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Un blogueur russe tourne un film poignant sur le VIH
20 février 2020
20 février 2020 20 février 2020Le nouveau film du Youtubeur et journaliste Yuri Dud est consacré au VIH dans la Fédération de Russie. Il suscite actuellement l’intérêt de la population sur l’épidémie dans le pays.
Depuis son lancement le 11 février, la vidéo a été visionnée plus de 14 millions de fois et le nombre de recherches en ligne sur le VIH et son dépistage atteint des sommets. Selon Google Trends, les recherches du type « où acheter un test du VIH » ont augmenté de 4 000 % depuis la publication de la vidéo, un niveau d'intérêt jamais atteint par le VIH et le dépistage du VIH depuis cinq ans.
Dans ce film disponible sur sa chaîne YouTube, M. Dud va à la rencontre de personnes vivant avec le VIH, d'activistes, de spécialistes et de journalistes. Ces interviews lèvent certains tabous de la société russe concernant le VIH, notamment l’utilisation du préservatif. Le film se penche aussi entre autres sur l’ampleur de la consommation de drogues dans le pays, les services offerts aux toxicomanes et l’absence d’éducation sexuelle.
Ce documentaire met en évidence que les jeunes Russes ne disposent toujours pas des informations de base sur le VIH. Beaucoup ignorent la différence entre le VIH et le sida ou ne savent pas comment le virus se transmet ni que le traitement est efficace. « On peut toucher une personne vivant avec le VIH, s’échanger des habits, nager dans la même piscine, boire dans la même tasse, se prendre dans les bras, s’embrasser. Cela ne sert à rien de faire des manières avec les personnes séropositives. Il vaut mieux être intransigeant pour ce qui est des relations sexuelles non protégées et de la consommation de drogues qui demeurent les deux principaux modes de transmission du VIH », explique M. Dud.
La popularité du film a poussé le gouvernement à se pencher sur l’épidémie du VIH et sur sa riposte.
« L’importance du film de Yuri Dud sur le VIH est indéniable. Il apporte beaucoup d’informations essentielles et motive la population à se faire dépister », a déclaré Oleg Salagai, ministre adjoint de la Santé, sur sa chaîne Telegram. M. Salagai souligne aussi que le film attire l’attention sur la stigmatisation dont sont victimes les personnes vivant avec le VIH. « Le VIH n’est plus un arrêt de mort. Il est très important que les personnes vivant avec le VIH aient accès à un traitement afin de s’épanouir et de vivre en bonne santé », a-t-il écrit.
M. Salagai n’est pas le seul membre du gouvernement à avoir réagi à cette vidéo.
Alexei Kudrin, président de la Cour des comptes de la Fédération de Russie, a promis d’évaluer l’efficacité des programmes nationaux de prévention et de soins du VIH. « La Cour des comptes analysera cette année l’efficacité des ressources que le gouvernement alloue aux personnes vivant avec le VIH dans la Fédération de Russie », a-t-il annoncé.
Et le premier vice-président de la commission Santé de la Douma, Fedot Tumusov, a invité les membres du parlement à regarder le film et à réfléchir sur la situation du VIH au sein de la Fédération de Russie. Il prévoit également d’organiser une table ronde à la Douma pour trouver des moyens d’améliorer l’accès à la prévention et au traitement du VIH.
« Le film de M. Dud rencontre un écho incroyable auprès du public. Toutefois, même un tel succès ponctuel ne suffit pas. Nous avons besoin d’activités de sensibilisation coordonnées et pérennes couplées à des actions programmatiques afin de garantir à toutes et à tous l’accès au dépistage et au traitement du VIH », a indiqué Alexander Goliusov, directeur par intérim de l’équipe de l’ONUSIDA d’appui à l’Europe de l’Est et l’Asie centrale.
Cette région à laquelle la Fédération de Russie appartient enregistre actuellement la plus forte progression de l’épidémie du VIH dans le monde. Dans le pays, la plupart des nouvelles infections au VIH touchent les populations clés, notamment les personnes s’injectant des drogues, et ce, malgré l’efficacité éprouvée des programmes de réduction des risques, là où ils sont disponibles, pour réduire les nouvelles contaminations au VIH. L’accès insuffisant à du matériel d’injection stérile et l’absence de traitement de substitution aux opiacés réduisent en effet à néant les efforts du pays pour empêcher les infections au VIH parmi les personnes consommant des drogues injectables.
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Le nouvel Investment Book fait la part belle aux possibilités d’investissement
13 février 2020
13 février 2020 13 février 2020L’Investment Book vient d’être lancé. Cet outil en ligne destiné aux donateurs de l’ONUSIDA repose sur la valeur unique intrinsèque à l’organisation. En mettant en avant les opportunités disponibles de partenariat et d’investissement pour les donateurs, il montre l’impact des possibilités d’investissement au niveau international, régional et national.
L’Investment Book regorge de possibilités diverses et variées pour soutenir et rejoindre le Programme commun. Chaque proposition éclaire un aspect important de la lutte pour mettre un terme au sida, que ce soit en apportant des informations sur le fonctionnement du Programme commun et ses partenariats au niveau national ou sur les possibilités de joindre ses efforts sur les thématiques des droits humains ou des violences à l’égard des femmes.
Le sida est en effet toujours d’actualité. Ainsi, investir dans le Programme commun, c’est investir dans un avenir dans lequel le sida n’est plus une menace pour la santé publique. Pour citer Winnie Byanyima, la Directrice exécutive de l’ONUSIDA : « la riposte mondiale au VIH et le Programme commun forment l’un des meilleurs exemples de l’importance du multilatéralisme et de la solidarité internationale. » Aidez à tourner la page du sida. Collaborez avec l’ONUSIDA.
