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L'ONUSIDA demande instamment que tous les services essentiels de lutte contre le VIH soient maintenus pendant que les États-Unis suspendent leur financement de l'aide étrangère
01 février 2025 01 février 2025GENEVE, 1er février 2025 — LeProgramme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) demande instamment que tous les services essentiels liés au VIH soient maintenus pendant que les États-Unis suspendent leur financement de l'aide étrangère.
Le 29 janvier, l'ONUSIDA a accueilli favorablement la nouvelle selon laquelle le Secrétaire d'Etat américain, Marco Rubio, avait approuvé une " dérogation humanitaire d'urgence ", permettant aux personnes de continuer à accéder aux traitements vitaux contre le VIH financés par les Etats-Unis dans 55 pays à travers le monde. Plus de 20 millions de personnes - deux tiers de toutes les personnes vivant avec le VIH qui ont accès à un traitement contre le VIH dans le monde - sont directement soutenues par le Plan présidentiel d'urgence d'aide à la lutte contre le sida (PEPFAR) des États-Unis.
Si la continuité du traitement du VIH est essentielle, les services doivent continuer à faire l'objet d'un suivi et d'une surveillance de la qualité. D'autres services essentiels de lutte contre le VIH destinés aux personnes, en particulier aux personnes marginalisées, notamment les enfants, les femmes et les populations clés, doivent être maintenus. L'année dernière, le PEPFAR a fourni à plus de 83,8 millions de personnes des services essentiels de dépistage du VIH ; 2,3 millions d'adolescentes et de jeunes femmes ont bénéficié de services de prévention du VIH ; 6,6 millions d'orphelins, d'enfants vulnérables et de personnes qui s'occupent d'eux ont reçu des soins et un soutien en matière de VIH ; et 2,5 millions de personnes ont été nouvellement inscrites à un programme de prophylaxie pré-exposition pour prévenir l'infection par le VIH.Depuis la création du PEPFAR, les États-Unis n'ont cessé de jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre le VIH. Les États-Unis ont sauvé des millions de vies grâce à leurs programmes, en particulier dans les pays les plus touchés par le VIH. Le PEPFAR a obtenu des résultats remarquables en matière d'arrêt des nouvelles infections et d'élargissement de l'accès au traitement du VIH - et cela doit continuer.
Dans le monde, 1,3 million de personnes sont nouvellement infectées par le VIH chaque année, soit 3 500 par jour. En Afrique, les jeunes femmes et les jeunes filles sont exposées à un risque élevé et alarmant de contracter le VIH. En effet, 3 100 jeunes femmes et jeunes filles âgées de 15 à 24 ans sont infectées par le VIH chaque semaine et au moins la moitié des personnes appartenant à des populations clés ne bénéficient pas de services de prévention.
Les femmes enceintes vivant dans des régions où la prévalence du VIH est élevée doivent subir un test de dépistage du VIH afin de déterminer si elles sont séropositives et de pouvoir protéger leur bébé en suivant une thérapie antirétrovirale avant la naissance. Ainsi, les bébés naîtront exempts du VIH.
De nombreuses organisations fournissant des services aux personnes vivant avec le VIH qui sont financées, ou partiellement financées, par le PEPFAR ont indiqué qu'elles allaient fermer leurs portes en raison de la pause dans le financement avec un manque de clarté et une grande incertitude quant à l'avenir. L'ONUSIDA évalue l'impact et fournira des mises à jour régulières et en temps réel pour partager les dernières informations, données, orientations et références au niveau mondial et national.
"Le PEPFAR nous a donné de l'espoir et maintenant le décret brise l'espoir même qu'il offrait à toutes les personnes vivant avec le VIH et à leurs familles. En tant que communautés, nous sommes choqués par la fermeture continue des cliniques. Nous demandons résolument à tous nos gouvernements de s'empresser de combler le manque de ressources humaines nécessaires à l'heure actuelle pour assurer la pérennité des services de lutte contre le VIH", a déclaré Flavia Kyomukama, directrice exécutive du National Forum of People Living with HIV Network Uganda (NAFOPHANU).
Le réseau de coordination des personnes vivant avec le VIH au Zimbabwe (ZNNP+) a déclaré que la mise en œuvre d'ordres d'arrêt de travail a suscité des craintes importantes, notamment une réduction de l'accès aux services essentiels, une perte de confiance de la part de la communauté et des conséquences à long terme sur la santé.
La dérogation étant effective pour une période d'examen de l'ensemble de l'aide américaine au développement à l'étranger, la couverture future des services liés au VIH - y compris le traitement - reste incertaine et la vie des millions de personnes soutenues par le PEPFAR est menacée et pourrait être mise en jeu.
