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Press Statement

L’ONUSIDA se félicite de l’autorisation du cabotegravir injectable à action prolongée en tant que prophylaxie pré-exposition dans le cadre de la prévention du VIH

La Food and Drug Administration des États-Unis a annoncé plus tôt cette semaine qu’elle autorisait pour la première fois un médicament de prévention du VIH à action prolongée. Le cabotegravir injectable à action prolongée (CAB – LA) est approuvé aux États-Unis d’Amérique en tant que prophylaxie pré-exposition (PPrE) pour les adultes et les adolescents exposés à un risque d’infection au VIH lors de rapports sexuels.

C’est la première fois qu’un médicament antirétroviral injectable est disponible en tant que PPrE dans le cadre de la prévention du VIH. Cette solution à action prolongée est une avancée importante et un nouvel outil précieux de prévention anti-VIH qui facilitera l’acceptation et l’adhésion à la prévention.

Une PPrE à action prolongée telle que le CAB-LA, administré au début sous forme de deux injections espacées d’un mois, suivies d’une nouvelle injection tous les deux mois, pourrait offrir un meilleur choix aux adultes et adolescents exposés à un risque élevé de VIH et qui ne souhaitent pas prendre ou ont du mal à prendre un comprimé tous les jours. Les entreprises qui détiennent de nouvelles technologies doivent partager leurs connaissances et leurs formules avec les fabricants de médicaments génériques afin de garantir la disponibilité et l’accessibilité des traitements dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

L’ONUSIDA appelle à ce que ce nouveau médicament soit rapidement accessible aux personnes qui en ont le plus besoin non seulement aux États-Unis d’Amérique, mais aussi partout dans le monde, et qu’il soit abordable. Nous ne devons pas répéter les erreurs commises il y a trente ans, alors que des thérapies pouvant sauver des vies n’étaient disponibles que pour celles et ceux qui en avaient les moyens. Pour rendre ce nouveau médicament disponible au plus grand nombre, nous devons avoir recours à des stratégies sur le marché comme la concurrence avec des médicaments génériques et la gestion des droits de propriété intellectuelle axée sur la santé publique, soit par le biais d’accords volontaires, soit en profitant de la marge de manœuvre offerte par l’ADPIC.

La disponibilité équitable de ce médicament à travers le monde entier nécessite plusieurs actions essentielles. Premièrement, il doit être approuvé rapidement par les autorités réglementaires régionales et nationales. Il est ici encourageant de constater que le laboratoire à l’origine du CAB-LA a déjà déposé une demande d’autorisation auprès de l’Autorité sud-africaine de réglementation des produits de santé (SAHPRA) et qu’une décision est attendue début 2022. Toutefois, il faut aller beaucoup plus loin. Deuxièmement, le prix de vente doit baisser en combinant des mesures telles que l’octroi de licences et l’intégration des fabricants de médicaments génériques. Troisièmement, les programmes nationaux de prévention du VIH doivent élaborer des plans de déploiement et préparer leurs systèmes de santé et leurs communautés à proposer cette nouvelle option de prévention du VIH dès qu’elle sera disponible.

À l’heure actuelle, la prophylaxie pré-exposition (des comprimés de Tenofovir et d’Emtricitabine) doit être prise oralement tous les jours. Lorsque c’est le cas, elle est très efficace pour prévenir les infections du VIH chez les personnes exposées à un risque important. Cependant, nombreuses sont celles à avoir des difficultés à prendre un comprimé tous les jours. Une autre option de plus en plus disponible, l’anneau vaginal contenant de la dapivirine, se profile comme un outil de prévention supplémentaire pour les femmes exposées à un risque élevé d’infection au VIH.

L’option offerte par le CAB-LA pourrait changer la donne pour la riposte au VIH, rendant la PPrE plus simple ou moins lourde pour tous les sexes. Elle pourrait également permettre d’éviter la stigmatisation associée à la thérapie orale quotidienne et d’améliorer la posologie correcte et le respect des prescriptions, ce qui est essentiel pour assurer l’efficacité de la PPrE.

La décision prise cette semaine par la Food and Drug Administration américaine fait suite aux résultats de deux essais. Le premier, l’essai HPTN 083, a été mené auprès de 4 566 hommes gays et ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que des femmes transgenres dans des centres de recherche en Argentine, au Brésil, au Pérou, aux États-Unis, en Afrique du Sud, en Thaïlande et au Vietnam. Le CAB – LA a réduit de 66 % le risque d’infection sexuelle au VIH par rapport à une PPrE orale à prise quotidienne. Au cours du deuxième essai dit HPTN 084 mené auprès de 3 223 femmes à risque âgées de 18 à 45 ans sur 20 sites répartis dans sept pays d’Afrique subsaharienne (Botswana, Eswatini, Kenya, Malawi, Afrique du Sud, Ouganda et Zimbabwe), le CAB – LA a réduit le risque d’infection au VIH de 89 % par rapport à la PPrE orale à prendre tous les jours.

Notre action

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Une chanson pour ne plus discriminer

17 décembre 2021

L’humanité est en retard pour éradiquer le sida à l’horizon 2030. Ce retard n’est pas imputable à un manque de connaissances, de capacités ou de moyens, mais à des inégalités structurelles telles que la stigmatisation et la discrimination qui sont des freins à l’accès aux services de santé.

