Déclaration à la presse
L'ONUSIDA se félicite des résultats préliminaires des essais qui pourraient offrir aux femmes une nouvelle option de prévention du VIH
07 mars 201807 mars 2018GENÈVE, 7 mars 2018 — L'ONUSIDA salue les résultats à mi-parcours
GENÈVE, 7 mars 2018 — L'ONUSIDA salue les résultats à mi-parcours de deux études qui montrent qu'un anneau vaginal libérant un médicament antirétroviral à action prolongée pour prévenir le VIH est efficace jusqu'à 54 % dans la prévention de l’infection à VIH chez les femmes. L'anneau, qui est remplacé tous les mois, libère lentement le médicament antirétroviral dapivirine et pourrait donner aux femmes une option supplémentaire de prévention du VIH qui est discrète et qu'elles peuvent contrôler.
« Ces résultats sont déterminants », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Les facteurs structurels, comportementaux et biologiques rendent les femmes plus vulnérables aux infections à VIH. Il est donc extrêmement important qu'elles aient la possibilité de se protéger du VIH, à travers leur propre approche ».
Les résultats provisoires proviennent de deux grandes études ouvertes : des études dans lesquelles les participants savent quel médicament est utilisé ; c'est-à-dire qu'aucun placebo n'est utilisé. Ces études ont été réalisées en Afrique du Sud et en Ouganda. Des femmes âgées de 20 à 50 ans ont été recrutées.
L'essai HOPE, qui a débuté en août 2016 et qui a recruté plus de 1400 femmes en octobre 2017, au moment de l'examen à mi-parcours, a permis de réduire de 54 % le risque de contracter le VIH. Cela signifie que le taux de nouvelles infections à VIH était de 1,9 femme nouvellement infectée pour 100 participantes dans une année donnée. En se fondant sur une modélisation statistique, les chercheurs ont déterminé que le taux de nouvelles infections aurait été de 4,1 pour 100 si les anneaux n'avaient pas été donnés aux femmes. L'étude DREAM, qui a recruté 940 femmes à partir de juillet 2016, a abouti aux résultats similaires, avec une réduction de 54 % du taux d'incidence du VIH. Les résultats finaux des deux études sont attendus en 2019.
L'observance s'est révélée élevée dans les deux essais, bien que les mesures d'observance n'aient pas permis de déterminer si les femmes utilisaient l’anneau tout le temps, la plupart du temps ou juste une partie du temps. L'étude DREAM a montré en fonction des concentrations résiduelles, que plus de 90 % des femmes de l'étude utilisaient l’anneau au moins une partie du temps, et l'étude HOPE a montré que 89 % des anneaux retournés indiquaient une utilisation au moins une partie du temps au cours du mois précédent.
C'est la première fois qu'une efficacité de plus de 50 % a été observée dans des essais de prévention du VIH exclusivement avec les femmes comme participantes. Deux essais antérieurs de phase III présentés en 2016 à savoir ASPIRE/MTN-020 et l'étude Ring/IPM 027-qui comprenait un groupe placebo ont montré une protection modeste (30 %) contre les infections à VIH chez les femmes. Les femmes d'ASPIRE et de l'étude Ring ont été incluses dans les essais HOPE et DREAMS.
D'autres avancées scientifiques dans la prévention du VIH présentées ces dernières années incluent les études PROUD et IPERGAY qui ont rapporté en 2015, une réduction de 86 % de l'infection à VIH chez les hommes séronégatifs ayant pris des médicaments antirétroviraux pour prévenir le VIH ; la déclaration sur l’essai HPTN 052 de 2011 selon laquelle l'initiation précoce de la thérapie antirétrovirale peut réduire de 96 % le risque de transmission à un partenaire non infecté et les études Partners PrEP et TDF2 de 2011, qui montrent qu'une pilule antirétrovirale prise par des personnes non infectées par le VIH peut réduire leur risque d’infections à VIH jusqu'à 73 %. L'essai South Africa Orange Farm Intervention Trial, financée par l’Agence Nationale de Recherches sur le SIDA (ANRS) et publié en 2005, a démontré une réduction de plus de 60 % des infections à VIH chez les hommes circoncis.
« Ces percées importantes montrent à quel point il est essentiel de continuer à investir dans la recherche et le développement pour proposer de nouvelles options efficaces de prévention du VIH », a déclaré M. Sidibé. Les derniers rapports montrent qu'en 2016, le financement de la recherche et développement en prévention du VIH a atteint son niveau le plus bas en dix ans, sans que rien n'indique que les investissements devraient augmenter.
L'ONUSIDA souligne que malgré les récentes découvertes scientifiques, il n'existe toujours pas de méthode qui protège intégralement contre le VIH. Pour mettre fin à l'épidémie de sida, l'ONUSIDA recommande fortement une combinaison d'options de prévention du VIH. Celles-ci peuvent inclure l'utilisation correcte et constante de préservatifs masculins ou féminins, une attente plus longue avant d'avoir des rapports sexuels, la réduction du nombre de partenaires, la circoncision masculine médicale volontaire, l'évitement des rapports sexuels avec pénétration, l’utilisation d'une prophylaxie pré-exposition pour les personnes à risque élevé de l'infection à VIH et l'assurance que toutes les personnes vivant avec le VIH ont un accès immédiat aux médicaments antirétroviraux.
Selon les estimations, en 2016 / 2017* :
* 20,9 millions de personnes avaient accès à la thérapie antirétrovirale, en juin 2017
36,7 millions [30,8 millions - 42,9 millions] de personnes dans le monde vivaient avec le VIH
1,8 million [1,6 million - 2,1 millions] de personnes étaient nouvellement infectées par le VIH
1,0 million [830 000 - 1,2 million] de personnes sont décédées de maladies liées au sida
ONUSIDA
Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.
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