HIV integration

Feature Story

Cartographier les lois et les réglementations relatives au VIH

31 juillet 2019

L’ONUSIDA vient de lancer un nouveau site Internet permettant d’identifier les lois et réglementations nationales relatives à la riposte au sida.

Le site Laws and Policies Analytics donne un aperçu complet des lois et réglementations relatives à la riposte au VIH dans le monde. Il aborde des thèmes divers comme la capacité d’un pays à diagnostiquer le VIH chez les jeunes bébés, mais aussi l’existence de lois discriminant les personnes transgenres ou pénalisant la possession de préservatifs. Le site permet également d’obtenir des informations sur la législation, tout comme sur l’épidémie et la riposte au VIH.

« Nous devons mieux comprendre les systèmes légaux et juridiques afin d’apporter une riposte efficace à l’épidémie de VIH. Ce nouvel outil permet d’obtenir des données sur les lois et les réglementations nationales et de les croiser avec des informations sur l’épidémie et la riposte. L’objectif est d’améliorer la prise de décisions », explique Shannon Hader, Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA pour la branche Programme.

Conformément à la Déclaration politique des Nations Unies sur le VIH et le sida de 2016, les pays se sont engagés à accélérer leurs efforts afin d’améliorer de manière significative la disponibilité de données de qualité sur le VIH. Les informations utilisées sur ce nouveau site couvrent une période allant de 2017 jusqu'à récemment, en 2019, grâce au National Commitments and Policy Instrument (NCPI). Cet élément du mécanisme de surveillance mondiale du sida permet aux pays de consigner leurs progrès par rapport à leurs engagements pris lors de la Déclaration politique de 2016.

Des administrations nationales, des organisations de la société civile et d’autres partenaires non gouvernementaux impliqués dans la riposte au sida ont fourni ces informations. Les données livrées par les pays sur les lois et réglementations relatives au VIH sont complétées par des informations tirées d’autres documents officiels externes. L’ONUSIDA contrôle toutes les données en profondeur afin de garantir leur exactitude et les actualisera tous les ans.

Le site contient des données sur plus de 140 pays. Les utilisateurs et utilisatrices peuvent faire une recherche par pays ou par région sur la carte interactive ou choisir un thème spécifique.

En rendant les données sur les lois accessibles à un grand nombre, l’ONUSIDA souhaite promouvoir la transparence et leur utilisation dans les analyses sur l’épidémie et la riposte au VIH dans les pays du monde entier.

Vous pouvez consulter le site Laws and Policies Analytics sur lawsandpolicies.unaids.org.

Laws and Policies Analytics website

Mettre à jour

Les frais de santé non remboursés compromettent l’accès aux services anti-VIH

06 mai 2019

Les frais facturés aux usagers et les autres dépenses non remboursées (définies comme des paiements directs effectués par les personnes aux prestataires de santé au moment du recours au service) représentent un obstacle majeur pour les personnes qui se font dépister pour le VIH, les personnes vivant avec le VIH sous traitement et les personnes vivant avec le VIH suivant un parcours de traitement et de soins.

Même si les médicaments antirétroviraux sont disponibles gratuitement, les frais correspondant aux tests de diagnostic, aux consultations et aux médicaments contre les infections opportunistes ont un impact immense sur les personnes dont les revenus sont modestes. Il a également été montré que les frais facturés aux usagers limitent plus fortement l’accès à la santé chez les personnes les plus vulnérables au sein de la société. Les frais non remboursés représentent une part significative des dépenses totales de santé dans toutes les régions du monde, et dans certains pays à revenu faible et intermédiaire, on estime que les dépenses privées non remboursées correspondent à plus de 60 % des dépenses totales de santé.

Selon la Banque mondiale, environ 3,4 milliards de personnes gagnant au maximum 5,50 dollars par jour dans le monde pourraient tomber dans la pauvreté à cause d’une seule facture médicale.

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Press Statement

Message à l’occasion de la Journée internationale de la couverture santé universelle

La santé, c’est l’affaire de tous. Depuis la Déclaration d’Alma-Ata il y a plus de 40 ans, qui appelait à la santé pour tous, le monde s’efforce d’ouvrir l’accès à des services de santé de qualité et abordables.

