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L’ONUSIDA salue la promesse de financement de l’Allemagne à hauteur de 1,3 milliard d’euros pour la 7e reconstitution du Fonds mondial

08 septembre 2022

GENÈVE, le 8 septembre 2022—L’ONUSIDA applaudit l’engagement de l’Allemagne à hauteur de 1,3 milliard d’euros pour la 7e reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Le pays augmente ainsi de 30 % sa contribution par rapport à 2019 (1 milliard d’euros). Il s'agit d'une étape importante pour atteindre l’objectif de financement de 18 milliards de dollars minimum alors que le président Biden accueillera dans quelques jours la 7e Conférence mondiale de reconstitution des ressources du Fonds à New York.

« Cette annonce démontre la volonté sans faille de l’Allemagne dans le domaine de la santé mondiale, son engagement en faveur du multilatéralisme et sa détermination à sauver des millions de vies en mettant fin au sida, à la tuberculose et au paludisme d’ici 2030 », a déclaré la directrice de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Il s’agit d’un investissement dans la santé et le bien-être des jeunes, en particulier des jeunes femmes et des filles. Il renforcera la sécurité mondiale en instillant la résilience dans les systèmes nécessaires pour nous protéger contre les menaces sanitaires émergentes. J’attends avec impatience que d’autres donateurs suivent l’exemple de l’Allemagne. »

Les États-Unis sont le premier donateur du Fonds mondial et se sont engagés à hauteur de 6 milliards de dollars pour la 7e reconstitution de l’organisation, sous réserve que l’objectif fixé à 18 milliards de dollars soit entièrement atteint. La semaine dernière, le Japon a annoncé qu’il augmentait sa contribution au Fonds mondial de 30 % pour la porter à plus de 1 milliard de dollars.

La Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial se tiendra du 19 au 21 septembre alors que le financement de la riposte au VIH reste soumis à une pression intense. En 2021, les ressources financières internationales disponibles pour le VIH avaient reculé de 6 % par rapport à 2010. L’aide au développement à l’étranger pour le VIH fournie par des donateurs bilatéraux autres que les États-Unis a baissé de 57 % au cours de la dernière décennie. Il manque 8 milliards de dollars à la riposte au VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire sur les 29 milliards nécessaires d’ici 2025 afin que le monde puisse espérer mettre fin à la pandémie de sida comme menace de santé mondiale d’ici 2030.   

Afin de maximiser l’efficacité de leurs investissements dans le Fonds mondial, les donateurs sont également invités à financer entièrement le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida. L’ONUSIDA est présente dans 70 pays du monde entier et travaille en partenariat avec les gouvernements, la société civile et les communautés. Elle collecte les données qui façonnent la riposte au VIH, milite contre les lois et politiques néfastes afin d’instaurer un cadre juridique propice aux transformations, œuvre pour mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination liées au VIH, et combat les inégalités qui favorisent la pandémie de VIH parmi les groupes de personnes vulnérables et marginalisées.  

Le dernier rapport de l’ONUSIDA, In Danger, montre que les crises récentes ont fait dévier la riposte mondiale au sida de son cap, avec une augmentation des infections au VIH dans 38 pays. Il révèle également qu’il est possible de mettre fin au sida d’ici 2030 si les leaders prennent des actions concertées courageuses.

L’annonce de l’augmentation du financement de l’Allemagne a été faite à Berlin par la ministre fédérale de la Coopération économique et du Développement, Svenja Schulze, lors de la conférence internationale Get Back On Track organisée par des organisations de la société civile, notamment Action Against AIDS Germany.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Offrir un traitement anti-VIH et une assistance aux personnes réfugiées ukrainiennes à Berlin

20 mai 2022

Plus de 600 000 personnes réfugiées ukrainiennes sont arrivées en Allemagne depuis le début de la guerre. Parmi elles, beaucoup sont séropositives, dont une majorité de femmes.

Au début, les gens avaient surtout besoin d’un logement, puis s’est ensuivie une avalanche de demandes pour obtenir un traitement contre le VIH. De nombreuses personnes réfugiées étaient en effet parties sans leurs médicaments ou avaient juste pris le strict minimum.

Vasilisa Sutushko est née avec le VIH. Elle est arrivée à Berlin début mars avec un mois seulement de traitement dans ses bagages. Elle ne savait rien du fonctionnement du système de santé allemand. Une ONG locale, la Berliner AIDS Hilfe qui est aussi l’une des plus anciennes organisations allemandes de lutte contre le VIH, a été inondée d’appels à l’aide.

« J’ai payé 10 € pour ces médicaments qui me serviront pendant trois mois », explique Mme Sutushko en montrant une boîte de traitement du VIH. « Lorsque je suis arrivée à Berlin, il m’a fallu comprendre si mes médicaments allaient être gratuits ou payants », continue-t-elle.

Contrairement à son pays d’origine, elle explique que la plupart des médicaments sont délivrés sur ordonnance en Allemagne.

« En Ukraine, je peux obtenir facilement tous les médicaments dont j’ai besoin à la pharmacie », indique Mme Sutushko.

Le conseiller pour les migrants et migrantes de la Berliner Aids Hilfe, Sergiu Grimalschi, explique que les structures organisées étaient rares lorsque les premières personnes réfugiées sont arrivées. Il a donc fallu improviser dans tout le pays. « Nous avons dû trouver rapidement une solution », dit-il.

