Communiqué de presse
L’ONUSIDA travaillera avec les personnels en uniforme de la République Centrafricaine pour en finir avec les abus et la violence sexuelle et mettre un terme aux nouvelles infections à VIH
09 octobre 201809 octobre 2018Une nouvelle initiative est lancée pour engager les militaires et personnels en uniforme dans
Une nouvelle initiative est lancée pour engager les militaires et personnels en uniforme dans la prise de conscience, la prévention et le traitement du VIH et pour éliminer les violences sexuelles et basées sur le genre
BANGUI/GENEVE, 9 octobre 2018— L’ONUSIDA a signé un protocole d’accord avec le département de la défense nationale et de la reconstruction de l’armée, le ministère de la santé et de la population, et le comité national de la République Centrafricaine. Le but de cet accord est de réduire les nouvelles infections à VIH parmi les militaires, réduire la violence sexuelle et les abus par les militaires et augmenter l’utilisation des services de traitement, de soin et de soutien pour le VIH par les personnels en uniforme.
Ce protocole d’accord vient à un moment critique. La République Centrafricaine est le second pays dans le centre de l’Afrique avec le taux de VIH le plus élevé. Celui-ci était estimé à 4% en 2017. Cependant, parmi les personnels en uniforme, ce taux a atteint 7,8%. La connaissance du VIH parmi les personnels en uniforme en République Centrafricaine est particulièrement faible, et les comptes rendus d’abus sexuels et de violences exercées par le personnel militaire sont nombreux.
"Nous avons la responsabilité de protéger notre peuple de la violence et du VIH, en particulier les femmes et les filles qui sont les plus vulnérables. En nous concentrant sur le personnel en uniforme, nous visons à transformer les relations entre la nouvelle armée et la population et continuer la reconstruction de notre pays, » a déclaré Faustin-Archange Touadéra, Président de la République centrafricaine.
Sous l’égide de ce protocole d’accord, les parties mobiliseront les partenaires nationaux pour répondre au VIH et à la violence basée sur le genre parmi les personnels de défense et de sécurité, réduire la prévalence à VIH et les nouvelles infections et améliorer les relations entre les personnels de défense et de sécurité, et la population générale à travers des activités intégrés autour de la prévention du VIH et de la violence basée sur le genre.
« Ce protocole est une première », a dit Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Cela traduit la résolution 1983 du Conseil de sécurité en actions concrètes. Il place la prévention au centre de nos efforts pour mettre fin à la violence basée sur le genre en tant que cause et conséquence du VIH. Cela est essentiel pour renforcer la responsabilisation en ce qui concerne la violence sexuelle en République centrafricaine. »
Une attention particulière sera donnée à la formation et à la prise de conscience de tous les personnels de défense et de sécurité en utilisant des méthodes qui ont démontré leur efficacité en matière de réduction de la violence basée sur le genre et de prévention du VIH. Celles-ci comprennent l’amélioration des mécanismes pour dénoncer la violence sexuelle et le soutien aux survivant(e)s, et l’assurance d’accès à des outils de prévention efficaces. Des programmes de soutien social et psychosocial seront aussi mis à la disposition des personnels de défense et des forces de sécurité, ainsi que leurs familles.
Les principaux bénéficiaires des programmes et des activités seront les personnels de défense et de sécurité de la République Centrafricaine qui incluent les militaires, la police, la gendarmerie, les douaniers, les officiers des eaux et forêts, et la police municipale. La mise en œuvre de cet accord cadre bénéficiera aussi à la population plus large, en particulier à travers les activités intégrées entre les militaires et les civiles qui sont prévues, et à travers l’impact des programmes de prévention du VIH, des programmes de soins et traitement ainsi que des efforts pour éliminer la violence et les abus sexuels et basés sur le genre.
L’ONUSIDA apportera son leadership et son soutien technique à cette initiative et mobilisera les partenaires et les organisations coparrainantes en particulier les organisations travaillant sur le genre et la santé, pour appuyer la mise en œuvre des activités détaillées dans cet accord cadre. L’ONUSIDA assurera aussi la collaboration parmi tous les partenaires du projet, y compris en assurant la participation active de la société civile. L’ONUSIDA jouera un rôle clé pour faire le plaidoyer pour les ressources et soutenir le suivi, l’évaluation et la documentation de cette initiative.
Ces nouveaux engagements joueront un rôle important pour avancer le Plan National de Relèvement et de Consolidation de la Paix de la République Centrafricaine 2017-2021. Ils font partie du travail de mise en œuvre de la Résolution 1983 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, qui souligne l’importance d’efforts concertés pour en finir avec la violence sexuelle et basée sur le genre et répondre au VIH dans les contextes de conflit et post-conflit.
Données du VIH en République Centrafricaine, 2017
- 160 000 [130 000–190 000] personnes vivant avec le VIH
- 53% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut
- 32% des personnes vivant avec le VIH ont accès à la thérapie antirétrovirale
- 8700 [7600–11 000] personnes nouvellement infectées à VIH
- 15 000 [12 000–17 000] personnes décédées de causes liées au SIDA
ONUSIDA
Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.
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