Les virus tels que le VIH ou la COVID-19 ne font pas de différence entre les gens, mais nous constatons que les sociétés, elles, le font. Elles stigmatisent et discriminent les personnes vivant avec le VIH, le plus souvent par ignorance, parce qu’elles ont peur de la maladie.

La discrimination reste un des plus grands champs de bataille en République Centrafricaine. C’est la raison pour laquelle le pays a été le premier au monde a adhéré au Partenariat mondial de lutte contre toutes les formes de discrimination et stigmatisation liées au VIH.

Pour mettre en œuvre les actions clés de ce Partenariat mondial, une Plateforme Zéro Discrimination a été établie. Elle se compose d'une trentaine de partenaires représentant les ministères, le Comité National de Lutte contre le Sida (CNLS), les agences des Nations unies, les partenaires techniques et financiers, la société civile, les organisations de défense des droits de l'homme et d'autres organisations. Avec l’appui de l’ONUSIDA, la Plateforme a fait appel à Ozaguin, le « roi de la rumba centrafricaine », pour que la musique et l’art portent ses messages de tolérance et de compassion.

Lors de la cérémonie de lancement de la nouvelle chanson d’Ozaguin contre la discrimination qui a eu lieu ce 9 décembre 2021 au stade de Bangui d’une capacité de 20,000 places, il a également été nominé comme porte-parole de la Plateforme.

Au nom de la Première Dame de Centrafrique, le Ministre de la santé et de la population a invité l’ensemble des institutions et des personnalités influentes, et tout un chacun, non seulement à ne pas discriminer, mais aussi à lutter contre la discrimination et la stigmatisation. « Nous devons collégialement signaler la discrimination et la stigmatisation dès que nous les voyons et œuvrer pour donner l’exemple. La discrimination tue. Elle exacerbe les situations d’urgence et alimente les pandémies. », a souligné le Ministre Pierre Somsé.

Le leadership déployé par les communautés victimes de discrimination et de stigmatisation reste une source d’inspiration. Leur détermination, leur courage et leur vision sont une étoile au firmament, comme l’a démontré le témoignage émouvant de Madame Christine Wilikon, membre du réseau national des personnes vivant avec le VIH (RECAPEV) lors de la cérémonie. « Les premières réactions à la connaissance de ma sérologie positive furent le désarroi, et une envie de mettre fin à ma vie. Mon rejet par les membres de sa famille a amplifié ma désorientation mentale et sociale. Mais les conseils et le soutien fournis par le Prêtre de ma paroisse ont progressivement conduit à ma réintégration sociale à travers les activités génératrices de revenus telles que le petit commerce, l’agriculture et le maraîchage. », a partagé Christine. Le public présent s’est levé en ovation pour elle. Elle a exhorté tous les Centrafricains à mettre un terme aux sentiments de culpabilité, de honte et de se faire dépister pour connaitre leur statut sérologique au VIH et au besoin prendre le traitement qui est gratuit.

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Les actions de proximité au sein des communautés répondent à un besoin en Mauritanie

25 novembre 2021

Dans une banlieue de Nouakchott, en Mauritanie, une tente a été dressée pour accueillir une soirée d’information et de dépistage du VIH. Des membres de l’organisation non gouvernementale SOS Pairs Éducateurs répondent aux questions, et les personnes souhaitant connaître leur statut sérologique font la queue pour effectuer un dépistage rapide.

Mohammed Bilal, ci-dessus, supervise la soirée avec des éducatrices et éducateurs issus de la communauté, une infirmière et une assistante sociale. Montrant derrière lui une petite bâtisse en béton recouverte de tôle ondulée, il explique que pour préserver l’anonymat des tests, les gens reçoivent un numéro et entrent un par un dans ce bureau de fortune. « Nous parlons avec les gens avant de faire le dépistage du VIH et après avoir communiqué le résultat », déclare M. Bilal.

Plus de 70 hommes et femmes ont choisi de faire un test rapide aujourd’hui.

Dans le quartier d’El Mina où se déroule cette action de proximité, la majorité de la population tire le diable par la queue, beaucoup de femmes élèvent seules leurs enfants et la scolarisation est très faible. M. Bilal a grandi ici et connaît bien la communauté. Son équipe et lui savent également ce dont a besoin la population locale. Pour Mohammed Mouloid, ci-dessus à droite, coordonnateur de programme auprès de REMAP+, un réseau de personnes vivant avec le VIH, les actions de proximité au sein des communautés répondent à un besoin. Au cours des restrictions liées à la COVID-19, par exemple, son réseau a fait équipe avec SOS Pairs Éducateurs, l’ONUSIDA et d’autres partenaires pour distribuer des kits alimentaires.

