HIV Prevention

Feature Story

De l’intérêt d’intégrer les services de prévention du VIH et de contraception

05 juin 2020

En 2019, l’essai ECHO a rappelé au monde que les femmes vivant dans certaines parties de l’Afrique australe sont exposées à une incidence considérable du VIH. Ces taux élevés de VIH et d’infections sexuellement transmissibles ont été détectés chez des femmes ayant recours régulièrement à des services de contraception.

Un nouveau rapport commun de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de l’ONUSIDA définit les étapes nécessaires pour améliorer et intégrer les services de prévention du VIH et de contraception en vue de réduire les nouvelles infections au VIH chez les femmes.

« Nous avons besoin de réfléchir sur les différents besoins des femmes, y compris des adolescentes, de celles n’ayant reçu qu’une faible éducation et des populations clés qui sont souvent négligées dans les programmes de contraception, de santé et de droits de la reproduction et sexuelle au sens large. Cette nouvelle stratégie se traduit par une gamme élargie d’options de contraception, par des choix supplémentaires de prévention du VIH et par des activités communautaires venant compléter celles fournies par les établissements », a expliqué la coordinatrice de la Global HIV Prevention Coalition auprès de l’ONUSIDA, Paula Munderi. 

Le rapport indique clairement que les femmes exposées à un risque extrême de VIH et d’infections sexuellement transmissibles en Afrique australe et celles appartenant aux populations clés devraient être au cœur des mesures prises de toute urgence.

Il propose plusieurs stratégies dans des zones n’ayant pas toutes le même niveau d’exposition au VIH. Par exemple, dans les situations où l’incidence du VIH et des infections sexuellement transmissibles est élevée, les options de prévention du VIH, y compris les préservatifs masculins et féminins, ainsi que les activités de conseil concernant la prévention doivent figurer parmi les éléments fondamentaux offerts par les services de contraception et être activement encouragées. Dans des situations en Afrique australe où l’incidence du VIH est extrêmement élevée, le rapport invite à prendre en compte l’introduction rapide de la prophylaxie pré-exposition (PPrE) au sein des services de contraception.

« La santé et les droits de la reproduction et sexuels, ainsi que l’intégration des services de lutte contre le VIH sont encouragés depuis plus de dix ans, avec un succès toutefois limité. Il est primordial d’aider les femmes séropositives à accéder à la contraception dans les cliniques de traitement du VIH et de fournir des prestations liées au VIH au sein des services de contraception. Cela passe par la garantie de financements d'actions concrètes », a déclaré Rachel Baggaley, responsable de l’unité Dépistage, prévention et population des programmes mondiaux pour le VIH, l’hépatite et les IST au sein de l’OMS.

Le rapport propose de mettre les femmes au cœur du processus décisionnel afin de comprendre leurs besoins et leurs attentes. « La prévention du VIH et les choix de contraception pour les femmes et les filles ne sont toujours pas accessibles à un large public. Nous devons promouvoir la liberté d’action et de choix des femmes et des filles en proposant une vaste palette de produits de prévention du VIH, depuis la PPrE et les microbicides jusqu’aux préservatifs faciles à utiliser. Les femmes et les filles s’épanouissent lorsqu’on leur donne la possibilité de choisir », a expliqué Nyasha Sithole, militante zimbabwéenne des droits des filles et des femmes.

Même si les personnes séropositives sous antirétroviraux dont la charge virale est indétectable ne peuvent plus transmettre sexuellement le VIH à leurs partenaires, des millions de femmes ayant accès à une forme de contraception continuent d’avoir des rapports sexuels non protégés avec des hommes qui ne connaissent pas leur statut sérologique. Comme l’a démontré l’essai PopART, l’incidence élevée du VIH chez les jeunes femmes est ainsi imputable aux hommes qui ne cherchent pas à se soigner. Le rapport propose des mesures concrètes pour renforcer la prévention, le dépistage et le traitement des partenaires, y compris l’autodépistage pour les hommes, allié à des actions de proximité et de prévention pour changer les rapports entre les genres au sein des communautés.

