Reportage

Le Parlement panafricain lance un appel en faveur de l’augmentation des ressources nationales allouées au VIH et à la santé en Afrique

15 juillet 2019

Un communiqué adopté lors du Sommet panafricain de haut niveau sur le VIH et le financement de la Santé enjoint aux parlementaires d'assurer le droit à la santé pour toutes et tous et à s’impliquer davantage en faveur de l’augmentation des ressources nationales allouées au VIH et à la santé.

« Nos gouvernements doivent mobiliser de toute urgence leurs ressources nationales afin d’assurer à toutes et tous un accès durable et abordable au traitement du VIH, ainsi que pour garantir que toutes les femmes aient les mêmes chances que moi d’élever des enfants non contaminés et en bonne santé », déclare Valérie Maba, présidente du réseau national congolais des organisations de personnes séropositives.

Roger Nkodo Danh, président du Parlement panafricain, a souligné l’urgence de trouver des sources de financements durables pour riposter au VIH et pour améliorer les services publics de santé en Afrique.

Les dernières années ont vu une augmentation significative des financements nationaux et internationaux, ce qui a permis aux pays africains d’étendre rapidement leurs programmes de lutte contre le VIH. En 2018, 16,3 millions de personnes vivant avec le VIH suivaient une thérapie antirétrovirale en Afrique subsaharienne, soit 70 % de l'ensemble des malades suivant un tel traitement dans le monde. Fin 2017, près de 21,3 milliards de dollars, dont 56 % environ financés par des investissements nationaux, étaient à la disposition des programmes contre le VIH en Afrique subsaharienne.

Le communiqué encourage aussi les pays à continuer de participer à la solidarité internationale dans le refinancement prochain du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. « C’est un honneur pour nous d’être parmi vous aujourd’hui et nous saluons les efforts des 11 États membres africains qui ont déjà pris position et des engagements », a annoncé Marijke Wijnroks, cheffe de cabinet du Fonds mondial.

En 2001, les chefs d’État de l’Union africaine se sont engagés dans la Déclaration d’Abuja à réserver au moins 15 % de leur budget national aux soins de santé afin de proposer une couverture santé universelle. Toutefois, la part de budget national allouée aux dépenses de santé a diminué en Afrique et, en 2018, 5 milliards de dollars manquaient à la riposte au sida. À cela s’ajoute que seuls deux États membres sur les 55 que compte l’Union africaine respectent les objectifs de la Déclaration d’Abuja.

En marge de la 32e session ordinaire de l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernements tenue en février 2019, les États membres de l’Union africaine ont réaffirmé dans la Déclaration de l’ « Investing in Health Africa Leadership Meeting » leur engagement en faveur de l’augmentation des ressources nationales dédiées à la santé.

« Mettre un terme au sida d’ici 2030 est un Objectif de développement durable et de l’Agenda 2063. Endiguer l’épidémie est une condition sine qua non pour obtenir des résultats durables. Si nos gouvernements ne passent pas à la vitesse supérieure et ne garantissent pas la pérennité financière de la riposte, alors le fardeau socioéconomique et humain va s’alourdir », constate Clémence Baré, Directrice du Bureau de liaison de l’ONUSIDA auprès de l’Union africaine.

Le sommet a eu lieu au Congo, à Brazzaville, les 11 et 12 juillet. Il s'est tenu sous l’égide de Denis Sassou Nguesso, président du Congo, et était organisé par l’ONUSIDA, le Parlement panafricain et le Bureau régional pour l’Afrique de l’Organisation mondiale de la Santé.