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Press Release
L’ONUSIDA tire la sonnette d’alarme : la guerre en Ukraine risque de déclencher une catastrophe humanitaire pour les personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus
13 avril 2022 13 avril 2022Appel urgent lancé pour intensifier considérablement l’aide internationale afin de soutenir les efforts héroïques des réseaux dirigés par la société civile qui œuvrent pour atteindre les personnes suivant une thérapie antirétrovirale
GENÈVE, le 13 avril 2022—La guerre en Ukraine entraîne la destruction et la perturbation des services de santé et des chaînes logistiques dont dépend la survie de centaines de milliers de personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus. Plus d'un quart de million d'Ukrainiens vivent avec le VIH. Si jamais l’accès au traitement antirétroviral et aux services de prévention devait manquer, cela pourrait entraîner une vague de décès et une résurgence de la pandémie de sida dans le pays. L’action des réseaux dirigés par les communautés est essentielle pour maintenir des services vitaux et ces organisations ont besoin de toute urgence que l’aide internationale passe à la vitesse supérieure.
Plus de 40 établissements de santé qui proposaient des services de traitement, de prévention et de soins anti-VIH avant le conflit sont désormais fermés, et les activités d’autres sites sont perturbées à plus ou moins grande échelle. Au 11 avril, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait recensé plus de 100attaques contre des établissements de santé en Ukraine, tandis que les voies d’approvisionnement au sein du pays sont désorganisées. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance signale que les attaques contre les infrastructures d’eau et les coupures de courant ont privé totalement d’accès à l’eau 1,4 million de personnes, tandis que 4,6 millions supplémentaires n’y ont plus qu’un accès limité. De son côté, la Banque mondiale a déclaré s’attendre à ce que l’économie ukrainienne recule de 45 % cette année, ce qui constitue une menace désastreuse pour la pérennité des programmes sociaux et de santé essentiels.
Une première livraison de plus de 18 millions de doses de médicaments antirétroviraux vitaux fournies par le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) est arrivée à Lviv la semaine dernière. Sa distribution est en cours en partenariat avec le Centre de santé publique du ministère de la Santé ukrainien et 100 % Life, la principale organisation de personnes vivant avec le VIH en Ukraine. À condition qu’ils puissent atteindre les personnes qui en dépendent, ces médicaments suffiront à couvrir pendant six mois les besoins de toutes les personnes séropositives sous traitement de première intention. Cette première tranche fait partie de l’engagement du PEPFAR de financer les besoins de traitement anti-VIH pour 12 mois en Ukraine. Avant l’éclatement de la guerre, l’ONUSIDA estimait à 260 000 le nombre de personnes séropositives dans le pays, dont 152 000 qui prenaient quotidiennement des médicaments contre le VIH.
Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial) apporte également un financement d’urgence pour assurer la continuité des services vitaux de lutte contre le VIH et la tuberculose.
Aujourd’hui, l’accent est mis sur la livraison rapide de médicaments primordiaux contre le VIH à toutes les personnes qui en ont besoin. Les organisations de la société civile déploient des efforts héroïques pour fournir des articles médicaux et des services anti-VIH essentiels aux personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus, y compris aux populations vulnérables. Malgré les énormes obstacles auxquelles elles sont confrontées, elles vont à la rencontre des personnes vivant dans des endroits extraordinairement difficiles d’accès. Mais les organisations de la société civile dont dépend ce système de livraison et de soins ne pourront pas continuer leur action sans un renforcement de l’aide internationale.
« La situation des personnes vivant avec le VIH en Ukraine est accablante. Nous essayons de fournir des médicaments, de la nourriture et de l’aide d’urgence sous d’autres formes aux personnes dans le besoin, mais le travail est dangereux et les bénévoles mettent leur vie en jeu », a déclaré le responsable du conseil de coordination de 100 % Life, Dmytro Sherembey. « Si nous n’obtenons pas plus d’aide, je ne sais pas combien de temps nous pourrons continuer, en particulier pour atteindre les gens dans les zones de première ligne. »
L’ONUSIDA a débloqué un premier fonds d’urgence de 200 000 $US pour répondre aux demandes humanitaires et programmatiques urgentes dans sept centres de l’épidémie de VIH (Chernihiv, Dnipro, Kharkiv, Kryvy Rih, Kiev, Odessa et Poltava). Dans le cadre de l’augmentation au sens large de l’aide nécessaire, elle demande de toute urgence à la communauté internationale de fournir 2 420 000 $US supplémentaires en faveur des organisations de la société civile fournissant des services anti-VIH en Ukraine et de celles qui accueillent des réfugiées et réfugiés touché-es par le VIH dans d’autres pays.
« Les organisations de la société civile et les communautés de personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus forment la base de la riposte au VIH en Ukraine », a expliqué la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Elles ont besoin sans attendre d’un soutien financier et logistique supplémentaire pour assurer la continuité des programmes de traitement, de soins et de prévention du VIH. Nous encourageons l’ensemble des donateurs et donatrices à participer au maintien de ces services pour sauver des vies et prévenir une résurgence de la pandémie de sida en Ukraine. »
La seule raison pour laquelle la riposte contre le VIH est capable de fournir encore des services aux personnes même au milieu des horreurs de la guerre est que l’Ukraine a choisi une approche moderne qui repose sur un partenariat entre les services publics et ceux des communautés. Mais les réseaux de la société civile, dont la créativité et le courage sont essentiels aux services anti-VIH, ne pourront pas garantir encore longtemps la continuité des opérations au niveau nécessaire sans une aide internationale plus importante.
Aujourd’hui, il reste extrêmement difficile d’apporter les équipements et les services médicaux aux groupes vulnérables. L’ONUSIDA travaille dans ce domaine avec des partenaires humanitaires en Ukraine et dans le monde en vue de faire émerger des solutions d’urgence pour fournir une aide médicale et humanitaire à des centaines de milliers d’Ukrainiens et d’Ukrainiennes.
L’Alliance for Public Health s’efforce de fournir l’aide d’urgence nécessaire pendant le conflit. Elle utilise des minibus pour répondre aux besoins humanitaires impératifs, notamment en évacuant des populations vulnérables et en assurant des livraisons de nourriture et de médicaments. Les communautés en première ligne de la riposte font des efforts incroyables pour rester en contact avec les personnes. Par exemple, des cliniques mobiles ont été déployées par l’Alliance for Public Health pour proposer un traitement de substitution aux opioïdes aux toxicomanes dans les zones où les établissements ont été contraints de fermer. L’ONUSIDA travaille également avec le Fonds mondial et un coparrainant de l’ONUSIDA, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, pour obtenir davantage de traitement substitutif aux opiacés.
Le conflit a déjà forcé des millions d’Ukrainiens et d’Ukrainiennes à quitter le pays et des milliers de femmes et d’enfants ukrainiens vivant avec le VIH ont besoin d’aide dans les pays d’accueil. Les réseaux de la société civile soutenus par les coparrainants et les partenaires de l’ONUSIDA aident les populations réfugiées à accéder à la thérapie antirétrovirale en République de Moldavie et dans toute l’Union européenne.
L’OMS a aidé à parvenir à un accord avec le groupe pharmaceutique ViiV Healthcare portant sur des dons de médicaments anti-VIH à la Pologne, à la République tchèque et à d’autres pays de l’Union européenne accueillant un grand nombre de personnes réfugiées d’Ukraine.
L’ONUSIDA enjoint également à la communauté internationale d’aider les centres d’hébergement de réfugié-es à renforcer leur soutien aux personnes les plus exposées aux risques, notamment en élargissant les services psychosociaux, de traitement et de prévention du VIH et ceux liés à la violence sexiste. Un coparrainant de l’ONUSIDA, l’ONU Femmes, a déclaré que les abus sexuels et les actes de trafic d’êtres humains signalés en Ukraine indiquaient une crise de protection de la population. L’ONUSIDA met en garde contre l’augmentation des risques pour les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées.