Les organisations ont aidé d’innombrables personnes réfugiées à obtenir des médicaments ou un logement, à effectuer des démarches administratives et à résoudre d’autres problèmes de santé urgents.

Selon la Berliner AIDS Hilfe, la plupart des personnes réfugiées vivant avec le VIH ne pourront pas revenir chez elles tant que les établissements médicaux bombardés ne seront pas reconstruits.

Mme Sutushko, fondatrice de Teens Ukraine, une ONG qui aide les jeunes vivant avec le VIH, et d’autres avec elle, tentent désormais de créer un réseau afin de renforcer l’aide apportée aux personnes séropositives. De fait, de nombreuses personnes réfugiées ont hésité à demander de l’aide ou à divulguer leur statut sérologique dans leur pays d’accueil à cause de la stigmatisation et de la discrimination liées au VIH en Ukraine. « Je suis heureuse de voir des gens comme moi qui ont besoin d’aide, je peux aussi être utile », déclare Mme Sutushko.

L’ONUSIDA estime que 260 000 Ukrainiens et Ukrainiennes vivent avec le VIH. 30 000 d’entre elles environ ont fui leur pays depuis le début de la guerre et ont besoin d’un traitement contre le VIH.

Une interruption même temporaire du traitement peut entraîner une résistance aux médicaments et un risque accru de progression du sida.

Vidéo : Aider des réfugiés Ukrainiens à Berlin

L’accueil des personnes réfugiées ukrainiennes en Allemagne est un grand test pour tout le monde

21 avril 2022

Le déclenchement de la guerre en Ukraine il y a cinquante jours a pris de nombreuses personnes par surprise, notamment l’équipe d’aide aux migrants et migrantes de la Berliner Aids-Hilfe. Sergiu Grimalschi et ses collègues ont été propulsés en première ligne pour aider des milliers de personnes réfugiées ukrainiennes venues en Allemagne, principalement celles vivant avec le VIH.

M. Grimalschi est interprète professionnel originaire de Roumanie et est arrivé à Berlin au début des années 1990. Au cours des vingt-cinq dernières années, il a travaillé sur la riposte au VIH principalement avec des personnes migrantes et est actuellement employé par la plus ancienne organisation allemande de lutte contre le VIH. De 2006 à 2012, il a aidé des pays d’Europe de l’Est et d’Asie centrale (EEAC) à développer des services de santé anti-VIH et a travaillé en Ukraine, au Bélarus, en Russie et en Pologne.

L’ONUSIDA s’est entretenue avec M. Grimalschi sur les défis auxquels sont confrontées les personnes réfugiées ukrainiennes vivant avec le VIH à Berlin.

Question : Sergiu, de nombreuses personnes réfugiées en Allemagne et vivant avec le VIH s’adressent directement à vous. Avez-vous eu le temps de vous y préparer ?

Réponse : Non. Personne n’était préparé et, honnêtement, la guerre a été une surprise complète pour nous et pour moi en particulier. L’Europe de l’Est figure sur la liste des priorités de mon organisation depuis 2010. Nous parlons tous et toutes des langues d’Europe de l’Est et nous suivons la situation dans la région. Alors, lorsque la guerre a commencé, j’ai fait une chose simple qui s’est avérée décisive. J’ai écrit un e-mail commun à un groupe de l’EEAC indiquant que toute personne vivant avec le VIH fuyant la guerre pour l’Allemagne pouvait me contacter ou contacter mes collègues par téléphone. Tout d’abord, j’ai été appelé par des collègues de Moldavie avec qui j’ai travaillé en étroite collaboration pendant la pandémie de COVID-19 lorsque nous avons fourni des médicaments à des personnes bloquées en Europe. Plusieurs organisations ukrainiennes ont ensuite commencé à me contacter. Elles ont continué à transmettre mon adresse e-mail et, en une semaine, les numéros de la Berliner Aids-Hilfe étaient sur tous les réseaux sociaux et sur tous les canaux sur Telegram.

Question : De nombreuses personnes réfugiées vivant avec le VIH ont fui vers l’Europe, en particulier vers l’Allemagne, car elles pensaient que tout le monde y avait accès au traitement et aux services anti-VIH. Vrai ou faux ?

Réponse : Oui, tout le monde y a accès, à l’exception des migrants et migrantes sans assurance maladie. Cela n’a changé que récemment.

À Berlin, par exemple, toutes les personnes, y compris les migrants et migrantes sans papier ni assurance, pouvaient accéder au traitement, mais seulement depuis fin 2018.

Tout cela est dû au fait que les personnes sans assurance maladie en Allemagne ne peuvent pas obtenir de traitement et que la loi ne tient pas compte des personnes dans cette situation. Et, comme vous le savez, sans thérapie, vous mourrez. Depuis 2000, nous nous sommes concentrés sur toutes les façons possibles de fournir à toutes les personnes vivant avec le VIH et dépourvues d’assurance l’accès à des médicaments et à un traitement médical qualifié.

Notre lutte contre ce problème a été la tâche la plus difficile et la plus importante pour nous depuis de nombreuses années, mais notre travail a porté ses fruits. Et ce, grâce aux nombreuses années de sensibilisation que nous avons accomplies.

Question : Expliquez-nous comment vous gérez l’afflux de personnes réfugiées en Allemagne.

