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Press Statement

Déclaration conjointe des responsables du Fonds mondial, de l’ONUSIDA et du PEPFAR sur la loi contre l'homosexualité votée en Ouganda en 2023

GENÈVE | WASHINGTON, D.C., 29 mai 2023 — Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial), le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et le Plan d’urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) sont profondément préoccupés par les répercussions négatives de la loi contre l'homosexualité votée en Ouganda en 2023 sur la santé de la population ougandaise et sur la riposte au sida, qui fournit jusqu'à présent d'excellents résultats.

Le rôle exemplaire de l’Ouganda pour mettre fin à la pandémie de sida comme menace de santé publique

L’Ouganda et le président Yoweri Museveni jouent un rôle exemplaire dans la lutte pour éradiquer le sida. Des progrès ont été accomplis grâce à la mise en place de programmes à grande échelle de prévention, de diagnostic, de traitement et de prise en charge, tous fournis dans un souci d’offrir un accès aux soins de santé à ceux et celles qui en ont besoin, sans stigmatisation ni discrimination. Cette approche a permis de sauver des vies. Les systèmes de santé résilients établis pour soutenir la riposte au sida profitent à la population ougandaise dans son ensemble. Cette réalité a été d'autant plus visible lorsque le personnel de santé communautaire et les systèmes de santé développés pour la riposte au sida ont joué un rôle clé dans la lutte contre la COVID-19 et d’autres maladies. Il est essentiel de préserver cette approche : les failles de la riposte de santé publique au VIH auront des répercussions à l’échelle du système qui pourraient nuire à tout le monde. 

La réussite est à portée de main

Nous savons que nous serons en mesure de surmonter ce problème de santé publique lorsque nous veillerons à ce que 95 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur état sérologique vis-à-vis du VIH, que 95 % d’entre elles suivent un traitement et que 95 % de ces dernières parviennent à une charge virale indétectable. L’Ouganda peut y arriver. En 2021, 89 % des personnes vivant avec le VIH en Ouganda connaissaient leur statut sérologique, plus de 92 % des personnes qui le connaissaient recevaient une thérapie antirétrovirale et 95 % des personnes sous traitement avaient une charge virale indétectable. L’Ouganda est bien parti pour atteindre les objectifs de l’ONUSIDA en matière de traitement du VIH si ces progrès sont pérennisés. 

La discrimination menace les avancées dans la riposte au sida

Les succès enregistrés par l’Ouganda dans sa riposte au VIH sont aujourd’hui gravement menacés. La loi contre l'homosexualité votée en 2023 va entraver l’éducation à la santé et la portée des actions qui peuvent aider à mettre fin au sida comme menace de santé publique. La stigmatisation et la discrimination liées à l’adoption de la loi ont déjà réduit l’accès aux services de prévention et de soins. La confiance, le secret médical et l’absence de stigmatisation sont indispensables pour ceux et celles qui recherchent une prise en charge de santé. Les personnes LGBTQI+ en Ouganda craignent de plus en plus pour leur sécurité. Le risque d'agressions, de sanctions et de marginalisation accrue décourage de plus en plus de personnes à bénéficier de services de santé vitaux.

L’Ouganda s'est plusieurs fois distingué par son leadership et sa volonté de mettre fin au sida et a rencontré un grand succès en n'oubliant personne. Nous demandons conjointement un réexamen de la loi afin que l’Ouganda puisse poursuivre sur sa lancée afin d'assurer un accès équitable aux services de santé et mettre fin au sida comme menace de santé publique d’ici 2030. 

Peter Sands, directeur exécutif, Fonds mondial

Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA et secrétaire générale adjointe des Nations Unies

Ambassadeur John Nkengasong, coordonnateur pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et représentant spécial pour la diplomatie en matière de santé mondiale, Secrétariat d’État des États-Unis

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Feature Story

Un arc-en-ciel porteur d’espoir pour la communauté LGBTQI+ dans une zone rurale du Japon

17 mai 2023

Pendant de nombreuses années, Mami a enseigné dans une école publique à Kanazawa, au Japon. Lorsqu’elle a commencé sa transition et à s’habiller d’une manière moins masculine, ses collègues et ses responsables l’ont vu d’un mauvais œil. Puis, elle a été licenciée.

En tant que femme transgenre dans une petite ville conservatrice, Mami a eu du mal à trouver un autre emploi et s’est sentie très isolée. « Lorsqu’un ami m’a invitée à travailler au centre communautaire Rainbow Pride de Kanazawa, j’ai été heureuse de trouver un endroit où j’étais acceptée », a-t-elle déclaré.

Fondé en 2022, le centre LGBTQI+ de Kanazawa est hébergé dans une maison de thé vieille de 150 ans qui donne sur l’ancienne place de marché des samurais. Les panneaux coulissants permettent de varier les configurations selon les besoins. Dans la cuisine ouverte, Mami et son ami, Kennosuke Okumara, responsable du secrétariat du centre de Kanazawa, servent du thé et du café aux visiteurs et aux visiteuses.

« Avant, je travaillais à Tokyo, mais j’ai fini par revenir dans ma ville natale », raconte M. Okumara. « Le problème était qu’il y n’avait et qu’il n’y a toujours rien pour les gays ici », regrette-t-il.  M. Okumara vit avec le VIH et déplore que les questions liées au VIH et aux personnes LGBTQI+ sont encore tabous. « Les informations sont tellement rares. C’est dommage. Je suis ici pour partager mon expérience et sensibiliser », poursuit-il.

Vêtu d’un tablier, M. Okumara mélange du thé vert dans une petite tasse avec un fouet en bambou. Il s’arrête et regarde Mami. « C’est un espace où tout le monde est en sécurité », continue-t-il.

