Communiqué de presse

Le Conseil de l’ONUSIDA se cloture sur des décisions importantes concernant le renforcement de la riposte mondiale au VIH

GENÈVE, le 24 juin 2022—La 50e réunion du Conseil de coordination du Programme (CCP) de l’ONUSIDA, qui a débuté le 21 juin, s’est achevée sur des décisions visant à renforcer l’accès aux services anti-VIH pour les personnes les plus vulnérables à la pandémie de VIH et sur des mesures visant à combler les manques de financement dans la riposte mondiale au VIH, y compris le financement de l’ONUSIDA.

Les déficits de financement dans la riposte mondiale au VIH continuent d’entraver les progrès dans des domaines clés, en particulier en ce qui concerne les groupes vulnérables. Fin 2020, seuls 21,5 milliards de dollars étaient disponibles pour la riposte au VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire, bien en deçà des 29 milliards de dollars nécessaires d’ici 2025 pour remettre le cap sur l’objectif d’éradiquer la pandémie de sida comme menace de santé mondiale d’ici 2030. De même, les capacités de l’ONUSIDA ont été érodées par le sous-financement du Cadre unifié du budget, des résultats et des responsabilités (UBRAF). La riposte mondiale au sida doit disposer de toutes les ressources nécessaires afin d’accomplir des progrès, sauver des vies et veiller à ce que les personnes vivant avec le VIH et exposées à un risque de contamination aient accès aux services et aux ressources dont elles ont besoin.   

Dans son discours d’ouverture à la réunion, la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, a indiqué que la riposte au sida était soumise à de fortes contraintes avec les nouveaux défis causés par la pandémie de COVID-19, la guerre en Ukraine et la crise économique. Cependant, elle a déclaré qu’elle était convaincue que la Stratégie mondiale de lutte contre le sida 2021–2026, qui vise à mettre fin aux inégalités qui alimentent la pandémie, pourrait surmonter ces crises si l’organisation disposait de toutes les ressources nécessaires.  

Le CCP a pris note du manque de budget de l’ONUSIDA et de l’environnement difficile pour la mobilisation des ressources. Il a appelé les gouvernements donateurs à libérer le plus tôt possible leurs contributions 2022-2026 à l’UBRAF et à apporter des contributions pluriannuelles, ainsi qu’à envisager fortement d’augmenter leurs contributions pour faciliter une riposte au sida solide de la part de l’ONUSIDA dans le monde. 

Il a demandé la mise en place rapide d’une équipe de travail inclusive et informelle composée de membres intéressés du CCP, d’observateurs et d’observatrices, de coparrainants, de représentants et représentantes d’ONG du CCP et d’autres acteurs afin de fournir des options pour résoudre la crise de financement immédiate pour les deux années 2022-2023 et de communiquer au bureau du CCP d’ici la fin du mois de juillet 2022 les résultats et les recommandations de ces discussions. Avant le prochain Dialogue structuré sur le financement de l’ONUSIDA, il a appelé le Bureau du CCP à utiliser l’équipe de travail informelle multipartite pour élaborer des recommandations sur le financement durable volontaire de l’UBRAF. Ces recommandations seront présentées et discutées lors du prochain CCP en décembre 2022.  

Au cours de la réunion, des engagements de financement de l’ONUSIDA ont été salués. Le Royaume-Uni a annoncé que sa participation au financement passera à 8 millions de livres sterling en 2022 par rapport à 2,5 millions de livres sterling en 2021.Ce faisant, le Royaume-Uni a souligné l’importance d’un financement suffisant, prévisible et opportun lorsque nécessaire pour permettre à l’ONUSIDA de remplir sa mission.Par ailleurs, l’Allemagne augmentera sa contribution à hauteur de 6 millions d’euros, contre 5 millions d’euros auparavant. Cette hausse vient reconnaître le travail de l’ONUSIDA pour maintenir les services anti-VIH et autres services de santé dans les situations de conflit à travers le monde, y compris en Ukraine et chez ses voisins.Les membres ont également chaleureusement salué la contribution supplémentaire des États-Unis à hauteur de 5 millions de dollars en faveur du travail de l’ONUSIDA, ce qui porte sa contribution totale à 50 millions de dollars. 