Remontant les lunettes sur son nez, M. Mouloid explique : « une personne a deux priorités avant de prendre ses médicaments. Elle doit d’abord manger et trouver un moyen de transport pour aller chercher son traitement. Si ces deux priorités ne sont pas satisfaites, alors elle ne pensera même pas à la troisième et ne prendra jamais son traitement. »

« Le problème numéro un en Mauritanie est la stigmatisation associée au VIH », continue M. Mouloid, expliquant que les personnes vivant avec le VIH abandonnent souvent leur traitement. Seulement 40 % des 8 500 personnes séropositives dans le pays suivent une thérapie qui les maintient en vie. M. Mouloid vit avec le VIH depuis près de 20 ans et a été, en 2004, l’un des premiers en Mauritanie à prendre des antirétroviraux. « J’ai été marié deux fois et j’ai deux enfants qui sont tous les deux séronégatifs au VIH. Je suis donc l’exemple vivant que l’on peut vivre en bonne santé, mais les choses sont difficiles dans notre société », poursuit-il.

L’épidémie de VIH en Mauritanie se concentre dans les villes et parmi les populations clés. La prévalence du VIH chez les adultes est d’environ 0,3 %, mais elle est de 9 % chez les travailleuses et travailleurs du sexe et de 23 % chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. La Mauritanie criminalise le commerce du sexe et les relations homosexuelles, de sorte que les gens ont tendance à se cacher.  

Pour toucher les populations clés, SOS Pairs Educateurs, avec le soutien des Nations Unies et de partenaires, a récemment ouvert un centre d’accueil, ci-dessus, devant la gare routière de la capitale (l’ONG a huit autres centres dans toute la ville). Une télévision est allumée dans un coin, volume à fond, tandis que des membres de l’équipe déambulent en parlant avec un chauffeur de camion. L'association a également mis en place un projet pilote de distribution de kits d’autodépistage du VIH pouvant être utilisés dans l’anonymat du foyer. 

Sharif (il ne souhaite pas donner son nom) explique qu’il passe régulièrement chercher des préservatifs et s’informer auprès de l’équipe. « Je suis venu ici pour en savoir plus sur la COVID-19 et d’autres risques pour la santé », explique-t-il. Il déclare n’avoir jamais fait de test de dépistage du VIH, qui est gratuit, mais qu’il y réfléchit.

Selon El Mustapha Attighie, Directeur pays de l’ONUSIDA pour la Mauritanie, les actions de proximité dans les communautés comme celle-ci sont un moyen d’aider les groupes vulnérables.

« La stigmatisation entrave notre riposte au VIH. Si les droits humains sont bafoués et que des gens sont laissés pour compte, alors les risques liés au VIH augmentent », indique-t-il. Il ajoute que le mandat de l’ONUSIDA stipule clairement de défendre les droits et le traitement pour toutes et tous et, en tant que médecin de formation, il concentre le débat sur l’accès aux soins de santé.

Il pense que la Mauritanie pourrait mettre fin au sida d’ici 2030. « Nous avons la possibilité d’atteindre cet objectif », poursuit-il. « Il faut canaliser plus d’argent et de moyens là où se trouve l’épidémie, la juguler et l’empêcher de se propager à une population plus large. »

SOS Pairs Educateurs a étendu ses activités pour atteindre différentes populations. L’ONG a fondé une école pour les enfants vivant dans la rue et déscolarisés. Elle organise aussi des formations de couture pour les filles ainsi qu’un groupe de danse pour les ados. « L’espoir est quasiment absent du quotidien de beaucoup de personnes. En faisant en sorte que les enfants réussissent à l’école ou sur scène, cela les stimule et a un impact sur toute la famille », explique Djibril Sy, directeur de SOS Pairs Educateurs, ci-dessus. Il a grandi à El Mina et y vit encore. Il indique que son travail a touché d’innombrables personnes au cours des 20 dernières années. « Nous essayons de donner espoir, mais surtout que les gens développent une estime de soi », ajoute-t-il, en expliquant qu’il souhaite maintenant dispenser des formations aux jeunes dans le domaine de l’entrepreneuriat.

L’Afrique occidentale et centrale représente 8 % de la population mondiale, mais, malgré les progrès, elle abrite toujours 12 % des personnes vivant avec le VIH et concentre 22 % des décès dus au sida dans le monde.

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Le personnel de santé communautaire est un pilier des ripostes au VIH et à la COVID-19

02 décembre 2021

En 2001, à 33 ans, Micheline Léon s’est sentie mal. Cette mère de trois enfants s’est alors rendue de sa petite ville de Corporand, située au centre de Haïti, à un dispensaire à Cange où on lui a diagnostiqué le VIH et la tuberculose.

Heureusement, trois ans plus tôt, une organisation baptisée Zanmi Lasante (traduction de Partners in Health en Créole haïtien) avait lancé l’initiative HIV Equity. (Zanmi Lasante est une organisation apparentée au groupe de santé à but non lucratif Partners in Health implanté aux États-Unis.) Il s’agissait de l’un des premiers projets au monde à véritablement proposer une thérapie antirétrovirale dans des régions rurales pauvres.

Vingt ans plus tard, Mme Léon fait partie des 2 000 personnes appelées les « accompagnateurs » communautaires de santé du réseau Zanmi Lasante. Des équipes pluridisciplinaires font le lien entre les patients et les établissements de santé. Elles participent également à toutes les discussions de l’initiative HIV Equity concernant la prise en charge, le traitement et l’appui social des patients et patientes.

