainants de l’ONUSIDA, travaille en étroite collaboration avec l’ONUSIDA pour améliorer la vie des femmes et des filles dans le monde. Au Malawi par exemple, l’ONUSIDA et ONU-Femmes ont œuvré en partenariat pour réduire l’impact des violences sexistes et atténuer le risque d’infection à VIH chez les femmes et les filles.                 

« ONU-Femmes est le plus récent des organismes coparrainants de l’ONUSIDA, et nous sommes ravis de cette collaboration étroite avec l’ONUSIDA et d’autres partenaires sous l’égide du Cadre unifié du budget, des résultats et des responsabilités 2016–2021 », déclare Clara M.W. Anyangwe, Représentante d’ONU-Femmes au Malawi. Le Cadre unifié du budget, des résultats et des responsabilités (UBRAF) est un instrument de l’ONUSIDA dont la vocation est de maximiser la cohérence, la coordination et l’impact de la riposte des Nations Unies au VIH en conjuguant les activités des organismes coparrainants de l’ONUSIDA et du Secrétariat de l’ONUSIDA. Son but principal est d’allouer les ressources financières afin de catalyser l’action dans la riposte au sida au niveau des pays.

Grâce au financement de l’UBRAF, ONU-Femmes au Malawi s’est associé à un nombre impressionnant de partenaires, dont l’ONUSIDA, le Ministère chargé de l’Égalité des sexes, de l’Enfance, des Personnes handicapées et des Affaires sociales, la Commission nationale sur le sida, la Commission nationale sur les lois, le Programme des Nations Unies pour le développement, le Réseau malawite des Organisations de services de lutte contre le sida et la société civile, afin de mettre en œuvre un projet qui vise à renforcer la riposte nationale contre les violences sexuelles et sexistes et les pratiques négatives, ainsi que la lutte pour les droits et la santé sexuels et reproductifs et contre le VIH.

« Travailler ensemble en tant que coparrainants de l’ONUSIDA, c’est tout simplement une meilleure méthode », explique Mme Anyangwe. « Aucune agence n’est capable à elle seule d’aider le pays à atteindre les objectifs 90-90-90 de l’ONUSIDA. En revanche, chaque agence possède un avantage comparatif qu’elle peut apporter. Dans le cas présent, ONU-Femmes apporte la dimension de genre et l’ONUSIDA son expertise dans la riposte au VIH ».

Le Malawi a fait beaucoup de progrès dans la réduction des nouvelles infections à VIH. En 2017, il y a eu environ 39 000 nouvelles infections à VIH, soit une réduction de 40 % depuis 2010, mais 9 500 de ces infections ont concerné des adolescentes et des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans, ce qui représente plus du double du chiffre pour les hommes du même groupe d’âge.

Le projet a donné lieu à une étude de perception sur les normes de genre prédominantes qui accroissent les violences à l’égard des femmes et des filles et leur risque de contracter une infection à VIH au Malawi, comme les pratiques liées aux rites de passage, la purification sexuelle, le mariage des enfants, le mariage par procuration et les transactions sexuelles. Un cadre d’indicateurs a été développé à partir de ses conclusions, qui servira à suivre les avancées du Plan stratégique national du Malawi contre le VIH et le sida.

Une partie importante du projet vise à intervenir auprès des chefs traditionnels, notamment ceux qui facilitent les pratiques des rites de passage, ainsi que des groupes de parents. Suite à ces interventions, un cadre a été élaboré, mettant en relation les partenaires dans la riposte locale au VIH, la santé et les droits sexuels et reproductifs et la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, dans le but de surveiller et de contrer les pratiques culturelles néfastes qui sont exercées lors des cérémonies rituelles de passage locales.

Une série de débats intergénérationnels qui ont réuni des jeunes, des personnes vivant avec le VIH et des chefs traditionnels et religieux a révélé que des problèmes tels que le manque d’accès à des services anti-VIH et de santé sexuelle et reproductive adaptés aux jeunes, la pression des pairs, la stigmatisation et la discrimination et les violences sexistes devaient être abordés, afin d’accroître la résilience des jeunes et de leur donner des moyens d’autonomisation pour se protéger contre l’infection à VIH.

« Nous nous sommes aussi appuyés sur la campagne mondiale d’ONU-Femmes He for She pour impliquer les hommes et les garçons en tant que partenaires des femmes et des filles. Nous cherchons plus particulièrement à promouvoir une virilité positive. Comment faire pour utiliser la virilité afin de protéger les femmes et les filles contre les pratiques néfastes ? », s’interroge Mme Anyangwe.

Lors de ces débats, plus d’une centaine d’hommes et de garçons se sont engagés à défendre le mouvement He for She, afin de promouvoir l’égalité des sexes, de lutter contre le VIH et de réduire les violences sexuelles et sexistes. L’approche fondée sur les droits de l’homme intégrée dans le projet a permis de faire traduire des lois et des politiques sur le VIH et le genre dans des langues locales et de les diffuser largement dans les communautés concernées. 

Mme Anyangwe insiste sur le fait que le recours à l’expertise spécifique des partenaires sous l’égide de l’UBRAF est en train de porter ses fruits au Malawi.

