
Press Statement
Le respect des droits humains des femmes est essentiel pour créer un monde plus sûr, plus juste et plus sain
07 mars 2016 07 mars 2016Message de Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, à l’occasion de la Journée internationale de la femme
GENÈVE, 8 mars 2016 – À l’occasion de la Journée internationale de la femme, la communauté mondiale doit réaffirmer l’engagement qu’elle a pris de faire pleinement respecter les droits humains des femmes ; cette obligation morale est la garantie d’un monde plus sûr, plus juste et plus sain. L’autonomisation de générations de femmes et de filles, et l’abolition des inégalités entre les sexes sont des composantes essentielles des Objectifs de développement durables et incontournables si l’on veut mettre fin à l’épidémie de sida à l’horizon 2030.
Malgré quelques progrès en direction de l’égalité des sexes dans certains domaines, comme l’éducation et la représentation politique, de nombreuses inégalités subsistent. Le rythme de la réduction de ces inégalités est d’une lenteur intolérable. Les femmes continuent par exemple d’être beaucoup moins rémunérées que les hommes et restent confrontées à des problèmes d’accès aux services de santé essentiels, notamment de santé sexuelle et reproductive.
Chaque jour, plus de 40 000 filles sont mariées avant l’âge de 18 ans[1], les complications liées à la grossesse et à l’accouchement demeurent la deuxième cause de décès chez les adolescentes âgées de 15 à 19 ans[2] et l’on estime à environ 120 millions le nombre de filles victimes de viols ou de rapports sexuels contraints à un moment de leur vie dans le monde[3].
Les vulnérabilités et les risques associés au VIH sont étroitement liés aux inégalités entre les sexes inhérentes au tissu politique, économique et social de nos sociétés. Les maladies liées au sida sont la principale cause de décès des femmes en âge de procréer au niveau mondial. En 2014, on estimait à environ 220 000 le nombre de nouvelles infections à VIH chez les adolescentes âgées de 10 à 19 ans et les adolescentes représentaient 62 % des nouvelles infections dans ce groupe d’âge à travers le monde. En Afrique subsaharienne, les adolescentes de 10 à 19 ans représentent 72 % de l’ensemble des nouvelles infections à VIH dans ce groupe d’âge. La violence sexiste et l’absence de contrôle sur les décisions qui affectent leur propre vie accroissent le risque d’infection à VIH chez les femmes et les filles.
Une semaine avant la soixantième session de la Commission de la condition de la femme et trois mois avant la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida, la communauté mondiale doit prendre conscience des liens indéniables qui existent entre l’instauration d’une justice sociale et l’établissement d’un socle pour mettre fin à l’épidémie de sida. Personne ne doit être laissé pour compte.
L’approche d’accélération de l’action de l’ONUSIDA en vue de mettre fin à l’épidémie de sida a fixé un ensemble d’objectifs assortis d’échéances, notamment réduire le nombre de personnes nouvellement infectées par le VIH de 2 millions en 2014 à moins de 500 000 en 2020, réduire le nombre de personnes décédant de maladies liées au sida de 1,2 million en 2014 à moins de 500 000 en 2020 et éliminer la discrimination liée au VIH. Nous ne pourrons pas atteindre ces objectifs sans progrès réellement significatifs de sorte que les droits humains des femmes soient respectés afin qu’elles soient libres de prendre des décisions éclairées concernant leur santé et leur bien-être.
[1] https://plan-international.org/child-marriage?gclid=COSA7uzWpssCFUwq0wodMsIBvQ.
[2] http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs345/en/.
[3] Hidden in plain sight, http://www.unicef.org/publications/index_74865.html.
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