Pour la co-présidente du centre, Diana Hoon, le centre est une lueur d’espoir. « Nous sommes comme un phare dans une société patriarcale très conservatrice », indique-t-elle. Mme Hoon montre dans la bibliothèque improvisée les nombreux dépliants et prospectus sur l’importance de connaître son statut sérologique ou sur la marche des Fiertés de la ville ou encore des livres sur le coming-out. Elle déclare que le centre attire non seulement de plus en plus de monde, mais qu’il peut également compter sur l’aide de 10 bénévoles... dont beaucoup sont des mères.

« Nos séminaires 'LGBTQI+' à destination des parents font leur chemin », raconte-t-elle. « Les gens parlent de leurs enfants, ce qui permet de créer des liens. »

Mme Hoon est singapourienne et vit avec une autre femme originaire de Kanazawa. Elle a l’impression de jouer son rôle pour aider les gens et encourager l’acceptation.

« Parmi nos priorités, nous sensibilisons sur le thème du VIH et défendons des toilettes et des uniformes scolaires unisexes et surtout le mariage pour toutes et tous, qui n’existe pas encore au Japon », précise-t-elle. Elle espère également pouvoir proposer d’ici cinq ans un refuge pour héberger des personnes LGBTQI+.

Selon elle, des étapes ont été franchies dernièrement. « Les personnes transgenres sont plus visibles ces derniers temps et nous avons des personnalités LGBTQI+ dans la communauté », explique-t-elle.

Une figure de proue est par exemple Gon Matsunaka, fondateur et ancien président du consortium Pride House Tokyo et directeur du mouvement Marriage for All au Japon. Ancien directeur de la publicité pour l’une des plus grandes entreprises japonaises, Dentsu, M. Matsunaka a caché sa sexualité pendant des décennies. « Pour moi, il n’y avait pas d’avenir dans ma petite ville de province, alors je suis parti à Tokyo », a-t-il déclaré. Il a ensuite étudié en Australie, a travaillé à Tokyo et à New York et a finalement démissionné de son entreprise.

Il a révélé son homosexualité en 2010 et a décidé de créer un centre communautaire à Tokyo. Les Jeux Olympiques semblaient être une occasion en or.

La pandémie de COVID est arrivée et beaucoup de projets ont été suspendus, mais M. Matsunaka et son équipe n’ont pas abandonné.

« En mai 2020, des enquêtes successives ont montré que les jeunes LGBTQI+ ne se sentaient pas en sécurité à la maison ou avaient perdu leurs contacts sociaux. Ce constat m’a vraiment motivé », indique-t-il. Il avait rassemblé 15 sponsors pour créer la Tokyo Pride House, un espace temporaire destiné à la communauté LGBTQI+ pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques. Cependant, avec le report des Jeux, le centre a été annulé.

L’équipe a persuadé les sponsors de modifier l’objectif de leur financement et de créer un espace permanent. Des années après les Jeux olympiques, la Tokyo Pride House est toujours ouverte à quelques pas du célèbre quartier de Shinjuku très apprécié de la communauté queer.

À Kanazawa, M. Matsunaka s’est associé à Mme Hoon pour lancer une marche des Fiertés en 2021. L’idée d’un centre communautaire est née de ce succès.

M. Matsunaka est particulièrement fier que la préfecture (municipalité) ait apporté la moitié des fonds au centre de Kanazawa Nijinoma. Le reste de la somme a été rassemblé par financement collaboratif.

Entouré de drapeaux aux couleurs de l’arc-en-ciel, dans la Tokyo Pride House, il n’est pas peu fier de dire : « je n’ai jamais rêvé de cela et je n’aurais jamais cru cela possible, en particulier dans une petite ville comme Kanazawa. »

Pour lui, les femmes sont essentielles. « Les femmes viennent toujours après les hommes, surtout dans les zones rurales comme Kanazawa. Elles sont donc nos principaux atouts pour changer les mentalités patriarcales », indique-t-il. « Nous avons encore beaucoup à accomplir, mais je veux juste aller de l’avant et non reculer. »    

À l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie (IDAHOT), l’ONUSIDA est solidaire de la communauté LGBTQI+. Nous devons nous unir et embrasser la diversité ; une société où tout le monde, peu importe son lieu de résidence ou son orientation sexuelle, peut vivre en paix et en sécurité ; une société où tout le monde peut contribuer à la santé et au bien-être de sa communauté.

L’ONUSIDA enjoint à tous les pays à décriminaliser l’homosexualité, car c’est une étape vitale pour garantir la santé de toutes les personnes

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La Moldavie étend ses services de réduction des risques à toutes les prisons

05 mai 2023

Escorté par un gardien, Alexander Godin traverse plusieurs portes verrouillées afin de rejoindre la pharmacie de la prison 16. Il fait ce chemin tous les jours pour aller chercher son médicament, une dose de méthadone sous forme de sirop. La méthadone est un traitement par agonistes opioïdes (TAO) destiné à aider les personnes à surmonter les symptômes liés au sevrage, à diminuer la dépendance à l’héroïne et à prévenir les infections au VIH à cause d’aiguilles infectées.

Quelques prisons en Moldavie ont commencé à proposer ce type de service de réduction des risques dès 2000.

Aujourd’hui, toutes le font.

« Je suis sous traitement de substitution à la méthadone depuis 10 ans », explique M. Godin. Sa famille l’a convaincu de recourir à ces services pour retrouver la santé.

« Pendant des années, j’ai pris des médicaments et des opiacés. J’avais besoin d’argent pour les payer, donc les problèmes ont commencé dans ma famille », raconte-t-il.  Depuis qu’il participe au programme, il se sent beaucoup mieux.