« Par ailleurs, c’est une bonne chose d’avoir l’ONUSIDA en tant que membre de l’instance de coordination nationale du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. La participation de l’ONUSIDA à ces mécanismes est un avantage pour nous tous », ajoute-t-elle.

« Nous apprécions réellement le soutien continu et le partenariat d’ONU-Femmes dans l’action pour en finir avec le VIH et les violences sexistes au Malawi », indique Thérèse Poirier, Directrice nationale de l’ONUSIDA au Malawi. « Travailler en tant que Nations Unies en une seule entité a été bénéfique, en évitant la confusion pour nos homologues nationaux qui aurait consisté à intervenir et à travailler séparément sur les différents aspects de ces épidémies interconnectées aux multiples facettes », conclut-elle.

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Les femmes en tête du mouvement pour réduire l’impact du VIH et des violences sexistes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

23 avril 2019

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, environ un tiers des femmes de la planète ont déjà vécu des violences. Dans certaines régions, les femmes victimes de violences physiques ou sexuelles commises par un partenaire intime sont 1,5 fois plus susceptibles de contracter le VIH que les femmes n’ayant pas vécu de violences. Au sein des populations marginalisées, comme les professionnelles du sexe ou les femmes transgenres, une forte prévalence des violences est associée à des taux supérieurs d’infection à VIH.

L’ONUSIDA estime qu’au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), environ 220 000 personnes vivent avec le VIH. Les nouvelles infections ont augmenté de 12 % entre 2010 et 2017 et les décès dus au sida de 11 % sur la même période. La stigmatisation et la discrimination associées au VIH, ainsi que les niveaux élevés de violences sexistes, empêchent de nombreux pays de progresser contre l’épidémie. Dans cette région, les violences sexistes sont fortement associées à des normes néfastes et des stéréotypes liés au genre.

En 2018, le projet LEARN MENA a été lancé dans le but de fournir aux femmes une plate-forme d’échange de leurs expériences et d’étudier les liens entre les violences sexistes et le VIH dans la région. À la base de ce projet se trouve le cadre Action Linking Initiatives in Violence against Women and HIV Everywhere (ALIV(H)E) (Action pour corréler les initiatives menées dans les violences à l’égard des femmes et le VIH dans tous les pays), un projet de recherche qui recueille des preuves sur les solutions qui fonctionnent pour prévenir la violence et sensibiliser les femmes afin de comprendre et de traiter les corrélations entre violences faites aux femmes et VIH.

À travers des dialogues communautaires menés par MENA-Rosa, un réseau régional de femmes vivant avec le VIH ou touchées par le virus, les femmes renforcent leur propre compréhension des causes profondes de la violence et des liens avec le VIH. Ces dialogues ont mis en avant le fait que les inégalités entre les sexes se trouvent au cœur des violences à l’égard des femmes et du risque accru d’infection à VIH. Par exemple, ils ont révélé que certaines femmes n’avaient jamais mis les pieds à l’école. Nombre d’entre elles ont connu le mariage précoce ou forcé. Beaucoup ont attrapé le VIH suite à des violences sexuelles, y compris dans le cadre même de leur mariage.

« La violence est partout. Avec le temps, et en prenant de l’âge, on finit par penser que c’est normal », a raconté une participante algérienne à l’un de ces dialogues. 

Les participantes ont décrit de multiples formes de violence dans différents contextes, notamment dans les établissements de santé, qui les empêchent d’accéder aux soins, y compris aux services de prévention et de traitement du VIH.

Jusqu’à présent, le projet a été mis en œuvre dans sept pays : Algérie, Égypte, Jordanie, Liban, Maroc, Soudan et Tunisie.

Les conclusions du projet aident les femmes vivant avec le VIH et touchées par le virus à plaider pour une meilleure riposte à l’épidémie dans la région et pour des mesures visant à réduire l’impact des violences à l’égard des femmes. Ces dialogues ont permis d’amplifier la voix des femmes marginalisées vivant avec le VIH et touchées par le virus, incitant ainsi les décideurs et leurs partenaires à renforcer les ripostes communautaires nationales. L’ONUSIDA soutient les pays dans la mise en œuvre des recommandations et des plans d’action développés à partir du projet.

« Les leaders de MENA-Rosa ont appris, à travers ce douloureux processus, que les violences à notre égard doivent être dénoncées et non balayées et cachées sous un tapis », a déclaré Rita Wahab, Coordonnatrice régionale de MENA-Rosa. « L’autonomisation va permettre aux femmes, dans toute leur diversité, de connaître et de comprendre leurs droits. Nos militants vont aller plus loin pour démontrer les corrélations entre violences à l’égard des femmes et VIH. L’égalité des sexes commence à la maison, se déploie au sein de la société et s’épanouit dans le cadre de l’environnement légal ».

LEARN MENA est mis en œuvre par l’ONUSIDA, Frontline AIDS et MENA-Rosa, avec l’appui financier d’USAID. Le Salamander Trust, principal auteur du cadre ALIV(H)E, apporte une assistance technique supplémentaire.