Les accompagnateurs et accompagnatrices vivent dans les zones où ils travaillent. Ils veillent à ce que leurs patientes et patients aillent mieux et restent en bonne santé. Ils s’occupent en particulier de la distribution de médicaments et des visites à domicile, et renvoient vers les soins. Ils accompagnent les patients et patientes jusqu’aux cliniques et reviennent vers ceux et celles qui ont manqué un rendez-vous. Au cours de la pandémie de COVID-19, les accompagnateurs ont été essentiels aux efforts de prise en charge et de traitement de Zanmi Lasante. Les compétences en matière de soins à domicile et de suivi des contacts acquises avec le VIH sont maintenant mises à profit pour la COVID-19.

Zanmi Lasante a une approche holistique de la prise en charge. Celle-ci comprend des services sociaux tels que l’hébergement, la nourriture et les transports. Le personnel de santé communautaire aide à coordonner tout le soutien nécessaire. Il sert également la communauté au sens large en organisant des campagnes éducatives sur des sujets tels que la santé mentale et les infections sexuellement transmissibles.

Surtout, les accompagnateurs et accompagnatrices autonomisent et invitent les gens à s’occuper de leur santé. Mme Léon en est l’exemple vivant. Depuis qu’elle a commencé son traitement, elle le suit à la lettre et sa charge virale est indétectable depuis qu’elle a commencé à la faire tester en 2017. Elle possède une petite activité de fruits et de volailles et passe parfois du temps à Port-au-Prince où vit son dernier petit-fils. Elle participe à diverses activités communes sur le site de Zanmi Lasante à Cange : groupes de soutien, cours sur le thème de la charge virale et groupes de mères, par exemple.

« Le soutien psychosocial que j’ai reçu de Zanmi Lasante m’a fait prendre conscience que mon diagnostic n’était pas une condamnation à mort et que je pouvais continuer à vivre une vie saine et épanouie », explique Mme Léon.

Un autre grand programme haïtien de lutte contre le VIH repose sur une approche de santé communautaire. GHESKIO, le Groupement haïtien d’étude du syndrome de Kaposi et des infections opportunistes, a été fondé en 1982, l’année précédant la découverte officielle du VIH. Il s’agit de la plus ancienne organisation de lutte contre le VIH au monde. Elle mène des recherches et fournit des soins cliniques depuis quarante ans.

GHESKIO a su utiliser un modèle communautaire pour aider Haïti à riposter au VIH et à d’autres crises de santé publique. Lorsque la pandémie de COVID-19 est arrivée dans le pays en mars 2020, GHESKIO a renforcé un programme existant (la distribution de traitements antirétroviraux dans la communauté) afin de s’assurer que les clients vivant avec le VIH reçoivent des médicaments pour trois mois de traitement. Dans une petite salle de l’Association nationale de solidarité (ASON), une équipe emballe les médicaments dans des sacs en plastique et consulte la liste des membres. Si une personne n’est pas en mesure de venir chercher ses médicaments, on s’occupe alors de les lui livrer à domicile.

GHESKIO a également renforcé les activités de formation de son personnel de santé communautaire aux compétences variées. Le groupement a ainsi apporté un soutien social aux patients et patientes ainsi que des soins à domicile pour les cas qui ne nécessitaient pas d’hospitalisation.

« Notre unité communautaire a joué un rôle essentiel dans l’acceptation de nouveaux centres de traitement de la COVID-19 dans les bidonvilles surpeuplés et démunis », a déclaré Patrice Joseph, le coordonnateur du programme GHESKIO. « En collaboration avec le Ministère de la Santé, nous avons renforcé le suivi des contacts, l’examen des cas et la gestion de l’épidémie de COVID-19. »

CV, une mère de 35 ans originaire du Village-de-Dieu, un bidonville qui s’étend au sud du Port-au-Prince, est l’une des dernières recrues du personnel communautaire. Elle a elle-même survécu à la COVID-19. Lorsqu’elle a commencé à se sentir mal, un membre de l’équipe communautaire l’a accompagnée pour se faire dépister. Après cinq jours à l’hôpital GHESKIO pour la COVID-19, CV a reçu chez elle des visites d’une équipe communautaire qui venait s’assurer de sa guérison totale.

Elle travaille désormais à l’accueil chez GHESKIO. Elle est également agente de santé communautaire pour GHESKIO et encourage les patients et patientes à honorer leurs rendez-vous. CV soutient la sensibilisation communautaire autour de la prévention de la COVID-19 en promouvant l’hygiène et en expliquant aux gens l’importance de la vaccination contre la COVID-19.

« Pour moi, aucun jour n’est gagné d’avance », a-t-elle déclaré.

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Renforcer la riposte au VIH à Haïti grâce à la surveillance par la communauté

03 décembre 2021

« Cela fait sept mois que je ne prends pas mes médicaments », explique Carla Joseph (nous avons changé son nom), une femme transgenre vivant avec le VIH à Haïti. « Pour reprendre mon traitement... j’ai besoin d’aller uniquement à un seul endroit de confiance et qui ne me demande pas de lettre de recommandation. »

Voici ce qu’elle a déclaré à l’un des membres sur le terrain de l’équipe haïtienne de surveillance par la communauté de l’Observatoire du Forum de la société civile, qui, au cours de l’année dernière, a travaillé pour savoir comment établir le lien entre les personnes diagnostiquées et le traitement, mais aussi comment améliorer les services pour les personnes déjà prises en charge.