« Une intégration efficace nécessite plusieurs niveaux de prévention. Elle peut, et doit, comprendre des services aussi bien de la santé de la reproduction et sexuels que ceux du VIH, y compris des technologies de prévention polyvalentes. La compartimentation des services de soins, les ruptures de stock et la faible implication des femmes elles-mêmes entravent depuis longtemps les soins de santé des femmes. Et la COVID-19 exacerbe ces difficultés », a indiqué le directeur exécutif de l’AVAC, Mitchell Warren.

Alors qu’aujourd’hui l’éloignement physique nécessaire à cause de la pandémie de COVID-19 réduit les contacts avec les services de santé, il sera primordial d’optimiser les interactions avec les prestataires de santé en intégrant les services. « La prévention du VIH et des infections sexuellement transmissibles devrait faire partie des informations et des services de contraception essentiels destinés aux femmes exposées à un risque élevé d’infection à VIH », a ajouté James Kiarie, responsable de l’unité Contraception et soin de la fertilité au sein du service de santé de la reproduction et sexuelle de l’OMS.

Ressources

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Limiter l’impact de la COVID-19 auprès des populations clés

04 juin 2020

La pandémie de COVID-19 touche tout le monde, y compris les populations clés exposées à un risque élevé de contamination au VIH. Les perturbations occasionnées par la COVID-19 menacent d’anéantir les progrès réalisés contre d’autres maladies infectieuses, dont le VIH. C’est dans ce contexte que s’inscrit un nouveau rapport publié par FHI 360 en collaboration avec l’ONUSIDA. Ce document fournit des conseils sur la manière de limiter l’impact de la COVID-19 auprès des populations clés.

« Ces lignes directrices mettent l’accent sur les populations clés. Elles viennent ainsi s’ajouter aux efforts en cours pour protéger l’accès aux services et aux produits de prévention du VIH, aux services de santé sexuelle et de planification familiale, à la prévention de la violence basée sur le genre et aux activités de conseil, de dépistage et de traitement du VIH au cours de la pandémie de COVID-19 », a déclaré la coordinatrice de la Global HIV Prevention Coalition auprès de l’ONUSIDA, Paula Munderi. « Il est vital de préserver les services essentiels du VIH à destination des populations clés et de promouvoir la santé et le bien-être du personnel et des membres des communautés au cours de la pandémie de COVID-19 afin de ne pas perdre les progrès chèrement acquis pendant la riposte au sida. »

Le rapport fournit des conseils pratiques sur la manière d’éviter une interruption des services apportés aux personnes séropositives et aux populations clés. Son objectif est ainsi d’aider les acteurs mettant en place les programmes à poursuivre leur travail.

« Les populations clés sont particulièrement vulnérables aux interruptions de services du VIH et à d’autres dangers au cours de la pandémie de COVID-19. Nous demandons instamment des solutions reposant sur les droits qui préservent ou améliorent l’accès des populations clés aux services de lutte contre le VIH tout en minimisant l’exposition potentielle à la COVID-19 et en promouvant la sécurité des personnes. Ces solutions doivent encourager l’éloignement physique et la décongestion des établissements de santé, tout en prenant en compte la situation réelle des populations clés », a indiqué Rose Wilcher du FHI 360.

Ce rapport propose des solutions pratiques dans trois grands domaines.

Le premier concerne la protection des prestataires et des membres des communautés face à la COVID-19. Les services du VIH ne pourront continuer d’être assurés au cours de la pandémie de COVID-19 que si des mesures sont prises pour empêcher toute contamination au coronavirus du personnel, des prestataires et des bénéficiaires des programmes. Ces services peuvent comprendre un renvoi vers un dépistage et des soins pour la COVID-19, ainsi que vers des solutions de protection de la santé mentale des prestataires et des bénéficiaires.

Le second domaine consiste à assurer un accès sans danger et pérenne aux services et aux produits liés au VIH. Les programmes du VIH peuvent ainsi intégrer des mesures d’éloignement physique, proposer des consultations en ligne et fournir des ordonnances pour plusieurs mois de traitement. Quant au travail de proximité auprès des communautés, il devrait continuer en personne lorsque c’est possible.