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« La communauté n’est pas du côté des filles »

15 mars 2019

Les clubs Rise aident les adolescentes et les jeunes femmes à entamer le dialogue sur le VIH et sur la santé et les droits sexuels et reproductifs.

Khayelitsha est l’un des plus grands townships d’Afrique du Sud, situé dans la région des Cape Flats au Cap.

Comme c’est le cas dans beaucoup d’autres communautés sud-africaines, les femmes et les filles de ce bidonville à moitié clandestin sont confrontées aux inégalités entre les sexes au quotidien, ce qui les expose à un risque plus élevé de contracter une infection à VIH.

Les inégalités entre les sexes sont un obstacle à l’accès des adolescentes et des jeunes femmes aux services anti-VIH et aux services de santé sexuelle et reproductive, ainsi qu’à une éducation sexuelle complète. Elles les exposent également à un risque plus élevé de violences sexistes.

« Le taux de criminalité est important. La communauté n’est pas du côté des filles. La communauté estime que les femmes doivent se soumettre aux hommes. C’est parfois difficile pour nous de nous exprimer », déclare une jeune femme membre du club Rise de Khayelitsha.

« Nous nous rabaissons nous-mêmes pour entrer dans la case dans laquelle la communauté nous place. Des filles se font violer, kidnapper… il y a beaucoup de violence. Tu as le droit de faire ci, tu n’as pas le droit de faire ça, on n’arrête pas de te dire ce qu’il faut faire », explique-t-elle.

Pour la plupart des filles, il est difficile de parler aux parents, aux enseignants ou aux membres de la famille de sexe, de sexualité ou encore de droits et de santé sexuels et reproductifs. Les jeunes femmes et les adolescentes sont confrontées à la stigmatisation et à la discrimination, réprimandées par les infirmières des établissements de santé parce qu’elles sont sexuellement actives lorsqu’elles viennent pour des services de santé sexuelle et reproductive. Bien que de nombreux pays d’Afrique orientale et australe aient signé l’Engagement ministériel sur une éducation sexuelle complète et des services de santé sexuelle et reproductive pour les adolescents et les jeunes en Afrique orientale et australe et disposent d’une façon ou d’une autre de politiques en matière d’éducation sexuelle complète, la mise en œuvre reste inégale.


Les jeunes femmes sont plus exposées au risque d’infection à VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles que leurs homologues masculins ou les femmes plus âgées.

En Afrique orientale et australe, un quart des 800 000 nouvelles infections à VIH en 2017 ont concerné des adolescentes et des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans. Sur les 2,17 millions d’adolescents et de jeunes âgés de 15 à 24 ans vivant avec le VIH en Afrique orientale et australe, 1,5 million sont de sexe féminin.

Sur les 277 000 nouvelles infections à VIH survenues en Afrique du Sud en 2017, 77 000 ont concerné des adolescentes et des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans, soit plus du double de leurs homologues masculins (32 000).

Le niveau de connaissance en matière de prévention du VIH va de 64,5 % au Rwanda jusqu’au faible score de 20,37 % enregistré aux Comores, l’Afrique du Sud se situant entre les deux à 45,8 %.

Dans certains pays de la région, la loi prévoit que les adolescentes et les jeunes femmes puissent se marier très jeunes. Les mariages précoces sont associés à une perte d’autonomie physique, au manque d’instruction dû au décrochage scolaire, à l’absence d’indépendance économique et à la violence sexiste.

Les transactions sexuelles contribuent à la disparité entre les sexes en matière d'infection à VIH chez les jeunes d’Afrique subsaharienne.

Les données probantes montrent que le commerce du sexe chez les adolescentes et les jeunes femmes est associé à plusieurs sources de risque d’infection à VIH, notamment les abus et les violences, la consommation d’alcool, la multiplicité des partenaires, l’absence d’usage du préservatif et les relations sexuelles entre personnes d’âge différent.


Les clubs Rise

Rise est un club ouvert aux adolescentes et aux jeunes femmes cherchant à créer de la cohésion sociale, de l’auto-efficacité et de la résilience en offrant aux adolescentes et aux jeunes femmes (entre 15 et 24 ans) un espace pour s’entraider et entreprendre des projets au sein de la communauté destinés à prévenir le VIH, atténuer son impact et permettre des choix plus sûrs.

Rise contribue à répondre aux besoins des adolescentes et des jeunes femmes en termes de confiance en soi et les encourage à s’exprimer contre les maux de la société tout en les aidant à prendre leurs propres décisions concernant leur vie.

Ces clubs ont été lancés en 2014 pour les jeunes de 15 districts défavorisés d’Afrique du Sud par l’organisme Soul City Institute for Social Justice.