Mme Byanyima a réitéré l’appel des Nations Unies à mettre fin à la guerre. « La paix est ce dont nous avons besoin en premier », a déclaré Mme Byanyima. « La guerre en Ukraine doit cesser. Maintenant. Il n’y aura pas d'amélioration sans l’arrêt de ce conflit. Et même lorsqu’il sera terminé, les besoins en aide seront considérables. Cette guerre met gravement en danger la population ukrainienne vivant avec le VIH. Les réseaux d’intervention dirigés par la société civile pour les services anti-VIH risquent leur vie pour en sauver d’autres. Ils ont besoin de tout le soutien possible. »
Ligne Info VIH en Ukraine : 0800 500 451.
Le site de l’initiative ART Initiative for Ukrainians Abroad, établie en coordination avec le Centre de santé publique de l’Ukraine, apporte une assistance supplémentaire aux personnes réfugiées ukrainiennes vivant avec le VIH. Des données plus précises sur la localisation et les besoins des personnes vivant avec le VIH en Ukraine et de celles qui sont forcées de fuir le pays sont en cours de collecte.
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Brésil : des personnes séropositives soutiennent la création de revenus et l’entrepreneuriat social
29 mars 2022
29 mars 2022 29 mars 2022À Recife, la capitale de l’état de Pernambouc situé dans la région brésilienne du Nordeste, un vélo spécial sert à transporter des produits fabriqués par des personnes vivant avec le VIH afin de les proposer directement à la clientèle. Il s’agit du Diversibike, une des stratégies de création de revenus mises en œuvre dans le cadre de la Cozinha Solidária. Ce projet de cuisine solidaire a été conçu par l’organisation non gouvernementale du Posithive Prevention Working Group (GTP+) qui est l’une des trois organisations brésiliennes à recevoir des ressources du Fonds de solidarité de l’ONUSIDA. L’objectif de ce dernier est de soutenir les activités entrepreneuriales menées par les personnes vivant avec le VIH et les populations clés.
GTP+ a vu le jour en 2000 et a été la première organisation non gouvernementale de la région brésilienne du Nordeste à être dirigée exclusivement par des personnes vivant avec le VIH. Outre la Cozinha Solidária, l’organisation a mené à terme d’autres projets comme l’Espaço Posithivo, qui accueille et assiste les personnes séropositives, et Mercadores de Ilusões, qui œuvre pour aider les travailleuses et travailleurs du sexe à renforcer leur estime de soi et à revendiquer leurs droits à la citoyenneté.
La Cozinha Solidária a vu le jour en 2005, initialement pour préparer des repas pour les personnes vivant avec le VIH qui venaient chercher de l’aide auprès de GTP+. Cette initiative a été complétée en 2019 par la Confectionery School qui utilise la cuisine pour fournir une source de revenus aux travailleuses et travailleurs du sexe, aux personnes sortant de prison et autres personnes vulnérables vivant avec le VIH. Grâce aux ressources reçues du Fonds de solidarité, GTP+ a réussi à dynamiser les initiatives de commercialisation des produits sortant de la cuisine solidaire et à former les bénéficiaires à différents aspects de l’entrepreneuriat.
« Le projet permet de transformer la vie de personnes vivant avec le VIH qui se trouvent dans des situations vulnérables. Grâce à ce projet, elles ont trouvé une source de revenus par le biais d’activités entrepreneuriales. Elles ont développé leurs compétences en gastronomie, en apprenant des recettes et des techniques pour améliorer leurs produits », a déclaré Wladimir Reis, coordinateur général de GTP+.
Et Sérgio Pereira, un des fondateurs de GTP+ et coordinateur de la Cozinha Solidária, de renchérir : « Lorsque le marché du travail sait que nous vivons avec le VIH, il ne nous accepte pas. La Cozinha Solidária offre à ses bénéficiaires la possibilité d’avoir une activité pérenne et d’entrer sur le marché du travail. »
Karen Silva, l’une des bénéficiaires de la Confectionery School de la Cozinha Solidária, a déclaré : « GTP+ m’a accueillie en faisant preuve de beaucoup d’attention et d’égards. Tout d’abord, j’ai participé au Posithive Space, puis petit à petit j’ai commencé à aider dans la cuisine et me voilà aujourd’hui. Participer à la Cozinha Solidária a également changé ma vie et l’estime que j’ai de moi. » Au total, 20 personnes ont bénéficié directement de la Cozinha Solidária, avec le soutien du Fonds de solidarité.
Comme le projet a pour objectif de trouver et de favoriser les meilleures conditions pour la commercialisation des produits fabriqués dans la Cozinha Solidária, l’équipe responsable a organisé des réunions hebdomadaires de planification, d’organisation et de production. Elle a également mené des études de marché pour connaître les goûts et les intérêts de la clientèle potentielle, ce qui était particulièrement important pour identifier les possibilités du Diversibike.
Selon M. Reis, une partie importante du processus de renforcement des capacités et des connaissances du groupe de bénéficiaires a consisté en des formations virtuelles en gastronomie et en gestion proposées grâce à un partenariat avec l’Université rurale fédérale du Pernambouc. Deux personnes boursières de l’université ont accompagné le groupe lors des réunions et en produisant des supports informatifs.
Un point extrêmement important pour M. Reis est le fait que le projet est né en période d’inégalités sociales extrêmes. « C’est pourquoi il est essentiel que nous mettions en œuvre davantage d’initiatives comme celle-ci, avec le soutien du Fonds de solidarité, afin que d’autres personnes en situation de vulnérabilité aient les mêmes opportunités de développement. Le projet nous a permis d’observer l’impact de la génération de ressources financières pour les bénéficiaires, en plus de renforcer leurs connaissances pour concrétiser leurs projets et assurer leur pérennité pendant la pandémie de COVID-19. »
« Le soutien du Fonds de solidarité envers GTP+ souligne l’importance de garantir la création de revenus par les organisations dirigées par les populations clés vulnérables. Il s’agit d’une action stratégique qui génère une protection sociale pour ces personnes. Elle leur permet d’accéder à des ressources de base pour prendre soin de leur santé, ainsi qu’aux services de prévention et de traitement du VIH », a déclaré Claudia Velasquez, directrice pays de l’ONUSIDA pour le Brésil.
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L’ONUSIDA renforce son partenariat avec l’Allemagne et ouvre un bureau à Bonn
07 avril 2022 07 avril 2022GENÈVE, le 7 avril 2022—Le gouvernement fédéral allemand a accepté d’accueillir un bureau de l’ONUSIDA à Bonn. Cet accord s’inscrit dans le cadre de l’engagement de l’Allemagne visant à renforcer son partenariat avec les Nations Unies et dans celui de l’ONUSIDA de réaligner son travail sur la nouvelle Stratégie mondiale contre le sida 2021–2026 : Mettre fin aux inégalités, mettre fin au sida.
« L’ONUSIDA salue ce soutien important de l’Allemagne », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « L’Allemagne continue de démontrer son engagement pour mettre un terme au sida par le biais d’une responsabilité partagée et d’une solidarité mondiale, et nous avons hâte de travailler encore plus étroitement à l’avenir pour atteindre nos objectifs communs. »
Le bureau de l’ONUSIDA abritera les fonctions de soutien à la gestion de l’ONUSIDA, notamment la gestion du personnel, les technologies de l’information et de la communication, les services financiers et le bureau d’évaluation indépendant. Il sera opérationnel à partir au deuxième semestre 2022 et fera partie du « centre mondial » du Secrétariat de l’ONUSIDA, présent dans le monde entier. Environ 45 membres du personnel de l’ONUSIDA travailleront à Bonn. Cette ville accueille également des organisations des Nations Unies, notamment la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, le programme des Volontaires des Nations Unies, le Centre mondial des services des ressources humaines des Nations Unies et le Centre de connaissances sur le développement durable pour le personnel des Nations Unies.Il deviendra le troisième plus grand bureau des Nations Unies à Bonn et viendra s’ajouter aux 25 autres entités des Nations Unies présentes dans la ville.