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Lancement de la boite à outils pour le plaidoyer destinée aux Premières Dames d’Afrique
10 février 2020
10 février 2020 10 février 2020Les Premières Dames d’Afrique disposent désormais d’une boite à outils pour le plaidoyer. Ce document d’aide a été élaboré comme partie intégrante de la campagne Naître libre pour briller, une initiative de l’Organisation des Premières Dames d’Afrique pour le développement (OPDAD) et de partenaires. Cette campagne a pour objectif de mettre un terme au VIH pédiatrique, de préserver la santé des mères, mais aussi de lutter contre la tendance croissante de la riposte au VIH à oublier les enfants en Afrique.
Des progrès importants ont été réalisés dans la riposte au sida chez les femmes et les enfants. On estime ainsi que depuis 2010, 1,5 million de nouvelles infections au VIH ont été évitées chez les enfants âgés de 0 à 14 ans en Afrique. Le pourcentage de femmes enceintes vivant avec le VIH et suivant une thérapie antirétrovirale est quant à lui passé de 44 % en 2010 à 84 % en 2018. Toutefois, le continent est encore confronté à de nombreux défis. Le sida demeure la première cause de mortalité chez les femmes en âge de procréer. Seule la moitié de tous les enfants vivant avec le VIH a accès à une thérapie antirétrovirale, l’autre moitié, soit 742 000 enfants, n'est ni diagnostiquée ni soignée contre le VIH. La couverture des services de prévention de la transmission verticale (de la mère à l’enfant) fait du sur place en Afrique orientale et australe, et elle recule en Afrique occidentale et centrale depuis trois ans.
La boite à outils définit trois axes permettant aux Premières Dames de concentrer leurs efforts de plaidoyer : assurer aux femmes et filles une vie sans VIH, prévenir la transmission verticale du VIH et identifier les enfants et les jeunes vivant avec le VIH pour leur apporter des services. Ce document montre comment assurer la promotion de ces axes en apportant des informations contextuelles et des idées essentielles sur ces trois problématiques. Par ailleurs, un cadre de travail souligne la manière dont les Premières Dames peuvent tirer parti de leur position unique pour sensibiliser, réunir des acteurs, agir et promouvoir le leadership des communautés.
Dans son allocution à l’occasion de ce lancement, Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA, a déclaré : « Nous devons nous concentrer sur la prochaine étape sur la route menant au succès, accélérer nos efforts pour protéger les femmes et les filles du VIH, empêcher la transmission de la mère à son bébé, et identifier les enfants et jeunes vivant avec le VIH. »
« Nous avons fait de grands pas en avant dans la lutte pour mettre fin au sida, mais il reste encore fort à faire. Nous constatons aujourd’hui une recrudescence des taux de transmission de la mère à l’enfant dans certains pays et nous devons nous concentrer sur ces populations vulnérables. Seules des stratégies et des campagnes spécifiques renforcées comme Naître libre pour briller nous permettront de placer les besoins des femmes et des enfants au cœur des préoccupations et d’atteindre l’objectif d’une génération à l’abri du sida », a ajouté Chip Lyons, président et directeur général de la fondation Elizabeth Glaser Pediatric AIDS.
Lors de son assemblée générale le 9 février à Addis-Abeba, l'OPDAS, la fondation Elizabeth Glaser Pediatric AIDS et l’ONUSIDA ont présenté cette boite à outils.
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Plus d’un million de personnes ont suivi la campagne #InSpiteOf
29 janvier 2020
29 janvier 2020 29 janvier 2020La campagne #InSpiteOf a touché plus d’un million de personnes. Elle mettait en avant des femmes vivant avec le VIH en Europe de l’Est et en Asie centrale afin de promouvoir leur droit à une existence digne et au respect.
Chacune des stories #InSpiteOf sur Instagram montrait une facette différente de femmes vivant avec le VIH et confrontées aux stéréotypes et mythes entourant le virus. Ces témoignages mettaient l’accent sur le dépistage et le traitement, la maternité et l’adoption d’enfants par des personnes séropositives, l’annonce du statut sérologique au partenaire et aux enfants, l’exercice du droit de travailler, le quotidien avec le VIH en cours de détention, la vie d’une migrante séropositive, les violences et la toxicomanie, mais aussi la promotion de l’éducation et de la prévention du VIH.
Toutes les femmes présentées dans cette campagne partagent un point commun : à un moment crucial de leur vie, elles ont toute reçu de l’aide de leurs proches, d’organisations ou de communautés de femmes et elles vivent aujourd’hui non seulement avec le VIH et luttent contre les stéréotypes de la société, mais elles aident aussi à leur tour.
« L’entraide, le leadership des femmes dans la prévention de la violence, la protection des droits et de la dignité, ainsi que la lutte contre la stigmatisation et la discrimination ont toujours été et demeurent l’un des aspects essentiels dans la lutte contre l’épidémie de VIH », a annoncé Svetlana Moroz, présidente de l’Eurasian Women’s Network on AIDS.
La veille de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2019, l’un des réseaux sociaux les plus populaires de Fédération de Russie, Odnoklassniki, a accueilli en direct un évènement en faveur de #InSpiteOf. Des célébrités comme la chanteuse Zara, Irina Starshenbaum, Lyubov Aksyonova ont affiché leur soutien à la campagne. Elles ont lu des poèmes sur de la musique jouée par Anton Sevidov du groupe Tesla Boy. Vera Brezhneva, Ambassadrice de bonne volonté de l’ONUSIDA pour Europe de l’Est et l’Asie centrale, était également présente à cette manifestation. Elle a souligné l’importance de parler franchement et sans détour du VIH, ainsi que de garantir que les personnes obtiennent le traitement et le soutien nécessaires.
