Communiqué de presse

ONU-Habitat et ONUSIDA appellent à des efforts renouvelés pour s’attaquer au VIH dans les zones urbaines

NAIROBI/GENÈVE, 18 septembre 2015—Un nouveau rapport d’ONU-Habitat et de l’ONUSIDA appelle instamment les villes à en faire davantage pour agir contre les épidémies de VIH dans les zones urbaines. Le rapport souligne que les villes et les zones urbaines sont particulièrement affectées par le VIH, les 200 villes les plus touchées par l’épidémie représentant, selon les estimations, plus d’un quart de l’ensemble des personnes vivant avec le VIH autour du monde.

Le rapport, intitulé Ending the urban AIDS epidemic [Mettre fin à l’épidémie urbaine de sida], a été lancé à Nairobi (Kenya) par le Directeur exécutif d’ONU-Habitat, Joan Clos, et le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé. Il révèle que dans de nombreux pays, des villes à forte croissance abritent plus de la moitié de l’ensemble des personnes vivant avec le VIH, et que beaucoup d’entre elles sont confrontées à des défis s’agissant d’assurer l’accès aux services de lutte contre le VIH.

« Bien que les villes disposent souvent de ressources, de systèmes de santé viables et des capacité nécessaires pour l’innovation et la prestation de services, elles peinent parfois à concevoir et à mettre en œuvre des ripostes au sida qui soient ciblées, efficaces et fondées sur les droits, laissant souvent de côté les populations les plus vulnérables et les plus marginalisées, » a déclaré M. Clos. « Les villes occupent une position centrale pour ce qui est de conduire à un changement de paradigme dans la riposte au sida – une action concertée vers une responsabilité partagée entre les autorités nationales et municipales et les organisation à assise communautaire à l’appui d’un leadership local et de données factuelles locales pour transformer les déterminants sociaux, politiques et économiques du risque et de la vulnérabilité liés au VIH. »

Le rapport souligne que les dirigeants municipaux ont une occasion unique de s’emparer du dynamisme, du pouvoir d’innovation et de transformation de la riposte au sida non seulement pour élargir les services de lutte contre le VIH dans les villes mais également pour s’attaquer à d’autres enjeux urbains, notamment l’exclusion sociale, les inégalités et la pauvreté extrême.

« Les villes peuvent diriger le changement, » a déclaré M. Sidibé. « En tant que centres pour l’innovation, les villes peuvent faciliter de larges partenariats et utiliser leurs vastes ressources pour fournir une riposte inclusive et efficace au VIH, fondée sur des preuves concrètes et reposant sur les droits humains – afin de ne laisser personne de côté. »

Dans près de la moitié (94) des 200 villes les plus affectées, le VIH se transmet principalement par le biais de rapports hétérosexuels non protégés. Dans les 106 villes restantes, le commerce du sexe, les rapports sexuels non protégés entre hommes et la consommation de drogues injectables sont les principaux moteurs des épidémies. Dans la région Asie-Pacifique, on estime qu’environ 25% de l’ensemble des personnes vivant avec le VIH résident dans 31 villes importantes, alors qu’en Europe occidentale et centrale, quelque 60% de l’ensemble des personnes vivant avec le VIH résident dans une vingtaine de villes.

Selon le nouveau rapport, les données de 30 pays qui ont mené des enquêtes démographiques auprès des ménages représentatives sur le plan national montrent que la prévalence du VIH parmi les personnes de 15 à 49 ans vivant dans des zones urbaines est plus élevée que parmi les personnes vivant dans des zones rurales dans la plupart des pays.

Même dans les pays qui sont encore à prédominance rurale, les villes abritent souvent des nombres disproportionnés de personnes vivant avec le VIH. Par exemple, les zones urbaines ne représentent que 18% de la population de l’Éthiopie mais près de 60% des personnes vivant avec le VIH au niveau national.

Le rapport souligne la nécessité pour les villes de renouveler leurs efforts en faveur d’une approche de la santé urbaine qui serve l’évolution des besoins des villes et des personnes qui y vivent et y travaillent. Il ajoute que ces mesures permettraient d’atteindre les objectifs d’accélération de l’ONUSIDA pour mettre fin à l’épidémie de sida en tant que menace pour la santé mondiale d’ici à 2030.

L’approche d’accélération de l’ONUSIDA demande d’intensifier et de cibler rapidement la mise en œuvre et la prestation de services de prévention et de traitement du VIH ayant fait leurs preuves, à fort impact : une approche qui mise de plus en plus sur le leadership urbain.

Plusieurs pays ont introduit une législation, des politiques nationales ou des stratégies spécifiques pour répondre aux besoins des personnes vivant avec le VIH et affectées par le virus. Toutefois, de nombreux pays sont toujours à la traîne lorsqu’il s’agit de consacrer des ressources suffisantes et de mettre en œuvre des programmes de lutte contre le VIH qui soient inclusifs et axés sur les villes.

ONU-Habitat

ONU-Habitat occupe une position unique pour promouvoir le développement urbain et la planification et l’établissement d’un meilleur avenir urbain pour les générations futures. Ce projet essentiel apporte son soutien à la croissance économique et au développement social et réduit la pauvreté et les inégalités. Les priorités d’ONU-Habitat sont ciblées sur sept domaines : législation, foncier et gouvernance urbaine, planification et aménagement urbains, économie urbaine, services urbains de base, logement et réhabilitation des bidonvilles, réduction des risques et réhabilitation, recherche urbaine et développement des capacités. Pour en savoir plus, consultez le site unhabitat.org et suivez-nous sur Facebook et Twitter.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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