Communiqué de presse
Les dirigeants africains s'engagent à intensifier leurs efforts dans la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme
26 mai 201326 mai 2013Examen des progrès réalisés la première année pour mettre en œuvre la feuille de route de l'Union africaine
Addis-Abeba, 26 mai 2013 - Plus de 12 chefs d'États africains et dirigeants internationaux se sont réunis aujourd'hui et ont examiné les progrès de la mise en œuvre des réformes axées sur le changement pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Ils se sont également engagés à accélérer le changement (augmentation du financement national annuel pour les soins de santé, notamment les services de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme). AIDS Watch Africa (AWA), une plateforme de plaidoyer sur le sida, la tuberculose et le paludisme pour les chefs d'États africains, a organisé une réunion à Addis-Abeba en Éthiopie, en marge du Sommet de l'Union africaine qui célébrait les 50 ans de l'Unité africaine.
Les dirigeants africains ont également examiné les progrès de la mise en œuvre de la feuille de route sur la responsabilité partagée et la solidarité mondiale pour lutter contre le sida, la tuberculose et le paludisme en Afrique, adoptée en juillet dernier en vue d'établir un nouveau programme de lutte contre ces trois maladies sur le continent.
« En notre qualité de dirigeants engagés pour un continent sain, nous nous devons de redoubler nos efforts pour garantir un accès universel aux services de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Nous tendrons ainsi vers l’objectif de zéro nouvelle infection par le VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida et vers l'élimination de la tuberculose et du paludisme », a déclaré S.E. Ato Hailemariam Desalegn, Premier ministre de l'Éthiopie, également président de l'Union africaine et d'AIDS Watch Africa.
Le Dr. Nkosazana Dlamini Zuma, Président de la Commission de l'Union africaine (CUA), a indiqué que l'adoption de nouvelles mesures de financement en matière de santé démontrera le fort engagement politique de l'Afrique à l'égard de la santé et du développement de son peuple.
« En adoptant des réformes axées sur le changement pour lutter contre le sida, la tuberculose et le paludisme, notre continent démontre un fort engagement politique et une volonté d'agir », a déclaré le Dr. Zuma. « Pour atteindre les OMD, les États membres de l'UA devront développer des plans d'investissement durable qui ne dépendront plus que du financement extérieur mais mobiliseront des ressources nationales innovantes », a-t-elle indiqué.
AIDS Watch Africa a été fondée lors du Sommet d'Abuja en 2001, pour déterminer le calendrier des instances dirigeantes pour la lutte contre le sida en Afrique et son mandat a été élargi en janvier 2012 afin d’y inclure la tuberculose et le paludisme. L'organisation s'est engagée à suivre les progrès réalisés dans la mise en œuvre des trois piliers de la feuille de route, qui consistent à : (1) créer des modèles de financement davantage diversifiés, équilibrés et durables ; (2) améliorer l'accès aux médicaments par le biais d'une production locale et de l'harmonisation des règlementations ; et (3) établir un leadership, une gouvernance et une supervision solides.
« Je vous félicite pour les progrès réalisés et je partage votre détermination à aller encore plus loin », a déclaré Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies. « Je vous encourage à continuer d'investir dans une Afrique sans sida. Cela améliorera les conditions de santé, la responsabilisation et les droits de l'Homme de vos citoyens. »
Les dirigeants africains mènent une série de transformations durables dans le domaine de la santé grâce à des solutions trouvées en Afrique, comme le démontrent les récents succès de la lutte contre le sida.
« Le leadership africain est la solution miracle qui a changé de manière irrévocable l'évolution de ces trois maladies et nous pouvons aujourd'hui aller encore plus loin », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Je suis persuadé que le leadership africain peut ouvrir la voie à une amélioration de la santé dans le monde. »
Pour avancer vers le premier pilier de la feuille de route, un certain nombre de pays a commencé à mettre en œuvre des mesures de financement innovantes pour lutter contre le sida destinées à réduire la dépendance vis-à-vis des bailleurs de fonds extérieurs. Le Kenya et le Zimbabwe affectent désormais une partie des recettes fiscales nationales à un fonds d'affectation spéciale pour la lutte contre le sida, alors que des pays comme le Bénin, le Congo, Madagascar, le Mali, l'île Maurice, le Niger, le Rwanda, et l'Ouganda ont mis en place des taxes spéciales sur les téléphones portables et les billets d'avion pour financer la lutte contre le VIH. L'Afrique du Sud, qui adopte une approche différente, a modifié son processus d'appel d'offres en vue d'augmenter la concurrence parmi les fournisseurs, ce qui lui a permis de réduire de 53 % ses dépenses pour les médicaments antirétroviraux.
Le Dr. Mark Dybul, Directeur exécutif du Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a salué les chefs d'État et de gouvernement et a indiqué que leur leadership sur la question est une nouvelle preuve que le sida, la tuberculose et le paludisme peuvent devenir des maladies appartenant au passé.
« Nous vivons un moment historique et si nous collaborons avec un sentiment de responsabilité partagée et une action coordonnée, nous vaincrons ces maladies », a-t-il déclaré.
Des partenariats transcontinentaux ont été établis l'an dernier en vue d'améliorer la disponibilité des traitements du VIH à un prix abordable, l'un des principaux objectifs du second pilier de la feuille de route. Cela inclut le Programme de production pharmaceutique pour le Plan d'action pour l'Afrique, qui soutiendra l'intensification de la production de médicaments au niveau local et le Programme africain d'harmonisation des règlementations relatives aux médicaments, qui aidera à règlementer la qualité des médicaments et les systèmes de livraison, afin que des vies ne soient pas perdues en raison de traitements inadéquats ou indisponibles.
Pour atteindre l'objectif du troisième pilier, à savoir améliorer le leadership, la gouvernance et la supervision, une série de réunions de haut niveau a été organisée à travers le continent ces 12 derniers mois pour réaffirmer la priorité de la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme dans le calendrier africain. Des pays comme la Côte d’Ivoire, le Rwanda et l'Afrique du Sud ont également intégré des programmes et un contrôle du VIH dans leur infrastructure sanitaire générale, rationalisant la coordination de la maladie et la gouvernance.
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