« Ne manquez pas d’écouter et de partager les témoignages de #InSpiteOf ! Ils ne portent pas uniquement sur le droit de tout un chacun de vivre dignement, d’aimer et d’être heureux, mais aussi sur l’incroyable force, le mental et l’envie de vivre contre vents et marées de ces femmes. Chacune d’entre nous a son propre défi #InSpiteOf. Alors, aidons celles qui ont réussi et inspirons celles qui doutent encore d’être suffisamment fortes », a déclaré Mme Brezhneva.
« Les normes et les tabous liés au genre et touchant à la vie sexuelle et la procréation, ainsi que la violence basée sur le genre, augmentent le risque d’infection au VIH chez les femmes. Et après l’annonce d’un diagnostic positif, elles sont confrontées à la stigmatisation et à la discrimination, elles cachent leur statut et n’essaient pas d’obtenir de l’aide. Les femmes elles-mêmes, leur entraide et leur leadership, ainsi qu’un changement de l’attitude de la société vis-à-vis du VIH et des personnes concernées peuvent mettre fin à ce cercle vicieux », a conclu Elena Kiryushina, coordonnatrice pour les questions d’égalité des sexes au sein de l’équipe de l’ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale.
La campagne a été élaborée par l’équipe de l’ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale en partenariat avec l’Eurasian Women’s Network on AIDS.
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Bangkok : des populations clés fournissent des services de santé par le biais de leurs propres organisations
27 janvier 2020
27 janvier 2020 27 janvier 2020Boy Somjai et Jam Chainukul (nous avons changé leurs noms) sont un jeune couple homosexuel de Bangkok en Thaïlande. Au début de leur relation, ils ont décidé de faire leur premier test du VIH. Alors que tous deux regardaient sur Internet, leurs amis leur ont conseillé la Rainbow Sky Association of Thailand (RSAT), une clinique spécialisée dans le VIH gérée par la communauté et située à proximité d’une rue animée de Bangkok.
Avec ses quatre cliniques et ses dix centres d’accueil implantés dans plusieurs villes de Thaïlande, la RSAT permet aux gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi qu’aux personnes transgenres d’avoir accès à des services de prévention du VIH et de participer à des réunions d’information sur le sujet, le tout à la même adresse. Par ailleurs, la souplesse des horaires d’ouverture correspond au style de vie de nombreux membres des populations clés.
Danai Linjongrat, le directeur exécutif de la RSAT, explique : « L’accès des populations clés aux services du VIH est l’un des principaux défis de la riposte au VIH du pays. Il est extrêmement important que ces groupes puissent profiter de la prévention et du traitement du VIH sans avoir peur des discriminations. »
M. Boy et M. Jam reviennent à présent tous les trois mois à la RSAT pour effectuer un contrôle régulier. Pour eux, « lorsque nous sommes venus ici pour la première fois, nous étions vraiment stressés, car nous étions à la recherche d’un endroit qui respecte notre vie privée. Nous avons trouvé ici bien plus qu’un établissement spécialisé dans le VIH. Nous avons trouvé un lieu de confiance, un peu comme une famille. Le personnel de santé nous a aidés à parler de notre expérience. Il ne nous a pas jugés et il a accepté nos besoins en faisant preuve d’ouverture d’esprit. »
Le succès de la RSAT revient en partie au fait que son personnel appartient aux populations ciblées. La RSAT a adopté l’approche nationale consistant à permettre aux populations clés de fournir des services de santé. Ainsi, les membres de ces groupes sont en mesure d’identifier et de satisfaire les besoins d’autres personnes dans leur cas, notamment en matière de santé et de prise en charge du VIH. « Nous comprenons les besoins de notre public, ce qu’il veut, où il vit et ce qu’il ressent, car les membres de notre équipe font partie des mêmes communautés », explique M. Linjongrat.
Le personnel de santé fournit des services adaptés aux personnes et à leurs besoins, y compris la prophylaxie pré-exposition (PPrE), une assistance juridique, la réduction des risques, le dépistage d’infections sexuellement transmissibles, des conseils et le contrôle du niveau hormonal des personnes transgenres. Selon le résultat du test du VIH, la personne est invitée soit à suivre une thérapie antirétrovirale soit à un entretien détaillé sur la prise de la PPrE, le tout dans une atmosphère accueillante et dénuée de jugement.
La RSAT est l’une des sept organisations communautaires thaïlandaises à proposer gratuitement la PPrE par le biais de fournisseurs communautaires dans le cadre du Princess PrEP Project. À l’heure actuelle, 1 200 personnes ont accès à la PPrE dans les cliniques et les centres d’accueil de la RSAT. Le Thai Red Cross AIDS Research Centre qui jouit du soutien du Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida par le biais du projet LINKAGES Thailand renforce sans relâche les compétences afin de garantir que le personnel communautaire de santé soit en mesure d’apporter des services liés au VIH en respectant les normes nationales.
La RSAT utilise différentes approches pour encourager la demande et la promotion de ses programmes, ainsi que pour effectuer un travail de proximité. Phubet Panpet, directeur adjoint de la RSAT, explique : « nous nous rendons dans des endroits différents comme des saunas, des complexes de loisirs, des écoles ou des universités, selon le groupe que nous ciblons pour sensibiliser à la prévention du VIH et pour inciter les personnes à se faire dépister. »
Kunpawee Isalam, membre transgenre de l’équipe de proximité de Bangkok, comprend la stigmatisation et la discrimination subies par la communauté transgenre. « Nous organisons des actions de proximité qui parlent véritablement aux personnes transgenres dans l’optique de renforcer leur confiance en elles. Beaucoup ont vraiment du mal à prendre conscience qu’elles peuvent obtenir de l’aide, elles ont peur de la discrimination. La RSAT est un lieu où elles sont en sécurité et où elles peuvent obtenir différentes options de prévention du VIH », indique-t-elle.
