Communiqué de presse
Afrique : des leaders prennent de nouveaux engagements pour mettre fin au sida
20 février 202320 février 2023ADDIS ABEBA, le 20 février 2023—Des leaders et partenaires du continent africain
ADDIS ABEBA, le 20 février 2023—Des leaders et partenaires du continent africain ont participé à un événement de haut niveau organisé en marge de la 36e session de l’Union africaine. Leur objectif ? S'engager en faveur d’une batterie de mesures visant à stimuler les progrès et mettre fin au sida. L’événement, Health Financing and Sustaining Action to End AIDS and Related Communicable and Non-Communicable Diseases, a été coorganisé par l’Union africaine, le NEPAD, l’ONUSIDA et le PEPFAR.
Au cours de cette rencontre, les chefs et cheffes d’État et de gouvernement ont adopté une charte qui inclut des engagements visant à prendre des responsabilités personnelles et à fournir un leadership actif dans la riposte au sida, à défendre la science et à mobiliser le soutien politique et financier national.
La directrice exécutive de l’Agence pour le développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD), Nardos Bekele-Thomas, a prononcé l’allocution d’ouverture. Elle a déclaré que le moment était favorable pour réfléchir aux engagements, aux concrétisations, aux réussites et aux échecs. « La pandémie de COVID-19 nous a permis de tirer des leçons essentielles pour façonner l’avenir de nos systèmes de santé. Le continent africain a mené des actions collectives pour apporter une meilleure réponse. En outre, nous avons vu le secteur privé se réunir pour travailler avec les gouvernements afin de fournir des services aux personnes qui en avaient besoin. »
Ces engagements arrivent à un moment critique, car en dépit de progrès sans précédent, l’épidémie de sida en Afrique est loin d’être terminée. Les répercussions massives de la double pandémie de COVID-19 et du VIH ont révélé d’énormes faiblesses dans les systèmes de santé et le continent a pris du retard pour parvenir à une Afrique sans sida à l’horizon 2030.
« L’entrée en vigueur du traité portant création de l’Agence africaine des médicaments (AMA) est une étape importante pour le continent. L’harmonisation et la coordination des systèmes réglementaires ouvriront le marché continental des produits pharmaceutiques et permettront à nos fabricants de tirer parti des avantages offerts par la Zlecaf. L’AUDA-NEPAD continuera de prendre des responsabilités techniques dans l’opérationnalisation de l’AMA, ce qui nous fera avancer dans notre lutte contre le sida », a déclaré Nardos Bekele-Thomas.
L’Afrique est touchée de manière disproportionnée par la pandémie de sida. De fait, 67 % des personnes séropositives vivent sur le continent. La propagation de la maladie a affecté toutes les dimensions de la société africaine.
« Cet événement arrive au bon moment, car il nous permet de faire le point sur les progrès réalisés et les difficultés restantes, mais aussi d’envisager un moyen de mettre fin au sida d’ici 2030 », a déclaré S. E. l'ambassadrice Minata Samate Cessouma, Commissaire à la Santé, aux Affaires humanitaires et au Développement social auprès de la Commission de l’Union africaine. « Une feuille de route qui inclura la réalisation des objectifs 95-95-95, l’accès aux médicaments et au diagnostic, la réduction des nouvelles contaminations, la diversification et la pérennité des financements, tout en comblant le manque de fonds propres. Permettez-moi de souligner à nouveau que les progrès ont toujours été au rendez-vous chaque fois que nos responsables ont pris des initiatives et des actions audacieuses. J’espère qu’il y aura un Sommet extraordinaire dédié à des mesures concrètes pour une Afrique sans sida d’ici 2030 », a-t-elle conclu.
Unie pour mettre fin au sida, l’Afrique, soutenue par des partenaires tels que l’ONUSIDA, le PEPFAR et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a enregistré des résultats remarquables. Les nouvelles contaminations au VIH ont diminué de 60 %, voire de 95 % dans certains pays, depuis le pic de 1996. Les décès dus au sida ont diminué de 72 % depuis leur pic de 2004, et, en 2021, 88 % des personnes vivant avec le VIH en Afrique connaissaient leur statut sérologique et 89 % d’entre elles avaient accès à un traitement antirétroviral.
