Communiqué de presse

69e Assemblée mondiale de la Santé : les orateurs d'un événement parallèle de haut niveau appellent à accélérer la riposte pour mettre fin à l'épidémie de sida chez les femmes et les adolescentes

Selon Lorena Castillo de Varela, Première dame du Panama, il est capital d'accélérer la riposte et d'autonomiser les femmes et les filles pour mettre fin à l'épidémie de sida

GENÈVE, le 23 mai 2016 — Lors d'un événement de haut niveau qui s'est tenu en marge de la 69e session de l'Assemblée mondiale de la Santé en cours à Genève (Suisse), des délégués ont exhorté les pays à mettre fin aux inégalités entre les sexes dans la riposte au VIH, en veillant à ce que les femmes et les adolescentes bénéficient de l'initiative d'accélération pour mettre fin à l'épidémie de sida. Cet événement était organisé par Mme Lorena Castillo de Varela, Première dame du Panama et Ambassadrice spéciale de l'ONUSIDA en Amérique latine. Mme Castillo de Varela a souligné qu'il était important que les femmes jouent un rôle moteur pour veiller à ce que les programmes et les politiques soient élaborés en fonction de leurs besoins.

« Un accès limité aux soins de santé et à l'éducation, couplé à des systèmes et à des politiques qui ne tiennent pas compte des besoins des jeunes, sont des obstacles qui empêchent les adolescentes et les jeunes femmes de se protéger du VIH, en particulier lors du passage à l'âge adulte », a déclaré Mme Castillo de Varela. « Faire reculer les infections à VIH et la mortalité liée au sida suppose de faire progresser l'égalité des sexes ainsi que la responsabilisation et l'autonomie des femmes, de sorte que les filles et les jeunes femmes puissent prendre des décisions concernant leur santé en toute indépendance et vivre à l'abri de toute forme de violence. »

L'événement parallèle de haut niveau était axé sur trois thèmes, à savoir l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants, la prévention du VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes et l'accès au traitement du VIH pour tous.

L'engagement et l'autonomisation des femmes en tant que dirigeantes, décideuses, maîtres d'œuvre et soutiens de leurs pairs, combinés à un accès accru à des services de prévention et de traitement du VIH efficaces, ont contribué de façon essentielle au succès des efforts mondiaux en vue d'éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants, qui ont diminué de plus de moitié en rythme annuel, passant de 520 000 en 2000 à 220 000 en 2014. Cette approche complète et inclusive doit maintenant être élargie à l'ensemble des personnes vivant avec le VIH, y compris aux jeunes femmes et aux filles.

« Nous avons besoin d'une approche et d'interventions holistiques et combinées qui soutiennent les adolescentes et les femmes », a indiqué Angelina Namiba, militante de la lutte contre le VIH du Salamander Trust. « Il est crucial que les femmes vivant avec le VIH participent concrètement à chaque étape de ces interventions, de leur conception jusqu'à leur mise en œuvre. »

À l'échelle du globe, le sida reste la première cause de mortalité des femmes en âge de procréer. En 2014, on avait enregistré quelque 220 000 nouvelles infections à VIH chez les adolescents de 15 à 19 ans, dont 62 % étaient des filles. En 2014, le sida était la principale cause de décès des adolescents en Afrique subsaharienne.

La violence sexiste, l'inégalité entre les sexes, des normes sexistes néfastes, la stigmatisation et la discrimination empêchent souvent les femmes et les filles de connaître leur statut VIH et d'accéder à des services de prévention et de traitement du VIH adaptés. Alors que 670 000 adolescentes de 15 à 19 ans vivent avec le VIH, selon les estimations, une sur cinq seulement sait qu'elle est séropositive.

L'approche d'accélération de l'ONUSIDA vise à faire en sorte que d'ici 2020, 90 % au moins des adolescents et des jeunes (et des membres d'autres groupes exposés au risque d'infection à VIH) aient accès à des services de prévention combinée du VIH et à des services relatifs à la santé et aux droits sexuels et reproductifs, et qu'ils possèdent des compétences, des connaissances et des capacités suffisantes pour se protéger du VIH.