La RSAT utilise également les réseaux sociaux pour entrer en contact avec les jeunes gays et autres jeunes hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Des membres du personnel s’inscrivent sur les applications de rencontre et créent un profil afin de diffuser des informations sur le VIH. « Au début de la conversation, le membre du RSAT parle de notre clinique et invite son interlocuteur à échanger sur le thème de la prévention du VIH », explique Mongkol Jaidee qui travaille sur le terrain. « Je choisis un endroit, je regarde qui est connecté et j’envoie des messages personnels pour présenter les services fournis par notre clinique. Les réactions sont généralement positives. Il arrive souvent que les gens reviennent vers nous avec des questions et se rendent dans nos établissements les jours qui suivent. »
Et M. Linjongrat de conclure : « Par rapport à d’autres services, nous aidons les gens en cherchant ce dont ils ont besoin et ce que nous pouvons faire pour les aider. Les services dirigés par une communauté sont une stratégie qui a fait ses preuves. Ils sont un élément essentiel de la riposte au VIH en Thaïlande. »
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Donner les moyens aux jeunes vivant avec le VIH de devenir acteurs et actrices de changement en Thaïlande
23 janvier 2020
23 janvier 2020 23 janvier 202024 000 jeunes environ entre 15 et 24 ans vivent avec le VIH en Thaïlande. En 2018, ces jeunes représentaient près de la moitié des 6 400 nouvelles infections au VIH dans le pays.
La Thaïlande a réalisé d’énormes progrès dans sa riposte au sida, notamment en intégrant la gratuité de la thérapie antirétrovirale à sa couverture sanitaire universelle. Toutefois, les ados et les jeunes vivant avec le VIH n’ont souvent pas accès aux soins ou manquent de soutien pour suivre leur traitement, notamment face aux difficultés comme l’autostigmatisation, la stigmatisation et la discrimination ou encore le passage entre les soins destinés aux enfants et ceux pour les adultes.
Il y a trois ans, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et d’autres partenaires nationaux sous l’égide du Thai Network of People Living with HIV ont créé le Thai Network of Youth Living with HIV afin d’apporter une solution à cette situation. L’objectif principal de ce réseau consiste à autonomiser les ados et les jeunes vivant avec le VIH afin d'en faire les acteurs et les actrices des changements souhaités dans leur vie. Ce programme a été conçu pour fournir des services d’informations, des formations portant sur des compétences de la vie courante, ainsi qu’une assistance par et pour les ados et les jeunes vivant avec le VIH.
Kritthanan Ditthabanjong, un de ses premiers membres actifs, est à présent le responsable de la communication institutionnelle du réseau. Cet étudiant en journalisme travaille également en tant qu’éditeur de contenu pour des sites Internet et des magazines en Thaïlande. Il est devenu une figure emblématique de la jeunesse et représente le réseau lors d’évènements publics et dans les médias. Il se fait ainsi le relais des besoins des jeunes vivant avec le VIH.
« J’ai révélé publiquement mon statut sérologique, car je souhaitais que mon expérience profite à d’autres, mais je voulais aussi apporter aux jeunes les informations nécessaires pour mener dignement une vie en bonne santé. Je n’ai pas peur de m’exposer, car je sais que mes proches et ma communauté me soutiennent », déclare-t-il.
Grâce à l’aide technique et financière de l’UNICEF et d’autres partenaires, mais aussi par le biais de nombreuses plateformes et stratégies, le réseau apporte un soutien psychologique en cas de diagnostic positif et des informations contre l’autostigmatisation. Il réfléchit également à des compétences d’adaptation et crée un réseau de soutien pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination. « Les jeunes vivant avec le VIH ont besoin d’un soutien psychologique et d’une communauté en qui ils peuvent avoir confiance », continue M. Ditthabanjong.
Le réseau forme des jeunes responsables pour conseiller des personnes de leur âge vivant avec le VIH et les mettre en contact avec les établissements de santé, les hôpitaux et les services dirigés par les communautés afin de leur fournir un traitement et des soins contre le VIH. Ces jeunes responsables accompagnent aussi les jeunes vivant avec le VIH à leurs rendez-vous médicaux et vont les voir ensuite à leur domicile afin de faciliter le suivi de leur traitement.
Par ailleurs, le réseau utilise les médias sociaux pour entrer en contact avec les jeunes, leur apporter des informations sur le VIH et les aider à s’accepter. Des initiatives comme la campagne en ligne Growing UP with HIV créent des espaces où les jeunes peuvent poser librement leurs questions sur différents thèmes tels que la prévention du VIH ou les rapports sexuels sans risque et dire ce qu'ils pensent.
« Growing Up with HIV permet aux jeunes de faire partie de notre communauté et de leur faire sentir que nous sommes à leurs côtés », poursuit M. Ditthabanjong.
M. Ditthabanjong s’engage également avec l’UNICEF dans d’autres campagnes et actions menées sur les réseaux sociaux à destination de la jeunesse thaïlandaise. Elles lui permettent aussi de faire entendre la voix et le point de vue des jeunes vivant avec le VIH. Il a récemment fait partie de Dare to Dream, une campagne publique créée par l’UNICEF en Thaïlande dont l’objectif était de permettre aux jeunes d'exprimer leur opinion sur l’éducation et sur leurs besoins pour réussir le passage à l’âge adulte. « Avec nous, M. Ditthabanjong s’est transformé en quelques années d’un adolescent timide qui n’osait pas parler et cherchait toujours du regard l’approbation de son conseiller en un exemple pour les jeunes de son pays lorsqu’il est devenu l’un des neuf visages de la campagne Dare to Dream », indique un membre de l’UNICEF.