Dans ses remarques au CCP, le directeur exécutif du Fonds mondial, Peter Sands, a souligné l’importance de la 7e réunion de reconstitution des ressources du Fonds mondial qui se tiendra en septembre aux États-Unis. L’objectif de cette rencontre est de rassembler 18 milliards de dollars afin de pouvoir poursuivre le travail de son organisation. M. Sands a également appelé au financement total de l’ONUSIDA. 

« Financer en totalité la riposte au sida pour mettre fin au sida d’ici 2030 signifie qu’il faut apporter les financements nécessaires à TOUS les partenaires », a déclaré M. Sands. « Par sa présence dans les pays, l’ONUSIDA soutient l’ensemble du développement et de la mise en œuvre des subventions. Elle veille à l’adéquation scientifique des demandes des pays pour les programmes du Fonds mondial, fournit des données vitales en temps réel, aide les gouvernements à réaliser des réformes nécessaires au niveau de la politique et des programmes et résout les engorgements. Cette présence est essentielle pour garantir la réussite du travail du Fonds mondial. Pour nous permettre de nous financer, nous et l’ONUSIDA. En totalité. »   

Lors de sa première apparition publique depuis la confirmation de son poste par le Sénat des États-Unis en mai, le coordonnateur de la lutte mondiale des États-Unis contre le sida et représentant spécial pour la diplomatie en matière de santé mondiale, John Nkengasong, a déclaré qu’il était essentiel que le Fonds mondial et l’ONUSIDA soient entièrement financés pour accomplir de nouveaux progrès contre la pandémie de VIH. 


« Le Fonds mondial est essentiel. L’ONUSIDA est essentielle. Ces institutions sont aussi importantes l’une envers l’autre que pour les pays qu’elles soutiennent. » 

Mme Byanyima a informé le CCP des mesures prises dans le cadre de trois initiatives stratégiques mondiales : Education Plus, l’Alliance pour éliminer le VIH chez les enfants et les objectifs 10-10-10 de la Déclaration politique. Abordant le thème de la guerre en Ukraine, Mme Byanyima a déclaré que l’ONUSIDA avait travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement ukrainien, les communautés, la société civile et les partenaires, notamment le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, afin de veiller à ce qu’une quantité suffisante de médicaments anti-VIH parvienne aux Ukrainiens et Ukrainiennes encore au pays et hors d’Ukraine. 

Mme Byanyima a déclaré que les progrès scientifiques dans la riposte au sida pourraient sauver davantage de vies à condition que les inégalités d’accès disparaissent. 

« Les récentes découvertes scientifiques, comme les technologies anti-VIH à action prolongée, renferment un fort potentiel. L’ONUSIDA établit aujourd’hui des alliances concernant l’accès aux produits injectables à action prolongée et s’engage activement avec les coparrainants, les scientifiques, le secteur privé et la société civile pour le promouvoir. »  

Cependant, elle a déclaré aux membres du conseil que la récente réunion de l’Organisation mondiale du Commerce sur une dérogation à l’accord sur les ADPIC n’avait pas abouti aux résultats escomptés.  

« Les règles mondiales du commerce et de la propriété intellectuelle continuent de permettre aux entreprises à but lucratif de façonner des politiques de santé publique pendant les urgences sanitaires mondiales. Et elles accordent la priorité aux profits plutôt qu’à sauver des vies », a déclaré Mme Byanyima.  

Le CCP s’est terminé sur la thématique de l’apprentissage positif. Il s’agissait de savoir comment exploiter l’impact de l’éducation pour mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination liées au VIH et autonomiser les jeunes vivant avec le VIH. De jeunes porte-paroles ont vigoureusement interpellé l'assistance sur la nécessité de mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination liées au VIH, ainsi que sur l’importance d’une éducation sexuelle complète. 

La réunion était présidée par la Thaïlande, avec l’Allemagne en tant que vice-présidente et le Kenya en tant que rapporteur. Le rapport de la directrice exécutive de l’ONUSIDA au Conseil, les rapports correspondant à chaque point à l’ordre du jour et les décisions du CCP sont disponibles sur la page de la 50e réunion du Conseil de coordination du Programme de l’ONUSIDA, du 21 au 24 juin 2022 | ONUSIDA 

Les membres du conseil d’administration ont convenu que la 51e réunion du CCP en décembre 2022 se tiendra à Bangkok en Thaïlande.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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