Cependant, pour la première fois depuis plus de vingt ans, les progrès mondiaux contre le sida s’essoufflent. Six nouvelles infections sur sept chez les 15 à 19 ans dans la région concernent les filles. En 2021, 62 % de toutes les nouvelles contaminations au VIH ont été recensées chez les femmes et les filles, et seulement 50 % des enfants vivant avec le VIH reçoivent un traitement vital dont ils ont besoin.
Au cours de l’événement, les responsables ont pris l'engagement de créer un environnement structurel, juridique, réglementaire et politique favorable. Ce cadre doit lutter contre les lacunes endémiques en matière d’égalité face au VIH, promouvoir l’égalité des sexes, respecter les droits humains et éliminer les discriminations et les stigmatisations envers les personnes vivant avec le VIH.
Le coordonnateur pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et représentant spécial pour la diplomatie en matière de santé, Dr John Nkengasong, qui dirige également le PEPFAR, a déclaré : « lorsque le VIH/sida fera partie du passé, nous laisserons en héritage une production régionale sur le continent africain qui servira à lutter contre les maladies infectieuses dans tout le continent et dans le monde. »
Cette déclaration pointe que la faiblesse des systèmes de santé continue d’entraver les progrès, notamment en raison d’un manque de ressources humaines pour la santé, d’une faiblesse des chaînes d’approvisionnement en médicaments et en produits de base, d’un contrôle de qualité insuffisant, ainsi que d’une intégration inadéquate des services anti-VIH avec d’autres services de santé et sociaux. L’incapacité à renforcer les capacités, à financer et à inclure les organisations communautaires en tant que partenaires essentiels et précieux dans la riposte au VIH empêche également d’accélérer les progrès.
La directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, considère que la couverture sanitaire universelle est essentielle. « La couverture sanitaire universelle est une autre opportunité pour l’autonomie africaine. Elle crée des régimes d’assurance maladie nationaux où les ressources sont collectées et où l’assurance couvre tous ceux et celles qui ne peuvent pas payer pour leur santé », a-t-elle déclaré. « Cela doit inclure les services anti-VIH. Les personnes vivant avec le VIH sont des citoyens et des citoyennes comme les autres. »
Une source de préoccupations importante était qu’une part significative des actions liées au VIH soit essentiellement gérée, mise en œuvre et financée par des dons externes plutôt que par des gouvernements, et que moins de 10 % des 55 États membres de l’Union africaine aient respecté leur engagement dans le cadre de l’accord d’Abuja. Ce dernier prévoit d’allouer 15 % du budget annuel à l’amélioration du secteur de la santé. Dans la nouvelle déclaration, les leaders s'engagent à mettre en œuvre l’objectif d’Abuja de 15 % concernant le financement national de la santé, tout en s’éloignant de la dépendance aux financements des partenaires.
Les responsables ont apprécié l’ébauche de la feuille de route pour 2030 : « préserver la riposte au sida, renforcer les systèmes de santé et assurer la sécurité sanitaire » ; ainsi que ses six piliers. L’AUDA-NEPAD est sollicité pour élaborer une feuille de route entièrement chiffrée pour 2030 et la présenter à l’Assemblée lors de sa prochaine session.
L’Assemblée est également invitée, 10 ans après l’Abuja+12, à organiser une session spéciale sur la fin du sida, la mortalité maternelle évitable et le renforcement des systèmes de santé d’ici 2030, avant juillet 2024. Pour finir, les partenaires, en particulier le PEPFAR, l’ONUSIDA, le Fonds mondial, le secteur privé africain et d’autres, sont appelés à soutenir la mise en œuvre de cette déclaration et de cette feuille de route pour 2030.
ONUSIDA
Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.
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