« Avec cette implantation de personnel de l’ONUSIDA à Bonn, l’Allemagne montre son soutien au travail important du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida dans la riposte mondiale au sida, ce qui reflète l’engagement de l’Allemagne en faveur de la santé mondiale dans son ensemble. Nous espérons que ce changement dans le cadre du processus de réalignement contribuera à rendre [le fonctionnement] de l’ONUSIDA plus efficace et plus performant économiquement. Nous souhaitons la bienvenue à Bonn au personnel des Nations Unies », a déclaré le ministre allemand de la Santé, Karl Lauterbach.
Le gouvernement allemand, les parlementaires, la société civile et d’autres partenaires en Allemagne font preuve depuis longtemps de leur engagement en faveur de la riposte au VIH, ainsi que de la santé et de la sécurité sanitaire dans le monde entier. L’Allemagne contribue régulièrement à l’ONUSIDA et a été le troisième plus grand donateur en 2020, investissant un total de près de 30 millions de dollars cette année-là. Par ailleurs, le gouvernement a promis 1 milliard de dollars au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme lors de sa dernière reconstitution.
Le gouvernement allemand, partenaire privilégié de l’ONUSIDA, s’engage pleinement en vue de mettre un terme au sida en tant que menace pour la santé publique, d’ici 2030 et investit des ressources importantes pour n’oublier personne. En 2020, l’Allemagne a donné 20 millions d’euros supplémentaires à l’ONUSIDA en plus de sa contribution annuelle afin de renforcer la riposte au VIH pendant la pandémie de COVID-19.
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La militante ukrainienne Anastasiia Yeva Domani explique à l’ONUSIDA comment la communauté transgenre fait face à la guerre en Ukraine
30 mars 2022
30 mars 2022 30 mars 2022Anastasiia Yeva Domani est directrice de l’association Cohort, experte du Groupe de travail des personnes transgenres sur le VIH et la santé en Europe de l’Est et en Asie centrale, et représentante de la communauté transgenre au Conseil national ukrainien sur le VIH/sida et la tuberculose.
L’ONUSIDA a parlé avec elle pour savoir comment elle et la communauté transgenre au sens large vont depuis l’attaque russe contre l’Ukraine.
Parlez-nous un peu de vous et de la communauté transgenre en Ukraine
Je suis la directrice de Cohort, une organisation pour les personnes transgenres. Cohort existe depuis environ deux ans, même si je milite depuis plus de six ans. Selon le Centre de santé publique du ministère ukrainien de la Santé, avant la guerre, environ 10 000 personnes transgenres vivaient dans le pays, bien que ce chiffre soit sûrement sous-estimé, car de nombreuses personnes transgenres ne communiquent pas ouvertement leur identité de genre. Beaucoup ne demandent de l’aide qu’en cas de crise, comme c’était le cas pendant la pandémie de COVID-19, et aujourd’hui à nouveau avec la guerre. À présent, nous recevons des demandes d’aide de la part de personnes dont nous n’avons jamais entendu parler auparavant, des personnes qui ont un besoin urgent d’assistance humanitaire, financière et médicale.
L’Ukraine a créé l’environnement le plus favorable aux personnes transgenres parmi tous les pays postsoviétiques en ce qui concerne le changement des documents officiels, ainsi que les aspects juridiques et médicaux de la transition entre les sexes. C’est loin d’être parfait, mais d’autres organisations et nous-mêmes avons fait notre maximum pour améliorer la situation. Depuis 2019, les personnes transgenres sont représentées au Conseil national ukrainien sur le VIH/sida et la tuberculose.
Quelle était la situation pour les personnes transgenres au début de la guerre ?
En 2016, un nouveau protocole clinique pour les soins médicaux de la dysphorie sexuelle a été adopté en Ukraine, ce qui a grandement facilité la partie médicale de la transition entre les sexes. Grâce à lui, des personnes ont pu recevoir l’année suivante des attestations de changement de sexe.
Cependant, de nombreuses personnes transgenres n’ont pas encore modifié tous leurs papiers. Certaines personnes ne les ont pas du tout changés, d’autres n’en ont changé que quelques-uns et seulement très peu d’entre elles ont tout changé, y compris leur permis de conduire, leurs diplômes et ceux liés à l’enregistrement et à l’enrôlement dans l’armée. Nous avions signalé ce problème et nous avons maintenant une guerre. De nombreuses personnes transgenres ne savaient pas qu’elles devaient se désinscrire au bureau d’enregistrement militaire.
En raison de la loi martiale, les hommes âgés de 18 à 60 ans ne peuvent pas quitter le territoire de l’Ukraine s’ils n’ont pas l’autorisation du bureau d’enregistrement et d’enrôlement militaires. Nous avons beaucoup de personnes non binaires qui ont des papiers pour un homme et qui ne peuvent donc pas fuir.
Avec le déclenchement de la guerre, de nombreuses personnes transgenres sont parties dans l’ouest de l’Ukraine. Mais si vos papiers indiquent que vous êtes un homme, vous ne pouvez pas quitter l’Ukraine.
Quelle est la situation actuelle et sur quels aspects concentrez-vous votre travail ?
En raison de la guerre, nous n’avons plus personne dans certaines villes. Kharkiv comptait le plus grand nombre d’activistes transgenres après Kiev, notamment parce que beaucoup avaient quitté les régions occupées de Luhansk et Donetsk en 2014. Et maintenant, ces personnes doivent à nouveau se déplacer. Aucune information ne nous est parvenue sur la mort de personnes transgenres, mais je pense que c’est uniquement parce que nous n’avons aucun contact avec certaines villes, comme Mariupol. Beaucoup n’ont tout simplement pas eu le temps de quitter la ville avant que cela ne devienne impossible. J’ai peur que les chiffres ne soient terribles, il faudra juste du temps pour comprendre ce qui s’est passé là-bas.
Un travail important est en cours à Odessa. Nous y avons deux Yulias, des femmes transgenres qui apportent une aide incroyable à la communauté. Elles ont pris en charge des pans entiers de l’assistance et du financement. À Odessa, la situation des hormones et les médicaments est meilleure. Nous avons également toujours une coordinatrice à Dnipro, elle fait aussi un travail considérable.
Notre travail se concentre désormais sur l’assistance financière, médicale et juridique aux personnes transgenres qui se trouvent en Ukraine, où qu’elles soient, dans l’ouest de l’Ukraine, dans des abris ou des appartements, ou dans leurs villes sous les bombes. Tout le monde a peur, mais il faut quand même se raccrocher à quelque chose en soi et essayer de se battre. Je ne pense pas que tout le monde devrait partir. Je comprends que beaucoup de gens ont une dent contre la société, l’État. Pendant de nombreuses années, ils ont vécu comme des victimes. Pour beaucoup, il n’y a rien qui les retient ici, ni travail ni logement.
Qui vous soutient financièrement ?
Nous avions des projets prévus pour 2022, et littéralement le premier ou le deuxième jour de la guerre, les représentants de nos donateurs ont déclaré que l’argent pouvait être utilisé non seulement pour les projets programmés, mais aussi pour l’aide humanitaire. Il s’agissait notamment de RFSL, en Suède, qui a abordé ce problème de la manière la plus flexible possible et nous a permis non seulement d’utiliser l’argent du projet, mais aussi d’envoyer de l’argent directement à nos coordinateurs et coordinatrices afin de leur permettre de payer pour des gens le logement, les déplacements, etc.
Ensuite, GATE (Global Action for Trans Equality) a immédiatement déclaré que leurs fonds pouvaient être utilisés pour l’aide humanitaire et a promis des fonds supplémentaires. La Public Health Alliance, par l’intermédiaire du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, nous a autorisés à modifier le budget et la nature des activités prévues.
Nous allons maintenant faire ce que nous pouvons dans le contexte de la guerre, et la mobilisation de la communauté se poursuivra à Dnipro, Odessa, Lviv et Chernivtsi. De nouveaux partenaires ont fait leur apparition et ont immédiatement répondu à nos besoins.
