Reportage
Les objectifs axés sur les pays pour réaliser l’accès universel doivent rester une priorité
10 mars 2010
10 mars 201010 mars 2010Le sida n’a disparu dans aucune région du monde, et, de ce fait, les objectifs axés sur les pays pour réaliser l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en matière de VIH doivent rester une priorité. Tel est le message récurrent qu’ont délivré plus de 40 militants et leaders de la riposte au sida rassemblés pour une réunion à la Chambre des Lords organisée par le Département pour le développement international (DFID) du Royaume-Uni.
En 2006, les dirigeants mondiaux ont adopté une déclaration à l’Assemblée générale des Nations Unies et, par là même, se sont engagés à réaliser l’objectif de l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et aux services d’appui d’ici à 2010. Le DFID a joué un rôle essentiel, consistant à donner une impulsion dans le cadre du Groupe des Huit (G8) et d’autres forums internationaux. La société civile, en donnant forme à cet engagement et en faisant répondre les leaders de leurs actes, a, elle aussi, apporté une contribution importante.
Nous pouvons être fiers de ce que nous avons accompli. Nous avons donné de l’espoir aux millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde et avons restauré leur dignité.
Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA
Depuis, bien des pays ont atteint certains des objectifs. Plus de quatre millions de personnes vivant avec le VIH ont accès à un traitement. Depuis 2001, les nouvelles infections à VIH ont considérablement reculé. En Afrique subsaharienne, on a compté 400 000 nouvelles infections en moins en 2008. Des millions de femmes enceintes se font dépister et reçoivent des conseils sur le VIH. Des milliers de femmes enceintes séropositives bénéficient du traitement et de l’appui nécessaires pour éviter de transmettre le virus à leur bébé. Plus de cinq millions d’orphelins reçoivent un soutien financier. Les fonds affectés aux programmes VIH – par les partenaires du développement et les sources nationales – ont augmenté pour atteindre USD 16 milliards en 2008.
« Nous pouvons être fiers de ce que nous avons accompli », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Nous avons donné de l’espoir aux millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde et avons restauré leur dignité. »
L’Ambassadeur Eric Goosby, Coordonnateur américain de la lutte mondiale contre le sida, a ajouté que, grâce aux progrès qu’ils ont accomplis, les pays se trouvent désormais dans une position plus légitime pour affirmer que les ressources disponibles sont insuffisantes.
S’agissant de la société civile, le Professeur Narciso Matos, Directeur de la Fondation du développement communautaire (Mozambique), a déclaré que l’une des réussites importantes résidait dans l’augmentation du nombre de parties prenantes impliquées, en particulier les groupes religieux.
Toutefois, bien des pays doivent encore atteindre tous leurs objectifs. Son Altesse Royale le Chef Mumena de Zambie a donné l’exemple des services de conseil et test volontaires. Il a évoqué le fait que la plupart des habitants de son pays vivaient à des kilomètres des centres de santé et que le prix du ticket de bus rendait le coût de la visite prohibitif.
Nombre d’intervenants ont parlé des ressources dont le monde aura besoin pour continuer de lutter contre le sida. L’opinion publique sur les plans de renflouement pour le secteur privé a fait naître de nouvelles perspectives sur le financement des questions de développement et de santé, notamment des réflexions sur une taxe transactionnelle. La riposte au sida est à l’avant-garde du financement des questions de santé – UNITAID et MASSIVEGOOD l’illustrent bien. Et des initiatives comme le PEPFAR ont changé la façon dont le monde œuvre pour la lutte contre le sida.
En faisant la synthèse des principaux points traités lors de la réunion, le député Gareth Thomas, Ministre d’État du Royaume-Uni chargé du développement international, a souligné l’importance de la reconstitution des ressources du Fonds mondial et de la Banque mondiale ainsi que de l’appropriation par les pays pour le cheminement vers la réalisation des objectifs en matière d’accès universel.
Originaire d’Afrique du Sud, Mme Vuyiseka Dubula, Secrétaire générale de la Campagne d’action pour le traitement, a rappelé aux participants qu’il convenait d’accorder une grande place non seulement à la prise en charge de leurs propres citoyens, mais aussi au fait de « soigner d’autres personnes, par-delà les frontières ».