Reportage

Le combat de REDLACTRANS pour les droits des personnes transgenres

01 octobre 2018

On constate encore aujourd’hui des niveaux alarmants de violences à l’encontre des personnes transgenres, et une absence de reconnaissance de leurs droits. À l’occasion d’une visite au siège de l’ONUSIDA à Genève, en Suisse, le 18 septembre, Marcela Romero et Venus Tejada, des représentantes du Réseau des personnes transgenres d’Amérique latine et des Caraïbes (REDLACTRANS), ont présenté le chiffre ahurissant de l’espérance de vie des femmes transgenres dans la région, qui est de 35 ans seulement.

Lors de cette visite, Mme Romero et Mme Tejada ont rencontré le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, et évoqué le travail de REDLACTRANS dans 13 pays. Une subvention versée par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme à REDLACTRANS a permis de créer un centre qui recueille les témoignages et suit les affaires de violations des droits de l’homme commises à l’encontre des femmes transgenres en Amérique latine et dans les Caraïbes.

« La stigmatisation, la discrimination et la violence à l’égard des minorités sexuelles et de genre les empêchent d’accéder aux services de santé », a déclaré M. Sidibé. « Chacun a droit à la santé, quels que soient son genre ou son orientation sexuelle. Pour cela, il faut zéro discrimination pour tout le monde, partout ».

Mesdames Romero et Tejada ont également présenté à M. Sidibé une copie du rapport de REDLACTRANS, intitulé Waiting to die (En attendant la mort), qui compile les cas de violations des droits de l’homme à l’encontre des personnes transgenres et formule des recommandations à l’attention des décideurs.

« La stigmatisation et la discrimination sont des obstacles à l’accès aux services dont nous avons besoin pour rester en bonne santé. Des femmes transgenres meurent en raison du manque d’accès au traitement. Sans prise en charge médicale globale, il n’y a pas d’égalité des droits ni de vraie démocratie », a déclaré Mme Romero.

Depuis sa création en 2006, REDLACTRANS encourage l’élaboration de lois sur l’identité de genre. En Argentine, dans l’État plurinational de Bolivie, dans trois districts fédéraux du Mexique et en Uruguay, où des lois sur l’identité de genre ont été votées, les droits des personnes transgenres deviennent de plus en plus une réalité, et par conséquent les personnes transgenres peuvent accéder aux services de santé. Ces lois ont suscité des changements positifs dans les services fournis aux personnes transgenres et permis de faire reculer la stigmatisation et la discrimination dans les établissements de santé. « Sans identification, on ne peut ni voyager, ni s’inscrire à l’école, ni accéder aux nombreux services qui sont essentiels pour s’intégrer dans la société », a expliqué Mme Tejada.

Mme Romero et Mme Tejada ont appelé l’ONUSIDA à prendre en compte les effets de la migration forcée, des inégalités persistantes et de la pauvreté sur la qualité de vie des femmes transgenres.

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