Et M. Ditthabanjong de conclure : « Un jour, j’ai donné une interview sur les réseaux sociaux. J’en étais à peine sorti que je recevais déjà un message d’un jeune qui venait d’être diagnostiqué avec le VIH. « Ma mère et mon père me rejettent et j’ai envie de mettre fin à mes jours », écrivait-il. Je lui ai téléphoné, nous nous sommes rencontrés et je l’ai convaincu de rejoindre notre réseau. Aujourd’hui, il va bien. Notre réseau change la vie des gens. »
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Soutenir l’engagement des communautés dans la riposte au sida en Thaïlande
20 janvier 2020
20 janvier 2020 20 janvier 2020Le bureau de l’ONUSIDA en Thaïlande rassemble une petite équipe de trois personnes à Bangkok. Orawan Bettenhausen, assistante administrative, fait partie de cette équipe depuis près de 20 ans. « Intégrer la famille de l’ONUSIDA a favorisé mon émancipation et a fait de moi la personne que je suis aujourd’hui. J’ai eu beaucoup de chance d’avoir eu des directeurs pays qui m’ont formée, ainsi que de formidables collègues et partenaires, aussi bien au sein de l’ONUSIDA qu’en dehors, qui m’ont offert leur aide et leur soutien, et qui ont été une source d’inspiration », explique-t-elle.
Mme Bettenhausen se souvient avoir rencontré un représentant séropositif du Thai Network of People Living with HIV dès ses premières semaines au sein de l’ONUSIDA. « Je lui ai posé des questions sur sa vie. Quand il a fini de me raconter, il était en larmes », explique-t-elle. « Contre toute attente, il m’a dit que ni lui ni aucune autre personne vivant avec le VIH ne souhaitait que j’éprouve de la compassion pour eux. Ils voulaient juste être acceptés pour eux-mêmes. Il m’a appris ce jour-là quelque chose de fondamental. J’ai ensuite fait la promesse de travailler pour les personnes vivant avec le VIH et affectées par le virus. »
Année après année, elle se tient aux côtés des différents directeurs pays et de l’équipe. Elle soutient leurs efforts pour amener les communautés, les organisations de la société civile et les personnes vivant avec le VIH à s’impliquer et à s’engager efficacement dans la riposte au sida. « J’ai vraiment l’impression que mon rôle d’assistante administrative me permet d’aider de différentes manières nos partenaires dans les communautés. Je peux par exemple contribuer à la concrétisation de projets communs, apporter une aide logistique afin de garantir que les organisations communautaires puissent participer à des évènements régionaux et nationaux, mais aussi servir d’interprète du thaï vers l’anglais et vice-versa. J’ai l’impression de permettre aux membres des organisations communautaires de surmonter la barrière de la langue, d’être présents là où sont prises les décisions et d’y faire entendre leurs besoins, mais aussi de présenter leur action hors de Thaïlande », explique-t-elle.
Mme Bettenhausen a été témoin des changements importants apportés à la riposte au sida du royaume. Elle se souvient entre autres que l’ONUSIDA a mis en place des projets en collaboration avec des organisations de la société civile. L’ONUSIDA a encouragé le dialogue entre les législateurs, les personnes mettant en place les programmes liés au VIH et des représentants des communautés à une époque où la stigmatisation et la discrimination envers les personnes séropositives et les populations clés étaient extrêmement problématiques dans le pays.
Depuis 2015, la Thaïlande a mis en place le 3-by-4-Package for Stigma-Free Health Facilities qui inclut des programmes complets visant à lutter contre les barrières à l’accès aux services de santé et à supprimer ces obstacles. En 2019, le pays a dévoilé le Thailand Partnership for Zero Discrimination. Il s’agit d’une stratégie qui va au-delà des situations de santé et qui s’applique à des domaines comme le lieu de travail et le système éducatif. L’ONUSIDA a été impliquée dès les prémices de cette initiative. L’organisation a apporté une assistance technique pour ce qui est de l’élaboration d’une stratégie zéro discrimination, ainsi que d’un plan de suivi et d’évaluation, mais aussi de sa réalisation concrète dans un effort commun avec le gouvernement thaï et la société civile.
« J’ai contribué à la réussite de ce projet en apportant un soutien indéfectible à ma directrice pays. Elle a en effet joué un rôle essentiel pour établir le lien entre les acteurs de différents secteurs et les rassembler, mais aussi en s’assurant que les organisations communautaires étaient toujours impliquées et avaient voix au chapitre. Aujourd’hui, nos homologues dans le gouvernement travaillent main dans la main avec les organisations de la société civile. Tous les acteurs incontournables sont sur un pied d’égalité et se retrouvent pour prendre des décisions allant dans une même direction. C’est un bel exemple de partenariat ! », s’exclame Mme Bettenhausen.
Mme Bettenhausen a grandi dans le nord de la Thaïlande. Très jeune, elle s’est découvert une passion pour le secteur public en regardant son père améliorer la vie de paysans et de leurs familles. Il travaillait en effet en tant que conseiller pour le gouvernement allemand et pour des donateurs dans le développement rural. Plus tard, au cours de son master en management, elle se rend compte qu’elle n’est pas faite pour le monde des affaires et elle prend la décision d’écrire son mémoire sur le Human Development Centre, une organisation non gouvernementale œuvrant dans le bidonville de Klong Toey à Bangkok. Au cours des deux mois qu’elle passe dans ce quartier à recueillir des données pour son travail de fin d’études, elle découvre la pauvreté en milieu urbain, la toxicomanie, la maltraitance des enfants et le VIH. « Après avoir décroché mon diplôme, j’ai travaillé dans le milieu des affaires, mais j’ai compris que ma vocation était de suivre les pas de mon père et de m’engager pour les autres. Le destin a bien fait les choses et j’ai obtenu un poste auprès de l’ONUSIDA », raconte-t-elle.