Chaque jour, j’utilise des fonds d’OutRight Action pour répondre aux besoins humanitaires des personnes transgenres, ainsi que des fonds de LGBT Europe. Il y a aussi des dons privés, pas de grosses sommes, bien sûr, mais ils existent également.
À quoi ressemble une journée type pour vous ?
Ma journée est pleine d’échanges avec des journalistes de médias d’envergure. Je vais également au supermarché faire des courses que je distribue aux personnes qui en ont besoin. J’ai des formulaires Google dans lesquels je peux voir les demandes d’aide.
Je gère les demandes de consultations avec deux spécialistes en psychologie et en endocrinologie qui continuent de travailler en Ukraine. Je reçois de nombreuses questions concernant le passage de la frontière et je fournis des informations sur la manière de communiquer avec le bureau d’enregistrement militaire et sur les documents nécessaires pour se désinscrire.
Je reçois beaucoup d’appels, donc je dois recharger mon téléphone cinq fois par jour. Je possède deux comptes Instagram, deux comptes Facebook, trois adresses e-mail, Signal, WhatsApp, etc. Je dois être constamment joignable. Je dois également prévoir du temps pour faire la queue pendant deux heures au bureau de poste. Cela me fait perdre énormément de temps, mais les gens ont besoin que je leur envoie des médicaments. J’ai également besoin de garder du temps pour suivre l’actualité, je dois savoir ce qui se passe en première ligne, dans les villes.
Qu’est-ce qui vous donne de la force ?
Jusqu’à ce que ma famille et mon enfant quittent la ville, je ne pouvais pas travailler en paix.
Je suis actuellement à Kiev. Au cours des 10 premiers jours de la guerre, j’étais sous le choc et j’avais peur, nous vivions littéralement une heure à la fois. Maintenant que nous nous sommes habitués au danger, je n’ai plus peur. Si c’est mon destin, alors je l’accepte. Je ne descends plus dans l’abri. J’ai tant de travail, tant de demandes d’aide, d’appels, de consultations qui arrivent chaque minute.
Je suis née ici, à Kiev, c’est ma ville natale. Je me suis rendu compte que lorsque votre pays est dans une mauvaise passe, il faut rester. Je ne peux pas m’enfuir, ma conscience ne m’y autorisera pas. Je ne peux pas, car je sais que ma ville doit être protégée. Il n’est pas nécessaire d’être dans l’armée pour aider. Il y a la défense militaire, mais il y a aussi le bénévolat. L’aide humanitaire, c’est beaucoup de travail.
Qu’est-ce qui me donne de la force ? Parce que c’est mon pays, je sais que celles et ceux qui peuvent faire quelque chose, sur n’importe quel front, sont là. Nous pouvons le faire partout, tout le monde peut apporter sa contribution, faire quelque chose d’utile, et cela me donne le sentiment d’être nécessaire, un sentiment que nous pouvons réussir tellement de choses ensemble.
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Les partenaires de santé redoublent d'efforts pour obtenir des médicaments et des services vitaux anti-VIH pour les personnes touchées par la guerre en Ukraine
05 avril 2022 05 avril 2022Alors que les livraisons de traitement antirétroviral arrivent, les obstacles se multiplient pour les remettre aux personnes qui en ont besoin
GENÈVE, le 5 avril 2022—La guerre en Ukraine a déclenché une crise humanitaire catastrophique. Le nombre de décès et de blessé-es, de destructions de villes et d’agglomérations entières et d’attaques inadmissibles contre des établissements de santé et d’autres cibles civiles ne cesse d’augmenter. Tout cela met gravement en danger la population ukrainienne vivant avec le VIH.
« Il devient de plus en plus difficile pour les personnes d’accéder aux soins dont elles ont besoin, y compris les services anti-VIH », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Avant l’éclatement de la guerre, l’ONUSIDA estimait à 260 000 le nombre de personnes séropositives en Ukraine, dont 152 000 qui prenaient quotidiennement des médicaments contre le VIH. Le VIH ne peut pas être soigné. Sans accès aux médicaments antirétroviraux, les personnes vivant avec le VIH mourront. »
L’Organisation mondiale de la Santé estime qu’il y a eu 82 attaques distinctes contre des hôpitaux, des ambulances et des médecins en Ukraine depuis le début de la guerre, tuant 72 personnes et blessant au moins 43 personnes. Près de 50 % des pharmacies ukrainiennes sont potentiellement fermées et nombre de professionnel-les de santé sont déplacé-es ou incapables de travailler.
L’ONUSIDA et ses coparrainants, l’OMS et l’UNICEF, ainsi que USAID, le PEPFAR et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme œuvrent pour fournir aux personnes séropositives en Ukraine des médicaments pour 12 mois. Une livraison de 209 000 traitements antirétroviraux pour 90 jours est arrivée à Lviv, en Ukraine, afin d’être apportée aux personnes qui en ont besoin. Cependant, la distribution dans le pays risque d’être difficile, en particulier dans les zones de conflit. L’ONUSIDA appelle au respect et à la protection des corridors humanitaires pour permettre la distribution de l’aide humanitaire et un passage sans danger des civils vers des zones où il n’y a pas de combats.
Le Secrétaire général des Nations Unies a appelé à garantir « un accès sans entrave à toutes les personnes et communautés touchées » et à mettre fin à la guerre.
« Grâce à des efforts remarquables de la société civile et du gouvernement, la plupart des sites fournissant un traitement antirétroviral fonctionnent encore au moins en partie, mais la guerre a perturbé les chaînes d’approvisionnement et l’accès des patients et patientes à ces sites », a déclaré Mme Byanyima. « Les partenaires sur le terrain s’efforcent de fournir des médicaments essentiels aux personnes en faisant attention à la sécurité. La souplesse dont dispose la société civile pour atteindre les personnes est primordiale et des fonds sont nécessaires de toute urgence pour soutenir et renforcer ces liens vitaux. »
L’ONUSIDA a lancé un appel à financement pour aider les personnes vivant avec le VIH et les populations clés à accéder aux services anti-VIH et aux besoins humanitaires de base, y compris la fourniture ininterrompue d’un traitement anti-VIH et des services de réduction des risques tels que le traitement de substitution aux opioïdes (TSO – un traitement efficace contre la dépendance aux opiacés). Les personnes vivant avec le VIH sont invitées à contacter la ligne Info VIH en Ukraine* pour obtenir plus d’informations sur la disponibilité du traitement anti-VIH.
Plusieurs prisons ne sont plus contrôlées par le gouvernement ukrainien. Les personnes incarcérées dans le besoin doivent avoir accès à un traitement antirétroviral contre le VIH ou un TSO (en cas de dépendance aux opiacés).
Plus de 4 millions de personnes ont fui l’Ukraine depuis le début de la guerre. On estime que jusqu’à 1 % des réfugiés et réfugiées pourraient vivre avec le VIH et avoir besoin de services anti-VIH. L’ONUSIDA et ses coparrainants, l’OMS et l’UNHCR, ont tenu des discussions avec les pays riverains de l’Ukraine : la Roumanie, la Slovaquie, la Moldavie, la Hongrie et la Pologne. Au cours de ces échanges, ils ont informé les gouvernements respectifs et les responsables de la santé sur les besoins des réfugié-es vivant avec le VIH ainsi que sur l’importance de fournir des services de prévention du VIH.
Dans le cadre des efforts visant à assurer la continuité du traitement du VIH, l’OMS, coparrainant de l’ONUSIDA, a contribué à un accord avec le groupe pharmaceutique ViiV Healthcare portant sur des dons de médicaments anti-VIH à la Pologne, à la République tchèque et à d’autres pays de l’Union européenne accueillant un grand nombre de personnes réfugiées venant d’Ukraine. Le site de l’initiative ART Initiative for Ukrainians Abroad, établie en coordination avec le Centre de santé publique ukrainien, apporte une assistance supplémentaire aux personnes réfugiées ukrainiennes vivant avec le VIH.