Depuis, un long chemin a été parcouru, avec des améliorations dans l’accès et la qualité des services de soins de santé qui ont permis de faire passer l’espérance de vie mondiale de 62 à 72 ans. Toutefois, les progrès sont loin d’être équitablement répartis. À l’heure actuelle, plus de la moitié de la population mondiale n’a pas pleinement accès aux services de santé essentiels, parce qu’ils sont trop chers, inadéquats, inaccessibles à certains groupes ou tout simplement inexistants.

Les inégalités se creusent de par le monde, avec les 1 % de la population les plus riches qui détiennent aujourd’hui la moitié de la richesse mondiale. Dans les pays les plus pauvres du monde, l’espérance de vie est sensiblement plus faible que dans les plus riches, et habiter dans les régions frappées par la pauvreté peut être synonyme d’une vie plus courte et d’un avenir sans espoir. Les disparités s’observent entre les pays, mais aussi entre différentes communautés à l’intérieur des pays, les plus vulnérables, marginalisés et stigmatisés étant laissés pour compte.

Avancer vers une couverture santé universelle qui soit réellement universelle, c’est aller vers plus d’équité, d’inclusion et de justice sociale. Cela se traduit par une approche centrée sur les individus et basée sur les droits de l’homme, et par des prestations de services organisées à l’échelle communautaire, ainsi que par la reconnaissance de la nécessité de s’attaquer aux déterminants sociaux de la santé, y compris en menant les réformes indispensables des lois et des politiques et en éliminant la stigmatisation, la discrimination et les inégalités entre les sexes.

La riposte mondiale au VIH a illustré les mesures essentielles, à savoir un leadership et un engagement politiques décisifs, l’engagement communautaire et une riposte éclairée par des preuves scientifiques, capables d’inverser la tendance d’une épidémie mondiale.

Atteindre des objectifs assortis d’échéances en matière de prévention et de traitement du VIH représentera une importante contribution aux objectifs de la couverture santé universelle, avec à la clé une accélération considérable des progrès vers la réalisation des Objectifs de développement durable.

Prenant acte du thème de l’édition 2018 de la Journée internationale de la couverture santé universelle, « Unis pour la couverture santé universelle : le temps est venu d’agir collectivement », j’appelle chacune et chacun à se mobiliser et à contribuer au mouvement en faveur de la couverture santé universelle. Tous ensemble, nous pouvons faire de la couverture santé universelle une réalité pour tous.

12 décembre 2018
Michel Sidibé
Directeur exécutif de l’ONUSIDA

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Former la nouvelle génération de médecins russes sur la stigmatisation et la discrimination liées au VIH

30 octobre 2018

La stigmatisation et la discrimination chez les professionnels de santé en Russie empêchent souvent les personnes vivant avec le VIH, ou exposées au risque, de recourir aux services anti-VIH dont elles ont besoin. Afin d’apprendre comment délivrer au mieux des services médicaux dans un contexte non stigmatisant et sans discrimination, 20 étudiants en médecine de tout le pays ont récemment assisté à une formation d’une semaine à l’école médicale sur le VIH Vera.

« Les étudiants en médecine entendent souvent des histoires alarmistes à propos des personnes vivant avec le VIH. Que le diagnostic influe sur la manière dont le patient est pris en charge, c’est une chose, mais si son statut vis-à-vis du VIH débouche sur un refus de traitement, c’est autre chose », explique Anton Yeremin, coordonnateur de la formation.

Cette formation est conçue pour compléter ce que les étudiants apprennent à l’université. « Nous encourageons les futurs médecins à développer des compétences spécifiques au contexte du VIH, comme la relation avec les patients et la compréhension de certains aspects sociaux et juridiques de leur diagnostic », ajoute M. Yeremin. La formation se compose de cours magistraux et d’ateliers sur les approches non discriminatoires des personnes vivant avec le VIH, ainsi que de rencontres avec des personnes vivant avec le VIH, des médecins, des avocats, des psychologues, des activistes de la lutte contre le VIH et des représentants d’organisations non gouvernementales, afin d’entendre leurs récits.