« Les parents africains ne parlent pas de sexe avec leurs enfants et nous sommes gênés d’en parler avec eux. Je ne pouvais pas parler avec ma sœur donc j’ai rejoint Rise et aujourd’hui je peux dialoguer avec les autres filles. Certaines sont plus âgées que moi et elles peuvent me donner des conseils. » — Cinga 

 

« Mes parents m’ont appris que la seule façon de savoir, c’est de poser des questions. Quand j’ai rejoint Rise, nous avons posé des questions pour des filles qui ne pouvaient pas les poser elles-mêmes, facilitant ainsi la vie de ces filles. » — Okuhle

 

« Je n’avais personne à qui me confier à la maison. Et puis je suis devenue la personne la plus bavarde qui soit. Rise m’a aidée à gérer une faible estime de moi-même. » — Lisa


Les adolescentes et les jeunes femmes d’Afrique orientale et australe ont besoin de lois, de politiques et de programmes qui répondent à leurs besoins. Ceci inclut des programmes sur mesure et ciblés en matière de services de santé sexuelle et reproductive et d’éducation sexuelle complète, ainsi que sur la prévention des grossesses non désirées, des violences sexistes et de l’infection à VIH.

Ils doivent s’appuyer sur les principes d’égalité des sexes et des droits de l’homme et devraient aborder d’autres problèmes socioéconomiques, comme la pauvreté et le chômage.

Ces politiques et ces programmes auront non seulement pour effet de donner des résultats positifs en matière de santé, mais donneront aussi aux adolescentes et aux jeunes femmes l’opportunité de vivre leur vie en toute liberté et dans la dignité.

Documents

Outil ONUSIDA d’évaluation basée sur le genre — Vers une riposte au VIH transformatrice en matière de genre

01 février 2019

L’outil d’évaluation basée sur le genre pour les ripostes nationales au VIH (GAT) est destiné à aider les pays à évaluer l’épidémie de VIH, son contexte et la riposte dans une perspective sexospécifique et à rendre les ripostes au VIH transformatrices, équitables, fondées sur les droits et de ce fait, plus efficaces.

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Des progrès pour les adolescentes

15 mars 2019

 « Sans notre voix, ce que vous faites, c’est pour vous, pas pour nous », s’exclame Winny Obure, chef de file de la jeunesse et défenseuse des droits des femmes originaire du Kenya, devant les Nations Unies à New York, aux États-Unis.

Elle est soutenue par d’autres jeunes femmes exigeant la suppression des obstacles à leurs droits sexuels et reproductifs et l’autonomisation des adolescentes. Baptisée « Step It Up! », cette manifestation est un appel à l’action pour les adolescentes les plus marginalisées, organisé par l’ONUSIDA, le Réseau ATHENA, les gouvernements australien et namibien et ONU-Femmes, en collaboration avec 25 partenaires des Nations Unies et de la société civile.

Les adolescentes et les jeunes femmes sont encore touchées de manière disproportionnée par le VIH. Un million d’adolescentes vivent aujourd’hui avec le VIH dans le monde et, chaque semaine, 7 000 adolescentes et jeunes femmes sont infectées par le VIH. L’accès à une éducation sexuelle complète est si limité que les niveaux de connaissance sur la prévention du VIH chez les jeunes n’ont pas évolué depuis 20 ans.

« Nous n’atteindrons pas les Objectifs de développement durable si les voix et les aspirations des adolescentes sont réprimées », déclare Gunilla Carlsson, Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA, Gestion et gouvernance. « Où est la responsabilité envers les millions d’adolescentes laissées pour compte ? ».

Bien trop souvent, les adolescentes restent invisibles pour les décideurs, en particulier lorsqu’elles appartiennent à des groupes souffrant de discrimination, criminalisés ou stigmatisés. Comme le soulignent un grand nombre de participants, elles sont victimes de violations des droits de l’homme, notamment de violences et de pratiques néfastes, et se voient nier leurs droits et leur santé en matière sexuelle et reproductive.

« Nous devons sortir de ces salles de réunion et aller dans les communautés pour parler avec les adolescentes et les jeunes femmes. Nous devons prendre en compte le caractère unique de groupes de filles particuliers, de leurs besoins spécifiques. Nous avons les solutions, il suffit de nous inclure dans le débat », estime Maximina Jokonya, une jeune femme originaire du Zimbabwe.

« Les adolescentes sont souvent ignorées et elles ne sont pas présentes dans les lieux de pouvoir, qui restent entre les mains des hommes », déclare Sharman Stone, Ambassadrice australienne pour les femmes et les filles. Elle met en avant les obstacles auxquels sont confrontées les filles dans la région Pacifique, où on leur refuse l’accès à la contraception et où elles sont victimes de niveaux de violence élevés. Selon elle, l’une des priorités absolues pour l’Australie lors des crises humanitaires est d’assurer l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive.

Doreen Sioka, Ministre de l’Égalité des sexes et de l’Enfance de Namibie, évoque la défense des droits des adolescentes et des jeunes femmes, l’éducation sexuelle complète et l’intégration des services de santé sexuelle et reproductive et anti-VIH. Elle souligne les grandes avancées accomplies dans le respect des objectifs internationaux sur le VIH. En Namibie, une nouvelle loi incorpore le droit de tous les enfants d’accéder aux services essentiels : à l’âge de 14 ans, les enfants peuvent désormais passer un test de dépistage du VIH sans l’autorisation de leurs parents ou tuteurs.

