Reportage
Les Femmes et le sida : Les Premières Dames et les Hautes Responsables d'Amérique latine se réunissent
02 août 2008
02 août 200802 août 2008La 5ème Réunion des Premières Dames et des Hautes Responsables d'Amérique latine sur les Femmes et le sida a été ouverte le 2 août 2008 par Mme Margarita Zavala, épouse du Président du Mexique, Première Dame du Mexique.
Cette réunion a rassemblé plus de 150 participants, hautes responsables et militantes de toute l'Amérique latine, qui ont examiné les défis rattachés à la féminisation de l'épidémie, ainsi que les stratégies possibles de prévention du VIH. Elles se sont mutuellement fait part des réalités dans leurs pays respectifs – du Guatemala, du Pérou, du Costa Rica, de l'Argentine, au Mexique.
Huit premières dames d'Amérique latine ont participé à la réunion, notamment Mme Vivian Fernández de Torrijos, Première Dame du Panamá, et Mme Xiomara Castro de Zelaya, Première Dame du Honduras et Présidente de la Coalition des Premières Dames et des Hautes Responsables d'Amérique latine sur les Femmes et le sida.
Les femmes et le sida
Le rapport mondial 2008 sur l'épidémie de sida a indiqué qu'un nombre croissant de femmes contractaient l'infection à VIH, et ce, dans plusieurs pays d'Amérique latine, notamment l'Argentine, le Brésil, le Pérou, et l'Uruguay.
Les inégalités sexospécifiques, et la violence, font que les femmes et les filles sont plus à risque d'exposition au VIH. Filles et femmes ayant moins accès à l'éducation et au marché du travail, elles sont plus dépendantes des hommes au sein du couple, et celles qui n'ont aucun soutien vendent des services sexuels pour subvenir à leurs propres besoins matériels ainsi qu'à ceux de leurs enfants.
Les femmes et les filles sont également à risque accru d'infection à VIH sur le plan biologique. Lors d'un rapport sexuel non protégé, la femme est deux fois plus susceptible que l'homme de contracter l'infection à VIH par le biais d'un partenaire porteur du virus. La femme qui est matériellement et socialement dépendante d'un homme souvent n'a guère le pouvoir de refuser un rapport sexuel ou d'imposer l'utilisation d'un préservatif.
La Coalition des Premières Dames et des Hautes Responsables d'Amérique latine sur les Femmes et le sida
Afin de contrer les effets du VIH sur les femmes et les filles d'Amérique latine, la Coalition a été crée en 2006 sous l'impulsion de la première dame du Honduras, Mme Xiomara Castro de Zelaya, afin de susciter un engagement politique et la mobilisation des ressources régionales et nationales, en vue de renforcer et d'améliorer les services de prévention du VIH, de traitement et de soins, et de réduire l'impact de l'épidémie sur les femmes et les filles. La Coalition œuvre également pour l'élimination des inégalités entre les sexes en ce qui concerne l'accès aux services de prévention du VIH, de dépistage, de traitement et de soins.
La Coalition compte parmi ses membres des hautes responsables de la Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH (l'IC). Elle s'est engagée à travailler en partenariat avec les femmes vivant avec le VIH, et a adopté la Déclaration 2006 de Panama "Rien ne se fera pour nous, sans nous", base de son plan d'action régional.
Cette déclaration a été adoptée lors du 1er Congrès d'Amérique latine et des Caraïbes des Femmes des Adolescentes et des Filles, et elle stipule que la riposte au sida doit intégrer la participation des personnes vivant avec le VIH aux côtés des forces les plus puissantes unissant toutes les nations et harmonisant leurs préoccupations et identités respectives.
A la fin de la réunion, la Coalition a approuvé une déclaration sur les Femmes et le sida, dans laquelle elle s'engage à collaborer étroitement avec les chefs communautaires et à poursuivre leur plaidoyer pour que cesse la féminisation de l'épidémie et que disparaissent les entraves sociales, culturelles, et économiques qui pénalisent les femmes, les filles, et les adolescentes.
Elles ont également souligné l'importance du soutien aux personnes vivant avec le VIH ou à risque accru, et ont dénoncé la discrimination et la violence à l'égard des femmes et des filles.
Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, le Dr Peter Piot, a prononcé un discours sur la riposte internationale aux effets de l'épidémie de VIH sur les femmes, et la Coalition lui a rendu personnellement hommage pour la ferveur de son action en faveur des femmes face au sida.