L’Organisation mondiale de la Santé travaille avec le Centre de santé publique ukrainien sur la collecte de données, tout en préservant la confidentialité, afin de comprendre où se trouvent les personnes vivant avec le VIH touchées par la guerre et quels sont leurs besoins. Il n’existe actuellement aucune donnée précise sur les mouvements de personnes séropositives qui ont déjà quitté le pays.
L’ONUSIDA surveille la situation et travaille en étroite collaboration avec les organisations de la société civile pour aider les réfugié-es et les personnes vivant avec le VIH en Ukraine. L’ONUSIDA œuvre également pour garantir que les personnes issues des populations clés, notamment les membres de la communauté LGBTI, encore en Ukraine ou ayant fui le pays, ont accès à l’aide humanitaire.
*Ligne Info VIH en Ukraine : 0800 500 451
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Indonésie : former le personnel de santé afin d'améliorer les services anti-VIH pour les jeunes populations clés
30 mars 2022
30 mars 2022 30 mars 2022« Les jeunes d'ici n’ont pas un accès régulier aux services anti-VIH. Je veux vraiment inciter mes proches à se faire dépister, mais tout le monde a tellement peur. Les informations manquent, leur famille ne les soutient pas assez et mes proches ont peur de connaître leur statut », explique Andika Bayu Aji, un jeune originaire de Papouasie occidentale en Indonésie.
L’épidémie de VIH chez les jeunes en Asie et dans le Pacifique est négligée, même si environ un quart des nouvelles infections au VIH dans la région touchent les personnes âgées de 15 à 24 ans. La grande majorité des jeunes touchés par le VIH dans la région appartiennent aux populations vulnérables : personnes vivant avec le VIH, gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, personnes transgenres, travailleurs et travailleuses du sexe et consommateurs et consommatrices de drogues injectables.
Comme dans de nombreux pays de la région, les infections au VIH chez les jeunes en Indonésie, qui représentent près de la moitié des nouvelles infections, sont imputables à la stigmatisation et à la discrimination, à un manque d'éducation pour sensibiliser sur le VIH, à l’absence de services adaptés aux jeunes et à des tabous sociaux.
« Les jeunes sont bien trop souvent victimes de stigmatisation et de discrimination dans les environnements de santé. Le personnel de santé représente la première interface humaine. Si les services sont mauvais, les jeunes ne les utiliseront pas et diront aux autres jeunes de ne pas les utiliser. Ce qui nous limite, c'est que nous avons accès à quelques établissements seulement, parce que beaucoup, voire la plupart, ne sont pas adaptés aux jeunes », explique Sepi Maulana Ardiansyah, connu sous le nom de Davi et qui est coordinateur national d’Inti Muda, le réseau national des populations clés de jeunes en Indonésie.
Une étude récente menée par Inti Muda et l’Université de Padjaran a révélé une très faible propension chez les jeunes à accéder aux services dans des provinces comme la Papouasie occidentale, principalement en raison du manque de services adaptés à cette classe d'âge et du fait que le personnel de santé comprend mal les problèmes des populations clés. Les jeunes rencontrent souvent des difficultés d’accès aux services en raison de l’éloignement des cliniques et des hôpitaux, ainsi que des obstacles tels que l’âge minimum autorisé pour faire un dépistage.
La stigmatisation et la discrimination, en particulier la discrimination de la part des prestataires de soins de santé, découragent de nombreuses populations clés de jeunes à accéder aux services anti-VIH. Les principales problématiques concernent des préoccupations relatives à la vie privée et à la confidentialité. Parmi les autres obstacles, le rapport indique que les heures d’ouverture des cliniques publiques sont souvent inadaptées au quotidien des personnes, et que le personnel de santé peut porter un jugement dans ses suppositions et à travers son comportement, en particulier sur les questions liées à l’orientation sexuelle, à l’identité de genre et à la santé mentale.
Entre le 14 et le 18 mars, Inti Muda, avec le soutien technique de Youth LEAD et de l’ONUSIDA, a organisé une formation de sensibilisation destinée au personnel de santé de deux villes, à Sentani et Jayapura, dans la région de la Papouasie occidentale. Plus de 50 personnes y ont participé. Quelques jours avant la formation, Inti Muda a organisé un festival qui a rassemblé plus de 80 jeunes. Cette manifestation s'inscrivait dans une volonté d'impliquer les jeunes dans la riposte au VIH et de générer une dynamique pour demander accès aux services anti-VIH.
« Avant cette formation, je ne connaissais pas les différents besoins des populations clés, ce qui entrave notre capacité à les toucher. Nous avons découvert des techniques importantes pour atteindre les jeunes, comme fournir des consultations adaptées, être sur Internet et les encourager à se faire dépister », résume Kristanti du District Health Office de Jayapura.
« J’ai appris que les jeunes ont des besoins variés. La formation nous permettra d’améliorer nos services pour qu’ils soient adaptés aux jeunes, ce qui est désormais notre priorité », ajoute Hilda Rumboy, sage-femme responsable du Département des services anti-VIH au Centre de santé primaire de Waibhu.
La formation et le festival ont été soutenus par le ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce (DFAT). L’investissement récent de 9,65 millions de dollars australiens réservé par le gouvernement australien à partir de la sixième reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial), y compris le financement du DFAT de 2 millions de dollars australiens précédemment promis à l’ONUSIDA, vise à réduire le nombre annuel de nouvelles infections au VIH parmi les populations clés au Cambodge, en Indonésie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et aux Philippines.
« Pour mettre un terme à l’épidémie de sida, il est essentiel de s'assurer que les jeunes et les groupes vulnérables aient accès à des informations précises et digestes sur la manière de se protéger du VIH, et que les équipements de dépistage soient bon marché et accessibles. C'est avec fierté que nous travaillons aux côtés des communautés locales et de l’ONUSIDA pour augmenter la disponibilité des informations sur le VIH, améliorer la portée et la qualité des services médicaux et encourager les jeunes et les groupes vulnérables à se faire dépister », a déclaré Simon Ernst, conseiller ministériel par intérim dans le domaine de la Gouvernance et du Développement humain auprès de l’Ambassade d’Australie en Indonésie.
La formation repose sur le manuel élaboré par Youth LEAD en 2021. Ce guide a bénéficié du soutien financier du Fonds mondial par le biais du Programme de développement durable des services anti-VIH pour les populations clés en Asie, ainsi que de l'assistance de l’équipe de l’ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Asie et le Pacifique. Dans le cadre de la subvention DFAT octroyée pour les deux prochaines années, Youth LEAD étendra la formation à deux autres pays, le Cambodge et les Philippines, en soutenant des réseaux dirigés par des jeunes dans ces pays afin de proposer cette formation.
« Les jeunes rencontrent encore de nombreux défis qui les empêchent d’accéder aux soins de santé vitaux dont ils ont besoin. Le Bureau pays de l’ONUSIDA pour l’Indonésie travaille en étroite collaboration avec l’équipe de l’ONUSIDA d’appui aux régions et le DFAT pour veiller à ce que les réseaux dirigés par des jeunes aient la possibilité et les capacités de leadership pour prendre le contrôle de la riposte au VIH et s’impliquer directement dans la création d’espaces sans danger où les jeunes peuvent accéder aux services anti-VIH sans stigmatisation ni discrimination », a déclaré Krittayawan Boonto, directrice pays de l’ONUSIDA pour l’Indonésie.
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« Avec les milliards dépensés pour cette guerre dénuée de sens, l’humanité pourrait trouver un remède contre le VIH, mettre fin à la pauvreté et résoudre d’autres crises humanitaires »
23 mars 2022
23 mars 2022 23 mars 2022Yana Panfilova est Ukrainienne et est née avec le VIH. À 16 ans, elle a créé Teenergizer, une organisation de la société civile qui vient en aide aux adolescentes, adolescents et jeunes vivant avec le VIH en Ukraine. Teenergizer s’est internationalisée en 2016 et elle milite pour les droits des ados et des jeunes en Ukraine et dans sept villes de cinq pays d’Europe de l’Est et d’Asie centrale. En 2019, l’organisation a commencé à fournir des consultations par des pairs et une assistance psychologique aux ados. Elle a formé plus de 120 psychologues-conseils sur Internet pour soutenir les jeunes dans toute la région. En juin 2021, Yana Panfilova est intervenue lors de l’ouverture de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le VIH/sida. Lorsque la guerre a commencé en Ukraine, elle a quitté Kiev avec sa famille et s’est rendue à Berlin, en Allemagne, où elle poursuit son travail pour aider les jeunes vivant avec le VIH dans son pays.
