Reportage
Sensibilisation aux violences sexistes au Kenya : pourquoi il faut en faire plus
29 mai 2018
29 mai 201829 mai 2018Les violences sexistes représentent l’une des violations des droits de l’homme qui persiste le pl
Les violences sexistes représentent l’une des violations des droits de l’homme qui persiste le plus dans le monde entier. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, environ un tiers des femmes de la planète ont vécu de telles violences. Les violences commises par un partenaire intime augmentent le risque de VIH, jusqu’à 1,5 fois dans certaines régions. Au sein des populations marginalisées, une forte prévalence des violences est associée à des taux supérieurs d’infection à VIH, en particulier chez les femmes transgenres.
Au Kenya, une étude récente a révélé que 32 % des jeunes femmes âgées de 18 à 24 ans et 18 % de leurs homologues masculins déclaraient avoir été touchés par des violences sexistes avant l’âge de 18 ans. Les violences sexistes réduisent la capacité de négocier des rapports sexuels protégés, de suivre un traitement ou de rester scolarisé.
Afin de sensibiliser aux violences sexistes au Kenya et de mobiliser les efforts pour y mettre un terme, le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), en collaboration avec l’Association kenyane des femmes médecins, l’Association kenyane des femmes juges et d’autres partenaires, a lancé la campagne Tuongee (« Parlons-en ») le 25 mai à l’occasion d’un événement organisé par Nicolas Nihon, Ambassadeur de la Belgique au Kenya et auprès de l’UNFPA.
Intervenant lors de ce lancement, Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, a déclaré : « Les violences sexistes et le VIH sont des épidémies inextricablement liées. Si nous voulons que les choses changent sur un plan comme sur l’autre, nous devons nous attaquer aux barrières structurelles qui les favorisent ». Il a évoqué la nécessité de donner aux jeunes femmes les compétences et les capacités de prendre des décisions éclairées en ce qui concerne leur santé et il a insisté sur l’importance vitale d’impliquer les garçons et les hommes le plus tôt possible pour changer les comportements et contrer les normes qui permettent aux violences sexistes de persister.
Une jeune rescapée de violences sexistes originaire de Kisumu, une ville portuaire des rives du lac Victoria, a livré un témoignage émouvant et puissant, rappelant aux participants l’importance fondamentale de la campagne et la nécessité d’en parler pour aider les survivant(e)s à accepter les choses et à guérir. Elle a aussi lancé un appel aux parents pour qu’ils parlent de la violence à leurs enfants et qu’ils les aident à s’exprimer.
M. Nihon a mis en avant l’engagement du gouvernement belge dans la lutte contre toutes les formes de violences sexistes et salué le travail des partenaires kenyans dans l’appui aux victimes.
« Malheureusement, les violences sexistes qui touchent les femmes et les filles sont un phénomène répandu », a déclaré Ademola Olajide, Représentant de l’UNFPA au Kenya. « Les soins et l’appui aux survivantes et survivants sont essentiels pour éradiquer les violences sexistes et cela nécessite une approche multisectorielle ».
Les participants ont affirmé que l’action au niveau communautaire, associée à une sensibilisation à l’échelle mondiale et à des changements structurels, pouvait conduire à une transformation et qu’il existait un énorme potentiel d’accélération des résultats en s’appuyant sur l’excellent travail déjà accompli.
Atteindre l’égalité entre les sexes, faire avancer l’émancipation des femmes et assurer pleinement les droits et la santé sexuels et reproductifs des femmes et des filles sont au cœur du travail de l’ONUSIDA et représentent des actions essentielles pour atteindre les Objectifs de développement durable et les objectifs fixés dans la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida.
En collaboration avec un large éventail de partenaires, y compris les femmes vivant avec le VIH et les organisations de femmes, l’ONUSIDA œuvre pour faire en sorte que les femmes et les filles, partout dans le monde, puissent exercer pleinement leurs droits et deviennent autonomes afin de se protéger contre le VIH, et pour que toutes les femmes et les filles vivant avec le VIH aient directement accès au traitement et aux soins.