« Au cours de l’étude, nous avons rencontré de nombreuses personnes qui attendaient leur tour pour se faire consulter et renouveler leur ordonnance », a déclaré Élisabeth Jacques, coordinatrice sur le terrain du suivi par les communautés. « Ne serait-il pas logique que les services soient disponibles les jours et aux heures qui conviennent le mieux aux personnes qui en ont besoin ? »

L’ONUSIDA soutient les travaux de surveillance par la communauté de l’Observatoire du Forum de la société civile d’Haïti. La surveillance menée par la communauté est un mécanisme de responsabilisation destiné à améliorer l’accès des personnes aux services anti-VIH et la qualité des soins qu’elles reçoivent. Le processus est mené et mis en œuvre par les communautés de personnes vivant avec le VIH, les populations clés et d’autres groupes vulnérables.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un effort coordonné des partenaires, notamment le ministère de la Santé publique et de la Population, ainsi que le gouvernement des États-Unis par le biais du Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR). Elle vise à maintenir et à élargir l’accès aux services anti-VIH pour les 150 000 personnes séropositives que l’on estime vivre à Haïti, dont 30 000 qui ne connaissent pas encore leur état sérologique.

Dans son premier rapport, l’Observatoire du Forum de la société civile a attiré l’attention sur la nécessité d’améliorer les services centrés sur les bénéficiaires en prolongeant les heures d’ouverture et en réduisant les délais d’attente Il a également recommandé d’allonger les ordonnances à six mois de traitement antirétroviral pour les personnes séropositives dont l’état est stable. Par ailleurs, ce suivi par les communautés a révélé la nécessité de mieux informer sur le concept de traitement de I = I (indétectable = intransmissible).

« Nous devrions renforcer la capacité de la société civile à faire ce travail de sensibilisation. Elle connaît mieux les personnes concernées. Lorsqu’une personne ne vient plus aux rendez-vous de suivi, les membres de la communauté savent comment lui parler pour l’encourager à revenir. Si nous responsabilisons la communauté par le biais d’une surveillance par elle-même, alors nous serons en mesure de mieux gérer ce qui se passe », a déclaré Sœurette Policar, coordonnatrice de l’Observatoire du Forum de la société civile.

Steve Mc Allan Smith, directeur de la prévention du VIH auprès du ministère de la Santé publique et de la Population, a salué les recommandations. « La surveillance par la communauté nous renseignera sur la mise en place des services dans la communauté et sur la manière dont les bénéficiaires les perçoivent. Cette approche nous indiquera comment adapter les interventions aux besoins spécifiques des patients et patientes. Elle nous aidera également à résoudre les problèmes liés au dépistage. Mais surtout, elle nous aidera à garder les personnes sous traitement. C’est très gratifiant d’atteindre les objectifs », a-t-il déclaré. « Mais notre but est de les respecter sur le long terme. »

Au cours de l’année écoulée, le pays a dû faire face à des crises à répétition. Un mois après l’assassinat de son président, Haïti a subi un séisme dévastateur, suivi d’une tempête tropicale. Par ailleurs, l’aggravation du crime organisé et la vague d’enlèvements ont des conséquences désastreuses sur la vie quotidienne de la population. Ces derniers mois, une pénurie de carburant a encore alourdi le quotidien des personnes et des organisations. Et tout cela sous la menace de la COVID-19.

La pauvreté, la violence sexiste et la discrimination auxquelles sont confrontées les personnes vivant avec le VIH et les communautés de populations clés empêchent des personnes de poursuivre leur traitement. Le contexte socio-économique et sécuritaire difficile ne fait qu’empirer les choses. Selon les données du PEPFAR, près de 8 000 personnes sous traitement à Haïti ont abandonné leur thérapie l’année dernière.

Toutefois, comme l’a souligné Christian Mouala, directeur pays de l’ONUSIDA pour Haïti, le pays a réussi pendant la COVID-19 à mettre en œuvre la délivrance de médicaments antirétroviraux pour plusieurs mois de traitement à 88 % des personnes suivant une thérapie anti-VIH. Cette réussite est due aux efforts coordonnés accomplis sous l’égide du ministère de la Santé publique et de la Population et grâce à la collaboration de nombreuses parties prenantes, y compris la société civile haïtienne.

« Ici, les personnes et le système de santé sont résilients et savent s’adapter », a déclaré M. Mouala. « À l’heure actuelle, l’importance du leadership communautaire doit se renforcer dans le développement et la mise en œuvre de stratégies afin de s’assurer que les personnes bénéficient de meilleurs services anti-VIH, de santé et d’assistance sociale. »

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La journée mondiale de lutte contre le sida 2021 à Dakar a permis de commémorer ceux qui ont perdu la vie et de rappeler toutes les difficultés auxquelles font face les personnes vivant avec le VIH

08 décembre 2021

Aujourd’hui encore, le sida brise des vies. Pour y faire face, l’ONUSIDA, les communautés et les artistes de la région d’Afrique de l’Ouest et du Centre travaillent main dans la main pour confronter les inégalités et la stigmatisation qui exacerbent les pandémies.