Selon Dmitry Petrov, pair-éducateur auprès de l’organisation caritative Svetlana Izambayeva, ses clients se voient souvent refuser l’admission à l’hôpital. « Une ambulance vient, l’équipe indique qu’elle peut emmener le patient à l’hôpital, mais il ne sera pas admis », explique-t-il. Récemment, il a aidé une cliente à se faire admettre dans un hôpital ; la présence de deux référents du centre local de lutte contre le sida n’a fait aucune différence, et la femme a été refusée. Ce n’est qu’après le dépôt d’une plainte officielle par la famille de la patiente auprès des autorités de contrôle que sa cliente a été admise. Et lorsqu’on lui demande quelle a été la dernière fois que l’un des ses clients s’est vu refuser l’admission à l’hôpital, M. Petrov répond sans aucune hésitation : « Hier ».

Les récits relatés par le personnel de l’organisation caritative Svetlana Izambayeva vont dans le sens des conclusions publiées par un rapport de l’organisation Human Rights Watch, qui note que les personnes vivant avec le VIH sont régulièrement confrontées à la stigmatisation et la discrimination de la part des professionnels de santé. Il indique que la situation est encore pire à l’extérieur des grandes villes.

La formation a été initiée et organisée par l’Union nationale des étudiants en médecine et a figuré sur une plate-forme de financement participatif appelée No One Left Behind (Ne laisser personne pour compte), un projet conjoint de l’ONUSIDA et de la Fondation russe des centres de lutte contre le sida.

Vera Brejneva, Ambassadrice itinérante de l’ONUSIDA pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale, soutient cette formation par l’intermédiaire de fonds permettant de financer le logement et les repas des participants. « Tous les médecins doivent s’attendre à rencontrer une personne vivant avec le VIH à un moment ou à un autre. Nous voulons que les étudiants en médecine comprennent que les personnes vivant avec le VIH constituent un groupe de personnes étendu et diversifié et que leur diagnostic n’est pas une raison pour avoir des attitudes négatives envers elles », indique Mme Brejneva. « Il est absolument capital d’avoir une nouvelle génération de médecins prêts à s’occuper des personnes vivant avec le VIH dans la dignité et avec une grande qualité de service », ajoute-t-elle.

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Les objectifs de la prévention du VIH mis à mal à l’échelle mondiale

29 octobre 2018

Alors que le monde se débat pour trouver le moyen d’accélérer la baisse des nouvelles infections à VIH, la recherche sur la prévention du VIH apporte beaucoup d’optimisme avec toute une série d’études majeures sur l’efficacité d’un vaccin et d’anticorps contre le VIH prévues et en cours, de même qu’un suivi fondamental des recherches sur des options de prévention à base d’antirétroviraux qui ont fait leurs preuves.

Cependant, un nouveau rapport du Groupe de travail sur le suivi des ressources en matière de R&D sur la prévention du VIH (Resource Tracking for HIV Prevention R&D Working Group) montre qu’au lieu de soutenir la recherche en augmentant les investissements dans ces nouvelles avancées prometteuses, les ressources consacrées à la recherche et au développement sur la prévention du VIH sont en réalité en train de marquer le pas.

En effet, en 2017, les financements de la recherche sur le VIH ont baissé pour la cinquième année consécutive, atteignant leur plus bas niveau en plus de dix ans. En 2017, les fonds alloués à la recherche et au développement sur la prévention du VIH ont reculé de 3,5 % (40 millions de dollars) par rapport à l’année précédente, et atteignent 1,1 milliard de dollars.

« Ne vous trompez pas, nous vivons une crise de la prévention et nous ne pouvons pas nous permettre en plus une crise du financement », a déclaré Mitchell Warren, Directeur exécutif de l’AVAC. « Il est inacceptable que le financement des donateurs affecté à la recherche sur la prévention du VIH continue de baisser année après année alors que la recherche est en train de concrétiser davantage de nouvelles options. Nous devons poursuivre et pérenniser les investissements pour garder la prévention du VIH sur la bonne voie afin de proposer de nouveaux outils qui permettront au monde de se rapprocher de la fin de l’épidémie de sida comme menace de santé publique ».