Réponse : Ce n’est toujours pas si simple. Tout d’abord, la situation est très différente selon les États fédéraux (les länder) allemands.

Par ailleurs, lorsque les premières personnes réfugiées sont arrivées, il n’y avait pas vraiment de structures organisées. Nous avons donc dû improviser avec nos collègues dans tout le pays. Une fausse bonne idée a été par exemple de demander aux Ukrainiens et Ukrainiennes qui ont quitté leur maison de laisser leurs médicaments aux personnes restées dans le pays. Les premiers jours de la guerre, des médicaments ont été collectés dans toute l’Allemagne pour être envoyés en Ukraine ou en Pologne. Mais, au bout d’une semaine, les personnes originaires d’Ukraine et vivant avec le VIH étaient nombreuses à être arrivées à Berlin. Quelques femmes m’ont dit : « Je n’ai que 2 ou 3 comprimés parce que j’ai tout donné à mon mari. »

Nous avons dû trouver rapidement une solution.

Nous sommes allés chez des médecins à Berlin et avons trouvé des stocks de traitement anti-VIH que nous avons rapidement épuisés. Les médecins délivraient des ordonnances, mais il n’était pas clair comment elles allaient être couvertes par une assurance ou payées. Rien que le Dolutegravir, par exemple, qui fait partie du traitement qu’une majorité d’Ukrainiens et Ukrainiennes vivant avec le VIH prennent, coûte plus de 700 euros ici. Médecins, services sociaux, autres personnes séropositives, tout le monde s’est plié en quatre. Ces gens se disaient : « Une guerre est en cours ». Et finalement, les autorités de santé allemandes ont commencé progressivement à couvrir les coûts du traitement.

De nombreuses personnes qui arrivent d’Ukraine ne comprennent toujours pas comment obtenir une thérapie en Allemagne. Il n’y a pas ici de grands centres spécialisés qui distribuent des médicaments. J’explique aux gens : « Nous vous aidons à trouver un médecin spécialisé dans le VIH près de chez vous qui vous délivrera une ordonnance, puis vous pourrez vous rendre à la pharmacie pour obtenir vos médicaments. »

Ces dernières semaines, seuls certains des 16 länder allemands soignent des personnes sans assurance, sans enregistrement auprès des autorités locales, uniquement sur la base de leur passeport. Au cours des deux dernières semaines à Berlin, les médecins sont autorisés à soigner les personnes réfugiées ukrainiennes juste sur présentation d’une photocopie du passeport qui est ensuite envoyée aux services sociaux pour le remboursement. C’est un véritable exemple de solidarité humaine.

Question : Combien de personnes reçoivent actuellement une thérapie antirétrovirale à Berlin ?

Réponse : Aujourd’hui, environ 600 personnes séropositives en provenance d’Ukraine sont en contact avec moi dans toute l’Allemagne, dont 150 à Berlin. Dans l’ensemble, je dirais environ 2 000 personnes au total, mais tout le monde ne s’est pas encore manifesté, car certaines ont encore suffisamment de médicaments.

Question : Sergiu, dites-nous comment la guerre a commencé pour vous ?

Réponse : Lorsque ma mère m’a appelée de Roumanie le matin du 24 février pour me dire : « La guerre a commencé. » Je lui ai demandé : « Maman, tu as mal dormi ? Ce n’est pas drôle ! » Je pensais qu’elle avait un mauvais rêve. Je n’aurais jamais pensé que la Russie allait lancer l’invasion de l’Ukraine.

Personnellement, j’ai beaucoup de liens avec l’Europe de l’Est. Ma grand-mère a quitté la Russie en 1918, mon grand-père était originaire de Chernivtsi, ce qui signifie qu’en théorie, il aurait pu être ukrainien s’il n’avait pas fui en 1940. J’y ai beaucoup de très bonnes connaissances, de proches et de collègues avec qui j’ai travaillé, donc cette situation est très douloureuse pour moi.

Question : Sergiu, si j’ai bien compris, vous aidez les personnes réfugiées non seulement pour le traitement, mais aussi pour le logement et d’autres choses ?

Réponse : Oui, bien sûr. Nous aidons les personnes réfugiées à s’enregistrement auprès des autorités locales et à accéder aux services d’aide sociale, à l’assurance maladie, à une assistance psychologique dans leur langue et à tout ce dont elles ont besoin. Nous leur déconseillons également d’aller à la campagne. Il est préférable pour les personnes vivant avec le VIH ou ayant besoin d’un traitement de substitution de rester à Berlin ou dans d’autres grandes villes, là où il y a de meilleurs établissements de santé.

Mes collègues, mes amis/amies et moi essayons d’aider les gens à trouver un hébergement et des vêtements. La maison d’une de mes amies médecins, une Roumaine, était vide. Je lui ai demandé si elle voulait aider. Aujourd’hui, six familles ukrainiennes vivent chez elle. Une autre amie allemande a offert 2 500 euros à des femmes venues d’Ukraine pour couvrir leurs besoins de première nécessité. Bien sûr, je suis responsable de gérer tout cet argent, mais il s’agit d’une initiative personnelle et privée. L’un de mes amis, avocat, a acheté des iPads pour plusieurs enfants réfugiés. Il dit que les enfants doivent apprendre, donc maintenant ils peuvent aller sur Internet.

Question : Vous faites un travail incroyable, Sergiu... Qu’est-ce qui vous fait avancer ?