Les jeunes femmes présentent lors de cet événement évoquent leurs réalités et leur manque d’opportunités, ainsi que des solutions qui fonctionnent pour améliorer leur vie. Deneka Thomas, venue de la Trinité-et-Tobago, décrit comment elle se sert de l’art dans les écoles pour interagir avec les jeunes gens et jeunes filles lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres traumatisés par les brimades, le viol et d’autres formes de violence.

Raouf Kamel, d’AIDS Algérie, évoque la toute première initiative lancée au Moyen-Orient et en Afrique du Nord pour faire entendre les voix et les expériences de groupes de femmes particulièrement marginalisés. Toutes ont connu des actes de violence, parlant de la période de l’adolescence comme d’un moment crucial de leur vie où les risques pour leur santé et leur sécurité, et en ce qui concerne l’infection à VIH, sont particulièrement marqués.

Les participants concluent qu’il y a encore énormément à faire pour répondre aux besoins et aux droits des adolescents. Investir dans une éducation inclusive de qualité, dans les services anti-VIH et dans les services de santé sexuelle et reproductive, ainsi que dans la santé mentale, est absolument essentiel. D’autres actions majeures incluent la prévention et la riposte aux violences sexistes, la promotion des droits des femmes, l’implication des garçons et l’investissement dans les organisations de jeunesse ainsi que dans les initiatives communautaires pilotées par les jeunes femmes ou agissant en leur faveur.

Cette manifestation a eu lieu le 13 mars, en marge de la 63e session de la Commission sur le statut de la femme.

Quotes

« Je n’apprends rien parce que les enseignants ne peuvent pas communiquer avec moi. Handicapés et séropositifs au VIH, où faut-il aller pour accéder aux services ? (…) On vous refuse la possibilité d’être un être humain. »

Agness Chindimba #WHATWOMENWANT, FONDATRICE DU ZIMBABWE DEAF MEDIA TRUST POUR LES PERSONNES MALENTENDANTES, ET MEMBRE DU PROGRAMME MANDELA WASHINGTON FELLOWSHIP POUR LES JEUNES LEADERS AFRICAINS, UNIVERSITÉ DU DELAWARE

« Nous pouvons aujourd’hui nous exprimer sans être jugés… nous voulons du changement pour les filles, qui revendiquent désormais leurs droits. »

Nirmala Gurung COORDONNATRICE DES JEUNES FEMMES DE L’ASSOCIATION CHRÉTIENNE DE JEUNES FEMMES AU NÉPAL ET MEMBRE DU COMITÉ EXÉCUTIF DE LA CONFÉRENCE CHRÉTIENNE D’ASIE

« Pour chaque jeune fille qui contracte le VIH à cause de nos politiques, de nos gouvernements et de nos agences qui ne veulent pas reconnaître que ce sont des jeunes vulnérables qui ont désespérément besoin de soutien. De tout cela, nous sommes coupables. (…) Ces ODD les concernent au premier chef. Elles devront vivre avec quoi que nous fassions, ou pas, aujourd’hui. »

Gita Sen MEMBRE DU GROUPE INDÉPENDANT D’EXPERTS DE LA REDEVABILITÉ DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU POUR L’INITIATIVE EVERY WOMAN, EVERY CHILD, EVERY ADOLESCENT ET PROFESSEURE ÉMÉRITE, FONDATION INDIENNE POUR LA SANTÉ PUBLIQUE

Discours

PROGRAMME DE L’ÉVÉNEMENT

DÉCLARATION DE L’ONUSIDA À L’OCCASION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DES FEMMES

LES FEMMES ET LE VIH – COUP DE PROJECTEUR SUR LES ADOLESCENTES ET LES JEUNES FEMMES

EN SAVOIR PLUS À CE SUJET

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Des paroles aux actes pour l’égalité des sexes

07 mars 2019

Le deuxième rapport annuel de Global Health 50/50 a été présenté le 7 mars à Addis Abeba, en Éthiopie. Ce rapport passe en revue les progrès accomplis au cours des 12 derniers mois par des organisations actives dans le secteur de la santé, visant à mettre en œuvre des politiques favorables à l’égalité des sexes, la non-discrimination et l’inclusion sur le lieu de travail. 

Le rapport de cette année, intitulé Equality works, examine les politiques et les pratiques liées au genre de près de 200 organisations. L’échantillon inclut des organisations issues de 10 secteurs d’activité, basées dans 28 pays aux quatre coins du monde, et qui emploient au total environ 4,5 millions de personnes.

Ce rapport propose un guide complet du niveau d’action des organisations mondiales dans la santé et des mesures qu’elles prennent pour promouvoir l’égalité des sexes dans quatre domaines : engagement, contenu programmatique s’appuyant sur des données probantes, résultats équitables en termes de responsabilité et de salaire et programmes intégrant la dimension de genre.

Le rapport de Global Health 50/50 recense 14 organisations qui obtiennent de très bonnes notes dans ces quatre domaines, dont font partie ONU-Femmes, le Programme des Nations Unies pour le développement et le Fonds des Nations Unies pour la population. L’ONUSIDA apparaît dans une liste de 17 autres organisations qui obtiennent de bonnes notes.