Le rapport avertit que pour atteindre l’objectif d’accélération fixé par l’ONUSIDA pour la prévention du VIH de moins de 500 000 nouvelles infections à VIH d’ici à 2020 (on a dénombré 1,8 million de nouvelles infections à VIH en 2017), il faudra non seulement étendre les options existantes, comme la circoncision masculine médicale volontaire et la prophylaxie pré-exposition, mais aussi développer de nouveaux produits innovants, notamment des options de prévention à base d’antirétroviraux à effet prolongé et un vaccin.

En effet, un financement soutenu sera essentiel pour faire avancer toute la palette de la recherche sur la prévention du VIH de manière opportune, car même de petites baisses de fonds pourraient retarder ou écarter de nouvelles options de prévention du VIH prometteuses qui sont indispensables pour en finir avec l’épidémie de sida.

« Avec 5 000 personnes nouvellement infectées par le VIH chaque jour, il est capital d’intensifier les programmes de prévention du VIH efficaces dont nous disposons actuellement et d’investir dans de nouvelles technologies et des solutions, afin qu’elles puissent devenir une réalité pour les populations les plus touchées par le VIH », a déclaré Tim Martineau, Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA par intérim. « Ces deux actions permettront d’éviter les nouvelles infections, de sauver des vies et de réduire les coûts croissants des traitements antirétroviraux à vie ».

Le gouvernement des États-Unis d’Amérique reste le bailleur de fonds le plus important de la recherche sur la prévention du VIH, avec une contribution s’élevant à près de trois quarts de la totalité du financement en 2017. Cette contribution a toutefois enregistré une baisse de près de 6 %, ce qui a ramené l’apport des États-Unis à son niveau le plus bas sur cinq ans, à 830 millions de dollars. Le rapport insiste sur le fait que les incertitudes autour du maintien de la volonté politique de financer la riposte au sida représentent une préoccupation majeure. 

Cette semaine, des chercheurs, des responsables de la mise en œuvre de programmes, des activistes et des bailleurs de fonds se réuniront à l’occasion de la Conférence sur la recherche pour la prévention du VIH (HIVR4P 2018) à Madrid, en Espagne, pour faire le point sur la recherche en matière de prévention du VIH. Il y a de quoi se montrer très optimiste sur le plan scientifique en ce qui concerne le VIH et les connaissances accumulées pour mettre fin à l’épidémie ; toutefois, les évolutions inquiétantes dans les domaines du financement et de la stratégie politique soulèvent de sérieuses questions sur l’avenir de la riposte au VIH et la capacité du monde à faire face aux défis constants que représente le VIH.

Le rapport et les infographies sur les investissements dans la recherche sur la prévention sont disponibles en ligne à l’adresse www.hivresourcetracking.org et sur les réseaux sociaux avec le hashtag #HIVPxinvestment.

Depuis 2000, le Groupe de travail sur le suivi des ressources en matière de R&D sur la prévention du VIH (anciennement Groupe de travail sur le suivi des ressources pour les vaccins contre le VIH et les microbicides) applique une méthode globale pour suivre les tendances dans les investissements en faveur de la recherche et du développement et les dépenses consacrées aux options biomédicales de prévention du VIH. L’AVAC dirige le secrétariat du groupe de travail, dont font également partie l’Initiative internationale pour un vaccin contre le sida et l’ONUSIDA.

Rapport et les infographies sur les investissements dans la recherche sur la prévention

Press Release

Plusieurs organisations mondiales actives dans le domaine de la santé vont adopter de nouvelles modalités de collaboration pour agir plus efficacement

Les dirigeants des 11 principales organisations mondiales actives dans les domaines de la santé et du développement ont signé aujourd’hui un engagement historique en vue de trouver de nouvelles modalités de collaboration pour atteindre plus vite les objectifs de développement durable des Nations Unies.