La plus grande difficulté à laquelle est confrontée Mme Bettenhausen dans le bureau de Thaïlande est de ne pas se laisser submerger par ses tâches diverses et variées, car le travail administratif est bien souvent chronophage. Elle est néanmoins persuadée qu’être consciencieuse permet de faire une différence. Son travail est non seulement indispensable pour garantir que le bureau de l’ONUSIDA en Thaïlande puisse remplir sa mission, mais il est également essentiel pour parvenir à l’objectif de mettre un terme au sida à l’horizon 2030.
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Inverser la tendance de l’épidémie de VIH en Thaïlande
17 janvier 2020
17 janvier 2020 17 janvier 2020C’est un matin comme les autres au Thai Red Cross AIDS Research Centre, une organisation de la société civile sous l’égide de la Société de la Croix-Rouge thaïlandaise. Dans un bâtiment situé au cœur de Bangkok, du personnel infirmier et médical, des conseillers et des éducateurs affectés par le VIH vaquent à leurs occupations quotidiennes. L’équipe apporte des services liés au virus aux 200 personnes qui se rendent chaque jour à la Thai Red Cross Anonymous Clinic, que ce soit pour une visite médicale, un test du VIH ou obtenir des services de prévention du VIH, y compris des préservatifs et la prophylaxie pré-exposition (PPrE).
Praphan Phanuphak, directeur et cofondateur du centre en 1989, se souvient avoir découvert le premier cas de VIH en Thaïlande alors qu’il avait 35 ans. « C’est arrivé par hasard. Quelqu’un a conseillé à un patient de me consulter afin de connaître la raison de sa mycose récurrente », se souvient-il. « En février 1985, ce patient était admis avec une pneumocystose. Le même mois, un autre homme était transféré vers notre hôpital avec une cryptococcose généralisée. Tous deux étaient diagnostiqués avec le VIH. Depuis lors, je dédie ma vie au traitement des personnes vivant avec le VIH et au développement de solutions pour élargir l’accès aux services dans le pays. »
M. Praphan se souvient qu’au début de l’épidémie, la riposte en Thaïlande était confrontée à plusieurs problèmes. À cette époque, la législation thaïe exigeait que les hôpitaux fournissent au ministère de la Santé publique le nom des personnes diagnostiquées avec le VIH, ce qui a contribué à renforcer la stigmatisation et la discrimination de cette population. En réponse, la Croix-Rouge thaïlandaise a fondé la Thai Red Cross Anonymous Clinic, la première clinique anonyme d’Asie, et a demandé au gouvernement thaï de supprimer cette loi relative au signalement des personnes séropositives. L’Anonymous Clinic demeure le centre de dépistage volontaire le plus connu du pays.
« Jusqu’au début de l’année 2000, les antirétroviraux n’étaient pas disponibles dans les établissements de santé publique de Thaïlande et beaucoup de séropositifs ne pouvaient pas se permettre de les acheter », explique M. Praphan. Il indique que, en 1996, le Thai Red Cross AIDS Research Centre a été le premier établissement à fournir gratuitement des antirétroviraux dans le cadre des essais cliniques de la HIV Netherlands–Australia–Thailand Research Collaboration.
« Une lueur d’espoir est enfin apparue après beaucoup d’années de revers amers. Pour cela, je remercie Son Altesse Royale, Princesse Soamsawali, qui a été à nos côtés en 1996 pour créer un fonds destiné à la prévention de la transmission de la mère à l’enfant du VIH. Cela a vu le jour plusieurs années avant que le gouvernement thaï ne lance avec succès son programme de prévention », continue M. Praphan.
Au cours des ans, la riposte au sida en Thaïlande a changé du tout au tout. En 2006, le royaume a intégré à sa stratégie de couverture sanitaire universelle les services liés au VIH, notamment la thérapie antirétrovirale. Depuis 2014, la Thaïlande fournit une thérapie antirétrovirale à tous, peu importe le taux de CD4. Toute personne séropositive peut avoir accès gratuitement à un traitement qui lui est proposé directement après le diagnostic.
Toutefois, beaucoup ne commencent une thérapie antirétrovirale que sur le tard. « Nous avons les médicaments, mais beaucoup de cas ne sont pas diagnostiqués suffisamment rapidement », regrette M. Praphan. Malgré des progrès sensationnels, l’épidémie de VIH n’est pas jugulée en Thaïlande. Le VIH continue de toucher durement les populations clés : en 2018, près de 50 % des nouvelles infections concernaient les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Le faible taux de dépistage du VIH parmi les populations clés est lié à l’acceptabilité des services ainsi qu’à la stigmatisation et à la discrimination qui entravent l’accès au diagnostic, à la prévention et aux soins associés au VIH.
« D’expérience, le meilleur moyen de détecter et de diagnostiquer suffisamment tôt les personnes séropositives consiste à aider les populations clés à entrer en contact avec leurs membres afin que ces derniers viennent se faire dépister dans les centres d’accueil pour le VIH », explique M. Praphan. Sa lutte en faveur d’un amendement de la loi thaïlandaise autorisant aux prestataires communautaires certifiés issus de populations clés de fournir un certain nombre de services liés au VIH a porté ses fruits.
La stratégie du Thai Red Cross AIDS Research Centre consiste à réaliser des projets pilotes afin de fournir des preuves aux planificateurs et aux législateurs au niveau national. Ces données jettent la base à l’acceptation et au déploiement d’innovations au niveau national.
Au titre de pionnier auprès des populations clés, le centre offre depuis 2014 la PPrE aux personnes exposées à un risque élevé de VIH par le biais de projets comme le Princess PrEP Programme. En octobre 2019, la Thaïlande a intégré la PPrE au sein de son catalogue de prestations fournies par la couverture sanitaire universelle dans le cadre d’une phase pilote visant à élargir cette méthode à tout le pays.
