Reportage
Exposition d'art au siège de l'ONUSIDA par des membres de l'Association des personnes vivant avec le VIH à Genève
17 juin 2024
17 juin 202417 juin 2024En remontant ses lunettes rondes, Carole Perrette a rapidement réajusté un tableau dans l’exposit
En remontant ses lunettes rondes, Carole Perrette a rapidement réajusté un tableau dans l’exposition d’art au siège de l’ONUSIDA à Genève, en Suisse.
Pendant un mois, plus d’une vingtaine de peintures réalisées par son groupe de peinture thérapeutique orneront le hall baigné de soleil.
Mme Perrette, peintre et enseignante en peinture thérapeute, a animé de 2005 à 2013 les ateliers de peinture au sein de l’Association genevoise des personnes vivant avec le VIH/SIDA (PVA) pour ses membres. Après une pause de 7 ans pour développer son art, Mme Perrette a repris dès 2020 les ateliers à PVA-Genève.
Elle est ravie que l’ONUSIDA accueille une sélection de pastels, d’aquarelles diverses et vibrantes de ses étudiants.
« Achever une œuvre d’art est un tel accomplissement que cette exposition est un honneur encore plus grand », a déclaré Mme Perrette.
Pour la peintre et membre de PVA-Genève May les séances de peinture thérapeutique lui permettent de se sentir libre.
« On peint, on parle, on s’exprime, on partage et c’est très libérateur...j’oublie mon quotidien ».
PVA-Genève propose des séances de peinture thérapeutique hebdomadaires à tous ses membres.
Pour le Directeur de l'association, les ateliers sont un élément clé du travail de sensibilisation en santé mentale mené par PVA-Genève.
« Comme vous pouvez le voir dans la variété des peintures exposées, les personnes s’expriment différemment, depuis de magnifiques couchers de soleil jusqu’à deux poissons s’embrassant en passant par des interprétations de cellules sanguines », a déclaré Rocco Senatore.
« Malgré cette diversité, les séances de peinture thérapeutique unissent le groupe et la plupart défendent le travail de chacun », a-t-il déclaré.
Un peintre et membre, Yvan a dit qu’il assistait avec impatience aux ateliers car le tout se passait avec beaucoup de bienveillance. "J’ai eu du mal à me confier à ma famille quand j’ai appris que j’étais séropositif donc les ateliers d’art sont pour moi une source de soutien et je ne me sens pas jugé.”
Au cours d'une séance de rencontre et d'accueil avec les artistes et le personnel des Nations Unies, Mahesh Mahalingam, chef de cabinet de l'ONUSIDA, a déclaré que l'art était utilisé depuis longtemps comme un moyen de sensibiliser à la riposte au VIH. "L'art et les artistes comme vous ont contribué à attirer l'attention du monde sur le VIH d'une manière qui ne s'est produite pour aucune autre maladie », a-t-il déclaré. "Les artistes ont rendu cette maladie humaine et cela a conduit à un mouvement qui a permis à des millions de personnes d'avoir accès à un traitement.”
Dalia, artiste et membre de PVA-Genève, a hoché la tête en signe d'approbation et s'est tournée vers le groupe après en déclarant : « Tout comme nos séances d'art-thérapie, c'est ça la solidarité».