Cette initiative, coordonnée par l’Organisation mondiale de la Santé, concerne 11 organisations, auxquelles d’autres devraient se joindre ultérieurement.

Cet engagement fait suite à une demande formulée par la Chancelière allemande Angela Merkel, du Président ghanéen Nana Addo Dankwa Akufo-Addo et de la Première Ministre norvégienne Erna Solberg, avec le soutien du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Antonio Guterres, en vue de mettre au point un plan mondial pour définir comment améliorer la collaboration entre les acteurs mondiaux pour atteindre plus vite les cibles liées à la santé du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

« Pour que le développement durable soit possible – pour mettre fin à la pauvreté, pour promouvoir des sociétés pacifiques où chacun ait sa place et pour protéger l’environnement – il est essentiel que les populations soient en bonne santé. Cependant, malgré les grandes avancées obtenues dans la lutte contre bon nombre des principales causes de décès et de maladie, nous devons redoubler d’efforts si nous voulons atteindre plusieurs des cibles liées à la santé », ont annoncé les dirigeants des organisations réunis aujourd’hui à Berlin, à l’occasion du Sommet mondial de la santé. « Le Plan d’action mondial représente un engagement historique en faveur de nouvelles modalités de collaboration afin d’atteindre plus vite les objectifs de développement durable à l’horizon 2030. Nous tenons à redéfinir les modalités de collaboration de nos organisations afin d’apporter aux pays un soutien plus efficient et plus efficace et pour que l’ensemble des populations soient en meilleure santé et jouissent de plus de bien-être », ont-ils ajouté.

Le groupe a décidé de définir de nouvelles modalités de collaboration afin d’optimiser l’utilisation des ressources et de mesurer les progrès accomplis de façon plus transparente et plus engagée. La première phase de l’élaboration du plan est organisée autour de trois axes stratégiques : l’alignement, l’accélération et la redevabilité.

  • L’alignement : les organisations se sont engagées à coordonner leurs processus programmatiques, opérationnels et de financement pour améliorer l’efficacité et l’impact collectifs concernant plusieurs priorités communes, comme l’égalité entre les sexes et la santé de la mère, du nouveau‑né, de l’enfant et de l’adolescent ainsi que la santé reproductive.
  • L’accélération : les organisations ont décidé de définir des approches communes et de coordonner leur action dans des domaines où elles sont susceptibles d’accélérer le rythme de progression en matière de santé dans le monde. Le premier ensemble de sept « accélérateurs » comprend la participation des communautés et de la société civile, la recherche-développement, les données et le financement durable.  
  • La redevabilité : pour améliorer la transparence et la redevabilité envers les pays et les partenaires du développement, les organisations innovent en définissant des étapes communes pour près de 50 cibles liées à la santé qui se rapportent à 14 objectifs de développement durable. Ces étapes constitueront des points de contrôles essentiels et des références communes qui permettront de déterminer où en sera le monde en 2023 et s’il est en bonne voie d’atteindre les objectifs fixés pour 2030.

Le Plan d’action mondial permettra également de renforcer l’action collective et d’obtenir des fonds afin de lutter contre les inégalités entre les sexes qui empêchent d’accéder aux services de santé et pour améliorer la qualité globale des soins de santé dispensés aux femmes et aux filles, y compris les services de santé sexuelle et reproductive.

La Banque mondiale, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, Gavi, l’Alliance du vaccin, le Mécanisme mondial de financement, ONU-Femmes, l’ONUSIDA, le PNUD, l’UNFPA, l’UNICEF, Unitaid et l’OMS ont déjà souscrit au Plan d’action mondial pour la santé et le bien-être de tous. Le Programme alimentaire mondial s’est engagé à y souscrire dans les prochains mois.

La version finale du plan sera présentée à l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2019.