M. Praphan est persuadé que les législateurs et les personnes mettant en place les programmes doivent comprendre que « nous ne pouvons pas continuer à faire comme avant. En Asie et dans la zone pacifique, plusieurs pays ont toujours une attitude sceptique ou conservatrice vis-à-vis de la promotion de stratégies nécessaires pour inverser la tendance de l’épidémie du VIH. » Il pense qu’au rythme actuel la région n’atteindra pas les objectifs 90–90–90 d’ici 2020. « Nous devons trouver de nouvelles approches et nous inspirer de l’action d’autres pays. Ainsi, nous arriverons plus rapidement à notre objectif de mettre un terme au sida en tant que menace pour la santé publique. »
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La Directrice exécutive de l’ONUSIDA incite l’Ouganda à plus d’effort au niveau national
09 janvier 2020
09 janvier 2020 09 janvier 2020La nouvelle Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, s’est rendue dans son pays natal, l’Ouganda, pour un voyage de travail.
Au cours d’une rencontre avec la ministre de la Présidence, Esther Mbayo, elle a salué les efforts fournis par le Président de l’Ouganda, Yoweri Museveni, en faveur de la riposte au VIH. Elle a toutefois souligné qu’il manquait encore 7 milliards de dollars pour financer la riposte mondiale au sida et que, par conséquent, il était nécessaire d’intensifier les efforts au niveau national. « Aujourd’hui, la riposte au sida de l’Ouganda est financée à 93 % par des moyens externes », a-t-elle expliqué. « Nos amis nous aident à rester en vie, mais nous ne pouvons pas dépendre d’eux à tout jamais. »
Elle a ajouté que de nombreux pays africains, notamment l’Ouganda, vont devenir des économies à revenu moyen ce qui s’accompagnera d’un recul de l’aide internationale. Toute la journée, elle a répété le même message que ce soit au personnel des Nations Unies, aux parties prenantes et aux partenaires : trouver des solutions pour pallier la stagnation des financements, mais aussi réduire l’utilisation inefficace et à mauvais escient des moyens financiers ainsi que la corruption.
Par ailleurs, Mme Byanyima a souligné l’importance d’accorder une attention particulière aux femmes et aux filles en Afrique. « Il reste encore fort à faire pour combattre les inégalités basées sur le genre et mettre fin aux violences qui y sont liées », a-t-elle continué.
En Afrique orientale et australe, les filles et les jeunes femmes ont deux fois plus de chances d’être contaminées par le VIH que leurs homologues masculins. En Ouganda, la prévalence générale du VIH atteint 5,7 % et 34 % des nouvelles infections touchent les jeunes âgés de 15 à 24 ans.
Mme Byanyima a également encouragé l’Ouganda à protéger les droits de l’homme de tout un chacun et à supprimer la législation actuelle sur les relations sexuelles entre personnes du même sexe. Elle a par ailleurs déclaré que les gouvernements ne devraient pas discriminer et empêcher l’accès aux soins de santé aux gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ainsi qu’aux travailleur(se)s du sexe.
Au cours d’une réunion avec des membres de la société civile, Mme Byanyima les a encouragés à se faire entendre : « Vous êtes la voix des citoyens et vous devez demander des comptes au gouvernement et aux autres acteurs. »
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Des services rapides et professionnels destinés aux enfants séropositifs
26 décembre 2019
26 décembre 2019 26 décembre 2019Les progrès réalisés dans les domaines du dépistage rapide et des médicaments adaptés aux enfants sauvent des vies en Ouganda.
Article écrit par Karin Schermbrucker et Adrian Brune, première publication par l’UNICEF
L’année dernière, 450 bébés ont été infectés quotidiennement par le VIH, la transmission du virus ayant généralement lieu au cours de l’accouchement. La contamination augmente considérablement leur chance de mourir avant leur deuxième anniversaire. Mais beaucoup de ces enfants ne connaîtront jamais leur statut sérologique ou ne seront pas soignés, car les méthodes de dépistage et de traitement du VIH ne sont souvent pas adaptées à cette tranche d’âge. Même si le taux global de mères séropositives suivant un traitement atteint en 2019 les 82 %, le taux de diagnostic et de traitement des enfants porteurs du VIH n'est que de 54 % dans la plupart des régions.
Cet écart est souvent dû aux méthodes de diagnostic qui sont généralement plus complexes et difficiles pour les enfants. La forme de dépistage du VIH (virologique) spécifique aux nourrissons n’est en effet pas facilement disponible dans la plupart des pays à revenu intermédiaire et faible.
Et même si des antirétroviraux adaptés aux enfants existent, il est parfois dur de les trouver dans de nombreuses zones suite au manque général d’investissements pour dépister cette population.
Rien ne justifie cependant ce retard dans le diagnostic et le traitement. Pour y remédier, l’UNICEF et le ministère ougandais de la Santé ont récemment mis en vigueur des réformes très efficaces concernant le traitement du VIH pour les enfants. Grâce à l’aide de partenaires et à des outils innovants de diagnostic, 553 établissements répartis dans tout le pays sont maintenant en mesure de fournir une thérapie antirétrovirale aux enfants. Ils n’étaient que 501 en 2017.
