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
Press Statement
L’ONUSIDA appelle la Pologne à respecter l’état de droit et à protéger les droits de la communauté LGBTI
14 août 2020 14 août 2020GENÈVE, le 14 août 2020—L’ONUSIDA se montre extrêmement préoccupée par les témoignages révélant que des militant-es des droits lesbiens, gays, bisexuels, transgenres et intersexués (LGBTI) sont pris pour cible et arrêté-es au cours de l’exercice pacifique de leur droit d’expression et de rassemblement. Par ailleurs, l’organisation s’alarme des informations qui lui parviennent indiquant que la population LGBTI est victime de discriminations, de répression et est prise comme bouc émissaire.
L’ONUSIDA a été informée qu’une manifestation organisée le 7 août contre la détention de Margot Szutowicz, une militante LGBTI placée depuis deux mois en détention provisoire, s’est soldée par des violences policières et plus de 50 arrestations. Ces dernières viennent s’ajouter aux arrestations récentes de militant-es qui avaient accroché des drapeaux arc-en-ciel à des monuments publics. Ces mesures ont été justifiées tant bien que mal en invoquant l’article 196 du Code pénal polonais qui prévoit jusqu’à deux ans d’emprisonnement à quiconque « offense les sentiments religieux de tiers en insultant publiquement un objet religieux ou un lieu de culte. »
Les organisations internationales et européennes des droits de l’homme ont rappelé le droit à la liberté d’expression, d’association et de rassemblement pacifique. Elles ont également souligné que tout le monde jouit du droit fondamental de ne pas être discriminé à cause de son sexe, de son orientation sexuelle ou de son identité de genre.
La déclaration politique de haut niveau de 2016 sur le VIH et le sida de l’Assemblée générale des Nations Unies reconnaît que la discrimination, en particulier le recours discriminatoire et abusif des organes d’application de la loi, peut dresser des obstacles considérables à la santé et au bien-être personnel, y compris à l’accès à la prévention, au traitement et aux services de soin du VIH. Par conséquent, les gouvernements se sont engagés à supprimer ces barrières. Il a été prouvé que la stigmatisation et la discrimination augmentent la violence, les abus et le harcèlement à l’encontre des membres de la communauté LGBTI et nuisent considérablement à leur santé physique et psychologique, ainsi qu’à leur bien-être, à leur intégration sociale et à leurs chances de trouver un emploi et d’accéder à l’éducation ou aux services essentiels.
Ces actions en Pologne rognent la liberté d’expression et entravent l’égalité, l’état de droit et l’accès des personnes aux services essentiels lorsqu’elles se doublent d’une application discriminatoire de la loi au détriment des défenseur-ses des droits de l’homme. La protection de la liberté d’expression n’a jamais été aussi importante qu’aujourd’hui alors que l’on assiste au cadenassage de l’espace civique pour la lutte contre la discrimination dans des domaines comme les droits LGBTI, la santé sexuelle et reproductive, ainsi que l’égalité des sexes.
L’ONUSIDA s’alarme en outre de l’intensification actuelle des persécutions envers la communauté LGBTI en Pologne. Cela se manifeste par exemple par le soutien à la création de « zones sans idéologie LGBT » à travers le pays l’année dernière ou récemment par des mesures répressives à l’encontre des défenseur-ses des droits de l’homme exerçant leurs droits de l’homme fondamentaux afin de mettre fin à la discrimination.
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