Toute nouvelle personne détenue dans l’un des 17 centres pénitentiaires du pays voit psychiatre et médecin. Si nécessaire, on lui propose de participer à un programme de traitement. Les services complets de réduction des risques incluent non seulement le traitement contre la dépendance aux drogues, mais aussi l’échange de seringues et d’aiguilles, et le dépistage et le traitement du VIH. La prévalence du VIH est de 11 % chez les personnes qui consomment des drogues injectables en Moldavie, contre 0,36 % dans le reste de la population.

Il s’agit d’un des groupes les plus touchés du pays. 

Pour Maria Potrîmba, responsable des maladies infectieuses à la prison 16 (Pruncul), aider les personnes détenues à se libérer des drogues, a des effets positifs.

« Un patient ou une patiente, qui suit ce traitement de substitution, a davantage conscience des conséquences et sera plus susceptible de suivre son autre traitement », explique-t-elle.

Les prisons s’assurent également de fournir des seringues propres et des volontaires parmi la population carcérale s’occupent du ramassage tous les deux jours.

Le directeur de l’unité de médecine de la prison 13 (Chisinau) estime que les services de réduction des risques sont importants pour les personnes en détention et pour le personnel pénitentiaire.

« Les volontaires sont des personnes détenues et leur grande majorité reçoit également un traitement pour des maladies transmissibles telles que le VIH, l’hépatite ou la tuberculose », annonce Oleg Costru.

Année après année, la Moldavie augmente les ressources allouées à son programme carcéral. « Au début, lorsque ces services ont été élaborés, ils étaient financés par des sources externes », indique Irina Barbîroș, responsable du service médical de l’administration pénitentiaire nationale. « Au fil des ans, l’État a endossé cet engagement et a intégré le financement de ces services dans son budget. »

L’ONUSIDA, l’ONUDC et l’OMS soutiennent depuis longtemps l’extension de ces services à toutes les prisons. Actuellement, selon Harm Reduction International, seuls 59 pays dans le monde fournissent le TAO dans les prisons.

Il a pourtant été démontré que la réduction des risques n’augmentait pas le nombre de personnes dépendantes à la drogue, mais avait plutôt un impact bénéfique sur les bénéficiaires et la santé publique.

Svetlana Plamadeala, directrice nationale de l’ONUSIDA en Moldavie, a vu les projets pilotes prendre leur essor dans le pays et est assez fière du succès de la couverture nationale.

« Il s’agit vraiment de mettre les personnes au premier plan et au centre de l’attention, ainsi que d’adopter une approche de santé publique solide », conclut-elle. Pour elle, pour mettre fin au sida, il est essentiel de protéger la santé et les droits humains des personnes qui consomment des drogues « Il s’agit d’œuvrer pour l’égalité. »

Press Statement

Le nouveau projet de loi anti-homosexualité de l’Ouganda risque de nuire à la santé publique

GENÈVE/JOHANNESBURG, le 3 mai 2023—En réponse à l’adoption du projet de loi anti-homosexualité par le Parlement ougandais, l’ONUSIDA a averti que sa promulgation porterait atteinte aux efforts de l’Ouganda pour mettre fin au sida d’ici 2030, car ce texte viole des droits humains fondamentaux, y compris le droit à la santé et rien de moins que le droit à la vie. 

La directrice de l’ONUSIDA pour l’Afrique australe et orientale, Anne Githuku-Shongwe, a déclaré : 

« L’Ouganda a accompli d’excellents progrès dans la lutte contre la pandémie de sida. Cette nouvelle loi, si elle est promulguée, sabordera ces avancées.  

Elle éloignera des communautés des services vitaux et empêchera le personnel de santé, y compris des groupes de la société civile, de fournir la prévention, le dépistage et le traitement anti-VIH nécessaires. 

Les preuves sont indiscutables : l’institutionnalisation de la discrimination et de la stigmatisation exclura encore plus des communautés vulnérables des services de santé vitaux. Des études menées en Afrique subsaharienne montrent que dans les pays qui criminalisent l’homosexualité, la prévalence du VIH est cinq fois plus élevée chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes que dans les pays qui ne disposent pas de ce type de lois. 

Tout le monde pâtirait de cette loi qui saperait les efforts de santé publique.

Ce projet de loi néfaste est à l’opposé de la dynamique positive de décriminalisation qui traverse l’Afrique et le monde entier où l’on observe que de nombreux pays abrogent d’anciennes lois coloniales punitives nuisibles. La décriminalisation sauve des vies et profite à toute la société. 

Les organisations de santé publique ont salué le rejet par le président de l’ancien projet de loi. Ce nouveau projet de loi, à l’instar du précédent, pourrait nuire à la santé publique. Par conséquent, il ne devrait pas non plus entrer en vigueur. »

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N’oublier personne, y compris les personnes qui consomment des drogues

04 mai 2023

Daouda Diouf vient tous les jours à l’hôpital Fann. Il fait partie des 250 personnes inscrites au programme de thérapie de substitution aux opiacés (TSO) du CEPIAD*. La TSO est une intervention reconnue dans le monde entier. Elle vise à réduire la consommation de drogue par injection, car les personnes qui utilisent des drogues injectables sont exposées à un risque de contracter le VIH et d’autres maladies transmissibles par le sang, telles que l’hépatite virale.

« Je suis ici pour prendre mon traitement et je suis aussi un tailleur. J’apprends donc la couture à quelques personnes qui consomment de la drogue », explique M. Diouf en coupant du tissu dans son atelier improvisé en plein air. Rester actif et vendre ses marchandises l’a aidé à rester en bonne santé au cours des sept dernières années.

Un autre participant au programme lui donne aussi raison. Ce dernier s’est découvert une passion pour le jardinage et supervise désormais d’autres patients et patientes dans le jardin du centre.

