Reportage
Enfants et sida : troisième bilan de la situation
01 décembre 2008
01 décembre 200801 décembre 2008D’après un rapport publié aujourd’hui par quatre institutions spécialisées des Nations Unies, le diagnostic et le traitement précoces peuvent considérablement augmenter les chances de survie des nouveau-nés exposés au VIH.
Ce rapport, intitulé Enfants et sida : troisième bilan de situation, a été conjointement établi par l’UNICEF, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA).
Il s’agit du troisième examen des progrès réalisés dans le domaine de la lutte contre le sida parmi les enfants et les jeunes depuis le lancement, en octobre 2005, de la campagne Unissons-nous pour les enfants, contre le sida par l’UNICEF, l’ONUSIDA et d’autres partenaires, qui se sont tous engagés à assumer la responsabilité des résultats obtenus.
Cette campagne est un appel à l’action contre l’impact du VIH et du sida sur les enfants. Elle met l’accent sur les besoins des enfants dans quatre domaines essentiels : la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant ; la fourniture de traitements pédiatriques ; la protection et le soutien des enfants touchés par le sida ; et la prévention de l’infection chez les adolescents et les jeunes.
Le bilan de 2008 examine, dans ces quatre domaines, les données relatives aux avancées réalisées, aux cas récents, ainsi qu’aux connaissances et aux pratiques actuelles concernant les enfants. Ce rapport appelle aussi à l’action d’ici un à trois ans afin d’améliorer considérablement l’avenir des enfants et des femmes touchés par le sida. Parmi les initiatives envisagées, on compte le changement des mentalités ainsi que l’adoption de mesures concrètes.
Prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant
D’après ce rapport, la plupart des femmes vivant avec le VIH n’ont pas accès aux soins et aux traitements de base, notamment les traitements antirétroviraux nécessaires à leur bonne santé, à la réduction de la transmission du VIH et à la diminution du nombre d’orphelins. Trop peu de femmes savent qu’elles sont séropositives. En 2007, 18 % seulement des femmes enceintes des pays à revenu faible et intermédiaire où des données sont disponibles ont fait des tests VIH. Parmi celles pour lesquelles le test s’est avéré positif, 12 % seulement ont eu droit à un autre examen permettant de déterminer leur statut VIH et le type de traitement dont elles avaient besoin. Apporter une réponse aux besoins des mères en matière de diagnostic et de traitement permettra non seulement d’améliorer leur état de santé général mais aussi d’accroître les chances de survie de leurs enfants.
Fourniture de traitements et de soins pédiatriques
D’après le rapport, les enfants âgés de moins d’un an ne font pas l’objet de dépistage et ne reçoivent pas de traitement. Par conséquent, beaucoup de très jeunes enfants décèdent chaque année du fait de maladies liées au sida. Des éléments récents ont montré que les taux de mortalité chutaient de 75 % lorsque les nouveau-nés étaient soumis à des tests VIH et qu’ils recevaient un traitement au cours de leurs 12 premières semaines. Cependant, en 2007, 10 % seulement des enfants nés de mères séropositives ont été soumis à des tests avant qu’ils n’aient deux mois. Il est donc conseillé, dans le présent rapport, d’accroître le nombre de tests effectués afin d’administrer le plus tôt possible les traitements adéquats.
Protection et soins des enfants touchés par le sida
De plus en plus d’éléments soutiennent l’idée selon laquelle l’aide fournie aux enfants, aux familles et aux communautés directement touchées par le sida doit s’appuyer sur une programmation prenant en compte la vulnérabilité de l’environnement des enfants. Le bilan de situation 2008 souligne que les ripostes doivent tenir compte du sida sans être uniquement axées sur le sida. Bien que le soutien apporté au renforcement des ripostes familiales et communautaires demeure prioritaire, on reconnaît qu’il faut soutenir les systèmes nationaux de protection, notamment la capacité des gouvernements à garantir le bien-être des enfants de manière générale.
Prévention de l’infection chez les adolescents et les jeunes
Beaucoup de jeunes sont encore infectés par le VIH chaque année et les filles en Afrique subsaharienne demeurent particulièrement vulnérables : 45 % des nouvelles infections se produisent chez les 15-24 ans. D’après ce nouveau rapport, il est urgent de se pencher sur les risques accrus d’infection à VIH que courent tant les filles ayant des rapports sexuels intergénérationnels, rémunérés ou avec des partenaires multiples et parallèles, que les filles subissant des violences liées au sexe.
Dans les pays où la prévalence est faible et où l’épidémie est concentrée, la prévention du VIH était centrée sur les comportements à risque des adolescents, notamment la consommation de drogues injectables, les rapports sexuels non protégés entre hommes et les rapports sexuels consentis en échange de cadeaux et d’argent. Il se dégage un fort consensus sur l’efficacité des programmes de prévention combinée qui regroupent les approches comportementales, structurelles et biomédicales.
Le rapport de cette année est assorti d’une présentation des données statistiques clés relatives à ces quatre domaines dans 157 pays, intitulée « Enfants et sida : fiches par pays ».