Réponse : Je suis impressionné par toute cette solidarité humaine et j’espère que toute cette horreur prendra bientôt fin... C’est un grand test pour nous tous et toutes.

L’ONUSIDA renforce son partenariat avec l’Allemagne et ouvre un bureau à Bonn

07 avril 2022

GENÈVE, le 7 avril 2022—Le gouvernement fédéral allemand a accepté d’accueillir un bureau de l’ONUSIDA à Bonn. Cet accord s’inscrit dans le cadre de l’engagement de l’Allemagne visant à renforcer son partenariat avec les Nations Unies et dans celui de l’ONUSIDA de réaligner son travail sur la nouvelle Stratégie mondiale contre le sida 2021–2026 : Mettre fin aux inégalités, mettre fin au sida.

« L’ONUSIDA salue ce soutien important de l’Allemagne », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « L’Allemagne continue de démontrer son engagement pour mettre un terme au sida par le biais d’une responsabilité partagée et d’une solidarité mondiale, et nous avons hâte de travailler encore plus étroitement à l’avenir pour atteindre nos objectifs communs. »

Le bureau de l’ONUSIDA abritera les fonctions de soutien à la gestion de l’ONUSIDA, notamment la gestion du personnel, les technologies de l’information et de la communication, les services financiers et le bureau d’évaluation indépendant. Il sera opérationnel à partir au deuxième semestre 2022 et fera partie du « centre mondial » du Secrétariat de l’ONUSIDA, présent dans le monde entier. Environ 45 membres du personnel de l’ONUSIDA travailleront à Bonn. Cette ville accueille également des organisations des Nations Unies, notamment la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, le programme des Volontaires des Nations Unies, le Centre mondial des services des ressources humaines des Nations Unies et le Centre de connaissances sur le développement durable pour le personnel des Nations Unies.Il deviendra le troisième plus grand bureau des Nations Unies à Bonn et viendra s’ajouter aux 25 autres entités des Nations Unies présentes dans la ville.

« Avec cette implantation de personnel de l’ONUSIDA à Bonn, l’Allemagne montre son soutien au travail important du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida dans la riposte mondiale au sida, ce qui reflète l’engagement de l’Allemagne en faveur de la santé mondiale dans son ensemble. Nous espérons que ce changement dans le cadre du processus de réalignement contribuera à rendre [le fonctionnement] de l’ONUSIDA plus efficace et plus performant économiquement. Nous souhaitons la bienvenue à Bonn au personnel des Nations Unies », a déclaré le ministre allemand de la Santé, Karl Lauterbach.

Le gouvernement allemand, les parlementaires, la société civile et d’autres partenaires en Allemagne font preuve depuis longtemps de leur engagement en faveur de la riposte au VIH, ainsi que de la santé et de la sécurité sanitaire dans le monde entier. L’Allemagne contribue régulièrement à l’ONUSIDA et a été le troisième plus grand donateur en 2020, investissant un total de près de 30 millions de dollars cette année-là. Par ailleurs, le gouvernement a promis 1 milliard de dollars au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme lors de sa dernière reconstitution.

Le gouvernement allemand, partenaire privilégié de l’ONUSIDA, s’engage pleinement en vue de mettre un terme au sida en tant que menace pour la santé publique, d’ici 2030 et investit des ressources importantes pour n’oublier personne. En 2020, l’Allemagne a donné 20 millions d’euros supplémentaires à l’ONUSIDA en plus de sa contribution annuelle afin de renforcer la riposte au VIH pendant la pandémie de COVID-19.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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L’ONUSIDA salue les investissements de la Suède et de l’Allemagne dans les ripostes au VIH et à la COVID-19

18 décembre 2020

GENÈVE, le 18 décembre 2020— L’ONUSIDA applaudit l’annonce faite par la Suède lors de la 47e réunion du Conseil de coordination du Programme de l’ONUSIDA. Le pays scandinave renouvelle son engagement financier annuel à hauteur de 300 millions de couronnes suédoises en faveur des financements principaux de l’ONUSIDA pour 2021, soit l’équivalent de 36 millions de dollars. Cette décision montre l’engagement sans relâche du pays dans la riposte mondiale au sida. Au cours de cette annonce, la Suède a souligné l’action de l’ONUSIDA en faveur de la santé et des droits de la reproduction et sexuels.

L’ONUSIDA salue également la décision de l’Allemagne au cours de la même réunion d’investir 5 millions d’euros supplémentaires dans des ripostes complémentaires de l’ONUSIDA aux épidémies de VIH et de COVID-19 pour l’année prochaine. Elle s’appuie sur la contribution de 20 millions d’euros faite par le pays en juin dernier en faveur de la riposte de l’ONUSIDA au VIH et à la COVID-19, et elle vient s’ajouter à la contribution annuelle à l’ONUSIDA de 5 millions d’euros de l’Allemagne. Lors de cette annonce, l’Allemagne a reconnu le travail exceptionnel de l’ONUSIDA pour lutter contre les épidémies concomitantes du VIH et de la COVID-19 et a invité les autres donateurs à augmenter leur contribution.