Pour El Hadj Diallo, planter des graines et tailler des arbres est un peu comme une thérapie. « Quand on est là, on oublie tous les problèmes, on est bien, je prends cela pour ma thérapie », indique-t-il.

Leur autre traitement consiste en une dose quotidienne de méthadone. Le pharmacien du centre, Mangane Boutha, mesure attentivement et distribue chaque dose dans son bureau.

« La méthadone est un médicament de substitution à l’héroïne qui est sous forme de sirop dosé à 10 milligrammes par millilitre et les doses varient d’un patient à un autre », explique-t-il.

Fondé en 2014, le CEPIAD a pris en charge plus d’un millier de personnes. Il s’agit d’un des premiers centres de réduction des risques en Afrique de l’Ouest. Outre la thérapie de substitution des opiacés, la distribution d’aiguilles propres et le soutien psychosocial, il propose également des soins de santé.

« Le CEPIAD est devenu un centre de dépistage et de diagnostique pour le VIH, la tuberculose, les hépatites, et on distribue des préservatifs », indique le  Dr Idrissa Ba qui coordonne le centre.

Au Sénégal, la prévalence du VIH chez les personnes qui consomment des drogues injectables est de 9 %, soit bien plus que la moyenne nationale de 0,5 %. Globalement, en raison de la stigmatisation et de la criminalisation, les personnes qui consomment des drogues injectables sont confrontées à un risque 35 fois plus élevé d’infection au VIH que celles qui ne s’en injectent pas.

Les trois quarts des patientset patientes ici sont des hommes, mais le CEPIAD fait des efforts pour atteindre davantage de femmes. Selon le Dr Ba, les femmes toxicomanes sont plus susceptibles de vivre avec le VIH que leurs homologues masculins. 

Mariama Ba Thiam est une ancienne toxicomane et a vécu pendant des années dans la rue. Elle est maintenant éducatrice auprès de ses pairs à Dakar.  « Je vais dans la communauté, je vais voir mes pairs, j’essaye de les sensibiliser à non seulement arrêter la drogue, mais à réduire les risques de la consommation, les référer au CEPIAD et faire comme moi, arrêter. », explique-t-elle.

Son plaidoyer : obtenir plus de fonds pour attirer davantage de femmes et de jeunes vers le centre.

Au Sénégal, alors que la consommation de drogues est une infraction pénale, le travail du CEPIAD bénéficie du soutien du gouvernement, des Nations Unies ainsi que d’autres partenaires.

À l’occasion de la Journée internationale de réduction des risques, l’ONUSIDA est fermement convaincue que si nous voulons mettre fin au sida d’ici 2030, personne ne doit être oublié. Et cela inclut les personnes qui consomment des drogues.

* Le Centre de Prise en Charge Intégrée des Addictions de Dakar (CEPIAD)

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Dans le nord-est du Brésil, la société civile et la municipalité collaborent pour améliorer le suivi du traitement contre le VIH

03 avril 2023

En 1988, des activistes se sont réunis à Fortaleza, la cinquième plus grande ville brésilienne et capitale de l’état de Ceará au nord-est, et ont créé la section locale du National Network of People Living with HIV and AIDS (RNP+CE). L’objectif était de garantir aux personnes séropositives le droit aux soins, au suivi de leur traitement et à l’assistance juridique.

Actuellement, l’ONG (organisation non gouvernementale) propose également des ateliers pédagogiques, une aide à la prévention combinée des infections sexuellement transmissibles (IST) et d’autres activités. Parmi les 1 000 personnes inscrites se trouve Carlos Salmão. Ce militant contre le VIH vit à Fortaleza et s’est senti accueilli par l’organisation dans son ensemble et par chacun de ses membres. « Ce soutien était très important pour moi. Il est essentiel pour les personnes vivant avec le VIH ici dans le Ceará, car il constitue une référence dans la riposte à l’épidémie de sida. C’est pourquoi je suis heureux d’y contribuer », explique-t-il.

Le RNP+CE était l’une des cinq ONG brésiliennes à bénéficier de subventions de l’initiative Les Villes s’engagent lancée par l’ONUSIDA en 2022. Cette aide a permis à l’organisation d’élaborer des mesures autour de deux objectifs : d’une part, renforcer le lien avec les populations clés vulnérables et leur adhésion à la prévention, au dépistage et au traitement du VIH en diffusant et en partageant des informations avec les spécialistes de la santé ainsi qu’avec la population générale, et, d’autre part, améliorer la notoriété de la stratégie Indétectable = Intransmissible (I = I) dans la ville de Fortaleza par le biais d’actions de communication.

Actions du projet et participation du conseil municipal

Le développement et la mise en œuvre des campagnes de communication ont impliqué 10 activistes vivant avec le VIH dans la ville. Ce groupe a également participé à la préparation d’un séminaire rassemblant 120 personnes issues de la société civile pour échanger et présenter à des fonctionnaires de la municipalité des propositions visant à améliorer les soins des personnes vivant avec le VIH. Ces recommandations ont pris en compte le point de vue et les besoins réels des utilisateurs et des utilisatrices des services de santé publique à Fortaleza. Les discussions ont aussi porté sur les difficultés et l’importance de garantir un niveau satisfaisant de suivi du traitement contre le VIH pour éviter l’abandon de la thérapie.

Dans le cadre de ce projet, une brochure sur le VIH, l’estime de soi et la santé a été rédigée et diffusée afin de fournir des informations concrètes aux personnes diagnostiquées séropositives au VIH. Par ailleurs, en concertation avec la municipalité, RNP+CE a fait imprimer et diffuser plus de 3 000 affiches sur les thèmes de l’adoption du traitement contre le VIH et de I = I. Ces posters ont été affichés dans des endroits très fréquentés, comme les gares routières, et ont été vus par environ 1,1 million de personnes par jour.