Cependant, le rapport souligne que même parmi les organisations les plus performantes en la matière, il reste nécessaire et urgent de se montrer à la hauteur des exigences et de mettre en pratique les politiques sur lesquelles elles se sont engagées sur le plan de l’égalité, de la non-discrimination et de l’inclusion.

Sahle-Work Zewde, la Présidente éthiopienne, a été la principale intervenante lors de la présentation du rapport ; elle a évoqué la nécessité de promouvoir le leadership des femmes dans la mise en œuvre des politiques et des programmes qui favorisent l’égalité des sexes.

Mme Sahle-Work est la première femme à exercer la fonction de chef d’État en Éthiopie, et actuellement la seule femme à ce poste sur le continent africain. Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a appliqué la parité au sein de son gouvernement.

S’exprimant lors de la présentation du rapport, Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, a déclaré qu’il était tout à fait approprié que l’événement ait lieu en Éthiopie, et a évoqué l’importance de parvenir à l’égalité entre les sexes en termes de justice sociale.

« Les femmes continuent d’être mises de côté et sont davantage susceptibles d’être confrontées au harcèlement et à la discrimination, avec une progression ralentie dans leur carrière professionnelle », a déclaré M. Sidibé. « Il est scandaleux de voir qu’en moyenne, les femmes gagnent aujourd’hui 20 % de moins que les hommes uniquement en raison de leur sexe. Cela doit changer ». 

M. Sidibé a ajouté que l’ONUSIDA avait fait des progrès sur la parité, tout en reconnaissant qu’il fallait en faire davantage. Il a indiqué que l’ONUSIDA avait augmenté son pourcentage de femmes occupant le poste de directeur dans les pays de 26 % en 2013 à 48 % actuellement. Il a également parlé de la mise en place d’une politique de congé parental unique et de l’extension du programme de leadership de l’ONUSIDA à toutes les femmes de l’organisation à titre d’exemples de son engagement de parvenir à l’égalité des sexes.

Press Statement

À l’occasion de la Journée internationale de la femme, l’ONUSIDA appelle à davantage d’actions visant la protection des jeunes femmes et des adolescentes

Chaque jour, 460 adolescentes contractent le VIH et chaque semaine, 350 adolescentes décèdent de maladies liées au sida.

GENÈVE, 8 mars 2019  À l’occasion de la Journée internationale de la femme, l’ONUSIDA exhorte les pays à intensifier les mesures de protection des jeunes femmes et des adolescentes contre le VIH.

Les maladies liées au sida restent la principale cause de décès chez les femmes âgées de 15 à 49 ans dans le monde. En 2017, 66 % des nouvelles infections à VIH chez les 10 à 19 ans concernaient des femmes dans le monde. En Afrique orientale et australe, 79 % des nouvelles infections à VIH chez les 10 à 19 ans concernaient des femmes.

Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé a déclaré : « Il existe un cercle vicieux d’inégalités entre les sexes, de violence sexiste et d’infection à VIH dans de nombreuses régions du monde. L’oppression et les déséquilibres de pouvoir doivent être inversés et les masculinités néfastes abordées de manière à ce que les femmes et les filles aient le plein contrôle sur leur santé et leurs droits sexuels ».

Il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les jeunes en matière de prévention, de traitement et de soins du VIH. Les jeunes femmes et les adolescentes sont particulièrement laissées pour compte. La violence sexiste, l'exploitation sexuelle et la consommation de drogue font partie des nombreux facteurs susceptibles d'accroître la vulnérabilité des jeunes femmes et des adolescentes au VIH.

Les efforts visant à mettre fin au sida sont sapés dans les contextes où les droits fondamentaux des jeunes femmes et des adolescentes, notamment leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive, ne sont pas protégés. Les pays doivent donc adopter des lois et politiques permettant aux jeunes femmes et aux adolescentes d'accéder aux services, notamment à la protection sanitaire et sociale, afin de les aider à revendiquer leur droit à la santé.

Le droit international donne aux personnes, notamment aux jeunes femmes et aux adolescentes, le droit d'accéder à des services leur permettant de protéger leur santé sexuelle et reproductive. Cependant, dans 45 pays du monde, des lois obligent toujours les personnes de moins de 18 ans à obtenir le consentement de leurs parents pour pouvoir subir un test de dépistage du VIH.

La protection sociale, l'éducation, notamment l'éducation sexuelle intégrale, et les services de prévention du VIH intégrés aux services de santé sexuelle et reproductive améliorent la santé des jeunes femmes et des adolescentes et renforcent leur autonomie. Une étude sud-africaine a montré que la prévalence du VIH chez les filles ayant terminé leurs études secondaires était environ la moitié de celle des filles qui ne l’avaient pas fait (8,6 % contre 16,9 %). Les résultats se sont avérés similaires pour des enfants qui ont accès à l'enseignement primaire universel au Botswana, au Malawi et en Ouganda.