20 août 2019. Le pédiatre, Dr Denis Nansera, examine Kansiime Ruth (25 ans) et ses filles (1 et 4 ans) au Mbarara Regional Referral Hospital situé dans le district de Mbarara à l’ouest de l’Ouganda. « De nombreuses mères n’avaient pas accès aux soins prénataux. Mais nous constatons que, grâce aux (progrès médicaux), les enfants sont diagnostiqués et ont accès aux médicaments beaucoup plus rapidement », explique le Dr Nansera. Photo : UNICEF/UNI211885/Schermbrucker
20 août 2019. La fille de un an de Kansiime est pesée et mesurée au Mbarara Regional Referral Hospital. L’UNICEF en partenariat avec le ministère ougandais de la Santé et la Clinton Health Access Initiative a mis au point le dépistage Point of Care Early Infant Diagnostic (POC EID). Cette méthode de test rapide repose sur des outils faciles à transporter, à utiliser et à entretenir ce qui permet à un nombre accru de centres de santé de réaliser des diagnostics sur les enfants. Grâce à ce dépistage précoce, une thérapie antirétrovirale peut être proposée immédiatement aux nourrissons. Photo : UNICEF/UNI211886/Schermbrucker
Enoch Turyatemba, technicien de laboratoire auprès du Mbarara Regional Referral Hospital, prélève un échantillon de sang sur un nourrisson afin de réaliser un dépistage précoce du VIH qui fournira des résultats le jour même. « Avant l’arrivée des machines Point of Care [POC], nous collections des échantillons de sang sec avant de les envoyer dans un laboratoire. Cette procédure prenait parfois des mois », indique M. Turyatemba. « Grâce à la machine POC, les enfants peuvent commencer une thérapie dès le lendemain des résultats. Nous sauvons des vies », continue-t-il. Photo : UNICEF/UNI211916/Schermbrucker
Enoch Turyatemba teste un échantillon de sang avec la machine POC. En plus du dépistage rapide, le ministère de la Santé autorise l’utilisation de granules de médicament contre le HIV destinées aux jeunes enfants. Elles peuvent être mélangées à la nourriture ou au lait maternel ce qui camoufle le goût amer du traitement. Ce médicament contre le VIH n’a pas non plus besoin d’être conservé au frais ce qui représente un grand pas en avant. Photo : UNICEF/UNI211884/Schermbrucker
Kenyonyozi Joseline tient son bébé dans les bras dans le service POC du Mbarara Hospital. Les adolescentes sont davantage exposées au VIH, car leurs systèmes de reproduction ne sont pas entièrement développés. Par ailleurs, les inégalités entre les sexes et la société patriarcale ougandaise empêchent les filles et les jeunes femmes de négocier des rapports sexuels sans risque ce qui les expose à des grossesses précoces et au VIH. Photo : UNICEF/UNI211905/Schermbrucker
Kenyonyozi est photographiée devant la clinique POC avec son bébé sur le dos. Par rapport aux adultes et aux femmes enceintes, les services pédiatriques liés au VIH accusent un grand retard. Alors que 82 % des mères porteuses du virus suivent un traitement, seuls 54 % des enfants dans la même situation ont accès à des médicaments pouvant leur sauver la vie. 59 % seulement des bébés nés d’une mère séropositive font l’objet d’un dépistage dans les deux mois suivant leur naissance. Photo : UNICEF/UNI211891/Schermbrucker
Kansiime et ses filles arrivent au Mbarara Hospital. Toutes trois sont séropositives et se rendent régulièrement à la clinique pour chercher leurs médicaments. « Quand je vais à l’hôpital, je suis entourée de mères qui viennent chercher leur traitement. Nous sommes toutes là pour la même raison », explique Kansiime. « Cela m’aide à oublier les stigmatisations et me donne la force d’avancer. » Photo : UNICEF/UNI211907/Schermbrucker
Chez Kansiime dans l’ouest de l’Ouganda : Kansiime donne à sa fille d’un an son médicament contre le VIH adapté à son âge. Sa fille ingère à présent des granules au lieu de boire le sirop amer prescrit auparavant. Le traitement réduit sa charge virale. « Elle prend plus facilement les granules quand elles sont mélangées à sa nourriture, car leur goût n’est plus un problème », explique Kansiime. « Je conseille aux autres mères de donner à leurs enfants les médicaments dont ils ont besoin afin qu’ils vivent plus longtemps et puissent éduquer les autres. » Photo : UNICEF/UNI211882/Schermbrucker
La fille de quatre ans de Kansiime regarde dehors. Elle est née avec le VIH et a besoin de prendre quotidiennement son traitement. Elle a survécu à la période la plus critique pour les nourrissons et les jeunes enfants. Elle a maintenant de bonnes chances d’atteindre l’adolescence et même de vivre plus longtemps. « J’aime chanter. Ma chanson préférée s’appelle Sconto », raconte-t-elle. Photo : UNICEF/UNI211903/Schermbrucker
Kabiite Ajara (32 ans) et sa fille dans leur maison située à Isongo en Ouganda. La mère aide son bébé à prendre son médicament contre le VIH adapté aux jeunes enfants. Toutes les deux ont le VIH. « Je donne une fois par jour son médicament à mon bébé », explique-t-elle. « Au début, son traitement la faisait vomir et l’affaiblissait. Mais maintenant elle n’a plus de problème. Je réduis le comprimé en poudre avant de le mélanger à de l’eau qu’elle boit ensuite facilement. » Photo : UNICEF/UNI211928/Schermbrucker
Kabiite joue avec sa fille devant leur maison. Kabiite est séropositive, mais son traitement lui permet de rester en bonne santé et de garder le moral. « J’aime jouer avec mes enfants, les emmener jouer dans la bananeraie, cuisiner ensemble », continue Kabiite. « [Ma fille] adore jouer au football ! Et elle est douée ! » Photo : UNICEF/UNI211933/Schermbrucker
En cette Journée mondiale de lutte contre le sida, l’UNICEF appelle l’ensemble des gouvernements et des partenaires à mettre fin aux disparités affectant les enfants et les adolescents vivant avec le VIH et le sida pour ce qui est du dépistage et du traitement. L’UNICEF les invite également à créer des organisations communautaires solidaires et libres de stigmatisation qui proposent un dépistage et des soins. Par ailleurs, elle leur demande de promulguer de meilleures lois et réglementations pour les personnes touchées par cette épidémie qui n’est plus fatale.