Reportage
Prévention du VIH auprès des personnels en uniforme de la CEI
08 octobre 2008
08 octobre 200808 octobre 2008Des études montrent que le taux d’infections sexuellement transmissibles parmi le personnel des forces armées est généralement supérieur à celui des populations civiles. Dans les groupes de population masculine, les autorités militaires et de police signalent les comportements les plus risqués, tels que les rapports sexuels sans préservatif, et les nombres les plus élevés de partenaires.
La bonne nouvelle est que les programmes de prévention visant à réduire la transmission des maladies sexuellement transmissibles, dont le VIH, peuvent être mis en œuvre au sein d’institutions structurées telles que l’institution militaire. Les installations existantes peuvent être utilisées pour les services de dépistage, de conseil, de prévention et de soutien. L’éducation en matière de prévention et la distribution de préservatifs peuvent contribuer à ralentir la propagation du VIH et, comme les jeunes recrues exercent une grande influence sur leurs pairs, dans le cadre militaire comme dans le civil, elles peuvent faire passer des messages clairs autour d’eux. Ainsi, une évolution des perceptions et des comportements peut avoir un impact positif sur la population dans son ensemble.
Le Conseil de Sécurité de l’ONU a pris une décision historique en janvier 2000 en discutant pour la première fois d’un problème de santé, à savoir du sida. En adoptant, suite à ce débat, la Résolution 1308 (2000), il a mis en relief le fait que les répercussions du sida sur l’instabilité sociale et les situations d’urgence risquaient d’être de plus en plus importantes et que le VIH pouvait avoir des effets négatifs sur la santé du personnel des opérations internationales de maintien de la paix. Dans la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida adoptée par les Etats Membres des Nations Unies à la session extraordinaire de l’Assemblée générale de juin 2001, il est écrit que les stratégies mondiales de lutte contre la propagation de l’épidémie de VIH doivent inclure les effectifs des services nationaux en uniforme.
Outre l’engagement croissant des États Membres, les organes directeurs régionaux reconnaissent de plus en plus le besoin d’intégrer l’éducation en matière de sida aux opérations des personnels en uniforme.
Cinquième Conférence internationale sur la prévention du VIH/sida au sein des forces armées
C’est dans ce contexte que la « Cinquième Conférence internationale sur la prévention du VIH/sida au sein des forces armées » s’est tenue en septembre 2008 à Saint Pétersbourg (Russie). Cet événement a réuni de nombreux participants, issus d’horizons divers, parmi lesquels des hommes politiques, des membres de services de santé des armées, des spécialistes du système de santé russe, des épidémiologistes et des spécialistes des maladies transmissibles prenant part à la prévention, au diagnostic et au traitement du VIH. Des représentants d’organes gouvernementaux, d’ONG et d’organisations internationales ont aussi participé à cet événement.
Le Dr Sergei Furgal, Directeur a.i. de l’Equipe ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Europe de l’est et l’Asie centrale, a noté l’importance de cette réunion qui était différente des précédentes conférences militaires dans la région : « Les délégations nationales ont représenté les forces armées des neufs pays de la CEI et les participants ont discuté d’un large éventail de questions programmatiques. »
« Dans le cadre du Réseau régional de la CEI sur les forces armées et le sida, il a été décidé de créer un mécanisme de coordination permettant d’échanger des données d’expérience et des informations indiquant clairement le rôle de l’ONUSIDA dans ce processus », a-t-il ajouté.
Plus de 500 personnes se sont réunies pour débattre des questions liées à la réduction de la prévalence de l’infection à VIH parmi les militaires de la région, sans distinction de sexe. L’ensemble des participants venaient de pays appartenant à la Communauté des Etats indépendants (CEI) (Arménie, Bélarus, Fédération de Russie, Kazakhstan, Kirghizistan, Moldova, Tadjikistan, Turkménistan et Ukraine).
Plusieurs conclusions spécifiques et importantes ont été formulées à la fin de la réunion. Les participants ont convenu de la nécessité d’améliorer la coordination entre les départements médicaux des armées afin de réduire la prévalence du VIH parmi le personnel militaire. Ils prévoient en outre d’élargir la coopération avec les organisations internationales, gouvernementales et non gouvernementales afin de travailler ensemble à la promotion de la prévention du VIH au sein des forces armées. Ils examineront la création d’un mode de coordination permettant d’échanger informations et données d’expérience entre les organisations travaillant à la réduction de la prévalence du VIH parmi les forces armées des pays participant à la Conférence. L’ONUSIDA et le Centre pour le développement social et l’information ont proposé d’apporter leur soutien à la création de ce mécanisme de coordination.
Parmi les autres initiatives à l’étude, on compte l’extension des programmes portant sur les activités éducatives pour les militaires, sans distinction de sexe ni de grade, la création d’un site Web permettant d’échanger les informations relatives au VIH entre les forces armées des pays participants et l’invitation de représentants d’autres institutions nationales de services en uniforme aux conférences.
La Sixième Conférence internationale sur la prévention du VIH/sida au sein des forces armées se tiendra en 2009 à l’Académie militaire médicale russe de Saint-Pétersbourg (Russie).