Le troisième et dernier domaine abordé par ce rapport porte sur le suivi de la continuité des services et sur l’amélioration des résultats. Des perturbations étant inévitables, les programmes du VIH devront ajuster leurs systèmes de suivi et d’évaluation afin de permettre des analyses régulières de la continuité des services du VIH et de l’impact de la COVID-19 sur les programmes du VIH et sur leurs bénéficiaires. Pourquoi ne pas établir des systèmes d’information stratégique conformes aux mesures d’éloignement physique, par exemple en virtualisant la collecte de données et les outils de reporting.

« La pandémie de COVID-19 ne devrait pas être utilisée comme excuse pour ralentir les efforts de la riposte mondiale au VIH auprès des populations clés. Au contraire ! Cette pandémie est le moment de tirer des leçons de notre action pour mettre fin au sida. C’est aussi l’occasion de délester les systèmes de santé mis à rude épreuve par la COVID-19 en apportant un financement complet aux organisations communautaires dirigées par des hommes gays et bisexuels, des toxicomanes, des professionnel-les du sexe et des personnes transgenres en vue de garantir un meilleur accès aux services du VIH pour les populations clés », a indiqué le directeur de MPact, George Ayala.

Le rapport a été rédigé par FHI 360 dans le cadre du projet Meeting Targets and Maintaining Epidemic Control (EpiC) qui jouit du soutien de l’USAID et du Plan d’urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida. L’ONUSIDA et ses partenaires ont fourni des informations et des conseils.

RESSOURCES ANNEXES

 

Strategic Considerations for Mitigating the Impact of COVID-19 on Key-Population-Focused HIV Programs (Analyse stratégique en vue de limiter l’impact de la COVID-19 sur les programmes du VIH destinés aux populations clés, en anglais)

 

FHI 360: Five strategies for preserving key population-focused HIV programmes in the era of COVID-19 (FHI 360 : cinq stratégies pour préserver les programmes du VIH destinés aux populations clés à l’heure de la COVID-19, en anglais)

 

Global HIV Prevention Coalition

 

Les droits humains aux temps du COVID-19 — Les leçons du VIH pour une réponse efficace, et dirigée par la communauté

 

Lessons from HIV prevention for preventing COVID-19 in low- and middle-income countries (Enseignements tirés de la prévention du VIH permettant d’empêcher la propagation de la COVID-19 dans les pays à revenu faible et intermédiaire)

 

Condoms and lubricants in the time of COVID-19 (Préservatifs et lubrifiants à l’heure de la COVID-19, en anglais)

 

Maintaining and prioritizing HIV prevention services in the time of COVID-19 (Maintenir les services de prévention du VIH et leur donner la priorité à l’heure de la COVID-19, en anglais)

Notre action

Press Statement

L’ONUSIDA salue l’arrivée d’un nouvel outil de prévention du VIH à destination des gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et des femmes transgenres

Une nouvelle étude révolutionnaire révèle l’efficacité d’une solution injectable à effet prolongé pour protéger du VIH

GENÈVE, le 19 mai 2020—L’ONUSIDA est heureuse d’apprendre que le cabotegravir, une solution injectable à effet prolongé, est sans danger et efficace pour empêcher les infections au VIH chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que chez les femmes transgenres. L’étude HIV Prevention Trials Network (HPTN) 083 a porté sur près de 4 600 personnes séronégatives réparties sur plus de 40 sites en Amérique du Nord et du Sud, en Asie et en Afrique.

« Cette avancée aura un impact considérable sur la vie des gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que sur celle des femmes transgenres lorsque ces groupes sont exposés à un risque élevé d’infection au VIH », a indiqué la Directrice exécutive adjointe de la branche Programme de l’ONUSIDA, Shannon Hader. « Nous sommes en particulier heureux de constater que l’étude a atteint ses objectifs d’inclure un nombre important de jeunes hommes noirs ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que des femmes transgenres noires. Il s’agit en effet précisément des populations qui continuent d’avoir beaucoup de mal à obtenir une prévention efficace du VIH. »

L’ONUSIDA estime à 1,7 million le nombre de nouvelles infections au VIH en 2018. 54 % d’entre elles concernaient les populations clés et leurs partenaires sexuels, notamment les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les femmes transgenres, les professionnel-les du sexe, les consommateurs et consommatrices de drogues injectables, les personnes incarcérées, les clients de professionnel-les du sexe et les partenaires sexuels des autres populations clés.