La participation de fonctionnaires de la municipalité a été capitale pour la réussite du projet, car ces personnes sont en contact direct avec la réalité et les défis actuels. « Nous sommes encore loin d’atteindre un niveau optimal où il sera moins nécessaire de renforcer ces mesures [contre le VIH], mais nous progressons grâce à des efforts constants et structurés avec soin », explique Carlos Paiva, coordonnateur IST/sida au service de santé municipal de Fortaleza.

Ariadne Ribeiro, responsable auprès de l’ONUSIDA pour l’égalité et les droits de toutes les personnes, abonde en son sens et ajoute : « Il est gratifiant de voir comment les échanges entre les communautés, la société civile et la municipalité poursuivent un objectif commun, à savoir améliorer les politiques publiques dans la ville de Fortaleza pour les personnes vivant avec le VIH et mettre fin au sida comme menace pour la santé publique. »

Press Statement

L’ONUSIDA exhorte le gouvernement ougandais à ne pas promulguer une loi néfaste pour la santé publique

GENÈVE/JOHANNESBURG, le 22 mars 2023 —  En réponse à l’adoption par le parlement ougandais du projet de loi homophobe, l’ONUSIDA met en garde contre les répercussions extrêmement néfastes sur la santé publique de ce texte s'il est promulgué. De fait, il réduira les droits humains relatifs à l’accès à des services vitaux pour des personnes vivant avec le VIH et certaines des populations les plus vulnérables d’Ouganda. 

La directrice de l’ONUSIDA pour l’Afrique australe et orientale, Anne Githuku-Shongwe, a déclaré : 

« Si cette loi est promulguée, elle ruinera les efforts de l’Ouganda pour mettre fin au sida d’ici 2030. Ce texte viole les droits humains fondamentaux, y compris le droit à la santé et le droit même à la vie.   

Il éloignera des communautés des services vitaux et empêchera le personnel de santé, y compris des groupes de la société civile, de fournir la prévention, le dépistage et le traitement anti-VIH nécessaires.   

Les preuves sont indiscutables : l’institutionnalisation de la discrimination et de la stigmatisation exclura encore plus des communautés vulnérables des services de santé vitaux. Des études menées en Afrique subsaharienne montrent que dans les pays qui criminalisent l’homosexualité, la prévalence du VIH est cinq fois plus élevée chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes que dans les pays qui ne disposent pas de ce type de lois.  

Tout le monde pâtira de cette loi qui sapera les efforts de santé publique.  

Ce texte, s’il est promulgué, portera préjudice à la population ougandaise. Son impact se paiera en vies et en de nouvelles contaminations au VIH. Nous exhortons le gouvernement à ne pas promulguer cette loi néfaste. » 

La loi prévoit d’imposer une peine d’emprisonnement à vie en cas de relations homosexuelles et la peine de mort pour les « infractions aggravées ». Elle comprend même une obligation de signaler les relations homosexuelles, le non-respect de ce devoir pouvant être puni d’une peine maximale de 6 mois de prison.  

Ce projet de loi néfaste est à l’opposé de la dynamique positive de dépénalisation qui traverse l’Afrique et le monde entier où l’on observe que de nombreux pays abrogent d’anciennes lois coloniales punitives néfastes. La décriminalisation sauve des vies et profite à toute la société. 

Bien que le projet de loi homophobe ait été adopté par le parlement, il n’est pas encore promulgué en tant que loi et peut, dans l’intérêt de la promotion de la santé publique et de l’égalité des droits des citoyens et citoyennes de l’Ouganda, être rejeté par le président. Il n’est pas trop tard pour rejeter ce projet de loi et sauver des vies.

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Un an après le début du conflit : nous devons soutenir la riposte au VIH en Ukraine

Un an après le début du conflit, la guerre en Ukraine continue d’engendrer des souffrances et des destructions massives. Depuis le 24 février 2022, plus de 13,5 millions de personnes, y compris des personnes vivant avec le VIH et des membres des populations clés, ont été déplacées à l’intérieur du pays ou ont été contraintes d’aller se réfugier dans des pays voisins.

Le deuxième pays le plus affecté par l’épidémie de sida en Europe de l’Est et en Asie centrale, l’Ukraine, est durement touché par la guerre.

Le pays réalisait toutefois de solides progrès dans la riposte au sida : 1) le nombre de personnes séropositives recevant des médicaments vitaux a augmenté (plus de 150 000 personnes sous traitement sur les 240 000 personnes vivant avec le VIH), 2) le pays travaille main dans la main avec des organisations communautaires et 3) il finance totalement des services innovants de prévention du VIH au sein des populations clés.

Le choc provoqué par la guerre a poussé tous les acteurs à protéger ces précieuses avancées. 

Avec le soutien du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, du Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR), de l’ONUSIDA et d’autres parties prenantes, le gouvernement ukrainien et ses partenaires de la société civile ont reçu suffisamment de thérapies antirétrovirales (ARV), de médicaments contre la tuberculose et de traitement de substitution aux opioïdes (OST) pour assurer le suivi du traitement à l’ensemble des personnes qui en ont besoin.

Avant la guerre, la société civile était déjà le moteur de la riposte nationale au VIH aux côtés du Centre de santé publique ukrainien et elle a continué de l’être tout au long de l’année passée. Elle fournit des services, des médicaments et de l’aide humanitaire à ceux et celles qui en ont le plus besoin malgré les bombardements, les attaques, le manque d’électricité et les difficultés d’accéder aux régions à l’est et au sud du pays.

Cet effort nécessite notre soutien et notre financement continus. Nous ne pouvons pas laisser faiblir la riposte au VIH de l’Ukraine.