A l’occasion de la Journée Mondiale de Lutte contre le Sida, le bureau régional de l’ONUSIDA en Afrique de l’Ouest et du Centre a coorganisé un événement avec Trace Sénégal, la filiale sénégalaise du groupe de média Trace Africa, présent dans tout le continent à travers ses chaines de télévision et de radio.

Dans le prolongement du Sommet de Haut Niveau sur le VIH/sida en Afrique de l’Ouest et du Centre, qui s’est également tenu à Dakar, cet événement a permis de mettre en lumière les acteurs engagés dans la lutte contre le VIH dans la région, ainsi que le rôle des partenaires de l’ONUSIDA dans ce combat.

« Malgré les progrès accomplis au cours des dernières années, le sida est toujours une pandémie qui emporte une vie précieuse par minute », a dit Patrick Brenny, Directeur régional de l’ONUSIDA. « La seule façon d’y mettre fin c’est en nous attaquant aux inégalités qui gangrènent la société, et en travaillant ensemble et dans le respect de la dignité de chacun. »

En effet, beaucoup de progrès restent à accomplir en Afrique de l'Ouest et du Centre (AOC). Dans la région, 1,2 million de personnes attendent toujours de commencer un traitement anti-VIH salvateur, et 150 000 décès liés au sida ont été enregistrés l’année dernière. Les femmes et les filles représentent une part disproportionnée de l'épidémie et chaque semaine, plus de 1000 adolescentes et jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont infectées par le VIH. Les enfants sont aussi durement frappés : une nouvelle infection pédiatrique sur trois dans le monde survient dans cette région.

Madame Soukeyna Ndiaye, la Présidente du Réseau National des Associations de Personnes vivant avec le VIH (RNP+) au Sénégal, veuve et mère de 7 enfants, vivant avec le VIH depuis son dépistage positif en 2005, a expliqué comment la stigmatisation l’avait affectée personnellement et lui avait fait perdre toute confiance en elle-même. « Après mon test positif, ma famille et mes amis ont commencé à me traiter comme si j’étais un cas désespéré, comme si j’étais déjà morte », a dit Soukeyna, devant une assemblée émue. « Ils ne voulaient plus me laisser faire de tâches ménagères, ils ne voulaient plus me laisser jouer mon rôle de femme. Mais ce n’était pas juste, parce que j’allais bien et je vais toujours très bien. Un test positif n’est pas une sentence. Avec quelques ajustements, la vie continue comme avant. »

Madame Nene Maricou, Présidente du groupe Youth Women for Action (YWA) au Sénégal et membre de la commission jeune de l'Union africaine, a parlé de l’expérience douloureuse d’une amie dépistée positive au VIH. Elle a expliqué sa crainte de se rendre au centre de santé local pour récupérer son traitement, parce que son oncle y travaillait. Elle craignait que toute sa famille apprenne son statut et l’exclue. « J’ai dû user de tout mon pouvoir de persuasion pour convaincre mon amie de surmonter ses peurs et d’aller prendre le traitement qui lui a sauvé la vie », a dit Nene.

Ces témoignages ont permis aux personnes présentes de saisir l’ampleur de la stigmatisation, la discrimination et les inégalités qui déstabilisent la vie des personnes vivant avec le VIH au quotidien. Trop nombreux sont ceux et celles qui vivent dans la peur, ce qui ne fait qu’ajouter des difficultés à leur situation déjà précaire.

La cérémonie s’est terminée avec un message de Coumba Gawlo, qui a coproduit, il y quelques mois, un single musical avec l’ONUSIDA et trois autres artistes de la région—Wally Seck du Sénégal, Djelly Mady Kouyaté de Gambie et Nestor Lendjy de Guinée Bissau. L’artiste a réaffirmé son attachement à cette cause, et a exhorté ses pairs à suivre son exemple en relayant des messages positifs et en s’engageant dans la lutte contre le sida à ses côtés. Sans attendre, Ndongo Daara Ji et Samba Peuzzi se sont portés volontaires pour prêter leurs voix au plaidoyer de l’ONUSIDA en faveur de l’amélioration des conditions des personnes vivant avec le VIH.

 

TRACE SENEGAL

Le groupe TRACE possède et distribue 26 chaînes de télévision payantes localisées, 100 radios FM et digitales, plus de 30 services digitaux et offres mobiles. Il développe également la production de contenus et des activités de syndication. TRACE touche 350 millions de fans dans plus de 160 pays. Marque média leader auprès des jeunes en Afrique Sub-Saharienne, TRACE est aussi la marque afro-urbaine de référence en France, dans la Caraïbe et l’Océan Indien.

Contact

ONUSIDA
Tristan Gijsenbergh
tel. +221 77 480 3066
gijsenberght@unaids.org
ONUSIDA
Laetitia Bosio
tel. +41 79 793 95 31
bosiol@unaids.org

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Commémoration de la Journée mondiale du sida en République centrafricaine

06 décembre 2021

La Journée mondiale de lutte contre le sida 2021 a vu les autorités de la République centrafricaine et les autres acteurs de la lutte contre le VIH dans le pays se réunir pour fournir des informations sur le VIH, promouvoir la prévention, le traitement et les soins du VIH et montrer leur solidarité face à cette pandémie. Cette année, le Président et Chef d'Etat de la République centrafricaine, et Président du Conseil national de lutte contre le sida, Faustin-Archange Touadéra, a présidé la cérémonie dans la commune de Bégoua, près de la capitale, Bangui.

