Reportage

La Fédération de Russie organise le Forum de haut niveau pour l'OMD 6

11 octobre 2011

Intervenants lors de l'ouverture du Forum pour l'OMD 6 (de gauche à droite) : Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA ; Alexey Kudrin, gouverneur du groupe de la banque mondiale et du FMI pour la Fédération de Russie ; Elena Salgado, première vice-présidente d'Espagne ; Arkady Dvorkovich, conseiller du président de la Fédération de Russie et président du Forum pour l'OMD 6 ; Sergey Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie.

Le jour de l'ouverture du Forum sur le sixième Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) en Europe de l'Est et en Asie centrale, les trois co-présidents de la réunion, l'ONUSIDA, la banque mondiale et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ont dévoilé une nouvelle déclaration commune (en anglais) pour une action accélérée vers le sixième Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) dans la région.

La réunion de trois jours à Moscou, organisée par le gouvernement de la Fédération de Russie, a réuni des représentants de haut niveau du gouvernement, de la société civile, du secteur privé et de la communauté scientifique. Le Forum est une plateforme sans précédent pour redoubler d'efforts vers le sixième Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) dans la région.

L'OMD 6, l'un des huit objectifs de développement adopté par les leaders mondiaux en 2000, appelle à l'enrayement et au renversement de la propagation du VIH, de la malaria, de la tuberculose et d'autres maladies d'ici 2015. Alors que les pays d'Europe de l'Est et d'Asie centrale sont sur une voie pour atteindre différents objectifs de l'OMD, les progrès concernant l'objectif 6 de l'OMD semblent être à la traîne.

Intervenant lors de l'ouverture de la session pleinière le 10 octobre, Arkady Dvorkovich, conseiller du président de la Fédération de Russie et président du Forum pour l'OMD 6, a insisté sur le lien critique entre le fait d'atteindre l'OMD numéro 6, la croissance économique et le développement durable. « La Russie a toujours considéré la lutte contre les maladies infectieuses comme étant une priorité au développement. À la lumière de l'actuelle situation économique, il n'a jamais été aussi important de garantir que nos résultats soient durables et que les engagements soient tenus, » dit-il.    

Sergey Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères déclare que la stratégie d'aide au développement de la Russie dans la région inclut des programme en relation avec le VH et d'autres maladies infectieuses. « La santé de la population a toujours été l'atout essentiel pour tout pays, c'est la raison pour laquelle notre travail sur le VIH est tellement important, » ajoute t-il.

Depuis le sommet du G8 à St Petersbourg en 2006, l'Europe de l'Est et l'Asie centrale ont enregistré des progrès significatifs dans leur riposte au VIH, l'un des piliers principaux de l'OMD 6. Dans la région, plus de 90% des femmes enceintes vivant avec le VIH bénéficient aujourd'hui de services pour prévenir les nouvelles infections au VIH chez leurs enfants. 

L'expérience et la science nous ont démontré que sans une approche holistique à la riposte au sida, y compris la réduction des thérapies de moindre mal et de remplacement, nous ne stopperons pas la transmission du VIH

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

L'accès à la thérapie antirétrovirale s'est également largement étendue. Dans la Fédération de Russie, pratiquement 80 000 personnes ont bénéficié de thérapie antirétrovirale vitale en 2010, par rapport à tout juste 5 000 personnes en 2005, soit une augmentation 16 fois supérieure.

Malgré les progrès, l'Europe de l'Est et l'Asie centrale détiennent l'épidémie la plus rapide dans le monde. Au cours des dix dernières années, le nombre de personnes vivant avec le VIH dans la région a pratiquement triplé, de 530 000 en 2000 à 1,4 million en 2009. Environ la moitié des nouvelles infections au VIH dans la région résulte de consommation de drogues injectables.

« L'expérience et la science nous ont démontré que sans une approche holistique à la riposte au sida, y compris la réduction des thérapies de moindre mal et de remplacement, nous ne stopperons pas la transmission du VIH, » déclare le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, lors de son discours d'ouverture au Forum. « L'inaction sera très coûteuse, si nous ne payons pas maintenant nous paierons pour toujours. »

Elena Salgado, première vice-présidente d'Espagne, a également souligné l'importance des programmes pour un moindre mal par rapport à la prévention de la transmission du VIH parmi les consommateurs de drogues. Ces dernières années, l'Espagne a adopté une approche pragmatique, plutôt que morale, par rapport à la consommation de drogues injectables ce qui s'est traduit par un fort déclin dans les nouvelles infections au VIH, dit-elle.

Un nouveau plan d'action OMD 6 sera lancé le dernier jour du Forum, avec une insistance sur les partenariats financiers et régionaux. Le plan fournit une feuille de route pour atteindre, parmi d'autres objectifs, une réduction de 50% de nouvelles infections au VIH dans la région.

Coparrainants de l'ONUSIDA

Banque mondiale