Les agences et partenaires des Nations Unies sur le terrain travaillent en étroite collaboration avec les autorités locales pour atteindre et aider les personnes dans le besoin. Plus récemment, ils ont fourni une assistance humanitaire à des territoires durement touchés qui viennent seulement de redevenir accessibles.

« La collaboration est primordiale pour fournir une aide et une assistance ô combien nécessaires », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Une coalition regroupant le gouvernement, la société civile et des organisations internationales a été et reste primordiale pour préserver l’efficacité de la riposte au VIH de l’Ukraine pendant la guerre. L’ONUSIDA est solidaire de toutes les personnes et de nos partenaires qui travaillent si dur en première ligne. »

Un Fonds d’urgence de l’ONUSIDA a permis à des partenaires dans tout le pays de maintenir des services de prise en charge et d’assistance liés au VIH, ainsi que d’apporter une aide humanitaire directe et un soutien ciblé aux plus vulnérables. Cela s’est traduit, par exemple, par la création de dizaines de refuges pour les personnes déplacées à l’intérieur du pays, y compris les toxicomanes, les personnes LGBTIQ+ et d’autres populations clés, et en établissant des liens entre les prestataires de services anti-VIH et les programmes d’aide humanitaire disponibles. Le Fonds jouit du soutien de la Croix-Rouge de Monaco, des États-Unis d’Amérique et de l’Allemagne.

Fortes du financement supplémentaire de la part de l’Allemagne, des organisations de la société civile en Moldavie, en Pologne et dans d’autres pays voisins ont uni leurs efforts pour améliorer l’accès aux services pour les personnes réfugiées ukrainiennes vivant avec le VIH.

L’ONUSIDA demande ardemment à la communauté internationale de financer davantage les organisations de la société civile afin qu’elles continuent à fournir des services anti-VIH essentiels en Ukraine et dans les pays recevant des personnes réfugiées ayant besoin de ce type de services.

L’ONUSIDA continuera de soutenir la prévention, le dépistage, le traitement, les soins et l’assistance en matière de VIH pour les personnes en Ukraine victimes de la guerre et déplacées à cause du conflit.

Contact

UNAIDS
Snizhana KOLOMIIETS
kolomiietss@unaids.org

Sitrep: UNAIDS response to the crisis in Ukraine

Key humanitarian messages

War in Ukraine and the HIV response

Press Release

Des leaders africains s’unissent et s’engagent à mettre fin au sida pédiatrique

DAR ES-SALAAM, le 1er février 2023— Des ministres et des émissaires de douze pays africains ont pris des engagements et ont présenté leurs stratégies pour mettre fin au sida chez l’enfant d’ici 2030. Des partenaires internationaux ont expliqué la manière dont ils aideront ces pays à mettre en œuvre leurs programmes. Ces derniers ont été publiés lors de la première rencontre ministérielle de l’Alliance mondiale pour mettre fin au sida chez les enfants.

Cette conférence organisée par la République unie de Tanzanie est un pas en avant en vue de garantir l’accès à un traitement vital pour tous les enfants séropositifs, mais aussi pour que les bébés nés de mères séropositives ne soient pas contaminés par le VIH. L’Alliance s’efforcera d’encourager les progrès au cours des sept prochaines années, afin de respecter l’objectif 2030 en matière de VIH.

Actuellement, dans le monde entier, un enfant meurt toutes les cinq minutes de causes liées au sida.

Seule la moitié (52 %) des enfants vivant avec le VIH suit un traitement vital, bien loin derrière les adultes séropositifs dont les trois quarts (76 %) reçoivent des antirétroviraux.

En 2021, 160 000 enfants ont été contaminés par le VIH. 15 % des décès dus au sida touchent des enfants, alors qu’ils ne représentent que 4 % des personnes vivant avec le VIH.

Les ministres ont élaboré leurs plans d’action en partenariat avec des réseaux de personnes vivant avec le VIH et des leaders communautaires. Ces programmes visent à identifier et à fournir un dépistage à davantage de femmes enceintes, mais aussi à assurer leur prise en charge médicale. Cela implique également d’identifier et de prendre en charge les nourrissons et les enfants vivant avec le VIH.

La Déclaration de Dar es-Salaam pour mettre fin au sida chez les enfants a été approuvée à l’unanimité.

Le vice-président de la République unie de Tanzanie, Philip Mpango, a déclaré : « la Tanzanie a fait preuve de volontarisme politique. Maintenant, nous devons nous engager à avancer ensemble en même temps. Chacun et chacune d’entre nous, dans la limite de nos moyens respectifs, avons un rôle à jouer pour mettre fin au sida chez l’enfant. L’Alliance mondiale va dans la bonne direction, mais nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers. 2030 n’est plus très loin. »

Et la Première dame de Namibie, Monica Geingos, d’abonder en ce sens. « Ces dirigeants et dirigeantes se réunissent dans un vœu solennel – et avec un plan d’action clair – pour mettre fin une bonne fois pour toutes au sida chez les enfants », a-t-elle déclaré. « Il n’y a pas de priorité plus urgente que celle-là. »

Dans sa phase initiale, l’Alliance se compose de douze pays fortement touchés par l’épidémie : l’Afrique du Sud, l’Angola, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Mozambique, le Nigeria, l’Ouganda, la République démocratique du Congo (RDC), la République unie de Tanzanie, la Zambie et le Zimbabwe.

Leur action se concentrera sur quatre piliers :

  1. Dépister le plus tôt possible et optimiser le traitement et la prise en charge des nourrissons, enfants et ados
  2. Combler l’écart de traitement pour les femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH afin d’éliminer la transmission verticale
  3. Prévenir les nouvelles infections au VIH chez les adolescentes et les femmes enceintes et allaitantes
  4. Lutter pour les droits, l’égalité des sexes et la suppression des obstacles sociaux et structurels qui entravent l’accès aux services.