Conformément à l'Appel de Dakar pour réinventer la réponse à la pandémie du VIH, adopté lors du récent Sommet régional de haut niveau sur le VIH/sida en Afrique de l'Ouest et du Centre, M Touadéra a exhorté les ministres de la Santé et de la Population et du Budget et des Finances à veiller à ce que 500 millions de francs centrafricains soient inclus dans le budget 2022 du gouvernement pour la réponse au VIH. Il a également chargé le Premier ministre de rendre compte des actions menées dans le cadre de la riposte au VIH. L'un des quatre piliers de l'appel à l'action de Dakar est d'augmenter de 33% les ressources nationales et internationales consacrées au VIH dans la région d'ici 2025.

M Touadéra a également noté l'importance de supprimer les obstacles financiers à l'accès aux services de santé pour les personnes vivant avec le VIH.

Bienvenu Gazalima, président du Réseau des personnes vivant avec le VIH en République centrafricaine (RECAPEV), a déclaré que "l'accès aux médicaments antirétroviraux s'est amélioré, passant de 12 % de l'ensemble des personnes vivant avec le VIH en 2013 à 58 % à la fin de 2020, mais il reste l'un des plus faibles au monde. Le traitement du VIH n'est disponible que dans 10 % des établissements de santé du pays."

À la veille de la commémoration de la Journée mondiale du sida, des messages du ministre de la Santé et de la Population et de l'ONUSIDA ont été diffusés sur les principales stations de radio et la télévision nationale. Des informations sur la prévention des nouvelles infections par le VIH et le COVID-19 ont été diffusées, notamment auprès des jeunes, dans plusieurs provinces du pays. Avec le soutien de l'ONUSIDA, des caravanes de sensibilisation ont sillonné les rues de Bangui pendant plusieurs jours pour diffuser des messages sur la transmission du VIH, la prévention du VIH, la vulnérabilité au VIH et la discrimination liée au VIH.

"Nous sommes à la croisée des chemins. Les dirigeants ont le choix entre des actions audacieuses et des demi-mesures. L'approche transformatrice dont nous avons besoin pour mettre fin au sida protégera également l'humanité des futures pandémies ", a déclaré Marie Engel, directrice de l'ONUSIDA pour la République centrafricaine. 

Mettre à jour

L’appartenance ethnique influence la fourniture des services anti-VIH aux États-Unis d’Amérique

15 novembre 2021

Les disparités concernant la fourniture des services anti-VIH par groupe ethnique sont documentées dans plusieurs régions du monde développé.

Aux États-Unis, les nouvelles infections au VIH touchent de manière disproportionnée les personnes noires : ce groupe concentre en effet 41 % des contaminations en 2019, alors qu’il ne compte que pour 13 % environ de la population nationale. Cela est imputable en partie à la faible couverture des services de prévention du VIH. Ainsi, la prophylaxie pré-exposition n’était prescrite qu’à 8 % de la population noire américaine et à 14 % des Hispaniques/Latinos éligibles contre 63 % des blancs.

Des études révèlent également des disparités raciales considérables dans les résultats du traitement du VIH. Parmi les facteurs responsables de cette situation : une durée plus longue avant d’entamer une thérapie et une prise en charge, un respect plus faible du traitement, une stigmatisation et une discrimination plus marquées, un manque de confiance ou d’accès vis-à-vis des prestataires de santé, ainsi qu’un accès inadapté à l’assurance maladie. Beaucoup de ces disparités concernent les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes des communautés noires et latinos qui doivent faire face à la fois aux inégalités raciales et à l’homophobie. 

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République centrafricaine : aider les personnes vivant avec le VIH à créer des revenus

17 novembre 2021

Le 11 novembre, un projet visant à soutenir l’autonomisation de près de 400 personnes vivant avec le VIH par le biais de la formation et de l’implication dans des activités agropastorales a été lancé dans le septième arrondissement de Bangui, en République centrafricaine.

Selon le maire du septième arrondissement, Joseph Tagbale, « Ce projet arrive à point nommé et apporte une bouffée d’air frais aux personnes vivant avec le VIH. Elles ont en effet payé le prix fort pendant la pandémie de COVID-19, d’une part à cause du risque accru d’infection de leur système immunitaire affaibli et, d’autre part, parce que les confinements à répétition ont eu raison de leurs moyens de subsistance. »

Le Fonds d’affectation spéciale pluripartenaire a accordé 150 000 dollars au Bureau pays de l’ONUSIDA pour la République centrafricaine afin d’encourager les activités en faveur des personnes séropositives à l’heure de la COVID-19. Ces activités choisies en collaboration avec le Comité National de Lutte Contre le Sida (CLNS), le ministère de la Santé et le Réseau centrafricain des personnes vivant avec le VIH (RECAPEV) seront mises en œuvre par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et l’organisation non gouvernementale internationale Solidarité pour la Paix et le Développement Intégré.