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Tirer les leçons de la riposte au sida pour maîtriser les MNT

27 septembre 2018

Les maladies non transmissibles (MNT) sont de loin les principales causes de mortalité dans les populations du monde entier, responsables de 71 % du total des décès à l’échelle de la planète. Selon la définition de l’Organisation mondiale de la Santé, les MNT sont des maladies de longue durée qui évoluent en général lentement. Les quatre principaux types de maladies non transmissibles, qui représentent 80 % de l’ensemble des décès prématurés dus à des MNT, sont les maladies cardiovasculaires, les cancers, les maladies respiratoires chroniques et le diabète.

Des individus de tous âges peuvent être touchés par des MNT, mais elles ont tendance à survenir chez les sujets plus âgés. De plus en plus de personnes vivant avec le VIH accèdent au traitement et vivent donc plus longtemps, et elles sont par conséquent de plus en plus touchées par des MNT. Par ailleurs, être séropositif au VIH accroît également le risque de développer une MNT, soit en raison de l’infection elle-même, soit à cause des effets secondaires des médicaments utilisés pour traiter le VIH. De ce fait, les soins apportés aux personnes vivant avec le VIH doivent davantage inclure les soins relatifs aux MNT.

Dans de nombreux pays à revenu faible et intermédiaire, les taux de MNT augmentent en raison du nombre croissant de personnes qui fument, boivent de l’alcool, se sédentarisent et modifient leurs habitudes alimentaires. Les taux de mortalité par MNT ajustés par rapport à l’âge sont quasiment deux fois supérieurs dans les pays à revenu faible et intermédiaire à ceux constatés dans les pays à revenu élevé.

Cependant, les réussites enregistrées à ce jour dans la riposte au sida montrent ce qui peut être fait si les pays prennent des mesures déterminantes. Il devient de plus en plus évident que si le monde veut maîtriser les MNT, il faut tirer les leçons de la riposte au sida et les appliquer à la riposte aux MNT.

Dans les régions où vivent la plupart des personnes vivant avec le VIH, les systèmes de santé ont été conçus pour prendre en charge en priorité les pathologies aiguës, et non les maladies chroniques. Pourtant, les programmes de lutte contre le VIH dans ces mêmes pays peuvent être de bons modèles qui illustrent comment élargir les services de prise en charge des MNT, assurer la continuité des soins, soutenir l’observance du traitement et impliquer les communautés.

La riposte au sida a eu un impact majeur sur la santé mondiale. Retombées des diagnostics et des traitements précoces, services anti-VIH servant de point d’entrée vers des services de santé plus larges dans de nombreux pays, importance de la lutte contre la pauvreté et d’autres déterminants sociaux de la santé, sensibilisation des communautés et création d’une demande de services, importance de la place centrale à donner à la société civile et aux communautés, avec leur engagement, leur activisme, leur action de sensibilisation et leur mobilisation : tous ces éléments sont autant de leçons essentielles tirées de la riposte au sida qui peuvent orienter la riposte aux MNT.

« La riposte au VIH a montré que l’impossible était possible », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « L’ONUSIDA travaillera avec ses partenaires du système des Nations Unies afin d’échanger les meilleures pratiques issues de la riposte au sida pour orienter les pays, les communautés et les autres partenaires ».

Le 27 septembre, dans le cadre de l’action mondiale de lutte contre les MNT, les pays se réuniront au siège des Nations Unies à New York, aux États-Unis, pour la troisième Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles. L’ONUSIDA fait partie de la Task-force inter-agences des Nations Unies sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles et partagera ses connaissances lors de la réunion de haut niveau.

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Les cellules de surveillance : des sources de données réalistes pour les décideurs

27 août 2018

Des cellules de surveillance sanitaire (plates-formes logicielles conçues pour soutenir la prise de décisions concernant les ripostes sanitaires des pays) sont en train de voir le jour un peu partout en Afrique, faisant le lien entre données et prise de décision afin d’améliorer la santé et la vie de dizaines de millions de personnes parmi les plus vulnérables dans le monde.

L’intégration, le stockage et la visualisation des données sont au cœur du concept de cellule de surveillance, afin de fournir des données transparentes et renforcées sur toute une série de maladies. Bien que les cellules de surveillance soient des espaces de travail virtuels, certains pays utilisent aussi des locaux bien réels dans lesquels il est possible de discuter du travail analytique et d’agir en fonction de celui-ci.