« Je souhaite remercier la Suède et l’Allemagne pour leur engagement fort en faveur de la riposte au sida, ainsi que pour la confiance et le soutien qu’elles affichent à l’endroit de l’ONUSIDA », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Ces contributions permettront à l’ONUSIDA de poursuivre notre riposte à l’épidémie de VIH tout en atténuant les effets de la COVID-19 sur les groupes vulnérables et en mobilisant la riposte au sida, ses infrastructures et son expertise pour lutter contre la COVID-19. »

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Allemagne : une approche basée sur les droits de l’homme pour la consommation de drogues injectables

16 octobre 2018

Les consommateurs de drogues injectables sont souvent atteints d’un ou plusieurs problèmes de santé corrélés. La consommation de drogues et les problèmes de santé mentale sont souvent concomitants et la consommation de drogues peut accroître le risque de contracter des infections. Par exemple, chez les consommateurs de drogues injectables, le risque de contracter le VIH est 22 fois plus élevé qu’au sein de la population générale. Les consommateurs de drogues injectables sont aussi largement stigmatisés et marginalisés, ce qui les laissent hors de portée des services sanitaires et sociaux.

Dans la lignée des efforts menés par l’Allemagne pour adopter une approche de la santé centrée sur les individus et fondée sur les droits de l’homme, l’organisation à but non lucratif Fixpunkt a décidé de proposer un endroit sûr aux consommateurs de drogues injectables. Fixpunkt fournit tout un éventail de services, notamment une aide aux personnes sous traitement de substitution aux opiacés, des conseils sur la santé mentale et les problèmes sociaux, des services de santé élémentaires, des équipements d’injection stériles et des salles de consommation de drogues sous surveillance, ainsi qu’une assistance professionnelle en cas d’overdose.

Controverse autour de ces services qui sauvent des vies

Pour les consommateurs de drogues injectables, les sites de consommation de drogues supervisés sont une véritable bouée de sauvetage. Ils représentent aussi un point d’accès critique vers le système de santé et d’aide sociale dans son ensemble. À l’heure actuelle, il existe des sites de consommation de drogues supervisés dans six des 15 Länder fédéraux allemands. Par exemple, le Land du Bade-Wurtemberg vient de décider de créer les dispositions légales autorisant ces locaux et la première salle de consommation supervisée est sur le point d’ouvrir dans la ville de Karlsruhe.

En revanche, dans les neuf autres Länder, des obstacles juridiques empêchent aujourd’hui de proposer ces services qui peuvent sauver des vies. « Il faut davantage de soutien politique et financier pour atteindre le potentiel réel des sites d’injection sécurisés. Pour les consommateurs de drogues qui vivent dans la rue, ces locaux peuvent sauver des vies. Souvent, ces personnes n’ont pas accès aux services médicaux, sanitaires et autres services sociaux. Dans ces locaux, ils peuvent nouer des contacts et une relation de confiance et trouver de l’aide pour sortir de leur situation », explique Astrid Leicht, Directrice de Fixpunkt.

Le Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA par intérim a visité l’un des sites mobiles de Fixpunkt le 15 octobre, afin de constater l’impact des services proposés. « Il s’agit d’un pas en avant important pour l’Allemagne. En adoptant une approche centrée sur les individus et en garantissant aux consommateurs de drogues injectables l’accès à des services de réduction des risques et d’autres services de santé, comme des sites d’injection sécurisés, Berlin va pouvoir mettre un coup d’arrêt aux nouvelles infections à VIH chez les consommateurs de drogues injectables et limiter les risques liés à la consommation de drogues injectables. Il faut davantage de projets comme Fixpunkt pour veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte ». Il a appris que le plus gros problème était le manque de locaux et de ressources pour proposer des horaires d’ouverture adéquats et assurer le travail de proximité auprès des quartiers et des communautés.

Selon Sylvia Urban, membre du conseil d’administration d’Aktionsbündnis gegen AIDS et de Deutsche AIDS-Hilfe, « les décisions prises dans le Bade-Wurtemberg et à Karlsruhe sont révolutionnaires. Nous espérons que les autres Länder et de nombreuses villes suivront. Ces installations sauvent des vies et permettent de prévenir les infections à VIH. Du point de vue de la santé publique et de la prévention du VIH, il n’existe aucun bon argument contre l’ouverture des salles de consommation de drogues supervisées ».

Une forte demande dans le sud de l’Allemagne et à Brême

Il existe un besoin urgent de salles de consommation de drogues supervisées à Mannheim, par exemple, la ville qui dénombre le plus de décès dus aux drogues par rapport au nombre d’habitants, ainsi qu’à Stuttgart, Munich, Nuremberg, Augsbourg et Brême, qui présentent des chiffres importants en termes de décès évitables liés aux drogues.

Une situation inquiétante en Europe de l’Est

L’ONUSIDA et l’Organisation mondiale de la Santé reconnaissent que les sites de consommation de drogues supervisés représentent une mesure d’intervention particulièrement importante. Pourtant, en Europe de l’Est, il existe très peu d’installations de ce genre et, dans certains pays, notamment en Russie, il n’existe quasiment aucune offre de services de réduction des risques, dans un contexte d’augmentation des nouvelles infections à VIH.

« Les sites de consommation de drogues supervisés et les programmes de réduction des risques jouent un rôle capital dans la prévention du VIH et des hépatites. Les outils et les interventions pour en finir avec l’épidémie sont tous à notre disposition, mais de nombreux gouvernements empêchent leur mise en œuvre », explique Sylvia Urban de Deutsche AIDS Hilfe. « Ce n’est qu’avec des services permettant de minimiser les impacts négatifs de la consommation de drogues sur la santé que l’épidémie de VIH pourra être stoppée. Pour y parvenir, il faut supprimer les obstacles juridiques et autres, y compris la stigmatisation ».

