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Victoria Beckham espère une génération sans sida

03 décembre 2018

Victoria Beckham reste une fervente porte-drapeau des personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus, en particulier les femmes et les enfants. Ses priorités : réduire la stigmatisation et la discrimination et faire en sorte que les personnes aient accès aux services de dépistage, de traitement et de prévention. Victoria Beckham a fait part de ses réflexions lors d’un entretien exclusif avec Media Planet à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida.

Pourquoi le soutien à la cause du VIH est si important pour vous, et pourquoi vouliez-vous devenir Ambassadrice itinérante internationale de l’ONUSIDA ?

J’ai toujours été convaincue que les femmes devaient s’entraider. Dans ma vie, j’ai eu beaucoup de chance d’être inspirée et soutenue par des femmes formidables qui ont changé ma vision de la vie et qui m’ont encouragée à croire en moi et en mes capacités.

Travailler avec l’ONUSIDA m’a donné l’opportunité de rencontrer des femmes incroyables vivant avec le VIH, ainsi que les personnes qui les aident : les agents de santé communautaires, les groupes d’entraide par les pairs, les infirmières, les médecins qui consacrent leur vie à aider les personnes vivant avec le VIH. Si je peux apporter ma contribution pour faire changer les choses en utilisant ma voix pour raconter leurs histoires, je ne vais pas hésiter un seul instant : qui ne le ferait pas ?

Quels sont les problèmes que nous rencontrons encore dans la lutte contre le VIH ?

Je ne m’étais pas rendu compte de l’impact immense que le VIH continue d’avoir sur les familles et les communautés, en particulier en Afrique. Environ 37 millions de personnes vivent aujourd’hui avec le VIH dans le monde, le chiffre le plus élevé jamais atteint, et la plupart en Afrique. Vivre avec le VIH n’est pas simple.

Premièrement, il faut connaître son statut et se faire dépister : 9,4 millions de personnes vivant avec le VIH ignorent toujours encore qu’elles ont le virus, et c’est pourquoi l’ONUSIDA a choisi cette année le dépistage comme thème de la campagne de la Journée mondiale de lutte contre le sida.

Deuxièmement, il faut faire face à la stigmatisation, qui reste très répandue dans de nombreuses régions du monde. Est-ce que je dois le dire à ma famille ? Comment protéger mon/ma partenaire ? Et si mon employeur l’apprend ? Est-ce que mes enfants sont touchés ?

Troisièmement, il faut entamer un traitement quotidien que vous devrez prendre à vie… C’est une maladie difficile à gérer aussi bien physiquement que psychologiquement, et des gens continuent d’être infectés à un rythme alarmant.

Comme l’a montré l’ONUSIDA, nous avons encore un long chemin à faire pour en finir avec le sida. L’année dernière, 1,8 million de personnes ont été nouvellement infectées : il est clair qu’il faut en faire beaucoup plus.

Quelles ont été vos expériences les plus bouleversantes en tant qu’Ambassadrice itinérante internationale de l’ONUSIDA ?

Pour moi, ce sont les rencontres avec ces femmes qui se battent chaque jour pour améliorer la vie de leurs enfants. Certaines mettent littéralement leur vie en danger juste pour joindre les deux bouts, pour pouvoir s’assurer que leurs enfants aient de quoi manger, soient en bonne santé et puissent aller à l’école, dans l’espoir d’un avenir meilleur. En tant que mère, je ne peux pas m’empêcher d’être émue par ces démarches.

Quand on a des enfants, la chose la plus importante est de veiller à ce que tout aille bien pour eux : nos enfants passent en premier, systématiquement. J’ai aussi été bouleversée par ces enfants nés avec le VIH, dont les parents sont morts du sida, que j’ai rencontrés lors de mon voyage en Éthiopie avec l’ONUSIDA. C’est une tragédie qui se produit encore dans le monde entier à l’heure actuelle, malgré la disponibilité de médicaments préventifs.

Avez-vous l’espoir qu’un jour nous pourrons vivre dans un monde sans VIH ?

Je suis convaincue qu’il est possible de trouver un vaccin et un remède, et je suis certaine que je serai encore là pour le voir. D’ici là, il y a bien des choses que nous pouvons faire aujourd’hui pour en finir avec l’impact du VIH sur les individus, les familles et les communautés.

Supprimer la stigmatisation permettra aux jeunes d’obtenir les bonnes informations pour savoir comment se protéger et stopper les nouvelles infections. Cela permettra aux personnes qui pensent avoir été exposées à un risque de VIH d’aller se faire dépister et aux personnes vivant avec le VIH de ne pas avoir peur de prendre un traitement et de demander les soins et l’appui dont elles ont besoin. En finir avec le sida, oui, un jour. En finir avec l’impact du VIH… ça nous pouvons le faire dès maintenant.

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