Actualité

La Secrétaire générale adjointe des Nations Unies et les dirigeants basés à Genève évoquent l’avenir de la santé mondiale dans le cadre de l’Agenda 2030

15 novembre 2017

Que faut-il faire autrement pour atteindre les ambitieux objectifs relatifs à la santé fixés dans l’Agenda 2030 pour le développement durable ? Telle était la question au cœur d’un débat dynamique entre la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies Amina Mohammed et les responsables de la santé mondiale basés à Genève sur la concrétisation de la vision pour la santé inscrite dans l’Agenda 2030.

La rencontre était animée par Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé, et Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, et présidée par Valentin Zellweger, Représentant permanent de la Suisse auprès du Bureau des Nations Unies et d’autres organisations internationales à Genève. En présence d’ambassadeurs, d’organisations internationales, de représentants de la société civile et de parties prenantes du secteur privé basés à Genève, cette réunion visait à recenser les lacunes de l’agenda pour la santé mondiale et à produire des solutions concrètes et communes pour accélérer l’impact au niveau des pays.

Dans son intervention, Mme Mohammed a insisté sur le fait que la santé était un élément central du développement durable et elle a exhorté les participants à définir dans quelle mesure la santé pouvait servir de pilote et de force d’intégration pour l’action dans le cadre de l’Agenda 2030. Elle a mis en avant la nécessité de disposer de données plus solides afin de mieux comprendre les tendances actuelles en matière de santé et de mettre les programmes à la bonne échelle.

Mme Mohammed a également plaidé pour une cartographie des facteurs déterminants de la santé afin de démontrer aux responsables politiques la nécessité urgente d’une action multisectorielle renforcée. Elle a invité les participants à examiner comment la santé pouvait engendrer une action collective et des résultats dans le contexte de la réforme des Nations Unies.

Les Objectifs de développement durable (ODD) ont largement étendu l’agenda pour la santé, en mettant au premier plan toute une série de problèmes qui représentent un fardeau considérable en termes de morbidité et de mortalité, mais qui n’étaient pas encore considérés comme des priorités de santé mondiale. Les participants ont attiré l’attention sur plusieurs ODD qui ne bénéficient toujours pas des engagements et des investissements politiques requis, comme la santé mentale, les maladies non transmissibles, la résistance aux microbes, la pollution de l’air, les violences envers les femmes et la santé des migrants.

Lors de cet événement, les participants ont présenté plusieurs propositions pour exploiter les capacités uniques des institutions basées à Genève, notamment des partenariats en devenir sur la paix, la santé et le commerce, en s’appuyant sur l’expertise en matière de droits de l’homme pour aborder les déterminants sociaux de la santé, en encourageant l’engagement des ministres au-delà de la santé dans les discussions sur la santé mondiale et en influant sur l’architecture de financement mondiale en soutien aux solutions et ripostes à base communautaire.

Les participants ont mis l’accent sur le potentiel de la santé mondiale à devenir une pionnière de la réforme des Nations Unies et à proposer de nouvelles méthodes de travail sur l’agenda en vue d’un impact au niveau des pays. 

Déclarations

« Le Secrétaire général et moi-même mettons fortement l’accent sur la prévention. Investir dans la prévention pour maintenir les gens en bonne santé rapportera les meilleurs dividendes. Cela suppose de s’attaquer aux déterminants sociaux avec de multiples parties prenantes dans les domaines de la politique, de l’éducation, du commerce, de la société civile, de la communauté des investisseurs et au-delà. »

Amina Mohammed SECRÉTAIRE GÉNÉRALE ADJOINTE DES NATIONS UNIES

« Genève est non seulement la capitale de la santé mondiale, avec sa masse critique d’expertise technique, mais elle incarne aussi l’esprit de l’action collective, dans lequel les parties prenantes, notamment les agences internationales, les États membres, la société civile, les milieux universitaires et le secteur privé peuvent forger des partenariats innovants pour produire des résultats pour la population. »

Valentin Zellweger REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA SUISSE AUPRÈS DU BUREAU DES NATIONS UNIES ET D’AUTRES ORGANISATIONS INTERNATIONALES À GENÈVE

« Atteindre les Objectifs de développement durable est une question de rapidité, d’échelle et de qualité. Allons-nous assez vite ? Nos efforts et nos investissements sont-ils assez ambitieux ? Est-ce que nous fournissons des services de santé de qualité pour tous ? L’Agenda 2030 pour le développement durable est avant tout un document politique. La couverture santé universelle est un choix politique. En tant qu’agences techniques, nous devons renforcer notre capacité à jouer un rôle politique. »

Tedros Adhanom Ghebreyesus DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ

« La santé peut être un point d’entrée majeur pour la mise en œuvre de la réforme des Nations Unies, en simplifiant et en rationalisant l’architecture de la santé par l’intermédiaire d’une plate-forme nationale inclusive, d’un plan d’exécution unique et d’un hub de données commun pour la planification, le suivi et la redevabilité. Cela permettra au système des Nations Unies d’être plus ciblé, plus cohérent et plus efficace dans son appui aux pays. »

Michel Sidibé DIRECTEUR EXÉCUTIF DE L’ONUSIDA