L’UNICEF a salué les engagements des leaders et a promis son soutien. « Chaque enfant a droit à un avenir en bonne santé et plein d’espoir. Toutefois, pour plus de la moitié des enfants vivant avec le VIH, cet avenir est menacé », a déclaré la directrice adjointe de l’UNICEF, Anurita Bains. « Nous ne pouvons pas laisser la riposte mondiale au VIH et au sida continuer d’oublier les enfants. Les gouvernements et les partenaires peuvent compter sur la présence de l’UNICEF à chaque étape. Cela passe par l’intégration des services anti-VIH dans les soins de santé primaires et le renforcement des capacités des systèmes de santé locaux. »

« Cette réunion m’a donné de l’espoir », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Une inégalité qui me fend le cœur est celle qui touche les enfants vivant avec le VIH. Néanmoins, aujourd’hui, des leaders ont affiché leur volonté d’apporter l’action nécessaire pour redresser ce tort. Comme l’ont indiqué les personnalités rassemblées aujourd’hui, l’état actuel de la science devrait permettre d’éviter aux bébés de naître avec le VIH ou d’être contaminés pendant l’allaitement, ou encore aux enfants séropositifs de se retrouver sans traitement. Ces leaders ont déclaré sans ambages : ils combleront le fossé dans le traitement contre le VIH pour sauver la vie des enfants. »

L’OMS a présenté son engagement en faveur de la santé pour tous et toutes, ce qui inclut de n’oublier aucun enfant ayant besoin d’un traitement anti-VIH. « Plus de 40 ans après l’apparition du sida, nous avons parcouru un long chemin dans la prévention des infections infantiles et la démocratisation de l’accès au traitement, mais cette dynamique s’essouffle », a déclaré le directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. « L’Alliance mondiale pour mettre fin au sida chez les enfants est une initiative indispensable pour insuffler une énergie nouvelle aux progrès. L’OMS s’engage à soutenir les pays pour ce qui est de l’expérience technique et de la mise en œuvre de politiques. L’objectif étant que notre vision commune, mettre fin au sida chez l’enfant d’ici 2030, puisse voir le jour. »

Le directeur exécutif du Fonds mondial, Peter Sands, a déclaré : « En 2023, aucun enfant ne devrait naître avec le VIH et aucun enfant ne devrait mourir d’une maladie opportuniste. Saisissons cette occasion de travailler en partenariat pour veiller à ce que les plans d’action contre le VIH adoptés aujourd’hui se traduisent en étapes concrètes et soient mis en œuvre à grande échelle. Ensemble, en suivant l’exemple des populations les plus touchées par le VIH, nous savons que nous pouvons obtenir des résultats remarquables. »

Le coordonnateur pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et directeur du PEPFAR, John Nkengasong, a manifesté sa confiance. « Combler l’écart avec les enfants nous demandera, à nous gouvernements et partenaires, toute notre attention et une volonté constante d'assumer nos responsabilités en vue d’atteindre les résultats prévus. En partenariat avec l’Alliance globale, le PEPFAR s’engage à placer le VIH/sida pédiatrique en haut de l’agenda politique national et international afin de mobiliser l’appui nécessaire pour lutter en faveur des droits, de l’égalité des sexes et contre les barrières sociales et structurelles qui entravent l’accès aux services de prévention et de traitement pour les enfants et leurs familles. »

Le président-directeur général de l’EGPAF, Chip Lyons, a déclaré que les stratégies présentées, si elles sont mises en œuvre, permettraient de ne plus oublier les enfants. « Souvent, les services destinés aux enfants sont les premières coupes claires des restrictions budgétaires ou d’autres difficultés entravant la lutte contre le VIH. Aujourd’hui, les leaders en Afrique ont adopté des plans détaillés pour mettre fin au sida chez les enfants. Le moment est venu de nous engager ensemble pour nous faire entendre et pour que la riposte au VIH inclue les enfants et leur donne la priorité. »

Les représentants et représentantes ont souligné l’importance d’une démarche qui part de la base. Autrement dit, que les acteurs locaux, nationaux et régionaux s’approprient la lutte contre le VIH, mais aussi que cette riposte implique un large éventail de partenaires. L’Alliance s’est engagée à soutenir Africa REACH et d’autres partenaires d’horizons variés et est ouverte à tous les pays.

« Nous avons contribué à l’élaboration de l’Alliance mondiale et nous avons veillé à ce que les droits humains, l’engagement communautaire et l’égalité des sexes soient les piliers de l’Alliance », a déclaré Lillian Mworeko, la directrice exécutive de l’International Community of Women living with HIV in Eastern Africa, représentant l’ICW, Y+ Global et GNP+. « Nous pensons qu’une riposte dirigée par des femmes est essentielle pour mettre fin au sida chez l’enfant. »

Des progrès sont possibles. Seize pays et régions ont déjà obtenu la certification pour la validation de l’élimination de la transmission verticale du VIH et/ou de la syphilis. Alors que le VIH et d’autres infections peuvent être transmis de la mère à l’enfant pendant la grossesse ou l’allaitement, cette transmission peut être interrompue grâce à un traitement anti-VIH rapide pour les femmes enceintes vivant avec le VIH ou à une prophylaxie pré-exposition (PPrE) pour les mères exposées à un risque d’infection au VIH.

L’année dernière, le Botswana a été le premier pays africain présentant une prévalence du VIH élevée à être reconnu sur la voie de l’élimination de la transmission verticale du VIH. Cela signifie que le pays a connu moins de 500 nouvelles infections au VIH chez les nourrissons pour 100 000 naissances. Le taux de transmission verticale dans le pays était de 2 % contre 10 % il y a dix ans.