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L’Allemagne renforce sa position en tant que leader de la santé mondiale

25 octobre 2017

L’Allemagne ne cesse d’intensifier son engagement politique et financier en faveur de la santé mondiale. Après avoir fait de la santé mondiale une priorité lors de sa présidence du G7, l’Allemagne poursuit cet engagement dans le cadre de son mandat à la tête du G20. En mai 2017, l’Allemagne a organisé la toute première réunion des Ministres de la Santé du G20. Organisée à Berlin, cette réunion a représenté une plate-forme majeure de discussion et d’engagement autour de la sécurité sanitaire mondiale, du renforcement des systèmes de santé et de la résistance aux microbes.

La ville de Berlin elle-même est en passe d’être largement reconnue comme l’un des centres névralgiques du débat sur la santé mondiale, en accueillant plusieurs conférences et événements de premier plan sur le thème de la santé, des droits de l’homme et de la protection sociale. Parmi les événements annuels les plus importants figurant sur le calendrier berlinois de la santé mondiale se trouve le Sommet annuel mondial de la santé. Cette année, le sommet a eu lieu du 15 au 17 octobre et a réuni 2 000 participants venus de plus d’une centaine de pays.

L’ONUSIDA contribue à ce sommet depuis plusieurs années et lors de cette édition, le Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA Luiz Loures a participé à toute une série d’ateliers et de tables rondes dont les thèmes allaient de la sécurité sanitaire mondiale aux agents de santé communautaires.

L’ONUSIDA et le German Healthcare Partnership ont coorganisé une table ronde sur l’importance du renforcement de l’innovation et des systèmes de santé en Afrique, qui a réuni plus de 100 participants représentant des gouvernements, le secteur privé et des organisations régionales et internationales dans le but d’étudier les opportunités de création de partenariats solides et de promotion de l’innovation.

Parmi ces participants, Bernard Haufiku, Ministre de la Santé de Namibie, a déclaré : « le concept d’agent de santé communautaire est pour moi une idée brillante ; ces agents sont issus de la communauté, ils vivent en son sein et ils comprennent la communauté, sa culture et ses problèmes ».

Kwaku Agyemang-Manu, Ministre de la Santé du Ghana, Margaret Anyetei-Agama, Responsable de la Division Santé, nutrition et population de la Commission de l’Union africaine, Bakhuti Shengelia, Responsable du portefeuille de la santé mondiale de la Fondation Novartis, ainsi que Dazhu Yang, Directeur général adjoint de l’Agence internationale de l’énergie atomique, étaient également présents.

« Nous insistons fortement sur la nécessité d’encourager l’engagement des gouvernements dans le but de renforcer les systèmes de santé dans la région, de bâtir la volonté politique pour s’attaquer aux problèmes prioritaires et de développer des mécanismes de financement adaptés afin de rendre les services abordables », a déclaré le Dr Anyetei-Agama.

En marge du Sommet mondial de la santé se tenait également à Berlin un autre symposium d’envergure, « HIV in Eastern Europe – the unnoticed epidemic » (Le VIH en Europe de l’Est : l’épidémie invisible), organisé par Deutsche AIDS Hilfe, Action against AIDS Germany et Brot für die Welt, qui a réuni des représentants de la société civile venus d’Europe orientale et d’Allemagne afin de trouver des solutions aux problèmes de la riposte au VIH en Europe orientale, où les taux d’infection à VIH augmentent, la couverture de traitement est faible et le financement international est en baisse.

Selon Sylvia Urban, Présidente d’Action against AIDS Germany et de Deutsche AIDS-Hilfe, « les consommateurs de drogues, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les professionnel(le)s du sexe de tous les genres ne sont pas le problème, mais une partie de la solution ! Pour que les stratégies de prévention et de traitement du VIH en Europe orientale donnent des résultats positifs, nous n’avons pas d’autre choix que de les inclure, avec leurs besoins réels. Les programmes de prévention du VIH imaginés par l’Allemagne peuvent servir de modèles : quand le gouvernement travaille en collaboration avec les communautés et les partenaires des organisations de la société civile, les résultats sont excellents ».

M. Loures s’est joint au débat et a fait part de ses préoccupations concernant l’Europe orientale. « Malgré tous les progrès scientifiques et économiques, l’épidémie de VIH continue de se propager en Europe orientale », a-t-il déclaré. « Nous avons les outils, les connaissances et les médicaments, mais il existe une épidémie mondiale de discrimination et, sans la combattre, nous ne pourrons pas avancer comme il faut. Le leadership et la solidarité de la société civile et des communautés d’Allemagne et d’Europe orientale sont essentiels ».

L’ONUSIDA salue l’engagement de l’Allemagne en faveur de la santé, encourage le pays à poursuivre le développement de sa position solide de leader de la santé mondiale et va continuer de travailler en collaboration étroite avec l’Allemagne dans le cadre des efforts conjoints pour en finir avec l’épidémie de sida et atteindre les Objectifs de développement durable. 

L’Allemagne prête à donner l’exemple pour en finir avec le sida

23 mai 2017

Lors d’une récente visite en Allemagne, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, a rencontré des représentants du gouvernement fédéral, des autorités locales, de la société civile et des communautés touchées par le VIH, ainsi que du secteur privé.