Pourquoi et comment avez-vous quitté Kiev ?
Dans les jours qui ont suivi le début de l’invasion russe, j’ai compris que nous devions prendre une décision qui allait bouleverser nos vies. Des gens avec des mitraillettes patrouillaient dans les rues. J’ai dû convaincre ma mère de partir, car elle était réticente. Nous avons fait nos valises en moins d’une heure, nous sommes allées à la gare de Kiev, nous avons laissé notre voiture là-bas et nous sommes montées dans le premier train que nous pouvions trouver. La gare était pleine de gens, de mères, d’enfants, de pères et de frères qui faisaient leurs adieux à leur famille, et beaucoup de gens étaient paniqués. Nous sommes restées debout 12 heures dans le train, avec nos valises et notre chat. Lorsque notre grand-mère nous a retrouvées au premier arrêt, nous avons traversé ensemble l’Ukraine avec son chien, puis nous sommes passées en Pologne avant d’arriver à Berlin. Le voyage a duré sept jours en tout. C’était le voyage le plus long et le plus difficile de ma vie. Je n’avais pas l’intention de laisser ma superbe ville de Kiev sans savoir où nous allions arriver. Aujourd’hui, nous sommes ici à Berlin, réfugiées, en sécurité, mais nous avons toujours du mal à croire ce que nous avons vécu et ce que vit le peuple ukrainien. Mais au moins, nous sommes en sécurité et ensemble : ma mère, ma grand-mère et son chien, ainsi que moi et mon chat. J’ai eu la chance d’avoir emporté suffisamment de traitement antirétroviral pour tenir environ deux mois.
Êtes-vous bien installée à Berlin ?
Je vis toujours dans l’incertitude, comme c’est le cas pour des millions d’autres femmes et enfants qui ont fait ce voyage depuis l'Ukraine. Mais toutes les personnes que nous avons rencontrées à chaque étape de ce périple ont été vraiment gentilles et accueillantes. Nous sommes en train de clarifier les questions juridiques pour rester ici à Berlin les prochaines semaines, ainsi que la manière dont nous pouvons accéder aux services médicaux et sociaux de la ville. Nous ne savons même pas avec certitude comment louer un appartement. Nous avons pris rendez-vous en ligne avec les services de la ville de Berlin pour éclaircir ces détails avec eux. Ils essaient de me fournir une assurance médicale afin que je puisse accéder aux soins médicaux et poursuivre sans interruption mon traitement anti-VIH.
Je suis également en contact avec la Berliner Aids-Hilfe, l’une des plus anciennes organisations non gouvernementales de lutte contre le VIH en Europe. Depuis la guerre en ex-Yougoslavie, elle a beaucoup d’expérience dans le travail avec des migrants et migrantes qui vivent avec le VIH. L’équipe est incroyable. Elle est prête à m’aider à trouver une thérapie antirétrovirale ainsi qu’à apporter une solution aux autres besoins que les Ukrainiens et Ukrainiennes vivant avec le VIH auront ici à Berlin.
Vous êtes donc plus ou moins en sécurité maintenant. Comment vont les autres jeunes de Teenergizer ?
La plupart des ados vivant avec le VIH et membres de l’association ont déjà quitté l’Ukraine et sont désormais en Estonie, en Allemagne, en Lituanie, en Pologne et dans d’autres pays. Nous sommes quotidiennement en contact avec la plupart. Certains de nos activistes ont choisi de rester avec leurs parents à Kiev et dans d’autres villes qui sont la cible d’attaques. Nous étudions les dernières informations et essayons de savoir où se trouve tout le monde et si chacun, chacune est en sécurité. Mais ce n’est pas quelque chose de facile ou rapide. Tout le monde essaie en ce moment de survivre et de rester en contact. Notre personnel, nos pairs-éducateurs et éducatrices, ainsi que notre clientèle vivent désormais dans différents pays, chacun avec des lois, des régimes de traitement et un accès à Internet différents. Les personnes toujours à Kiev sont en lien avec nos partenaires qui continuent d’offrir un accès à une thérapie antirétrovirale et à l’aide humanitaire d’urgence. La plupart de nos psychologues-conseils fournissent toujours une assistance en ligne aux personnes qui en ont le plus besoin.
Quels problèmes rencontrez-vous pour rester à Berlin ?
Les Berlinois-es et l'ensemble des Allemand-es que nous rencontrons depuis notre arrivée ont fait preuve d'une incroyable gentillesse et d'un sens de l'accueil phénoménal. Nous en sommes très reconnaissantes. Je sais que toutes les villes d’Europe s’efforcent d’aider des millions de compatriotes, mais je ne pense pas que nous aurions pu trouver un endroit plus sûr et plus tolérant que Berlin.
Bien entendu, nos problèmes les plus pressants sont de nature juridique en lien avec le statut temporaire ici, puis viennent les questions concernant l’accès aux soins médicaux et au traitement antirétroviral. La troisième grande question concerne le logement. Je n’aurais jamais imaginé que la question du logement serait si importante ou si usante mentalement. Les associations locales de bénévoles nous aident 24 heures sur 24 et des millions d’Européen-nes nous ouvrent les portes de leur foyer. Mais pour les centaines de milliers de personnes restées en Ukraine, qui vivent encore dans des entrepôts, des abris et d’autres hébergements temporaires, ne pas avoir d’endroit digne du nom de logement temporaire peut plomber le moral.
Selon vous, qu’est-ce qui est le plus important pour continuer maintenant ?
Quelle que soit l’évolution de la guerre, nous devons continuer à nous serrer les coudes au sein de la famille Teenergizer. En Ukraine, nous avons passé des années à lutter pour la protection de la santé et des droits des jeunes vivant avec le VIH. Et maintenant, il semble que beaucoup de nos victoires chèrement acquises ont disparu du jour au lendemain. Au milieu de cette crise, nous devons continuer à défendre nos droits et nous concentrer sur les besoins urgents auxquels sont confrontés les membres les plus vulnérables de notre réseau Teenergizer. J’ai beaucoup de chance d’être en vie et de me trouver ici en sécurité sous la protection de l’Allemagne. Mais bon nombre de nos proches se trouvent toujours à Kiev et dans d’autres villes d’Ukraine et se battent pour défendre leur vie et notre pays. Un bon nombre n’a pas les moyens de quitter le pays et d’autres ne veulent pas laisser leur maison et leur famille. Aujourd’hui plus que jamais, ces gens ont besoin de notre soutien et de savoir que nous continuerons à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour les aider quand c'est le plus nécessaire.
