Déclaration à la presse

Message de la Directrice exécutive de l’ONUSIDA à l’occasion de la Journée internationale de la couverture sanitaire universelle

12 décembre 2019

À l’occasion de la Journée internationale de la couverture sanitaire universelle, j’affiche ma solidarité avec tous ceux qui n’ont pas accès aux services de santé dont ils ont besoin. Aujourd’hui, 10 000 d’entre eux mourront. Toutes les deux minutes, une femme mourra en accouchant. Et chaque seconde, trois personnes tomberont dans l’extrême pauvreté à cause de frais de santé à leur charge. Aujourd’hui, les personnes ayant le plus besoin de soins de santé sont celles qui ont le moins de chance de les obtenir. Cela doit changer, et rapidement.

La couverture sanitaire universelle est un droit de l’homme qui appartient à tous sur notre planète. Tout un chacun a le droit d’accéder à des services de santé de qualité sans être confronté à des difficultés financières, et ce, peu importe son identité ou son lieu de résidence. Il s’agit d’un engagement historique pris par les États membres des Nations Unies dans la déclaration politique signée au cours de la première réunion de haut niveau sur la couverture sanitaire universelle en septembre dernier.

La couverture sanitaire universelle joue un rôle central à notre époque et pour la riposte au sida, car nous n’obtiendrons pas de meilleurs résultats dans le domaine de la santé sans lutter en premier lieu contre les inégalités. Nous saurons que la couverture sanitaire sera devenue véritablement universelle lorsque nous constaterons une amélioration de la situation sanitaire et l’élimination de l’inégalité inacceptable dans les résultats obtenus en matière de santé pour les populations les plus marginalisées. Nous le saurons le jour où le coût d’un traitement ne forcera plus un parent à choisir quel enfant sauver.

Chaque année, 100 millions de personnes sont poussées dans l’extrême pauvreté et 900 millions ont de graves difficultés à payer leurs soins de santé. Ces chiffres augmentent à une vitesse alarmante malgré les engagements pris pour les réduire. L’Afrique connaît la croissance la plus rapide. Plus des deux tiers des pays de ce continent continuent de faire payer les utilisateurs, quels que soient les soins. Cela doit changer. Ces frais enferment les personnes, en particulier les femmes et les enfants, dans un cercle vicieux fait de pauvreté, de maladie et de détresse. Il est injuste d’obliger des personnes à choisir entre manger, aller à l’école ou accéder aux services de santé dont elles ont besoin. Garder des patients dans des hôpitaux trop chers pour leurs moyens est une violation des droits de l’homme. La couverture sanitaire universelle doit supprimer les barrières financières empêchant d’accéder aux soins de santé. Pour garantir le respect des droits et des vies, les soins de santé de qualité doivent être mis à disposition de tous là où ils en ont besoin.

Mais la couverture sanitaire universelle ne doit pas se cantonner au secteur de la santé. Elle doit s’attaquer aux facteurs sociaux, économiques et structurels affectant la santé, comme la pauvreté, l’absence d’éducation formelle, les inégalités entre les sexes et la violence basée sur le genre. De même, elle doit veiller à ce que des barrières légales ou des stigmatisations et des discriminations n’excluent pas les populations clés et vulnérables d’accéder aux services de santé.

La riposte au sida nous apprend que les organisations dirigées par une communauté sont essentielles à tout système de santé efficace. Au cours de la Journée mondiale de lutte contre le sida organisée récemment, nous avons demandé de reconnaître le rôle indispensable joué par les organisations communautaires. Aujourd’hui, plus de 24 millions de personnes ont accès à un traitement contre le VIH. Nous le devons tout particulièrement à ces organisations qui militent, fournissent des services et demandent des comptes aux systèmes en place.

La couverture sanitaire universelle doit financer et inclure les services en provenance des communautés afin d’enregistrer des résultats de santé mesurables. Les organisations communautaires doivent jouer un rôle central, mais aussi être impliquées à chaque étape de la gouvernance, de la planification, de la mise en œuvre, du suivi, du reporting et de la recherche en matière de santé.

En faisant mien le thème de la Journée internationale de la couverture sanitaire universelle 2019, « Réalisons nos promesses », j’appelle les gouvernements et les organisations communautaires à entretenir la dynamique née de l’engagement pris dans la déclaration politique et de collaborer pour proposer des services de santé de qualité et équitables qui profitent aux personnes dans le besoin et améliorent leur bien-être. Cela est essentiel aussi bien pour mettre fin au sida que pour parvenir aux Objectifs de développement durable.

Winnie Byanyima

Directrice exécutive de l’ONUSIDA

Secrétaire générale adjointe des Nations Unies

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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