Reportage

L’Allemagne prête à donner l’exemple pour en finir avec le sida

23 mai 2017

Lors d’une récente visite en Allemagne, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, a rencontré des représentants du gouvernement fédéral, des autorités locales, de la société civile et des communautés touchées par le VIH, ainsi que du secteur privé.

Sous le leadership de la Chancelière Angela Merkel et du Ministre de la Santé, Hermann Gröhe, l’Allemagne a fait de la santé mondiale une priorité de l’agenda international, avec en point culminant le premier sommet des Ministres de la Santé du G20 organisé à Berlin, en Allemagne, les 19 et 20 mai.

Engagement politique

« En finir avec le sida est un objectif historique et je suis convaincu que nous pouvons l’atteindre. L’ONUSIDA doit conserver son rôle de leadership dans la riposte mondiale au sida. Nous devons accroître nos efforts conjoints et l’ONUSIDA se trouve au cœur de ce travail », a déclaré M. Gröhe. « La santé est une condition sine qua non du développement social. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’Allemagne a fait de la santé mondiale une priorité de sa présidence du G20. Avec cette décision prise par notre Chancelière fédérale, Angela Merkel, une politique de santé mondiale sera la marque de la responsabilité internationale de notre pays. Ce n’est qu’en coopérant et en travaillant ensemble que nous pourrons préparer le monde aux futures crises sanitaires », a-t-il ajouté.

Lors de cette rencontre, M. Sidibé a remercié le gouvernement allemand, en particulier le Ministre de la Santé, pour son soutien de longue date à l’ONUSIDA et son engagement dans la riposte au sida. « Mettre la santé à l’ordre du jour du G20 et surtout organiser un tout premier sommet des Ministres de la Santé du G20 est révolutionnaire », a déclaré M. Sidibé. « Cela met en avant la compréhension commune du fait que des soins de qualité sont essentiels à la stabilité sociale et économique ». Tous ont reconnu le risque de tomber dans l’autosatisfaction et de voir réduits à néant les acquis obtenus.

M. Sidibé a également rencontré Thomas Silberhorn, Secrétaire d’État parlementaire du Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement, avec qui il a insisté sur le rôle critique de l’ONUSIDA dans la fin de l’épidémie de sida et sur l’impact que celle-ci aurait sur les Objectifs de développement durable dans leur ensemble.

Lors de sa visite, il s’est également entretenu avec Bärbel Kofler, Commissaire allemande chargée de la politique des droits de l’homme et de l’aide humanitaire. Cette dernière a déclaré que « l’accès à la santé est un droit humain ». Ils ont évoqué ensemble la nécessité de poursuivre l’engagement de lutte contre la discrimination et de mettre fin à l’exclusion et aux préjugés, en particulier pour les personnes vulnérables et laissées pour compte. M. Sidibé a souligné que les communautés fragiles n’existaient pas seulement dans les pays en développement, mais dans le monde entier, de Baltimore à Bamako.

Travailler ensemble pour accélérer la riposte au sida en Allemagne

S’intéressant à l’engagement au niveau local, M. Sidibé a ensuite rencontré des représentants de la municipalité de Berlin, qui a rejoint l’initiative Les villes s’engagent en 2016. Il a également rencontré l’organisation non gouvernementale Deutsche AIDS-Hilfe, qui a récemment lancé une campagne pour En finir avec le sida en Allemagne d’ici à 2020, ainsi que son antenne locale, Berliner AIDS Hilfe, et le groupe de sensibilisation Action Against AIDS Germany.

À cette occasion, M. Sidibé a souligné que ce sont les systèmes de santé municipaux inclusifs et accessibles qui ont les meilleures chances de toucher des personnes qui autrement seraient laissées pour compte. « L’existence d’une société civile forte a fait une grande différence dans la riposte au VIH », a-t-il déclaré.

 

Engagement du secteur privé

S’adressant à la communauté économique internationale à la veille de la conférence sur la santé du G20, M Sidibé a affirmé : « Les problèmes sanitaires mondiaux actuels, notamment les pandémies émergentes et la résistance aux microbes, menacent non seulement les vies d’individus, mais aussi la cohésion sociale et le développement économique. Le secteur privé peut apporter une innovation, des technologies et des services uniques et doit faire partie intégrante d’une riposte multisectorielle afin de bâtir des systèmes de santé résilients, responsables et réactifs ».

En tant qu’invité d’honneur, M. Sidibé a félicité les lauréats du nouveau prix de la santé mondiale allemand : le German Healthcare Partnership (GHP), Bio Deutschland et The Voice of German Industry. Cette initiative fait figure d’exemple de la manière dont le secteur privé et la société civile sont tout aussi indispensables l’un que l’autre pour stimuler l’innovation dans le secteur de la santé.

Roland Göhde, Président du Conseil d’administration du GHP, a quant à lui déclaré : « Avec le prix de la santé mondial allemand créé en cette année de présidence allemande du G20, nous voudrions affirmer l’engagement ferme du secteur privé envers des partenariats multi- et intersectoriels en faveur d’un renforcement du système de santé et d’une couverture santé universelle. Nous sommes partenaires et engagés pour faire de ce monde un endroit plus sain et plus sûr ».