Déclaration à la presse
L’ONUSIDA appelle à éradiquer la pandémie rampante de violence à l’égard des femmes et des filles
25 novembre 202025 novembre 2020GENÈVE, le 25 novembre 2020— À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, l’ONUSIDA appelle l’humanité à renforcer ses efforts pour éliminer la pandémie fantôme de violence à l’égard des femmes et des filles dans toute sa diversité. Cette infraction courante aux droits humains touche en effet une femme sur trois au moins une fois dans sa vie.
Avant l’arrivée de la pandémie de COVID-19, 243 millions de femmes et de filles âgées de 15 à 49 ans avaient été victimes de violences sexuelles et/ou physiques de la part d’un partenaire intime, en un an dans le monde. Des preuves existent indiquant que la pandémie de COVID-19 s’accompagne d’une flambée des violences basées sur le genre dans pratiquement tous les pays.
« Les preuves corroborant l’inégalité des genres devant l’impact de la pandémie de COVID-19 se multiplient », a expliqué la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Les obstacles que rencontrent les femmes victimes d’abus, en particulier les femmes et les filles enfermées chez elles avec leur agresseur, se trouvent aggravés par les répercussions des confinements et des restrictions de déplacement imposées dans de nombreux pays afin de limiter la propagation de la pandémie de COVID-19, ainsi que par le manque de reconnaissance du caractère essentiel des services de santé sexuelle et reproductive, et de ceux destinés aux victimes de violences, ou encore par la fragilisation de la sécurité économique des femmes. »
À cause de la pandémie de COVID-19, les adolescentes et les jeunes femmes sont également confrontées de plus au plus au mariage précoce et au trafic d’êtres humains, à la déscolarisation à cause de la fermeture des établissements et à un manque d’accès à une éducation sexuelle complète, ainsi qu’aux services de santé sexuelle et reproductive, y compris la contraception et l’avortement.
Le coronavirus augmente la violence à l’égard des femmes et creuse les inégalités entre les genres, ce qui accroit l’exposition au VIH et les vulnérabilités des femmes, alors que l’accès aux services liés à la violence basée sur le genre, ainsi que les autres services de santé sexuelle et reproductive sont réduits ou à l’arrêt pendant la pandémie. La violence à l’égard des femmes est un facteur fondamental d’une vulnérabilité accrue au VIH. Dans les régions très touchées par le virus, comme l’Afrique subsaharienne, les femmes victimes de violence exercée par un partenaire intime ont 50 % plus de risque de vivre avec le VIH. Quant aux hommes perpétuant des violences à l’égard des femmes, ils ont tendance à être davantage exposés au VIH et à utiliser moins fréquemment de préservatifs ce qui augmente le risque de transmission du VIH.
La violence ou la peur d’y être exposée dissuadent de nombreuses femmes et adolescentes séropositives de révéler leur statut sérologique à leur partenaire, à leur famille et au personnel de santé, ce qui complique le suivi du traitement du VIH au sein de cette population.
La violence basée sur le genre entrave la liberté de décision des femmes et des filles. Elle amenuise inexorablement leurs droits et leur santé sexuelle et reproductive, y compris pour ce qui est de décider si, comment, quand et avec qui avoir des rapports sexuels, ou encore de protéger leur santé, d’accéder aux services de prévention du VIH et de poursuivre leur traitement.
« La pandémie de COVID-19 montre une nouvelle fois qu’il est inacceptable de continuer à se contenter de demi-mesures et à ne pas respecter les promesses visant à mettre un terme à la violence à l’égard des femmes », a ajouté Mme Byanyima. « Si nous voulons sérieusement parvenir à l’égalité des sexes et à l’éradication du sida, alors la prévention de la violence basée sur le genre doit devenir une priorité mondiale, nationale et locale. »
ONUSIDA
Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.
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