La prophylaxie pré-exposition (PPrE, la prise d’antirétroviraux par des personnes séronégatives afin d’empêcher une contamination au VIH) est l'un des outils importants de prévention combinée du VIH. La PPrE permet aux personnes de réduire leur risque d’infection au VIH, surtout lors de périodes de leur vie marquées par une exposition plus élevée à une contamination. Elle leur permet également de reprendre confiance en elles et d’avoir moins peur lorsque les risques sont incertains.

Avant d’être distribué à grande échelle, le cabotegravir doit encore décrocher son autorisation de mise sur le marché et être produit à faible coût, mais ensuite les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes auront ainsi le choix entre trois formes très efficaces de PPrE pour se protéger d’une infection au VIH : la prise quotidienne de comprimé, la prise avant et après l’activité sexuelle (PPrE liée à un évènement prévu) ou une injection tous les deux mois. Les femmes transgenres auront le choix entre les injections ou la prise quotidienne, car l’Organisation mondiale de la Santé ne recommande pas la PPrE liée à un évènement prévu à cause des interactions possibles avec certaines hormones. Les injections de cabotegravir tous les deux mois sont une option importante pour les personnes ayant des difficultés à prendre un médicament tous les jours, mais qui sont néanmoins exposées à une contamination au VIH.

Il était prévu que l’essai se poursuive au moins encore une année, mais la première analyse intermédiaire des données a été avancée de quelques semaines par crainte d’éventuelles perturbations des procédures d’essais cliniques de haute qualité à cause de la pandémie de COVID-19. Le Data and Safety Monitoring Board (DSMB) aux États-Unis d’Amérique a analysé les données recueillies jusqu’en mars 2020. Il a déjà pu découvrir des preuves indiscutables de la grande efficacité du cabotegravir qui n’est pas inférieure au régime de PPrE oral recommandé à l’heure actuelle.

La moitié des volontaires à l’essai a reçu une PPrE sous forme de comprimés et l’injection d’un placebo, l’autre moitié a reçu une injection de cabotegravir et a pris des pilules placebo. L’étude a enregistré 12 infections au VIH au sein du groupe obtenant la PPrE par injection par rapport à 38 dans le groupe prenant un comprimé tous les jours. Les effets secondaires des deux traitements étaient relativement faibles. Seuls 2,2 % des personnes dans le groupe recevant une injection de cabotegravir ont choisi d’arrêter les injections à cause de réactions douloureuses. Au vu de ces résultats, le DSMB a ainsi recommandé de suspendre l’essai et d’en informer les volontaires. Les volontaires auront la possibilité de choisir la formule pour poursuivre leur PPrE.

Malgré le bon suivi du traitement au sein du groupe oral et peu d’arrêts dans le groupe des injections, l’incidence générale des infections au VIH au cours de cette étude était de 0,79 par 100 personnes-années. Les analyses programmées se pencheront sur les raisons des 50 infections qui ont été constatées chez les 4 565 volontaires.

Une étude complémentaire (HPTN 084) est en cours pour déterminer l’efficacité de cette injection à effet prolongé chez les femmes non transgenres. À l’heure actuelle, plus de 3 000 femmes sexuellement actives vivant dans sept pays africains se sont portées volontaires. Les résultats sont attendus pour novembre.

« Nous attendons avec impatience les résultats de l’étude HPTN 084 qui a lieu actuellement auprès de femmes africaines », a expliqué la docteure Hader. « Nous espérons que la fin de l’année apportera une nouvelle tout aussi bonne aux femmes du monde entier. »

L’étude HPTN 083 a été menée par le HPTN et financée par ViiV Healthcare et le United States National Institute of Allergy and Infectious Diseases. Aucune autorité de réglementation dans le monde n’a encore autorisé le cabotegravir pour soigner ou prévenir le VIH en tant qu’agent simple. ViiV Healthcare prévoit d’utiliser les données de l’essai HPTN 083 pour de nouvelles demandes de mises sur le marché.