Outre l'intensification de la prévention du VIH, le déploiement de l'accès au traitement du VIH est primordial. La stratégie mondiale du secteur de la santé sur le VIH 2016–2021 de l'Organisation mondiale de la Santé actuellement débattue dans le cadre de l'Assemblée mondiale de la Santé qui se tient cette semaine confirme la cible de traitement 90–90–90 de l'ONUSIDA. Il s'agira de faire le nécessaire pour que 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % des personnes diagnostiquées séropositives au VIH aient accès à un traitement antirétroviral et 90 % des personnes sous traitement présentent une charge virale indétectable. Pour atteindre cette cible, il faudra mettre en œuvre des modèles de fourniture de services innovants garantissant que les adolescents et les jeunes sont diagnostiqués précocement et orientés rapidement vers des services de traitement, qu'ils bénéficient d'une aide à l'observance du traitement et d'une prise en charge pour rester en bonne santé. Ces services doivent être accessibles, financièrement abordables et adaptés aux besoins des femmes et des filles. Parmi les autres cibles de l'approche d'accélération figurent la réduction des nouvelles infections à VIH, pour ramener leur nombre à moins de 500 000 par an d'ici 2020, et l'élimination de la discrimination.

La Suisse et la Zambie faisaient partie des parrains de l'événement à Genève mais sont aussi les co-animateurs de la Réunion de haut niveau sur la fin du sida organisée dans le cadre de l'Assemblée générale des Nations Unies et, en tant que tels, veilleront à ce que la synthèse des conclusions de cet événement parallèle à l'Assemblée mondiale de la Santé alimente les discussions de la Réunion de haut niveau qui se tiendra à New York (États-Unis d'Amérique) du 8 au 10 juin 2016.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Déclarations

« Un accès limité aux soins de santé et à l'éducation, couplé à des systèmes et à des politiques qui ne tiennent pas compte des besoins des jeunes, sont des obstacles qui empêchent les adolescentes et les jeunes femmes de se protéger du VIH, en particulier lors du passage à l'âge adulte. Faire reculer les infections à VIH et la mortalité liée au sida suppose de faire progresser l'égalité des sexes ainsi que la responsabilisation et l'autonomie des femmes, de sorte que les filles et les jeunes femmes puissent prendre des décisions concernant leur santé en toute indépendance et vivre à l'abri de toute forme de violence. »

Lorena Castillo de Varela, Première dame du Panama

« Nous avons besoin d'une approche et d'interventions holistiques et combinées qui soutiennent les femmes au-delà de la grossesse. Il est crucial que les femmes vivant avec le VIH participent concrètement à chaque étape de ces interventions, de leur conception jusqu'à leur mise en œuvre. »

Angelina Namiba, Salamander Trust

« De nombreuses femmes brésiliennes fréquentent les services de santé pour bénéficier de soins mais aussi pour faire soigner leurs enfants ou d'autres membres de leur famille. Il y a à cet égard une corrélation entre le fait de s'occuper de soi et celui de s'occuper des autres, les femmes exerçant un rôle de soignant non professionnel pour leur famille et leur communauté. »

Ricardo Barros, Ministre de la Santé, Brésil

« Tant que les hommes ne s'engagent pas, tant qu'ils refusent de participer au processus aux côtés des femmes, nous n'atteindrons pas nos objectifs d'élimination des nouvelles infections à VIH. Nous sommes déterminés à en finir avec le VIH/sida et c'est pourquoi, lors de notre dernière réunion annuelle consacrée au sida, le Président lui-même a décidé d'augmenter de façon très substantielle les financements en faveur de la riposte au VIH. »

Raymonde Goudou Coffie, Ministre de la Santé, Côte d'Ivoire

« Nous ne devons pas subir une réalité mais façonner notre avenir. »

Margarita Guevara, Ministre de la Santé, Équateur

« Nous avons réduit le nombre de cas de VIH et la mortalité, élargi la couverture du traitement antirétroviral gratuit et fait reculer la transmission du VIH de la mère à l'enfant, dans le cadre d'une stratégie combinant ressources publiques et ripostes communautaires. »