Les activités se composent d’activités agropastorales (élevage à petite échelle et autres activités agricoles), de production de masques et d’activités génératrices de revenus, telles que la couture, la restauration et la vente de savons et d’ustensiles de cuisine. Elles permettront aux personnes vivant avec le VIH de satisfaire durablement à leurs besoins et de mieux respecter leur thérapie antirétrovirale. De fait, en raison de la pandémie de COVID-19, elles sont nombreuses à avoir interrompu leur traitement faute d’accès à la nourriture. « La COVID-19 a détruit tous nos progrès en matière d’observance du traitement et les personnes vivant avec le VIH ont beaucoup de mal à se nourrir, car elles sont souvent sans emploi », a déclaré Bienvenu Gazalima, coordonnateur national du RECAPEV.

Les activités génératrices de revenus seront soutenues dans quatre arrondissements de Bangui et dans deux communes environnantes, Bimbo et Bégoua, sélectionnées pour leurs larges communautés de personnes sous traitement antirétroviral.

Tout au long du projet, des éducatrices et des éducateurs de la communauté informeront les personnes séropositives sur le respect du traitement et sur d’autres problèmes de santé, comme la prévention et la vaccination contre la COVID-19. L’accent sera mis sur l’implication des femmes dans les activités. « Je suis ravie que les femmes vivant avec le VIH soient si fortement intégrées dans ce projet, car ce sont elles qui souffrent le plus de cette crise », a déclaré Marcelline Seremandji, conseillère auprès des associations de la société civile au sein du CLNS.

« En République centrafricaine, nous voyons comment les inégalités structurelles et le manque de revenus ont un impact direct sur la santé et les résultats liés au VIH. Plus le statut social et économique d’une personne est faible, plus sa santé risque d’être mauvaise. S’attaquer à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition, mais aussi faire en sorte que les adultes aient une source de revenus et que les enfants poursuivent leur scolarité contribue à garantir l’efficacité du traitement anti-VIH », a déclaré Marie Engel, directrice par intérim du Bureau national de l’ONUSIDA pour la République centrafricaine.

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Kingston fait de la Journée mondiale de lutte contre le sida une journée commémorative d’intérêt public

10 novembre 2021

Le conseil municipal a adopté à l’unanimité une résolution appelant la Kingston and Saint Andrew Municipal Corporation à faire de la Journée mondiale de lutte contre le sida une journée commémorative pour la ville de Kingston.

Ce vote réaffirme l’engagement de la Jamaïque en faveur des Objectifs de développement durable, de l’initiative Les villes s’engagent et de la Déclaration politique de 2021 sur le VIH et le sida : Mettre fin aux inégalités et agir pour vaincre le sida d’ici à 2030. Il entérine le fait que la ville de Kingston, en partenariat avec le secteur public et privé et les communautés touchées, commémorera chaque 1er décembre la Journée mondiale de lutte contre le sida.

Le maire de Kingston, Senator Councilor Delroy Williams, a félicité cette décision qui marque une étape importante vers la transformation de Kingston en une ville zéro stigmatisation. « Cette résolution est le fruit de l’engagement ininterrompu de la municipalité en faveur de l’éradication du sida. Cela ne sera toutefois possible que si nous nous attaquons efficacement aux racines du mal, notamment la stigmatisation, la discrimination et la violence qui exposent les Jamaïcains et Jamaïcaines à un risque d’infection au VIH, mais aussi le non-respect du traitement », a déclaré M. Williams. 

La résolution reconnait que « mettre fin à la discrimination, à la stigmatisation et à la marginalisation va permettre à davantage de personnes de se faire dépister, d’accéder à un traitement et de réduire le VIH dans la ville », et stipule par ailleurs que « des manifestations seront organisées chaque année au sein de la municipalité de Kingston et St Andrew pour sensibiliser et mettre fin à la discrimination, à la stigmatisation, ainsi qu’à la violence liée au VIH. »

Selon l’étude la plus récente People Living with HIV Stigma Index réalisée en Jamaïque en 2020, un tiers des personnes vivant avec le VIH ont connu au moins une forme de stigmatisation ou de discrimination en raison de leur statut sérologique au cours des 12 derniers mois. En outre, plus de la moitié des participantes et participants a signalé s’être déjà autostigmatisée et la majorité a déclaré avoir des difficultés à révéler son statut sérologique à d’autres personnes.

« Des partenariats solides et des engagements de la part des gouvernements locaux sont essentiels pour renforcer nos efforts afin de mettre un terme à la discrimination. Alors que nous œuvrons toujours en faveur d’une Jamaïque équitable et ouverte à nos frères et sœurs vivant avec le VIH qui continuent de subit la marginalisation, je salue sincèrement cette initiative de la municipalité placée sous l’égide de son maire. Ce vote sensibilise la population et suscite l’adhésion au niveau local », a déclaré Jumoke Patrick, directeur exécutif de JN+.

La directrice pays de l’ONUSIDA, Manoela Manova, a souligné que ces engagements allaient dans la bonne direction. « Il nous reste beaucoup à faire pour mettre fin aux inégalités, à la discrimination et au sida. Cette décision, preuve de l’engagement de la ville et du conseil municipal, est un geste solidaire de volonté politique qui doit faire l'objet d'un suivi attentif et être déployé à tous les niveaux de gouvernance. » 

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