Reportage
Costa Rica : des mesures en faveur de programmes de prévention du VIH destinés aux jeunes et dirigés par des jeunes
03 mars 2009
03 mars 200903 mars 2009Les jeunes du Costa Rica vont recevoir d'autres jeunes une information sur la prévention du VIH et des habitudes de vie saines, grâce à un nouvel accord signé à San José entre le Gouvernement du Costa Rica et les Nations Unies.
L'accord stipule que des jeunes, âgés de 15 à 25 ans, tiendront le rôle principal dans communication d'informations sur la santé sexuelle destinées à leurs homologues, dans les provinces de Limón et de Puntarenas. Ces jeunes formateurs transmettront des enseignements portant un large éventail de sujets comme, par exemple, les modes de transmission du VIH ou la manière d'utiliser un préservatif.
Le Dr César Núñez, Directeur régional de l'ONUSIDA, a insisté sur le fait que seules une information opportune et la prévention peuvent arrêter la propagation du VIH. « Il est urgent de fournir aux jeunes des informations sur le VIH, d'inclure l'éducation sexuelle dans les programmes scolaires et d'élaborer des stratégies spécifiques destinées aux jeunes non scolarisés », a-t-il déclaré.
"Il est urgent de fournir aux jeunes des informations sur le VIH, d'inclure l'éducation sexuelle dans les programmes scolaires et d'élaborer des stratégies spécifiques destinées aux jeunes non scolarisés."
Dr César Núñez, Directeur régional de l'ONUSIDA
L'accord a été signé le 24 février 2009 par le Président de la République, M. Óscar Arias, la Vice-Ministre de la Jeunesse, Mme Karina Bolaños, le Dr César Núñez, Directeur régional de l'ONUSIDA, Nils Kastberg, Directeur régional de l'UNICEF pour l'Amérique latine et les Caraïbes, Luis Mora, Conseiller régional du FNUAP sur la sexospécificité et les masculinités, et des jeunes originaires des provinces de Limón et de Puntarenas.
Une étude réalisée en 2008 par le FNUAP et l'UNICEF avec le soutien de l'ONUSIDA a montré que la majorité des jeunes du Costa Rica avaient une vie sexuelle active dès l'âge de 16 ans. L'étude a également mis en évidence un manque d'informations et de connaissances sur le VIH parmi la jeunesse costaricaine.
Pour cette raison, le Président Arias, qui a reçu le prix Nobel de la paix en 1987, a insisté, à l'occasion de la signature de l'accord, sur la nécessité de parler de l'éducation sexuelle ouvertement et sans préjugés. « Parler de la sexualité ne doit plus être un tabou au Costa Rica », a-t-il déclaré.
L'étude montre que le pourcentage des jeunes qui savent utiliser correctement un préservatif ne dépasse pas 28% dans la province de Limón et 17% dans la province de Puntarenas. En outre, dans les deux provinces, plus de 50% des adolescents estiment que demander à un partenaire d'utiliser un préservatif peut être interprété comme un signe de méfiance. Enfin, 43% des jeunes des deux provinces pensent qu'une jeune fille qui transporte des préservatifs dans son sac à main est une jeune femme à la « réputation douteuse ».
L'accord signé aura pour but de renforcer les capacités à promouvoir la prévention du VIH des établissements d'enseignement, des établissements de santé, des jeunes et des adolescents du pays. L'UNICEF, le FNUAP et l'ONUSIDA fourniront une assistance technique et financière à ce programme prévu pour bénéficier directement à 73 000 adolescents.
Cet accord est un résultat direct de la Réunion des ministres de l'éducation et de la santé sur la prévention du VIH en Amérique latine et dans les Caraïbes, qui s'est tenue au Mexique en août 2008, en prévision de la Conférence internationale sur le sida. Lors de cette réunion, les ministres ont signé une déclaration historique, dans laquelle ils s'engageaient à ce qu'une éducation sexuelle complète soit assurée dans le cadre des programmes scolaires en Amérique latine et dans les Caraïbes.