L’ONUSIDA félicite les équipes de recherche et appelle à poursuivre le financement de la recherche et du développement de vaccins, diagnostics, médicaments préventifs, traitement et remède contre le VIH.

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HPTN 083

Press centre

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Documents

Mise en oeuvre de la Feuille de route pour la prévention du VIH à l’horizon 2020 — Troisième rapport intermédiaire, octobre 2019

10 décembre 2019

La valeur ajoutée de la Coalition est déjà clairement visible dans plusieurs pays cibles. Il est encourageant de constater que les progrès réalisés dans la région de l’Afrique orientale et australe la plus durement touchée au monde sont à l’origine des progrès mondiaux en matière de réduction des nouvelles infections à VIH. Cet élan initial doit être soutenu d’urgence en intensifiant les investissements, en améliorant l’efficacité, en tirant parti de l’innovation et de l’intégration et en tirant les leçons de nos succès, ce qui nous permettra de poursuivre nos efforts pour combler les lacunes persistantes dans la couverture des programmes et faire en sorte que les services et les programmes communautaires soient accessibles à tous ceux qui en ont besoin.

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Le niveau de connaissances sur le VIH chez les femmes augmente avec les revenus

06 avril 2020

L’accès universel à une éducation sexuelle complète et de qualité est crucial, en particulier pour les jeunes. Elle leur permet de prendre des décisions fondées et leur donne des cartes alors qu’elles et ils explorent leur sexualité et les relations. Elle leur permet de développer des compétences et des valeurs touchant au respect mutuel, à la tolérance, à l’égalité des sexes et à la non-violence. Elle leur fournit les connaissances nécessaires pour mieux protéger leur santé et leur bien-être.

Le niveau de connaissances sur le VIH varie selon les pays, le contexte national et local, et cela va souvent de pair avec les inégalités sociales et économiques. Dans de nombreux pays, le niveau de connaissances complètes et correctes sur le VIH chez les adolescentes et les femmes est faible, mais il tend à être le plus faible parmi celles vivant dans la pauvreté et disposant d’une moins bonne éducation. Il est également plus faible dans les zones rurales par rapport aux zones urbaines.

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En Norvège, des organisations communautaires œuvrent en faveur de la santé, de la dignité et des droits

17 mars 2020

Aujourd’hui n’est pas un matin pas comme les autres pour Winnie Byanyima. La Directrice exécutive de l’ONUSIDA monte en effet dans le camping-car de l’hépatite à Oslo, en Norvège, afin d’en savoir plus sur le travail de ProLAR. Cette organisation d’aide aux toxicomanes fournit différents services, notamment un traitement de substitution aux opiacés, ainsi qu’un dépistage du VIH et de l’hépatite C. Elle milite également en faveur du changement de la législation sur les drogues, afin qu’elle soit étayée par des données probantes et implique les communautés touchées.

« Nous accueillons les toxicomanes au chaud dans un espace où ils et elles n’ont rien à craindre. Nous pouvons ainsi parler, mieux nous connaître, avant d’effectuer les tests nécessaires », explique Ronny Bjørnestad, directeur exécutif de ProLAR.

D’après l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, en 2019, la Norvège comptait près de 9 000 personnes consommant des drogues injectables, en particulier dans les deux plus grandes villes du pays, Oslo et Bergen. En 2015, le gouvernement norvégien avait dévoilé un plan d’action sur la toxicomanie et les addictions qui mettait l’accent sur la prévention, les interventions précoces, le traitement et la réinsertion des personnes consommant des drogues. En 2018, le Centre européen de contrôle des maladies a indiqué que seules six nouvelles infections au VIH avaient été identifiées parmi les personnes s’injectant des drogues en Norvège.

Dans la capitale norvégienne, Mme Byanyima a également visité Sjekkpunkt (Checkpoint) qui offre gratuitement et de manière anonyme aux gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes un service de dépistage du VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles. Rolf Martin Angeltvedt, le directeur de l'organisation Helseutvalget qui chapeaute Sjekkpunkt, explique que « Sjekkpunkt ne refuse personne qui vient discuter et faire un test. Nous proposons un dépistage gratuit, anonyme et rapide. »

Au cours des dernières années, la tendance est fortement à la baisse pour ce qui est des nouvelles infections chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes en Norvège. Dans ce pays, le mode de transmission du VIH le plus signalé en 2018 était la transmission hétérosexuelle.

