Reportage
Une société civile dynamique qui reste au cœur de la riposte au VIH au Kenya
29 mai 2018
29 mai 201829 mai 2018Depuis le tout début de l’épidémie, la société civile joue un rôle capital dans la riposte au VIH
Depuis le tout début de l’épidémie, la société civile joue un rôle capital dans la riposte au VIH, en lançant des appels pour l’accès aux médicaments vitaux, en exigeant des droits pour les personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus et en organisant la prévention, les soins et l’appui essentiels contre le VIH. Sans la société civile, moins de services anti-VIH seraient mis à disposition, en particulier pour les populations marginalisées et les personnes vivant dans des zones reculées.
Lors d’une récente visite au Kenya, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé a rencontré des membres d’organisations de la société civile kenyanes pour parler des moyens visant à soutenir, renforcer et étendre la contribution de la société civile pour en finir avec l’épidémie de sida.
« Nous avons besoin d’une nouvelle vision, pas uniquement en ce qui concerne le traitement du VIH, mais sur les moyens de rétablir la dignité des individus », a déclaré M. Sidibé. « Nous devons démontrer que personne n’est mieux placé que les organisations de la société civile pour assurer une prise en charge médicale universelle ».
Les ripostes communautaires au VIH se traduisent par une meilleure situation sanitaire, favorisent la résilience des communautés et sont rentables. La société civile doit aussi être pleinement impliquée dans les processus de prise de décision afin l’aider dans son travail qui vise à garantir le respect des droits de l’homme, promouvoir l’égalité des sexes et la diversité et veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte.
Wanjiru Mukoma, Directrice exécutive de Liverpool VCT Health, une organisation de la société civile qui propose des services de prévention, de dépistage, de soins et de traitement anti-VIH, a animé la rencontre. « Nous en sommes au point où nous devons impérativement établir l’agenda sur le VIH », a-t-elle déclaré. « La riposte au VIH ne peut pas être efficace sans une société civile dynamique ».
Les participants ont affirmé qu’il fallait passer du renforcement des capacités de la société civile à des investissements judicieux dans les capacités existantes afin d’accroître l’impact de son travail dans la riposte au sida.
« Les organisations de la société civile ont accompli un immense travail, mais le mérite ne nous en revient pas. Nous avons besoin d’un appui pour documenter notre travail et renforcer nos capacités afin de mettre en place des systèmes de suivi solides de notre contribution à la stratégie d’accélération », a déclaré Dorothy Onyango, Directrice exécutive de Women Fighting AIDS in Kenya.
Assurer une participation intelligente des jeunes au sein des espaces de la société civile a également été mis en avant. « Nous ne voulons pas que les jeunes d’esprit nous représentent, nous demandons des espaces pour nous représenter nous-mêmes. Nous en sommes capables », a affirmé Joyce Amondi, une jeune personne assistant à la rencontre.
Durant cette visite, M. Sidibé a aussi rencontré Sahle-Work Zewde, Directrice générale de l’Office des Nations Unies à Nairobi, pour discuter des programmes de développement durable visant à maintenir et accélérer les résultats remarquables que le Kenya a obtenus sur les objectifs 90-90-90, à savoir, d’ici à 2020, 90 % des personnes vivant avec le VIH devant connaître leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % de ces personnes sous traitement antirétroviral et 90 % des personnes sous traitement présentant une charge virale indétectable. Ils sont tombés d’accord sur le fait qu’une décentralisation des systèmes de prestation des services, la baisse des frais pour les usagers et l’éradication de l’utilisation de médicaments contrefaits permettraient de transformer la riposte au sida au Kenya.
L’ONUSIDA s’engage pour une participation intelligente et inclusive de la société civile à tous les niveaux de la riposte au sida. En intégrant les ripostes communautaires dans les plans nationaux de lutte contre le sida et les documents de réflexion du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, y compris les dotations budgétaires, l’ONUSIDA soutient le financement, le développement, la mise en œuvre et le suivi des programmes de prestation de services communautaires, des organisations de la société civile, des organisations de sensibilisation et des réseaux communautaires.
L’ONUSIDA réunit les organisations de la société civile, les gouvernements et les donateurs pour développer des plans, des stratégies et des programmes, examiner les environnements juridiques et politiques et répondre aux urgences et aux problèmes de droits de l’homme. L’ONUSIDA soutient les organisations de la société civile pour qu’elles s’engagent dans la riposte au sida de manière coordonnée, dans le respect de la diversité des voix et des actions, en facilitant les actions de sensibilisation de la société civile et la prestation des services sur une base communautaire.