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De hauts responsables et des membres du Congrès des États-Unis réaffirment leur engagement avec leurs partenaires pour mettre fin au sida chez les enfants, les adolescents et les jeunes femmes
16 septembre 2016
16 septembre 201616 septembre 2016L'ONUSIDA et la Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation ont organisé une réunion d'information
L'ONUSIDA et la Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation ont organisé une réunion d'information de haut niveau à destination des membres du Congrès américain dans les locaux du Sénat des États-Unis, dans le but de renforcer le mouvement autour d'un cadre ambitieux d'accélération de la riposte : Start Free, Stay Free, AIDS Free. Cette initiative, lancée par l'ONUSIDA, le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) et leurs partenaires en juin 2016, comprend un ensemble d'objectifs assortis de délais à atteindre pour mettre un terme aux nouvelles infections à VIH chez les enfants, prévenir les nouvelles infections à VIH chez les adolescents et les jeunes femmes et assurer l'accès au traitement antirétroviral.
L'initiative Start Free, Stay Free, AIDS Free s'inspire des progrès réalisés dans le cadre du Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants à l'horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie (le Plan mondial). Le Plan mondial a apporté une contribution majeure dans la baisse de 60 % des nouvelles infections à VIH chez les enfants depuis 2009 dans les 21 pays d’Afrique subsaharienne qui sont le plus touchés par l’épidémie. Les différents intervenants ont insisté sur la nécessité de maintenir cet élan, en mettant en garde contre une autosatisfaction qui pourrait mettre à mal les acquis importants qui ont été obtenus.
Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, a attiré l'attention sur la nécessité d'accroître l'accès au traitement pour les enfants. Il a expliqué que malgré l'intensification du traitement pour les enfants, multiplié par deux au cours des cinq dernières années, ce qui s'est traduit par une baisse de 44 % des décès liés au sida chez les enfants, un enfant vivant avec le VIH sur deux n'y a toujours pas accès. Sans accès immédiat au traitement, environ la moitié des enfants infectés à leur naissance meurent avant leur deuxième anniversaire.
Les sénateurs Edward Markey et Benjamin Cardin, coorganisateurs honoraires de la réunion, et le parlementaire James Himes ont évoqué l'engagement du peuple américain à travers le PEPFAR, ainsi que les importants résultats obtenus grâce aux partenariats solides avec les pays les plus touchés par l'épidémie. Monica Geingos, Première dame de Namibie, a fait part de son appréciation quant au soutien du PEPFAR et de l'ONUSIDA dans son pays et insisté sur la nécessité de poursuivre l'engagement pour relever les défis liés à la prévention du VIH, aux inégalités et aux normes sexuelles négatives. La Namibie fait figure de leader dans la riposte au VIH et elle est l'un des six pays (avec le Botswana, le Mozambique, l'Afrique du Sud, le Swaziland et l'Ouganda) à avoir atteint l’objectif d’assurer à au moins 90 % des femmes enceintes vivant avec le VIH un accès aux médicaments antirétroviraux qui leur sauvent la vie.
Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale, a présenté des données illustrant les récents progrès spectaculaires accomplis dans l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants, et décrit la dynamique de l'évolution de l'épidémie, qui exige de nouvelles approches afin que la prochaine phase de la riposte parvienne à répondre aux besoins de la plus nombreuse génération de jeunes gens que le monde ait jamais connue.
Anthony Fauci, Directeur de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses, a présenté un aperçu des données scientifiques à l'origine de chaque volet de l'initiative Start Free, Stay Free, AIDS Free, démontrant ainsi que le monde possède les outils requis pour atteindre les objectifs fixés. D'autres innovations en matière de traitement et de prévention portent en elles la promesse d'une accélération de la riposte en rendant les produits de base et les services plus faciles d'accès et d'utilisation, et globalement plus efficaces.
