Reportage

Faire progresser les droits humains et l'accès au traitement du VIH en Argentine

11 septembre 2015

À l'occasion d'une visite officielle en Argentine du 9 au 11 septembre, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a souligné l'importance de maintenir les questions de droits humains dans l'agenda politique. Il a également insisté sur la manière dont la riposte au sida peut être utilisée comme plate-forme pour promouvoir l'inclusion sociale et les droits des populations les plus marginalisées.

M. Sidibé a rencontré des responsables du gouvernement, des personnes vivant avec le VIH et des représentants de la société civile et des milieux universitaires. Il a félicité l'Argentine pour les résultats obtenus dans la progression des droits humains, en particulier ceux des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles et intersexe (LGBTI).

En 2010, l'Argentine est devenue le premier pays d'Amérique latine à autoriser le mariage entre personnes de même sexe, et deux ans après le Congrès national a adopté une loi complète sur l'identité de genre. Esteban Paulón, Président de la Fédération LGBTI d'Argentine, a déclaré : « Dans une région où les inégalités sont fortes, nous avons, nous Argentins, une obligation morale d'œuvrer pour faire progresser les droits et l'égalité que nous avons obtenus ici au-delà de nos frontières ».  

Le pays a également fait des progrès dans l'accélération de l'accès au traitement antirétroviral. L'Argentine propose un traitement gratuit à toutes les personnes dépistées positives au VIH, quel que soit leur taux de CD4.

Le Ministre de la Santé, Daniel Gollán, a fait part de l'engagement du gouvernement de veiller à ce que la riposte au VIH soit durable et que les prix des médicaments soient abordables. « La santé est un droit humain inaliénable et fondamental. Il ne doit y avoir aucune autre perspective », a indiqué M. Gollán. « Nous travaillons dur pour lutter contre les prix abusifs. Les entreprises doivent être rentables, mais les prix ne peuvent pas être impossibles à payer, sinon les gens ne peuvent pas accéder aux médicaments ».

Selon Pedro Cahn, Directeur de la Fondation Huésped et ancien Président de la Société internationale du sida, l'accès aux services de santé n'est pas suffisant. Il faut en faire davantage pour garantir l'accès aux services sociaux et aux opportunités d'emploi. « Le VIH est un problème de santé, mais c'est surtout un problème social », a déclaré M. Cahn.

Patricia Pérez, Présidente de la Fondation More Peace Less AIDS, a appelé à promouvoir une culture de paix et de respect en tant qu'« outil efficace de lutte contre la discrimination, la violence familiale et la maltraitance, qui ont toutes un impact sur la propagation du VIH ».

En Argentine, 130 000 personnes vivaient avec le VIH en 2014 et 47 % d'entre elles avaient accès au traitement anti-VIH. Selon le gouvernement, 30 % des personnes vivant avec le VIH ne connaissent pas leur état sérologique.