Après avoir quitté Sjekkpunkt, Mme Byanyima a rencontré des représentants d’organisations de la société civile qui se consacrent aux problématiques des personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus. Les discussions ont tourné autour du travail du sexe, du chemsex, du vieillissement des populations, des migrations, des jeunes et des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées.  En Norvège, les groupes issus de la société civile jouent un rôle essentiel dans la lutte contre l’épidémie de sida, car ils viennent renforcer les efforts de prévention, de traitement et de soins.

« Les réseaux et les organisations de personnes vivant avec ou touchées par le VIH qui aident celles dans la même situation ont une importance capitale. Plus que jamais, la société civile occupe une place primordiale pour lever les barrières de l'accès à la santé, à la dignité et à la jouissance des droits humains. Je vous encourage à construire des ponts avec des organisations de la société civile actives dans d’autres régions du monde. Nous devons travailler ensemble pour inverser la tendance actuelle inquiétante marquée par le recul des libertés et le manque de financement de la société civile, sinon nous n’atteindrons pas l’objectif de mettre un terme à l’épidémie de sida d’ici 2030 », conclut Mme Byanyima.

Region/country

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L’ONUSIDA salue la décision du gouvernement autorisant l’accès général à la PPrE en Angleterre

GENÈVE, le 17 mars 2020—L’ONUSIDA salue chaleureusement la décision rendant la prophylaxie pré-exposition (PPrE) disponible à quiconque la demande en Angleterre. À l’issue d’années de mobilisation pour garantir l’accès des personnes exposées à un risque élevé d’infection à ce mode de prévention efficace au VIH, le gouvernement a annoncé le 15 mars que la PPrE sera disponible dans tout le pays en tant qu’élément de la stratégie officielle pour mettre fin à la transmission du VIH d’ici 2030.

« C’est exactement la bonne chose à faire », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Des études sur le PPrE ont été réalisées auprès de différentes classes d’âge chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les femmes transgenres, la population hétérosexuelle et les personnes qui s’injectent des drogues. À chaque fois, les conclusions ont été sans appel : la PPrE empêche l’infection au VIH et doit être mise à disposition de tous ceux et celles qui en ont besoin. »

Depuis 2017, la PPrE est disponible en Angleterre au sein de l’essai Impact mené auprès de 20 000 personnes environ. Le gouvernement s’est engagé à financer à hauteur de 16 millions de livres sterling entre 2020 et 2021 le déploiement de la PPrE par le biais du National Health Service à partir d’avril 2020.

On estime que la distribution de la PPrE au cours de l’essai Impact a contribué à la baisse des nouvelles infections au VIH chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes en Angleterre. Celles-ci auraient reculé de 71 % depuis le pic de 2012. À l’heure actuelle, des efforts visent à améliorer l’accès à la PPrE d’autres groupes pouvant en avoir besoin dans le cadre de services complets de santé sexuelle.

Le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord a accéléré sa riposte au VIH et a déjà atteint les objectifs 90–90–90. Parmi les 103 800 personnes vivant avec le VIH au Royaume-Uni en 2018 (estimation), 93 % connaissent leur statut sérologique, 97 % d’entre elles ont accès un traitement et, chez ces dernières, 97 % ont une charge virale indétectable, autrement dit, elles ne peuvent plus transmettre le virus.

L’ONUSIDA félicite la décision du Royaume-Uni et continuera d’apporter son soutien à tous les efforts réalisés dans le pays pour mettre fin au sida d’ici 2030.

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Le consentement parental sape le droit à la santé des adolescentes et adolescents

16 mars 2020

De nombreux pays disposent de lois ou de réglementations qui empêchent les ados d’accéder aux services élémentaires de santé sans le consentement d’un parent ou d’un tuteur. À l’origine, ces directives ont peut-être été pensées pour protéger les mineurs, mais elles ont souvent l’effet inverse en augmentant le risque d’infection au VIH et d’autres problèmes de santé chez cette tranche de la population.