S'exprimant en sa qualité de membre du conseil d'administration de la Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation, l'ancien sénateur Christopher Dodd a proposé une réflexion sur l'engagement politique bipartisan qui sous-tend le PEPFAR et le courage dont ont fait preuve plusieurs élus à une époque où le sida était considéré comme une question difficile et sujette à controverse. Il a souligné que cet engagement devait être constamment renforcé jusqu'à ce que la vision d'une génération sans sida se concrétise.
Déclarations
« Avec Start Free, Stay Free, AIDS Free, nous avons le pouvoir de veiller à ce que personne ne naisse avec cette maladie à l'avenir. Un avenir où ceux qui sont séropositifs au VIH auront une charge virale indétectable. Un avenir où personne ne mourra de maladies liées au sida. Un avenir où il n'y aura pas de discrimination à l'encontre des personnes atteintes par la maladie. Un avenir où les enfants devront consulter les livres d'histoire pour savoir qu'il existait autrefois une maladie appelée sida. »
« Il n'y a pas si longtemps, le sida était une condamnation à mort, mais nous avons changé les choses. Nous l'avons fait avec l'engagement du Congrès, dans une démarche bipartisane, par l'intermédiaire du Plan présidentiel américain d'aide d'urgence à la lutte contre le sida, en mobilisant des ressources conséquentes à destination des pays qui pouvaient faire la différence dans l'épidémie. Nous pouvons nous accorder un instant pour célébrer ces avancées ce matin, mais cet après-midi il faudra se remettre au travail car nous n'en avons pas terminé. Trop de gens souffrent encore aujourd'hui. Nous voulons que les enfants échappent au sida et nous savons comment le faire. »
« Nous devons nous assurer de ne pas devenir les victimes de nos propres succès, car ces succès ne sont que partiels. Les seules choses qui peuvent nous détourner de notre objectif sont l'autosatisfaction et la distraction. Start Free, Stay Free, AIDS Free constitue l'un de ces éléments qui va nous permettre de laisser enfin cette maladie derrière nous, dans le passé auquel elle appartient. »
« Les progrès sont fragiles et l'autosatisfaction est aujourd'hui notre pire ennemi. Nous avons ouvert l'accès aux services anti-VIH pour les plus marginalisés et changé les normes sociales pour briser le cycle de la violence et des abus qui rendent les femmes et les adolescentes plus vulnérables au VIH. »
« Pauvreté et inégalité sont des causes et des conséquences reconnues du VIH. Cette corrélation signifie qu'une génération sans sida doit être pour nous une génération libérée de la pauvreté. Une génération sans inégalités entre les sexes. Une génération dans laquelle les filles doivent avoir le même accès à l'éducation. Une génération sans sida demain nécessite notre leadership collectif aujourd'hui. »
« Pour de nombreux pays, le défi consiste à bâtir un système de santé autour du bien-être et de la possibilité d'accès universel aux soins primaires. De nombreux jeunes hommes et femmes de moins de 30 ans ne connaissent pas leur état sérologique vis-à-vis du VIH. Le taux le plus faible de dépistage du VIH concerne les hommes entre 24 et 35 ans. Nous devons trouver comment atteindre ces groupes, les adolescentes et jeunes femmes de 15 à 24 ans et les hommes de 24 à 35 ans qui se sentent en bonne santé et ne croient pas être malades. Il faut trouver comment les mettre en relation avec le dépistage du VIH alors qu'il s'agit souvent de la dernière chose qu'ils ont envie d'entendre. C'est une tâche que nous devons accomplir tous ensemble. »
« Si nous suivons la recherche scientifique, nous serons capables de changer l'épidémie telle que nous la connaissons actuellement avec une baisse spectaculaire dans les projections. Et si nous y arrivons, nous pourrons concrétiser les objectifs de l'initiative Start Free, Stay Free, AIDS Free. »
« Nous avons rendu possible ce que l'on pensait auparavant impossible et aujourd'hui nous célébrons cette grande réussite. Mais notre travail n'est pas terminé. Nous devons continuer de travailler sans relâche et plus intelligemment pour obtenir ce que nous savons être possible : un monde où aucun enfant n'aura le sida. »