L’idée qui sous-tend une cellule de surveillance sanitaire est que les données, qu’elles concernent la disponibilité des médicaments anti-VIH, les effets d’une grève des agents de santé ou les diagnostics de cancer du col de l’utérus, sont centralisées, tout en étant accessibles à tous. Tandis que par le passé, les données sanitaires concernant les différentes maladies étaient réparties entre plusieurs bases de données au sein de ministères de toutes sortes, d’organisations agissant sur une maladie en particulier, etc., les cellules de surveillance recueillent les données au sein d’un lieu et d’un système uniques, sous une forme facile à partager. Les informations détenues par la cellule de surveillance peuvent être utilisées sur tablette ou sur ordinateur dans tout le pays.

« Nous devons continuer d’innover dans notre riposte au VIH », a déclaré Michel Sidibé, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Disposer d’informations fiables et actualisées est vital si le monde veut pouvoir respecter son engagement d’en finir avec le sida et atteindre les Objectifs de développement durable ».

En regroupant les données sanitaires dans la cellule de surveillance virtuelle, il est possible de proposer des services de santé améliorés et plus ciblés aux personnes qui en ont besoin. Par exemple, le fait d’avoir des données concernant des quartiers spécifiques d’une ville permet de favoriser une approche des services de prévention du VIH en lien avec le lieu et la population locale, afin de s’assurer que les bons services atteignent les bonnes personnes au bon endroit.

Autre exemple, en combinant les données sur le VIH, la tuberculose et le cancer du col de l’utérus, des interconnexions entre les maladies peuvent être constatées et il est possible d’y apporter une réponse. Les données peuvent être visualisées en temps réel, ce qui permet notamment de surveiller les niveaux de médicaments anti-VIH pour pouvoir anticiper et réagir aux ruptures de stock. L’étude des effets des campagnes de dépistage et de traitement du VIH en Ouganda, l’efficacité du dépistage du cancer du col de l’utérus en Côte d’Ivoire, ou encore les tests et les nouveaux diagnostics pour le paludisme en Zambie sont d’autres exemples des bénéfices qu’apportent les cellules de surveillance aux ripostes sanitaires.

Cinq pays ont mis en place des cellules de surveillance : la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Lesotho, la Zambie et l’Ouganda. Des données concernant les indicateurs, notamment sur le VIH, la tuberculose, le paludisme, les maladies non transmissibles et la santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile sont collectées, et les différents pays recueillent des informations différentes en fonction de la situation locale. La Namibie, le Mozambique et le Zimbabwe se préparent également à lancer des cellules de surveillance, et plusieurs autres pays sont en phase de planification.

Dans le cadre de son travail, l’ONUSIDA a aidé les pays à mettre leurs cellules de surveillance sur pied en collaborant avec eux afin de sélectionner les indicateurs spécifiques et de relier les données de chaque pays à sa cellule de surveillance. Les pays qui possèdent des systèmes de collecte de données déjà en place, qui recueillent des données ventilées par âge et par sexe et au niveau local, qui bénéficient d’une bonne infrastructure de connexion à Internet et qui disposent d’un personnel local qualifié, sont les mieux placés pour créer leur propre cellule de surveillance.

Grâce au programme sur les cellules de surveillance, l’appui de l’ONUSIDA aux pays s’est trouvé renforcé, l’ONUSIDA étant en mesure de soutenir des systèmes d’information sanitaire d’une façon unique au sein du système des Nations Unies. Ainsi, l’ONUSIDA contribue au suivi des pays et des programmes d’une manière plus intelligente dans les pays qui ont investi dans les cellules de surveillance.

« Pour nous, l’intérêt de la cellule de surveillance est de regrouper de multiples ensembles de données et de partager des analyses solides selon une approche visuelle et compréhensible », explique Andrew Kashoka, Directeur adjoint chargé des technologies de l’information auprès du Ministère zambien de la Santé.