Investir dans l'éducation. Investir dans le VIH et d’autres services de santé. Prévenir et protéger les femmes et les filles contre la violence. Éradiquer les pratiques néfastes telles que les mariages précoces, forcés et les mariages d'enfants. Promouvoir les droits des femmes. Grâce à ces actions, les jeunes femmes et les adolescentes peuvent être protégées du VIH et le monde peut contribuer à éliminer le sida d’ici 2030.

Contact

ONUSIDA Genève
Anne-Claire Guichard
tel. +41 22 791 2321
guicharda@unaids.org
Média de l'ONUSIDA
tel. +41 22 791 42 37
communications@unaids.org

Press centre

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Feature Story

La campagne She Conquers en Afrique du Sud

24 janvier 2019

Selokela Molamodi avait quatre ans quand, un jour, l’instituteur demanda à ses élèves ce qu’ils voudraient faire plus tard. Tandis que ses camarades énuméraient des professions plus conventionnelles, comme infirmière, médecin ou avocat, Selokela Molamodi répondit fièrement et avec détermination qu’elle voulait être « Ministre de l’Éducation ».

Grâce à sa passion pour l’éducation et sa fougue caractéristique, à 19 ans, Selokela Molamodi est aujourd’hui en bonne voie pour réaliser son rêve. L’an dernier, elle est sortie major de sa promotion et elle a été tête de classe aussi bien à l’école primaire que dans le secondaire. Armée d’une confiance en soi inébranlable et de ses principes fondamentaux de transparence, d’honnêteté et d’humilité, Mme Molamodi a échappé au destin d’un grand nombre de jeunes femmes sud-africaines : infection à VIH, grossesse non désirée et abandon des études au niveau secondaire.

Elle raconte qu’elle a dû affronter les mêmes dures réalités que les autres jeunes femmes : difficultés financières, crime, violence, pression des pairs, tentation des « protecteurs » (des hommes plus âgés), abus de drogue et d’alcool. Elle explique que l’école lui a permis de rester en dehors de tout ça.

« Il existe encore beaucoup d’idées fausses concernant le VIH chez les jeunes. On ne parle pas ouvertement de sexe. Les jeunes gens reçoivent quelques informations sur la santé sexuelle et reproductive, mais on ne leur enseigne pas comment prendre des décisions concernant le sexe. »

Selokela Molamodi

« Il existe encore beaucoup d’idées fausses concernant le VIH chez les jeunes. On ne parle pas ouvertement de sexe. Les jeunes gens reçoivent quelques informations sur la santé sexuelle et reproductive, mais on ne leur enseigne pas comment prendre des décisions concernant le sexe », ajoute-t-elle.

En Afrique du Sud, 1 500 jeunes femmes et adolescentes âgées de 15 à 24 ans sont infectées chaque semaine par le VIH. En 2017, elles ont représenté 29 % de toutes les nouvelles infections à VIH dans le pays. Les études ont montré que dans la majeure partie des cas, ce sont des hommes plus âgés, en général de cinq à huit ans leurs aînés, qui transmettent le VIH aux femmes plus jeunes ; et lorsque ces femmes atteignent leurs 25 ans, elles le transmettent à leur tour à des hommes de leur âge.

« Il existe chez les jeunes femmes l’idée qu’il faudrait avoir un grand nombre de partenaires sexuels quand on est jeune, car c’est cela que veut dire être libre. Ensuite, vers l’âge de 25 ans, on laisse cette vie derrière soi et on fonde un foyer. Mais ce que les filles ne comprennent pas, c’est qu’elles ne contrôlent pas ces relations sexuelles, que leur consentement n’a aucune importance », explique-t-elle.

Afin d’entamer le dialogue sur ces sujets et bien d’autres problèmes rencontrés par les jeunes femmes, Mme Molamodi a lancé You for You pendant sa dernière année d’études.

« Pour moi, c’est un mouvement, pas une organisation », déclare Selokela Molamodi. « Il s’agit de s’accepter et de s’aimer comme on est. Pour pouvoir exister en tant que communauté et au sein d’une collectivité, il faut d’abord s’aimer soi-même en tant qu’individu », ajoute-t-elle.

En compagnie de deux amies qui ont lancé le mouvement avec elle, Selokela Molamodi organise des sessions de mentorat individuel avec d’autres jeunes femmes sur des questions telles que l’estime de soi, la vision positive du corps, la santé sexuelle et reproductive et la consommation de drogues et d’alcool. Elle a aussi organisé deux événements sur l’autonomisation des jeunes femmes en tant que leaders, « pour faire entendre la voix des jeunes femmes contre la discrimination, ensemble ».

Pour elle, l’initiative DREAMS, pilotée par le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida, est la matriarche d’une famille de jeunes femmes comme elle. En Afrique du Sud, DREAMS travaille en étroite collaboration avec She Conquers, une campagne nationale pilotée par le gouvernement qui vise à autonomiser les jeunes femmes et les adolescentes afin qu’elles deviennent responsables de leur santé.

« Permettre aux filles d’accéder à des services de prévention et de traitement anti-VIH et de planification familiale à l’abri de toute discrimination, c’est bien, mais il faut aussi nous demander ce que nous en pensons. Apportez-nous l’éducation et l’information et apprenez-nous que nos actions ont des conséquences qui nous font avancer ou régresser ».

