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Réunion d'un groupe de haut niveau pour trouver des solutions innovantes afin d'élargir l'accès aux médicaments

11 décembre 2015

Créé récemment par les Nations Unies, le Groupe de haut niveau sur l'accès aux traitements médicaux s'est réuni pour la première fois les 11 et 12 décembre à New York, aux États-Unis, afin d'étudier les approches innovantes pour assurer l'accès aux médicaments des personnes qui en ont le plus besoin. Ce groupe a été mis sur pied dans le cadre des efforts en faveur de l'Objectif de développement durable n° 3 : permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge.

Le Secrétaire général des Nations Unies a créé ce groupe sur la base des conclusions et des recommandations de la Commission mondiale sur le VIH et le droit conviée par le PNUD au nom de l'ONUSIDA. Sa mission est de veiller à ce que chacun puisse accéder à un traitement abordable de qualité, tout en encourageant les innovations et les nouvelles technologies dans le domaine de la santé. Le Groupe de haut niveau nouvellement établi examinera et évaluera les propositions et recommandera des solutions pour remédier aux incohérences des politiques entre les droits des inventeurs, la législation internationale sur les droits de l'homme, les règles commerciales et la santé publique dans le contexte de l'accès aux nouvelles technologies en matière de santé.

« Malgré les progrès accomplis dans la lutte contre plusieurs problèmes sanitaires majeurs à l'échelle mondiale au cours des trente dernières années, trop de gens ont été laissés à l'écart », déclare Helen Clark, Administratrice du PNUD. « La maladie et un mauvais état de santé restent des obstacles importants au développement économique et social dans de nombreux pays, et notre monde doit maintenant s'engager dans un développement qui soit réellement inclusif et équitable », ajoute-t-elle.

« Il incombe aux gouvernements et au secteur privé de veiller à ce que les médicaments soient accessibles à tous », explique Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « La riposte au sida prouve que l'accès à des médicaments abordables et efficaces peut stopper et inverser la tendance d'une épidémie, contribuant ainsi à une élévation de l'espérance de vie et à l'amélioration de la santé au sein des communautés ».

La concurrence sur les médicaments génériques au sein de l'industrie pharmaceutique, boostée par le recours aux flexibilités dans l'application des règles en matière de propriété intellectuelle, a permis de rendre les médicaments anti-VIH vitaux beaucoup plus abordables et d'élargir massivement les programmes de traitement anti-VIH. En 2000 par exemple, le prix des médicaments antirétroviraux s'élevait à environ 10 000 dollars par personne et par an. Aujourd'hui, le prix du traitement de première intention a été ramené à seulement 100 dollars par personne et par an dans certains pays, assurant ainsi l'accès aux médicaments vitaux pour environ 15,8 millions de personnes en 2015.

Cependant, malgré les baisses de prix, 21,1 millions d'individus sur les 36,9 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde n'ont toujours pas accès au traitement et le prix des médicaments anti-VIH de deuxième et troisième intention reste hors de portée de nombreuses personnes. Étant donné que le traitement anti-VIH est un traitement à vie, il existe un besoin permanent d'innovation dans les protocoles thérapeutiques et de réduction du prix des produits en lien avec le VIH, notamment pour le diagnostic et le traitement des maladies opportunistes, des co-infections (comme les hépatites B et C et la tuberculose) et de la co-morbidité ; en outre, davantage de financements sont nécessaires pour la recherche et le développement vers un vaccin et un traitement curatif contre le VIH.

Le Groupe de haut niveau se compose de 16 membres qui apportent chacun une connaissance approfondie du vaste éventail de questions relatives au commerce, à la santé publique, aux droits humains et aux problèmes juridiques associés à l'innovation dans les technologies de la santé et l'accès aux traitements médicaux. Co-présidé par Festus Mogae, ancien Président du Botswana, et Ruth Dreifuss, ancienne Présidente de la Suisse, le groupe se penchera sur la nécessité urgente de proposer des modèles alternatifs destinés à favoriser la recherche et le développement dans le domaine des menaces pour la santé publique à l'échelle mondiale, notamment les maladies pour lesquelles les retours financiers ne sont pas garantis. Le groupe abordera non seulement les maladies infectieuses comme le VIH et l'hépatite C, mais aussi le fardeau grandissant des maladies non transmissibles et l'accessibilité financière des nouvelles technologies dans le domaine de la santé. Le groupe présentera son rapport au Secrétaire général des Nations Unies en juin 2016.