Premièrement, nous devons les aider à traverser cette nouvelle crise et préserver les services vitaux : le traitement du VIH pour les cas urgents, ainsi que les services de prévention et de dépistage. Deuxièmement, pendant cette crise, nous devons continuer à fournir aux jeunes des services de santé mentale, en particulier des consultations menées par des pairs. Dans notre région, le VIH est plus un problème social qu’un problème de santé. Aujourd’hui, en Ukraine, les jeunes vivant avec le VIH sont confrontés à trois crises : une crise sanitaire, une crise sécuritaire, ainsi qu’une crise liée au stress et à la dépression graves causés par la guerre. Les psychologues appellent cela le stress post-traumatique. Ce traumatisme touche une génération entière d’Ukrainiens et d’Ukrainiennes. Les jeunes qui ont besoin d’un soutien psychologique professionnel commenceront à consommer des drogues et certains de ces jeunes contracteront le VIH, mais auront trop peur ou honte de demander de l’aide dans la crise actuelle. Il en va de même pour les adolescentes et les femmes qui ne peuvent pas exercer leurs droits reproductifs et sexuels, ou les jeunes qui n’utilisent pas de préservatif lors de rapports sexuels, ou les millions de femmes ukrainiennes qui risquent d’être exploitées lorsqu’elles seront seules en Europe, loin de leur famille et de leurs proches. Aujourd’hui, en Ukraine, il y a toujours des milliers d’ados vivant avec le VIH qui ont peur de révéler leur statut sérologique. Beaucoup ne savent pas comment se protéger du VIH et des violences liées à la guerre. Des millions de jeunes en Ukraine vivent dans la solitude face à leurs peurs et à leurs angoisses, et toute une génération sera touchée par des troubles post-traumatiques, ce qui nécessite une attention urgente. Je suis convaincue que si nous leur fournissons dès maintenant des conseils et un soutien même de base, les jeunes confrontés à de multiples crises seront mieux à même de faire face à leurs problèmes pour les années à venir.
Et quoi qu’il en soit, nous devons également pousser les responsables politiques à écouter les jeunes et leur permettre d’influencer le processus de prise de décision sur leur propre santé et leur avenir. Les voix des jeunes, en particulier celles des jeunes femmes, devraient être entendues pour mettre fin à la guerre et reconstruire l’Ukraine.
Comment voyez-vous l’avenir de Teenergizer maintenant ?
Aujourd’hui, ma famille et mon pays sont confrontés à la plus grande crise de notre vie. Donc, ne sachant pas ce que demain réserve, il m’est difficile de prédire en quoi l’avenir consistera. Au fil des années, nous avons construit une vraie famille, des équipes de jeunes leaders Teenergizer présentes dans différentes villes d’Europe de l’Est et d’Asie centrale, au Kazakhstan, au Kirghizstan, au Tadjikistan, en Ukraine, et même en Russie. Mais maintenant nous ne sommes plus ensemble. Après la Seconde Guerre mondiale, Winston Churchill a prédit qu’il y aurait un mur. Et je pense qu’un nouveau mur est en train de se former.
Que diriez-vous aujourd’hui si vous vous teniez à nouveau sur la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies ?
Il s’agit d’une guerre entre l’ancien et le nouveau monde.
Nous sommes des jeunes qui souhaitent vivre dans un monde nouveau, où il n’y a pas de guerres, où les pandémies telles que le VIH, la tuberculose et la COVID-19 sont terminées, où la pauvreté et le changement climatique sont résolus. Dans ce nouveau monde, toutes les personnes, peu importe qui elles sont ou qui elles aiment, quelle que soit la langue qu’elles parlent ou le passeport qu’elles détiennent, peuvent profiter de la liberté et vivre leur vie avec dignité, et voyager et traverser des frontières ouvertes, entre des pays pacifiques. Ces dernières années, lorsque nous avons pu voyager, nous avons appris à quel point cela est important et précieux. Nous avons pu voir comment des gens pacifiques vivaient dans d’autres parties du monde, et cela nous a fait apprécier la beauté et la liberté que nous avons en Ukraine. Aujourd’hui plus que jamais, nous comprenons seulement ce que nous voulons reconstruire dans notre propre pays en le comparant aux valeurs que nous trouvons dans d’autres pays.
Et c’est cet ancien monde qui finance et soutient cette guerre. C’est un non-sens.
Avec les milliards dépensés pour cette guerre dénuée de sens, l’humanité pourrait trouver un remède contre le VIH, mettre fin à la pauvreté et résoudre d’autres crises humanitaires.
Le nouveau monde est synonyme de développement, pas de destruction. Il s’agit de pouvoir s’améliorer soi-même, d’améliorer sa qualité de vie et d’aider vraiment les autres à faire de même.
Tout a une fin. La guerre aussi, un jour. Que ferez-vous le premier jour après la fin de la guerre ?
Je me mettrai à lire Guerre et paix de Léon Tolstoï.
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Collaborer pour aider les populations réfugiées en République de Moldavie
24 mars 2022
24 mars 2022 24 mars 2022Au début de l’invasion de l’Ukraine, le gouvernement de la République de Moldavie voisine de l’Ukraine a estimé qu’environ 300 000 personnes pourraient fuir vers le pays. Cette estimation est désormais passée à 1 million de personnes réfugiées : un chiffre énorme pour ce pays de seulement 2,6 millions d’habitantes et habitants, qui compte parmi les plus pauvres d’Europe.
Peu après le début de la guerre, plusieurs organisations humanitaires, agences des Nations Unies et partenaires de la société civile, placés sous l’égide du gouvernement, ont formé des groupes de coordination de la riposte. Ils ont commencé à répondre aux besoins les plus pressants des personnes fuyant la guerre, notamment pour ce qui est de l’hébergement, de l’alimentation, de la santé, de la protection sociale, de la prévention de la violence sexiste et du soutien en matière de santé mentale.
« Nous devons en premier lieu nous concentrer sur les besoins fondamentaux. Il reste encore beaucoup à faire en matière de coordination avec les nombreuses organisations humanitaires qui participent à la riposte. C’est également la première fois que les Moldaves affrontent une crise de cette ampleur. Ainsi, nous apprenons et tirons des leçons au fur et à mesure », a déclaré Iurie Climasevschi, coordinateur national pour le sida à l’hôpital de dermatologie et des maladies transmissibles de la République de Moldavie.
Svetlana Plamadeala, responsable pays de l’ONUSIDA pour la République de Moldavie, a visité plusieurs centres de personnes déplacées près de la frontière ukraino-moldave. « Les gens y sont bien accueillis. Le gouvernement veille à apporter un hébergement et de la nourriture et essaie de garantir que les enfants aillent à l’école ou à la crèche. En effet, 75 % des personnes réfugiées environ sont des femmes et des enfants et on recense quelque 40 000 enfants de moins de 18 ans dans les centres », a-t-elle expliqué.
Selon Mme Plamadeala, près de la moitié des personnes réfugiées sont hébergées chez la population locale. « Nous voyons l’extraordinaire mobilisation de gens ordinaires, qui apportent un soutien remarquable aux personnes qui fuient la guerre », a-t-elle déclaré.
Le gouvernement s’engage à ce que les personnes réfugiées ukrainiennes reçoivent les mêmes services que les Moldaves, y compris ceux liés au VIH. « Si une personne réfugiée demande une thérapie antirétrovirale, nous lui fournirons. Nous ne refuserons pas d’aider quelqu’un si nous pouvons le faire », a annoncé M. Climasevschi.
« L’ONUSIDA a participé au processus de planification dès le début de la crise afin de garantir que les personnes réfugiées aient accès à tous les services liés au VIH dont disposent les Moldaves, y compris la thérapie antirétrovirale, le traitement de substitution aux opioïdes et le dépistage du VIH et de la tuberculose », a indiqué Mme Plamadeala. « La stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH demeurent monnaie courante. Il est possible que toutes les personnes vivant avec le VIH n’aient pas pu accéder aux services, c’est pourquoi nous nous engageons avec nos partenaires de la société civile à fournir de notre propre initiative des informations aux personnes afin qu’elles sachent où se tourner pour obtenir de l’aide. »
Ruslan Poverga, de l’organisation non gouvernementale Initiativa Pozitiva, a déclaré que l’organisation s’occupe actuellement d’identifier les personnes réfugiées qui ont besoin d’un traitement antirétroviral et de les orienter vers des services d’assistance. « Nous avons déjà pris l’initiative d’informer les gens et, si nécessaire, de fournir un ensemble intégré de services de prévention du VIH, y compris le dépistage du VIH, de la tuberculose et de l’hépatite, ainsi que la fourniture de préservatifs et de solutions de réduction des risques. Nous aurons une meilleure compréhension des besoins pour ces types de services dans un avenir proche. »
Le Bureau pays de l’ONUSIDA pour la République de Moldavie a réalloué des fonds pour répondre à des besoins humanitaires urgents. Cela augmentera la capacité du Programme national de lutte contre le sida à fournir un traitement antirétroviral à un nombre beaucoup plus important de personnes réfugiées vivant avec le VIH. Des tests de la charge virale sont disponibles pour vérifier si un changement de régime de traitement est nécessaire.