Selokela Molamodi

« DREAMS/She Conquers nous a fourni un espace pour discuter naturellement de choses qui nous concernent en tant que jeunes femmes avec d’autres jeunes femmes. Nous pouvons ainsi faire entendre notre voix et recevoir de nouveaux éclairages. Par exemple, la plupart des filles que je connais ont passé un test de dépistage du VIH, mais aucune d’entre elles n’avait évoqué le sujet jusqu’à ce que DREAMS/She Conquers arrive dans notre école », raconte-t-elle.

« C’est ce genre d’initiatives qui permet d’accroître l’efficacité de ce que l’ONUSIDA tente d’accomplir », ajoute Selokela Molamodi. « Permettre aux filles d’accéder à des services de prévention et de traitement anti-VIH et de planification familiale à l’abri de toute discrimination, c’est bien, mais il faut aussi nous demander ce que nous en pensons. Apportez-nous l’éducation et l’information et apprenez-nous que nos actions ont des conséquences qui nous font avancer ou régresser ».

Elle explique qu’elle aimerait que les débats sur la prévention du VIH et la santé sexuelle et reproductive soient associés plus souvent à ceux qui portent sur la carrière professionnelle, l’émancipation et l’esprit d’entreprise.

En ce qui concerne ses ambitions pour You for You, elle « souhaite aider à bâtir un continent de jeunes femmes qui aient suffisamment confiance en elles pour s’exprimer librement, qui soient capables de se serrer les coudes et de favoriser mutuellement leur autonomie. Si quelqu’un me dit « Je n’ai pas baissé les bras », alors je saurai que j’avais un but, que j’ai été la raison pour laquelle quelqu’un n’a pas baissé les bras ».

Press Statement

Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes : le message de l’édition 2018

Alors que nous célébrons la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, nous rappelons et nous renouvelons notre engagement mondial pour en finir avec les violences faites aux femmes et les autres formes de violences sexistes. 

Les violences à l’égard des femmes demeurent l’une des violations les plus persistantes des droits de l’homme à travers le monde, compromettant la santé, la dignité, la sécurité et l’autonomie des femmes et des filles. Les femmes qui ont été victimes d’abus physiques ou sexuels commis par leurs partenaires présentent des taux plus élevés de problèmes de santé mentale, notamment dépression et anxiété, et de consommation d’alcool, ainsi qu’un contrôle moindre sur leurs décisions en matière de rapports sexuels.

Il existe un lien indéniable entre les violences à l’égard des femmes et le VIH. Les études montrent clairement que les femmes vivant avec le VIH sont davantage susceptibles d’avoir vécu des violences, et les femmes qui ont vécu des violences sont davantage susceptibles de vivre avec le VIH. Dans certaines régions, les femmes victimes de violences physiques ou sexuelles commises par un partenaire intime sont 1,5 fois plus susceptibles de contracter le VIH que les femmes n’ayant pas vécu de violences. Au sein des populations marginalisées, une forte prévalence des violences est associée à des taux supérieurs d’infection à VIH, en particulier chez les femmes transgenres.

Les violences ou la peur des violences peuvent fortement compromettre la capacité des femmes à insister pour avoir des rapports sexuels à moindre risque et à utiliser et bénéficier des services de santé sexuelle et reproductive et anti-VIH. La peur des violences commises par un partenaire intime représente aussi un obstacle important au recours au dépistage et au conseil en matière de VIH, à la divulgation d’un statut séropositif au VIH et à la mise sous traitement ainsi qu’à l’observance du traitement, en particulier chez les femmes enceintes vivant avec le VIH. La violence à l’égard des femmes vivant avec le VIH se manifeste également dans les établissements de santé, avec des femmes racontant même avoir été stérilisées contre leur volonté. 

Les programmes qui autonomisent les femmes et les filles par le biais d’approches intégrées, qui transforment les normes sociales et culturelles et favorisent la mise en œuvre de lois et de politiques sur les violences à l’égard des femmes, l’égalité des sexes et le VIH, sont incroyablement efficaces. Le recours à de tels programmes, associé à une volonté politique de promouvoir l’égalité entre les sexes et d’éliminer la discrimination à l’égard des femmes, est fondamental pour lutter contre les violences à l’égard des femmes. L’ONUSIDA reste engagé pour poursuivre les actions urgentes contre les violences à l’égard des femmes en tant qu’obligation impérative relevant des droits de l’homme, parce que ces violences sont aussi une cause et une conséquence du VIH.

Le 25 novembre, la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes a donné le coup d’envoi des 16 jours de la campagne d’action contre la violence sexiste, qui s’achèvera le 10 décembre, à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme. Le bon moment pour rappeler et renouveler notre engagement à en finir avec les violences faites aux femmes et les autres formes de violences sexistes. 

 

25 novembre 2018

Michel Sidibé

Directeur exécutif de l’ONUSIDA

Sous-Secrétaire général des Nations Unies

Contact

UNAIDS Geneva
Sophie Barton-Knott
tel. +41 22 791 1697
bartonknotts@unaids.org
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