Communiqué de presse
L'analyse Kaiser/ONUSIDA révèle que les gouvernements donateurs ont dépensé 8 milliards de dollars pour le VIH en 2018, soit autant que dix ans auparavant
16 juillet 201916 juillet 2019
Les États-Unis restent le principal financier en donnant plus de la moitié de cette somme
GENÈVE/ÉTATS-UNIS, 16 juillet 2019—Les dépenses des gouvernements donateurs destinées à la lutte contre le VIH dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire ont atteint 8 milliards de dollars en 2018. Cette somme est stable par rapport à 2017 (8,1 milliards de dollars) et à dix ans auparavant. C'est ce que révèle un nouveau rapport de la Kaiser Family Foundation (KFF) et du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA).
Entre 2017 et 2018, la moitié des 14 gouvernements donateurs analysés au cours de cette étude ont intensifié leur participation aux efforts mondiaux contre le VIH, cinq d'entre eux ont revu leurs financements à la baisse et ils n'ont pas varié pour les deux restants. Ces aides permettent de fournir des soins et des traitements contre le VIH, ainsi que d'assurer la prévention et d'autres services dans des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire.
Les États-Unis restent le principal donateur mondial pour le VIH, et de loin. Ils ont contribué l'année dernière à hauteur de 5,8 milliards de dollars et sont ainsi également les plus généreux en proportion de leur économie. Viennent ensuite le Royaume-Uni (605 millions de dollars), la France (302 millions de dollars), les Pays-Bas (232 millions de dollars) et l'Allemagne (162 millions de dollars).
Depuis 2010, les gouvernements donateurs autres que les États-Unis ont réduit de manière drastique leur participation à la lutte contre le VIH. Cette dernière a accusé une baisse de plus d'un milliard de dollars suite à la crise financière mondiale, mais aussi à cause des demandes d'aide concurrentes comme celles liées à la crise mondiale des réfugiés et d'autres défis humanitaires. L'aide bilatérale a particulièrement souffert de cette récession.
Au cours de cette période, ces donateurs ont intensifié leur soutien au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, mais pas de manière suffisante pour compenser la baisse significative de l'aide bilatérale. L'aide multilatérale pour la lutte contre le VIH a également diminué depuis 2010 suite à la division des ressources du Fonds mondial entre les trois maladies et à cause de la baisse des financements de l'UNITAID.
Les données sur les financements des gouvernements donateurs destinés au VIH ont été intégrées au rapport plus vaste de l'ONUSIDA Communities at the Centre (en anglais). Ce document passe en revue toutes les sources de financement de l'aide au VIH, dont les gouvernements locaux, les organisations non gouvernementales et le secteur privé, et les compare avec les besoins. Ce rapport estime à 1 milliard de dollars la baisse des financements, toutes sources confondues, entre 2017 et 2018. Il a révélé un écart de 7 milliards de dollars entre les ressources et les besoins en 2020 après correction des effets de l'inflation.
« Les contributions des donateurs sont vitales pour la riposte au sida, en particulier dans les pays d'Afrique australe et orientale, sauf en Afrique du Sud. La majorité de ces pays dépendent en effet à 80 % des donateurs pour leur riposte au VIH », explique Gunilla Carlsson, directrice exécutive par intérim de l'ONUSIDA. « Il est déconcertant de constater qu'en 2018 les ressources totales disponibles pour le VIH ont baissé d'un milliard de dollars. J'appelle tous les pays, receveurs et donateurs, à augmenter de toute urgence leurs investissements et à combler le trou de 7 milliards de dollars pour la riposte au sida. »
« Depuis la crise financière mondiale de 2008, le soutien des gouvernements donateurs pour le VIH a stagné et les financements des donateurs autres que les États-Unis, qui demeurent stables, ont baissé », explique Jen Kates, Senior Vice President de la KFF. « Si nous ne renversons pas la vapeur, les efforts pour prévenir et traiter le VIH dans le monde entier vont devoir reposer davantage sur d'autres sources de financement. »
Le nouveau rapport, résultat du partenariat sur le long terme entre la KFF et l'ONUSIDA, fournit les données les plus récentes disponibles concernant les gouvernements donateurs, sur la base des données transmises par les gouvernements. Il inclut leur aide bilatérale aux pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire et les contributions au Fonds mondial ainsi qu'à l'UNITAID. Le « financement des gouvernements donateurs » correspond aux dépenses ou paiements effectués par les donateurs.
The Kaiser Family Foundation
La KFF est une organisation à but non lucratif dédiée aux problèmes de santé nationaux, ainsi qu'au rôle des États-Unis dans la politique mondiale de santé.
ONUSIDA
Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.
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