Reportage
Les jeunes du Tadjikistan s'entraident pour empêcher la propagation du VIH
12 janvier 2011
12 janvier 201112 janvier 2011Cette histoire a été publiée initialement sur le site de l’UNFPA à l’adresse www.unfpa.org
Ậgée de 20 ans, Khairi Kamolova fait partie d'un groupe croissant de jeunes du Tadjikistan qui s'emploie à faire la différence dans la riposte nationale au VIH. La prévalence dans ce pays d'Asie centrale est passée de 0,1 % en 2001 à 0,2 % en 2009 et on estime qu'il compte aujourd'hui plus de 9 000 personnes vivant avec le virus.
La propagation du VIH est imputable principalement à l'utilisation de drogues injectables, au niveau élevé de stigmatisation et de discrimination et au manque de connaissance des modes de transmission du virus. L'Europe de l'Est et l'Asie centrale sont les seules régions où le nombre de décès liés au sida a continué d'augmenter, d'après le dernier rapport mondial de l'ONUSIDA.
Khairi Kamolova est membre du programme Y-PEER (Réseau d'éducation des jeunes par les pairs), soutenu par l'UNFPA. Il a été lancé il y a plusieurs années au Tadjikistan afin d'y améliorer la qualité de l'éducation par les pairs et de permettre aux jeunes du pays d’entrer en contact avec les autres jeunes de leur propre communauté, en particulier dans les zones rurales.
En 2008 Khairi Kamolova a participé à une session nationale Y-PEER de formation d'éducateurs. Depuis elle soutient activement le réseau en partageant des informations sur la prévention du VIH et en étant toujours prête à apporter une aide, un appui et des conseils pratiques aux jeunes des zones rurales et à leurs familles.
Dans le cadre de son action, elle est confrontée à des difficultés diverses, parmi lesquelles l'incompréhension des autres habitants de son village, mais elle affirme tenir bon étant convaincue que le fait de contribuer à sauver ne serait-ce qu'une seule vie compte beaucoup dans la riposte au sida.
Alors que près de 30 % de la population du Tadjikistan est âgée de moins de 25 ans et que plus de 70 % vit à la campagne, communiquer les messages de prévention du VIH auprès des jeunes des zones rurales revêt une importance cruciale. C'est ce qui a incité l'UNFPA, le PNUD et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme à soutenir en 2008 un projet Y-PEER sur deux ans visant à prévenir l'infection à VIH parmi ces jeunes. Plus de 300 volontaires et coordinateurs du Comité de la jeunesse (CYA) ont été formés aux techniques théâtrales et d'éducation par les pairs.
Sur la période 2009-2010, des coordinateurs et des volontaires du CYA ont suivi une formation d'éducateur dans le cadre du programme Y-PEER et ont animé plus de 1200 séminaires et sessions de formation dans les zones rurales du Tadjikistan sur les styles de vie sains et la prévention du VIH. Ils sont entrés en contact avec quelque 21 000 jeunes, parmi lesquels plus de 44 % étaient des jeunes femmes. D'après les réponses aux questionnaires remis avant et après la formation, près de 80 % des participants ont acquis de nouvelles connaissances et compétences.
Initié en Europe de l’Est, le réseau Y-PEER a maintenant une dimension internationale et relie plus de 7000 pairs-éducateurs qui peuvent ainsi s’informer, suivre des formations, bénéficier d’un soutien et accéder à toute une gamme de ressources en ligne.