Un grand nombre de pays à travers le monde limitent l’accès des ados au dépistage et au traitement du VIH. En 2019, par exemple, les moins de 18 ans avaient besoin de l’autorisation expresse de leurs parents dans 105 pays sur 142 avant de faire un test du VIH. Dans 86 pays sur 138 ayant fourni des informations, un tel accord était indispensable pour accéder au traitement et aux soins liés au VIH. Ce type de lois et réglementations peut également compliquer ou empêcher l’accès des ados à un outil de prévention extrêmement efficace, la prophylaxie pré-exposition (PPrE).

Une étude menée en Afrique subsaharienne montre que dans les pays où l’âge de consentement est fixé à 15 ans ou moins, les ados ont 74 % plus de chances d’avoir fait un test du VIH au cours des 12 derniers mois par rapport à celles et ceux vivant dans des pays où l’âge de consentement est de 16 ans et plus. Les filles en particulier sont les grandes gagnantes d’un accès précoce.

Le site Internet Laws and Policies Analytics de l’ONUSIDA fournit des informations détaillées à l'échelle nationale sur les pays disposant de lois exigeant le consentement d’un tiers.

Informations détaillées

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En Afrique subsaharienne, le risque d’infection au VIH est deux fois plus élevé chez les adolescentes et les jeunes femmes

09 mars 2020

Dans le monde, entre 1995 et 2018, les adolescentes et les jeunes femmes (âgées de 15 à 24 ans) ont été le groupe au sein de la population féminine qui a connu le plus fort recul des nouvelles infections au VIH (-44 %). Les programmes de prévention dédiés à cette tranche d’âge portent ainsi leurs fruits.

Néanmoins, en 2018, près de 6 000 adolescentes et jeunes femmes ont été contaminées par semaine et elles représentaient 60 % des 510 000 nouvelles infections (estimation) touchant cette tranche d’âge, tous sexes confondus. En Afrique subsaharienne, l’effet des facteurs liés au genre aggravant l’épidémie se fait sentir plus qu’ailleurs : dans cette région, les adolescentes et les jeunes femmes sont exposées à un risque 2,4 fois plus élevé de contamination au VIH que les garçons et les hommes du même âge.

L’humanité a donc encore du chemin à parcourir pour parvenir à l’objectif global de ramener les nouvelles infections au VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes à moins de 100 000 d’ici 2020. En 2018, ce chiffre atteignait 310 000, soit trois fois l’objectif fixé.

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Inverser la tendance de l’épidémie de VIH en Thaïlande

17 janvier 2020

C’est un matin comme les autres au Thai Red Cross AIDS Research Centre, une organisation de la société civile sous l’égide de la Société de la Croix-Rouge thaïlandaise. Dans un bâtiment situé au cœur de Bangkok, du personnel infirmier et médical, des conseillers et des éducateurs affectés par le VIH vaquent à leurs occupations quotidiennes. L’équipe apporte des services liés au virus aux 200 personnes qui se rendent chaque jour à la Thai Red Cross Anonymous Clinic, que ce soit pour une visite médicale, un test du VIH ou obtenir des services de prévention du VIH, y compris des préservatifs et la prophylaxie pré-exposition (PPrE).

Praphan Phanuphak, directeur et cofondateur du centre en 1989, se souvient avoir découvert le premier cas de VIH en Thaïlande alors qu’il avait 35 ans. « C’est arrivé par hasard. Quelqu’un a conseillé à un patient de me consulter afin de connaître la raison de sa mycose récurrente », se souvient-il. « En février 1985, ce patient était admis avec une pneumocystose. Le même mois, un autre homme était transféré vers notre hôpital avec une cryptococcose généralisée. Tous deux étaient diagnostiqués avec le VIH. Depuis lors, je dédie ma vie au traitement des personnes vivant avec le VIH et au développement de solutions pour élargir l’accès aux services dans le pays. »

M. Praphan se souvient qu’au début de l’épidémie, la riposte en Thaïlande était confrontée à plusieurs problèmes. À cette époque, la législation thaïe exigeait que les hôpitaux fournissent au ministère de la Santé publique le nom des personnes diagnostiquées avec le VIH, ce qui a contribué à renforcer la stigmatisation et la discrimination de cette population. En réponse, la Croix-Rouge thaïlandaise a fondé la Thai Red Cross Anonymous Clinic, la première clinique anonyme d’Asie, et a demandé au gouvernement thaï de supprimer cette loi relative au signalement des personnes séropositives. L’Anonymous Clinic demeure le centre de dépistage volontaire le plus connu du pays.