Sous le leadership de la Chancelière Angela Merkel et du Ministre de la Santé, Hermann Gröhe, l’Allemagne a fait de la santé mondiale une priorité de l’agenda international, avec en point culminant le premier sommet des Ministres de la Santé du G20 organisé à Berlin, en Allemagne, les 19 et 20 mai.

Engagement politique

« En finir avec le sida est un objectif historique et je suis convaincu que nous pouvons l’atteindre. L’ONUSIDA doit conserver son rôle de leadership dans la riposte mondiale au sida. Nous devons accroître nos efforts conjoints et l’ONUSIDA se trouve au cœur de ce travail », a déclaré M. Gröhe. « La santé est une condition sine qua non du développement social. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’Allemagne a fait de la santé mondiale une priorité de sa présidence du G20. Avec cette décision prise par notre Chancelière fédérale, Angela Merkel, une politique de santé mondiale sera la marque de la responsabilité internationale de notre pays. Ce n’est qu’en coopérant et en travaillant ensemble que nous pourrons préparer le monde aux futures crises sanitaires », a-t-il ajouté.

Lors de cette rencontre, M. Sidibé a remercié le gouvernement allemand, en particulier le Ministre de la Santé, pour son soutien de longue date à l’ONUSIDA et son engagement dans la riposte au sida. « Mettre la santé à l’ordre du jour du G20 et surtout organiser un tout premier sommet des Ministres de la Santé du G20 est révolutionnaire », a déclaré M. Sidibé. « Cela met en avant la compréhension commune du fait que des soins de qualité sont essentiels à la stabilité sociale et économique ». Tous ont reconnu le risque de tomber dans l’autosatisfaction et de voir réduits à néant les acquis obtenus.

M. Sidibé a également rencontré Thomas Silberhorn, Secrétaire d’État parlementaire du Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement, avec qui il a insisté sur le rôle critique de l’ONUSIDA dans la fin de l’épidémie de sida et sur l’impact que celle-ci aurait sur les Objectifs de développement durable dans leur ensemble.

Lors de sa visite, il s’est également entretenu avec Bärbel Kofler, Commissaire allemande chargée de la politique des droits de l’homme et de l’aide humanitaire. Cette dernière a déclaré que « l’accès à la santé est un droit humain ». Ils ont évoqué ensemble la nécessité de poursuivre l’engagement de lutte contre la discrimination et de mettre fin à l’exclusion et aux préjugés, en particulier pour les personnes vulnérables et laissées pour compte. M. Sidibé a souligné que les communautés fragiles n’existaient pas seulement dans les pays en développement, mais dans le monde entier, de Baltimore à Bamako.

Travailler ensemble pour accélérer la riposte au sida en Allemagne

S’intéressant à l’engagement au niveau local, M. Sidibé a ensuite rencontré des représentants de la municipalité de Berlin, qui a rejoint l’initiative Les villes s’engagent en 2016. Il a également rencontré l’organisation non gouvernementale Deutsche AIDS-Hilfe, qui a récemment lancé une campagne pour En finir avec le sida en Allemagne d’ici à 2020, ainsi que son antenne locale, Berliner AIDS Hilfe, et le groupe de sensibilisation Action Against AIDS Germany.

À cette occasion, M. Sidibé a souligné que ce sont les systèmes de santé municipaux inclusifs et accessibles qui ont les meilleures chances de toucher des personnes qui autrement seraient laissées pour compte. « L’existence d’une société civile forte a fait une grande différence dans la riposte au VIH », a-t-il déclaré.

 

Engagement du secteur privé

S’adressant à la communauté économique internationale à la veille de la conférence sur la santé du G20, M Sidibé a affirmé : « Les problèmes sanitaires mondiaux actuels, notamment les pandémies émergentes et la résistance aux microbes, menacent non seulement les vies d’individus, mais aussi la cohésion sociale et le développement économique. Le secteur privé peut apporter une innovation, des technologies et des services uniques et doit faire partie intégrante d’une riposte multisectorielle afin de bâtir des systèmes de santé résilients, responsables et réactifs ».

En tant qu’invité d’honneur, M. Sidibé a félicité les lauréats du nouveau prix de la santé mondiale allemand : le German Healthcare Partnership (GHP), Bio Deutschland et The Voice of German Industry. Cette initiative fait figure d’exemple de la manière dont le secteur privé et la société civile sont tout aussi indispensables l’un que l’autre pour stimuler l’innovation dans le secteur de la santé.

Roland Göhde, Président du Conseil d’administration du GHP, a quant à lui déclaré : « Avec le prix de la santé mondial allemand créé en cette année de présidence allemande du G20, nous voudrions affirmer l’engagement ferme du secteur privé envers des partenariats multi- et intersectoriels en faveur d’un renforcement du système de santé et d’une couverture santé universelle. Nous sommes partenaires et engagés pour faire de ce monde un endroit plus sain et plus sûr ».

Allemagne : en finir avec le sida d’ici 2020

12 mai 2017

Assis au volant de sa Mini Cooper, vêtu d’un pantalon de cuir traditionnel bavarois et d’un élégant gilet noir, Maik respire la santé. Difficile de croire que neuf ans auparavant, il luttait pour rester en vie.