« La situation évolue. Nous la surveillons de très près pour comprendre quand et auprès de qui chercher plus de soutien. Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme est prêt à procéder à des réallocations si nécessaire, et la République de Moldavie est en mesure d’accéder aux ressources du fonds d’urgence du Fonds mondial. Dans le cas où le Programme national de lutte contre le sida ne serait pas en mesure de répondre à ces besoins, nous chercherons à obtenir davantage d’aide du Fonds mondial, de l’ONUSIDA, du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance et de l’Organisation mondiale de la Santé », a déclaré Mme Plamadeala.
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L’ONUSIDA salue la décision du Parlement zimbabwéen de supprimer la loi criminalisant la transmission du VIH
18 mars 2022 18 mars 2022GENÈVE, le 18 mars 2022—L’ONUSIDA félicite la décision du parlement zimbabwéen d’abroger l’article 79 du Code pénal qui criminalise la transmission du VIH. Une nouvelle loi sur le mariage qui supprime cette partie du Code pénal été adoptée par le parlement et doit encore être signée par le président. La criminalisation de la transmission du VIH est inefficace, discriminatoire et entrave les efforts pour réduire les nouvelles infections à VIH. De telles lois découragent activement le dépistage et le renvoi vers les services de traitement et de prévention appropriés.
« Bafouer les droits individuels ne favorise en rien les objectifs de santé publique. Je félicite ainsi le Zimbabwe pour cette étape extrêmement importante », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Cette décision renforce la riposte au VIH au Zimbabwe en réduisant la stigmatisation et la discrimination qui empêchent trop souvent les groupes vulnérables de profiter des services de prévention, de prise en charge et de traitement anti-VIH. »
L’ONUSIDA a travaillé en étroite collaboration avec le Conseil national sur le sida du Zimbabwe, l’organisation Zimbabwe Lawyers for Human Rights, des parlementaires, des activistes de la société civile et des communautés pour plaider en faveur de l’abrogation de la loi criminalisant le VIH. L’application inappropriée et très large de lois pénales envers les personnes vivant avec le VIH reste une préoccupation majeure dans le monde entier. Dans plus de 130 pays dans le monde, des lois pénales spécifiques ou générales criminalisent encore la non-divulgation du statut sérologique, l’exposition au VIH et la transmission du virus.
En 2018, l’ONUSIDA, l’International Association of Providers of AIDS Care et la Société internationale du sida ont réuni un panel de scientifiques qui a élaboré la déclaration Expert Consensus Statement on the Science of HIV in the Context of Criminal Law. Ce texte enjoint aux systèmes juridiques pénaux d’assurer que l’application de la loi dans les affaires criminelles liées au VIH s’appuie sur la science.
Le Zimbabwe a fait d’énormes progrès dans la riposte au VIH au cours des dix dernières années. On estime que 1,2 million des 1,3 million de personnes vivant avec le VIH dans le pays suivent une thérapie vitale. Depuis 2010, les décès imputables au sida ont diminué de 63 %, alors que les nouvelles infections au VIH ont reculé de 66 % au cours de la même période.
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Les entreprises sociales et l’épargne aident les travailleuses du sexe malgaches à traverser la COVID-19
15 mars 2022
15 mars 2022 15 mars 2022Pionnier de la riposte au VIH à Madagascar, le Réseau Association des Femmes Samaritaines (Réseau AFSA), une association de travailleuses du sexe, a été créé à la suite de la découverte du premier cas de VIH parmi cette communauté en 1987. Au cours des trois dernières décennies, il a concentré son action sur l’autonomisation et l’intégration sociale des travailleuses du sexe, dans le but de prévenir la transmission du VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles.
Mais la pandémie de COVID-19 a entraîné une nouvelle vague de difficultés socio-économiques qui a vu les travailleurs et travailleuses du sexe souffrir dans le monde entier. Les pertes de revenus et les restrictions dues aux confinements, ainsi que la stigmatisation et la discrimination sociétales et systémiques, ont posé des défis spécifiques aux travailleurs et travailleuses du sexe pour protéger leur santé et leur sécurité. Tout comme ces défis complexes affectent le monde entier, les communautés marginalisées de Madagascar, l’un des pays les plus pauvres au monde, sont fragilisées en cette période d’incertitudes.
Par le biais du Fonds de solidarité de l’ONUSIDA, créé pour autonomiser économiquement les populations clés à l’aide de l’entrepreneuriat social, le Réseau AFSA a développé la création de petites entreprises dans la région d’Antananarive. Le Réseau AFSA soutient 10 travailleuses du sexe dans la fabrication de plats préparés et la vente de fruits, légumes et vêtements, et leur apporte également des compétences de base en gestion financière afin d’autonomiser leurs entreprises individuelles.
L’ONUSIDA s’est entretenue avec la docteure Esther Rarivoharilala, coordinatrice technique du Réseau AFSA, sur la manière dont le projet du Fonds de solidarité renforce la résilience de la communauté et la capacité financière de ses membres.
Quel est l’objectif de votre projet d’entreprise sociale ?
Notre objectif principal est de permettre aux travailleuses du sexe de gérer et de diriger efficacement leur propre entreprise afin de générer durablement des revenus.
La valeur ajoutée du projet d’entrepreneuriat social est que chaque bénéficiaire est encouragée à déposer une partie de ses revenus sur un compte d’épargne afin d’assurer la pérennité de son entreprise. Cela a été rendu possible grâce à une collaboration avec le ministère malgache de la Poste et des Télécommunications qui a créé les comptes d’épargne.
Quel problème souhaitez-vous résoudre par le biais de votre entreprise sociale ?
Nos activités d’entrepreneuriat social nous permettent de soutenir des travailleuses du sexe, y compris celles qui ont des enfants à charge.
Les revenus générés par les entreprises sociales les aident à prendre en charge leurs enfants. De plus, l’épargne peut garantir la pérennité de leur entreprise et, potentiellement, la prise en charge continue de leurs enfants.
Quel est votre souci principal concernant le projet et comment allez-vous le surmonter ?
Notre principale préoccupation aujourd’hui est de promouvoir l’épargne afin d’assurer la pérennité des entreprises dirigées par la communauté. Mais au vu des retours et de l’amélioration des stratégies de gestion que nous avons observés au sein de la communauté, je suis convaincue que [les bénéficiaires] sont prêtes à poursuivre ces entreprises. Le Réseau AFSA s’engage également à assurer le suivi de ces entreprises et à les soutenir dans l’année à venir. Nous nous concentrons sur l’identification de donateurs et de partenaires pour assurer la continuité de ce projet.
Que voulez-vous atteindre pour la communauté à l’avenir ?
Nous espérons que davantage de membres de la communauté profiteront des avantages de ce projet. Nous espérons également que ce projet sera étendu à d’autres régions ou provinces de Madagascar.
Dans le cadre de la lutte contre les difficultés liées à la pandémie de COVID-19, la Plateforme Océan Indien a confié au Réseau AFSA la gestion et la distribution de nourriture, de masques, de savon et de gels à plus d’une centaine de travailleurs et travailleuses du sexe ainsi qu’à d’autres populations clés fortement exposées au risque de VIH et de COVID-19, notamment les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées, les personnes vivant avec le VIH et les consommateurs et consommatrices de drogues injectables. Le réseau a également amélioré l’accès aux services de santé et aux vaccins pendant la pandémie.
L’étape suivante de cette aventure inspirante reste de garantir la pérennité des entreprises sociales et de rechercher des partenaires capables de les améliorer. Une première étape en ce sens consiste à faire prendre conscience que l’épargne constitue un levier de croissance des entreprises sociales et à renforcer la capacité des membres de la communauté à prendre soin de leurs enfants.