Reportage

L’accès aux services anti-VIH est progressivement rétabli en Haïti

12 janvier 2011

Il y a un an, le 11 janvier 2010, le tremblement de terre qui a secoué Haïti a dévasté plusieurs quartiers de la capitale, Port-au-Prince, et de ses environs. Source : ONUSIDA

Un an après le tremblement de terre qui a dévasté Haïti, les services de prévention et de traitement contre le VIH semblent de nouveau fonctionnels.

Au cours des douze derniers mois, Haïti a mené de vastes campagnes de prévention contre le VIH dans les zones d’habitation provisoire où vivent, selon les estimations, 800 000 personnes déplacées. Avec l’appui de partenaires et de l’ONUSIDA, des programmes de sensibilisation de la jeunesse et de distribution de préservatifs touchent actuellement plusieurs dizaines de milliers de personnes.

L’ONUSIDA estimait, avant le séisme, que les trois départements qui ont ensuite été impactés par la secousse sismique comptaient 68 000 personnes séropositives – soit 57 % du total national (120 000 personnes). Trois mois après la catastrophe de janvier 2010, 80 % des personnes sous traitement anti-VIH dans ces départements pouvaient de nouveau avoir accès à des médicaments antirétroviraux. La couverture nationale de ces posologies (43 %) demeure cependant très éloignée de l’objectif visant l’accès universel.

« Toute crise est porteuse de possibilités d’amélioration », a déclaré Ernesto Guerrero, le Coordonnateur de l’ONUSIDA en Haïti. « Les difficultés engendrées par le tremblement de terre ne font pas exception à la règle. »

Toute crise est porteuse de possibilités d’amélioration. Les difficultés engendrées par le tremblement de terre ne font pas exception à la règle.

Ernesto Guerrero, Coordonnateur de l’ONUSIDA en Haïti

Au lendemain du séisme, les centres anti-VIH du pays ont, par exemple, réalisé des progrès dans la prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant. Selon les estimations des Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies, 156 000 femmes enceintes ont effectué un test de dépistage contre le VIH au cours de l’année fiscale 2010, en Haïti, contre 132 000 seulement pour l’année fiscale 2009.

Malgré les progrès accomplis, Haïti continue d’affronter des difficultés récurrentes. Les services de santé sont dispersés sur l’ensemble du territoire et l’épidémie de choléra a entravé plus avant la capacité du pays à dispenser des services anti-VIH. Les violences sexuelles et sexistes qui sévissent dans les zones d’habitation temporaire exposent les femmes à un risque élevé d’infection au VIH.

Selon les dernières estimations de l’ONUSIDA, 1,9 % de la population adulte d’Haïti vit avec le VIH. Près de la moitié (46 %) des personnes séropositives vivant aux Caraïbes habitent en Haïti.