Maik a 43 ans et il est ingénieur et testeur de véhicules pour un grand constructeur automobile allemand. Il parle lentement, avec douceur : « à cette époque, je ne pensais pas pouvoir reconduire une voiture un jour ».

Il y a neuf ans, Maik a laissé ses médecins pour le moins perplexes. Il avait perdu 30 kilos et était tombé très malade. En son for intérieur, Maik savait qu’il avait peut-être le VIH : en tant qu’homme gay, il savait qu’il était davantage exposé au risque d’infection, mais il était prudent et son dernier test de dépistage, 10 ans auparavant, était revenu négatif. Mais il était inquiet. « J’avais en tête les vieilles images du sida », explique-t-il. « J’étais terrifié ».

Malgré des symptômes évidents, son médecin ne lui propose pas de test de dépistage du VIH, se contentant de le renvoyer chez lui avec des pastilles pour la gorge afin de soigner son infection buccale. « Pour moi », se souvient Maik, « cela suffisait à prouver que je n’avais pas le VIH ».

Ce n’est que lorsqu’il fut adressé à un spécialiste que l’éventualité du VIH est apparue et que Maik s’est vu proposer un test de dépistage. Le résultat est revenu positif. Maik avait le VIH et son système immunitaire était en train de s’affaiblir. « Je me suis dit que j’allais mourir parce que je n’avais pas eu le courage de faire un test de dépistage ».

À la maison, il laisse alors le choix à son partenaire. « Va-t-en maintenant ou reste et regarde-moi mourir ».

Son partenaire est resté et Maik a reçu un traitement antirétroviral.

Un vrai miracle : seulement six semaines plus tard, il était de retour au travail. « J’ai été incroyablement chanceux », raconte Maik. Aujourd’hui, il travaille à temps plein 40 heures par semaine et fait même du sport.

Maik a choisi de raconter son histoire pour inspirer et encourager les autres à se faire dépister dans le cadre de la campagne de l’organisation non gouvernementale allemande Deutsche AIDS-Hilfe pour en finir avec le sida en Allemagne d’ici à 2020. Intitulée « Kein AIDS für Alle », cette campagne vise à stopper les nouvelles infections à VIH et à s’assurer que plus personne ne développera le sida d’ici à 2020.

« La fin de l’épidémie de sida est à portée de main en Allemagne et faire en sorte que les gens connaissent leur état et puissent accéder au traitement est capital pour atteindre cet objectif », a déclaré le Directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé.


Le VIH en Allemagne (chiffres de 2015 de l’Institut Robert Koch)

85 000 personnes vivant avec le VIH

72 000 personnes connaissant leur statut séropositif au VIH

60 700 personnes sous traitement antirétroviral

3 200 nouvelles infections à VIH

<500 décès liés au sida


Le traitement anti-VIH est disponible en Allemagne depuis plus de 20 ans, ce qui a empêché la propagation du sida et permis aux personnes vivant avec le VIH de vivre plus longtemps et en meilleure santé. On estime toutefois que plus d’un millier de personnes développent le sida chaque année en Allemagne en raison d’un diagnostic tardif ou parce qu’elles n’ont pas accès au traitement.

« Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les gens ne font pas de test de dépistage. Certains pensent qu’ils ne sont pas exposés au risque, et même les médecins n’admettent pas toujours la nécessité d’un test de dépistage », explique Silke Klumb de Deutsche AIDS Hilfe. « Il existe aussi encore en Allemagne une grande peur de la stigmatisation et de la discrimination. Et malheureusement, tout le monde n’a pas accès aux services anti-VIH : les migrants sans papiers, par exemple, sont l’un des groupes laissés pour compte ».

La campagne Kein AIDS für Alle va permettre d’informer les gens sur les risques d’infection à VIH et de montrer qu’un résultat positif au test de dépistage n’est pas une condamnation à mort, mais la première étape d’une vie longue et en bonne santé.

« N’attendez pas qu’il soit trop tard », insiste Maik. « Faites régulièrement des tests. Un diagnostic positif au VIH est une expérience traumatisante. Mais il est possible de bien vivre avec le VIH, à condition de recevoir un traitement ».


Le VIH est le virus qui provoque l’infection à VIH. Le sida est le stade le plus avancé de l’infection à VIH.


La campagne aura aussi pour but d’éliminer la stigmatisation et la discrimination autour du VIH et d’encourager les personnes issues des populations clés à se tourner vers les services de prévention, de dépistage, de traitement et de soins anti-VIH grâce à des initiatives innovantes. Des médecins apporteront aussi leur contribution dans le cadre des efforts en faveur d’un diagnostic plus précoce du VIH.

Deutsche AIDS Hilfe est une association indépendante sans but lucratif de 120 organisations membres autonomes, notamment des organisations qui proposent des services de traitement contre le sida et la dépendance aux drogues, des projets de prévention du VIH, des centres gays et lesbiens et des projets de logement et de soins à domicile. Ensemble, ces organisations s’engagent pour la prévention, le traitement, les soins et l’appui contre le VIH et en faveur de la sensibilisation au VIH dans toute l’Allemagne.

Dans le cadre des actions pour le respect des engagements de la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida, l’ONUSIDA œuvre en faveur des prestations de services à base communautaire et du renforcement des capacités des organisations de la société civile pour la fourniture de services de prévention, de traitement et de soins anti-VIH sur la base d’une approche non discriminatoire qui respecte, promeut et protège les droits de l’homme. 

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