En juillet 2022, l’ONUSIDA, des réseaux de personnes vivant avec le VIH, l’UNICEF et l’OMS, ainsi que des partenaires techniques, le PEPFAR et le Fonds mondial ont dévoilé l’Alliance mondiale pour mettre fin au sida chez les enfants à l’occasion de la conférence sur le sida à Montréal, au Canada. Aujourd’hui, lors la première rencontre ministérielle africaine, des leaders ont présenté la manière dont l’Alliance tiendra ses promesses pour mettre fin au sida chez les enfants d’ici 2030.

Contact

UNAIDS
Charlotte Sector
sectorc@unaids.org
The Global Fund
Ann Vaessen
ann.vaessen@theglobalfund.org
UNICEF
Sara Alhattab
salhattab@unicef.org
WHO
Sonali Reddy
reddys@who.int

The Global Alliance to end AIDS in children

"In 2023 no child should be infected with HIV" - ending vertical transmission

Watch launch event from Dar Es Salaam, Tanzania, 1 February 2023

Press Statement

L’ONUSIDA salue le jugement rendu par la Haute Cour du Kenya dans une affaire historique concernant des femmes séropositives stérilisées sans leur consentement

GENÈVE, le 20 décembre 2022—L’ONUSIDA salue l’arrêt de la Haute Cour du Kenya à Nairobi reconnaissant que la stérilisation forcée de femmes vivant avec le VIH constitue une violation de leurs droits humains.

Cette décision fait suite à une plainte déposée en 2014 par une Kenyane séropositive qui avait été contrainte par le personnel d’un établissement de santé de subir une ligature des trompes, ce qui l’a empêchée d’avoir des enfants. La Haute Cour a constaté qu’effectuer cette opération sans consentement représentait une violation des droits de cette femme à la non-discrimination, à la dignité, à la santé et à la famille.  

« Cette décision est une étape importante dans la protection de la santé sexuelle et de la reproduction, ainsi que des droits des femmes vivant avec le VIH », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « L’ONUSIDA est prête à travailler avec tous les gouvernements pour garantir l’éradication de ces pratiques, mais aussi pour veiller à ce que les femmes vivant avec le VIH puissent accéder aux services de santé sans stigmatisation ni discrimination. »

L’ONUSIDA est intervenue dans cette affaire en fournissant un mémoire en qualité d’amicus curiae (amie de la cour). Ce document informait la Haute Cour du Kenya sur les directives sanitaires et les normes en matière de droits humains que chaque pays doit suivre pour respecter, protéger et garantir les droits humains des personnes vivant avec le VIH.Le Kenyan Legal and Ethical Issues Network on HIV/AIDS (KELIN) et l’African Gender and Media Initiatives Trust (GEM) ont également été pétitionnaires dans cette affaire.

La stigmatisation et la discrimination liées au VIH ont un impact significatif sur la santé, la vie et le bien-être des personnes vivant avec le VIH ou exposées au risque d’infection. Elles entravent la riposte au VIH en limitant l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive au sens large et à d’autres services de santé. L’ONUSIDA continue de travailler jour après jour pour veiller à ce que les gouvernements investissent dans la prévention et la riposte aux violations liées aux formes de discriminations concomitantes auxquelles les personnes vivant avec le VIH sont soumises. 

La plaignante a déclaré au sujet de l’affaire : « Je n’ai jamais fait cela pour l’argent. Je voulais me battre pour que justice soit rendue pour moi-même et pour toutes les femmes qui ont vécu cette expérience, et m’assurer que cela ne se reproduise pas pour d’autres femmes vivant avec le VIH qui ont besoin d’accéder aux services de santé de la reproduction. »  

« Cette affaire est un tournant dans la justice de la reproduction et le mouvement féministe. La stérilisation forcée des femmes vivant avec le VIH est une violation des droits humains les plus fondamentaux des femmes et fragilise l’efficacité des ripostes au VIH », a déclaré la directrice pays de l’ONUSIDA pour le Kenya, Medhin Tsehaiu. « Seule une démarche fondée sur les droits humains nous permettra de mettre fin au sida comme menace de santé publique. »

Une approche reposant sur les droits inclut notamment le droit de fonder une famille et d’avoir des enfants, et de décider du nombre d’enfants et de l’écart entre les naissances. Par ailleurs, elle comprend le droit à l’autonomie de procréer et d’accéder à des services de qualité qui viennent aider les femmes dans leurs choix de santé reproductive. Ces choix doivent s’appuyer sur leur accord volontaire, libre et éclairé. Ces droits sont des droits humains fondamentaux qui appartiennent à toutes les femmes, peu importe leur statut sérologique, et ils sont garantis par des traités internationaux et régionaux.

« Nous saluons la décision de la Cour. Bien que cela ait pris beaucoup de temps, nous sommes ravis qu’elle ait reconnu que les droits de la plaignante avaient été violés, et en particulier qu’elle ait constaté des discriminations fondées sur le sexe et le statut sérologique », a déclaré le directeur exécutif de KELIN, Allan Maleche.

La Stratégie mondiale de lutte contre le sida 2021–2026 : Mettre fin aux inégalités, Mettre fin au sida accorde un rôle essentiel à la promotion des droits humains, de l’égalité des sexes et de la dignité, à l’éradication de la stigmatisation et de la discrimination pour toutes les personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus. Il s’agit d’un engagement de l’ONUSIDA en faveur d’une vision ambitieuse pour mettre fin aux inégalités entre les sexes et respecter les droits humains, y compris le droit à la santé, en appelant l’ensemble des partenaires et parties prenantes de la riposte au VIH dans tous les pays à transformer les normes de genre inégales et à mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination.

NOTRE ACTION

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