Reportage

Tous unis pour lutter contre l’exclusion des populations clés en Afrique Centrale

03 octobre 2019

En Afrique de l’ouest et centrale, les populations clés (consommateurs de drogues injectables, homosexuels et hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, transgenres, personnes faisant commerce du sexe et prisonniers) et leurs partenaires sexuels représentent plus de 64% des nouvelles infections à VIH en 2018. (Rapport annuel ONUSIDA, juillet 2019).

Selon le Dr Manuel-Nso Obiang Ada, Secrétaire Exécutif de l’OCEAC, « Les efforts de réduction de la stigmatisation et discrimination envers les personnes vivant avec le VIH et notamment les populations clés sont loin d’occuper la place qu’ils méritent, y compris dans les centres sanitaires. » 

C’est pour cela que l’OMS et l’ONUSIDA encouragent les pays de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale) à investir davantage dans des interventions structurelles afin de mieux comprendre et répondre aux besoins de ces populations marginalisées, et à fournir des services sans stigmatisation ni discrimination.

 Récemment, l’organe de santé de la CEMAC, l’OCEAC (l’organisation de coordination pour la lutte contre les endémies en Afrique Centrale)  s’est réuni  à Yaoundé, avec des représentants des populations clés, afin d’adopter une feuille de route pour parvenir à la validation d’une Déclaration politique multisectorielle en 2020 en faveur des population clés dans la région.  

Les pays représentés dans la CEMAC sont le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo, le Gabon, la Guinée-Equatoriale, et le Tchad.

Comme le précise Dr Casimir Manzengo, conseiller médical au bureau Régional Afrique de l’OMS, « Les populations clés jouent un rôle important dans la survenue de l’épidémie du VIH/sida dans le monde, ainsi, elles doivent aussi jouer un rôle de premier rang dans les efforts de l’élimination de l’épidémie.»

Pour Savina Ammassari, Directrice Bureau Pays ONUSIDA au Cameroun, elle espère que l’initiative de la déclaration réduira les inégalités. Selon elle, « Aucune société ne peut s’épanouir et se développer dans l’exclusion. Nous avons tous des valeurs humaines en commun et nous sommes un même peuple dans nos différences.»