Elvia Violeta Menjívar, Ministre de la Santé, El Salvador

« Depuis le début, le Panama assure une supervision épidémiologique du VIH. Sous l'impulsion de la Première dame, il a donné un nouvel élan à sa lutte contre le virus. »

Francisco Javier Terrientes, Ministre de la Santé, Panama

« Nous devons introduire des changements pour garantir un accès à toutes les formes de prévention, de diagnostic, de prise en charge et de traitement pour tous, en particulier pour les jeunes femmes et les populations les plus vulnérables. »

Adalberto Campos Fernandes, Ministre de la Santé, Portugal

« Avant la mise en œuvre du programme de prévention de la transmission de la mère à l'enfant, 70 000 nourrissons étaient contaminés. On en compte aujourd'hui moins de 7 000. Malgré ce recul, le travail n'est pas terminé ; nous devons nous rapprocher le plus possible de l'objectif « zéro infection » et nous ne ménageons pas nos efforts en ce sens. »

Aaron Motsoaledi, Ministre de la Santé, Afrique du Sud

« Nous formulons l'espoir que 2016 marque une évolution historique de la riposte au sida : cette année doit être un tournant majeur qui débouchera sur la fin de l'épidémie. »

Pascal Strupler, Directeur de l'Office fédéral de la santé publique, Suisse

« Je suis certaine que vous conviendrez tous avec moi que l'adolescence est une période délicate de la vie d'une fille. Les transformations physiques, émotionnelles et sociales considérables que connaissent alors les filles façonnent leur avenir. Mais l'adolescence est aussi un moment idéal pour faire fructifier les efforts en matière de développement et de diplomatie, rompre les cycles de la pauvreté et de la violence, permettre aux filles de poursuivre leur scolarité, investir dans leur avenir. J'ai la conviction que nous pouvons faire en sorte que les femmes et les filles bénéficient de l'initiative d'accélération pour mettre fin à l'épidémie de sida dans un avenir très proche. »

Ambassadrice Pamela Hamamoto, États-Unis d'Amérique

« il est injuste que les femmes et les filles ne puissent accéder à l'information et aux services qui pourraient les protéger du VIH et leur donner accès à un traitement. Si nous voulons mettre fin à l'épidémie de sida à l'horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable, la communauté internationale doit adopter une approche axée sur l'humain qui consacre le droit des femmes et des filles à prendre des décisions avisées concernant leur santé et leur bien-être, y compris leur santé et leurs droits sexuels. »

Michel Sidibé, Directeur exécutif, ONUSIDA

« Cet événement parallèle est extrêmement important. Il s'agit de mettre fin à l'épidémie de sida et d'œuvrer en faveur d'un groupe essentiel, celui des adolescents. Si nous négligeons cette tranche d'âge, nous ne parviendrons pas à mettre fin à l'épidémie de sida à l'horizon 2030. Je vous félicite pour le travail que vous accomplissez dans ce domaine et en faveur de l'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant. Cela contribuera de manière décisive à la fin du sida. »

Margaret Chan, Directrice générale, Organisation mondiale de la Santé

« Le VIH et la tuberculose sont des maladies quelque peu uniques. Ce ne sont pas seulement des maladies infectieuses mais aussi des maladies qui frappent la société. Nous devons en avoir conscience. Nous devons exploiter les données mais aussi faire appel au bon sens. Les interventions médicales ne suffisent pas. Elles n'auront pas d'effet sur les aspects fondamentaux de l'inégalité. Les données nous enseignent que la santé et l'éducation sont essentielles. Assurer une scolarisation durable des filles est vital. Il ne faut pas considérer les adolescentes et les jeunes femmes comme un problème à régler mais comme un investissement indispensable. »

Mark Dybul, Directeur exécutif, Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

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UNAIDS
Michael Hollingdale
tél. +41 79 500 2119
hollingdalem@unaids.org

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