Pour l’avenir, l’ONUSIDA prévoit de veiller à ce que les pays disposent d’un appui technique de façon à pouvoir continuer de faire fonctionner leurs cellules de surveillance sans l’aide de l’ONUSIDA. L’ONUSIDA travaille également avec des partenaires, notamment les Centres africains pour le contrôle et la prévention des maladies, le secteur privé et d’autres, afin de réduire la dépendance des pays envers l’appui de l’ONUSIDA dans la mise en place et la gestion des plates-formes.

De tels investissements dans les technologies et la collaboration entre l’ONUSIDA, les gouvernements et les partenaires encouragent les approches innovantes dans la riposte au sida, avec pour but ultime de mettre fin à l’épidémie de sida comme menace pour la santé publique d’ici à 2030.

Documents

Faire face à la discrimination — Surmonter la stigmatisation et la discrimination liées au VIH dans les établissements de santé et ailleurs

02 octobre 2017

Le présent rapport rassemble les dernières données probantes sur la manière dont la stigmatisation et la discrimination créent des barrières entravant l'enchaînement prévention-dépistage-traitement du VIH et réduisent l'impact de la riposte au sida. Le rapport regroupe également les meilleures pratiques de lutte contre la stigmatisation et la discrimination, fournissant ainsi de précieuses informations aux gestionnaires de programmes, aux responsables politiques, aux prestataires de soins de santé et aux communautés. Les données montrent que la mise en place de modèles de prestation de services axés sur les personnes, de cadres juridiques et politiques favorables, de mécanismes de surveillance et d'application, et de programmes de formation à la sensibilisation pour les professionnels de la santé et autres responsables peut favoriser l'inclusion et l'accès aux services.

Mettre à jour

Un appel à casser les silos entre la prévention du VIH et celle du cancer du col de l’utérus

03 octobre 2017

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, a mis en avant la nécessité urgente de casser les silos et d’intégrer le VIH et les services de santé sexuelle et reproductive, y compris pour la prévention du cancer du col de l’utérus, qui est une maladie classante du sida. Michel Sidibé a transmis ce message le 3 octobre dernier au Centre international de recherche sur le cancer à Lyon, en France.

S’appuyant sur plus de trente ans d’expérience dans la riposte au sida, M. Sidibé a appelé à une mobilisation renforcée et à la rupture des silos entre les programmes, les mouvements et les services afin de fournir aux femmes et aux filles des services de santé sexuelle et reproductive complets. Il est également revenu sur la nécessité de s’engager auprès de la société civile. 

Les femmes vivant avec le VIH ont jusqu’à cinq fois plus de risque de développer un cancer du col de l’utérus, qui est le deuxième cancer le plus répandu chez les femmes vivant dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Bien que le cancer du col de l’utérus soit facile à prévenir grâce au vaccin contre le papillomavirus humain et généralement guérissable avec un diagnostic et un traitement précoces, il est détecté chez plus de 528 000 femmes chaque année et près de 266 000 en meurent inutilement, dont environ 90 % dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

Dans son discours, M. Sidibé a insisté sur les immenses opportunités offertes par les Objectifs de développement durable et la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida, ainsi que sur les ressources mises à disposition par l’intermédiaire du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui reflètent le solide engagement mondial en faveur de l’élargissement des services intégrés pour lutter contre les co-infections et la co-morbidité.

Quotes

« C’est une tragédie inacceptable de voir des femmes mourir du cancer du col de l’utérus en raison du lieu de leur naissance, de leur pauvreté ou de l’absence d’accès aux vaccins, diagnostics et traitements vitaux mis à la disposition des filles et des femmes dans les pays à revenu élevé. »

Michel Sidibé Directeur exécutif de l’ONUSIDA

« Les infections chroniques sont associées à près d’un cancer sur six dans le monde et plus d’un sur trois en Afrique subsaharienne. La collaboration stratégique dans le travail portant sur le VIH et le cancer offre de nombreuses opportunités potentielles qui permettront de réduire le fardeau de la maladie au sein de populations parmi les plus vulnérables du monde. »

Christopher P. Wild Directeur du Centre international de recherche sur le cancer

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