« Jusqu’au début de l’année 2000, les antirétroviraux n’étaient pas disponibles dans les établissements de santé publique de Thaïlande et beaucoup de séropositifs ne pouvaient pas se permettre de les acheter », explique M. Praphan. Il indique que, en 1996, le Thai Red Cross AIDS Research Centre a été le premier établissement à fournir gratuitement des antirétroviraux dans le cadre des essais cliniques de la HIV Netherlands–Australia–Thailand Research Collaboration.

« Une lueur d’espoir est enfin apparue après beaucoup d’années de revers amers. Pour cela, je remercie Son Altesse Royale, Princesse Soamsawali, qui a été à nos côtés en 1996 pour créer un fonds destiné à la prévention de la transmission de la mère à l’enfant du VIH. Cela a vu le jour plusieurs années avant que le gouvernement thaï ne lance avec succès son programme de prévention », continue M. Praphan.

Au cours des ans, la riposte au sida en Thaïlande a changé du tout au tout. En 2006, le royaume a intégré à sa stratégie de couverture sanitaire universelle les services liés au VIH, notamment la thérapie antirétrovirale. Depuis 2014, la Thaïlande fournit une thérapie antirétrovirale à tous, peu importe le taux de CD4. Toute personne séropositive peut avoir accès gratuitement à un traitement qui lui est proposé directement après le diagnostic.

Toutefois, beaucoup ne commencent une thérapie antirétrovirale que sur le tard. « Nous avons les médicaments, mais beaucoup de cas ne sont pas diagnostiqués suffisamment rapidement », regrette M. Praphan. Malgré des progrès sensationnels, l’épidémie de VIH n’est pas jugulée en Thaïlande. Le VIH continue de toucher durement les populations clés : en 2018, près de 50 % des nouvelles infections concernaient les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Le faible taux de dépistage du VIH parmi les populations clés est lié à l’acceptabilité des services ainsi qu’à la stigmatisation et à la discrimination qui entravent l’accès au diagnostic, à la prévention et aux soins associés au VIH.

« D’expérience, le meilleur moyen de détecter et de diagnostiquer suffisamment tôt les personnes séropositives consiste à aider les populations clés à entrer en contact avec leurs membres afin que ces derniers viennent se faire dépister dans les centres d’accueil pour le VIH », explique M. Praphan. Sa lutte en faveur d’un amendement de la loi thaïlandaise autorisant aux prestataires communautaires certifiés issus de populations clés de fournir un certain nombre de services liés au VIH a porté ses fruits.

La stratégie du Thai Red Cross AIDS Research Centre consiste à réaliser des projets pilotes afin de fournir des preuves aux planificateurs et aux législateurs au niveau national. Ces données jettent la base à l’acceptation et au déploiement d’innovations au niveau national.

Au titre de pionnier auprès des populations clés, le centre offre depuis 2014 la PPrE aux personnes exposées à un risque élevé de VIH par le biais de projets comme le Princess PrEP Programme. En octobre 2019, la Thaïlande a intégré la PPrE au sein de son catalogue de prestations fournies par la couverture sanitaire universelle dans le cadre d’une phase pilote visant à élargir cette méthode à tout le pays.

M. Praphan est persuadé que les législateurs et les personnes mettant en place les programmes doivent comprendre que « nous ne pouvons pas continuer à faire comme avant. En Asie et dans la zone pacifique, plusieurs pays ont toujours une attitude sceptique ou conservatrice vis-à-vis de la promotion de stratégies nécessaires pour inverser la tendance de l’épidémie du VIH. » Il pense qu’au rythme actuel la région n’atteindra pas les objectifs 90–90–90 d’ici 2020. « Nous devons trouver de nouvelles approches et nous inspirer de l’action d’autres pays. Ainsi, nous arriverons plus rapidement à notre objectif de mettre un terme au sida en tant que menace pour la santé publique. »

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