Anele Yawa, secrétaire général de Treatment Action Campaign, est inquiet. "Le gel des fonds du PEPFAR va faire reculer l'Afrique du Sud et le monde en ce qui concerne les progrès réalisés dans la lutte contre le VIH", a-t-il déclaré. "Nous nous demandons comment nous allons faire face à la situation au cours des trois prochains mois, alors que des personnes seront laissées pour compte en termes de prévention, de traitement et de soins.
À l'heure où le monde peut enfin prendre le dessus sur l'une des pandémies les plus meurtrières de la planète, grâce aux nouveaux médicaments de prévention et de traitement du VIH à longue durée d'action qui seront mis sur le marché cette année, l'ONUSIDA exhorte les États-Unis à poursuivre leur leadership inégalé et à accélérer, et non à réduire, les efforts visant à mettre un terme au sida.
L'ONUSIDA se réjouit de travailler en partenariat avec les États-Unis, d'autres donateurs et les pays les plus touchés par le VIH afin de garantir une riposte solide et durable au VIH et d'atteindre notre objectif collectif de mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d'ici à 2030.
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L'ONUSIDA appelle les dirigeants présents à Davos à s'engager en faveur d'un accès mondial rapide à de nouveaux médicaments révolutionnaires à longue durée d'action contre le VIH
21 janvier 2025 21 janvier 2025L'ONUSIDA appelle à la rapidité et à la compassion et demande aux entreprises pharmaceutiques de permettre l'accès aux nouveaux médicaments qui sauvent des vies.
DAVOS/GENÈVE, 21 janvier 2025 - Aujourd'hui, lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos, en Suisse, le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) a averti que de nouveaux médicaments à action prolongée pour la prévention - et éventuellement le traitement - du VIH peuvent contribuer à la fin du sida si les entreprises et les dirigeants politiques agissent rapidement et de toute urgence pour donner la priorité à l'accès à tous les pays à revenu faible et intermédiaire.
Le lénacapavir, produit par Gilead Sciences, s'est avéré efficace à plus de 95 % pour prévenir le VIH avec seulement deux doses par an, et l'entreprise mène actuellement des essais sur des injections annuelles. ViiV Healthcare propose le médicament injectable Cabotegravir, administré une fois tous les deux mois pour prévenir le VIH, qui est déjà utilisé dans certains pays. Des anneaux vaginaux d'une durée d'un mois sont également utilisés et des pilules et des anneaux vaginaux à plus longue durée d'action sont en cours d'essai.
"Ces nouvelles technologies nous offrent une réelle chance de mettre fin au sida d'ici 2030", a déclaré Winnie Byanyima, directrice exécutive de l'ONUSIDA et secrétaire générale adjointe des Nations unies. "Mais elles sont assorties d'une mise en garde : ce n'est que si les entreprises pharmaceutiques, les gouvernements, les partenaires internationaux et la société civile s'unissent autour d'une révolution de la prévention et du traitement du VIH que nous pourrons utiliser ces médicaments au maximum de leur potentiel et mettre fin au sida bien plus tôt que nous ne l'avions imaginé."
Ces médicaments révolutionnaires à action prolongée pourraient endiguer les nouvelles infections par le VIH et sont déjà utilisés pour supprimer le virus chez certaines personnes vivant avec le VIH. Mais leur potentiel ne pourra être exploité que si toutes les personnes susceptibles d'en bénéficier y ont accès.
L'ONUSIDA exhorte les sociétés pharmaceutiques à agir plus rapidement et à garantir "des prix abordables et la concurrence des génériques" sur le marché des nouveaux médicaments contre le VIH. "Nous n'avons pas de problème avec le profit, mais nous ne tolérerons pas le profit", a déclaré Mme Byanyima.
Gilead et ViiV ont accordé des licences de fabrication de génériques à un certain nombre de pays, ce qui mérite d'être salué, mais ils avancent trop lentement. Les génériques ne sont pas attendus avant l'année prochaine et de nombreux pays ont été laissés de côté. La quasi-totalité de l'Amérique latine, région où les infections par le VIH sont en augmentation, a été exclue. En outre, pour couvrir l'ensemble du monde, Gilead n'a accordé de licence qu'à six entreprises pour la fabrication de versions génériques du médicament, sans aucun producteur en Afrique subsaharienne. Pour que ces médicaments soient largement disponibles et abordables, il est nécessaire d'augmenter la production de génériques.
Gilead n'a pas annoncé de prix pour le lenacapavir en prévention. Cependant, utilisé comme traitement aux États-Unis, le médicament peut coûter environ 40 000 dollars par an et par personne. Une étude suggère que, si 10 millions de personnes sont touchées, les génériques pourraient ne coûter que 40 dollars par personne et par an, soit mille fois moins.
À la fin de 2023, seules 3,5 millions de personnes auront recours à la prophylaxie pré-exposition. L'objectif de l'ONUSIDA est d'atteindre 10 millions de personnes bénéficiant d'une médecine préventive contre le VIH d'ici à la fin de 2025. "C'est possible, a déclaré Mme Byanyima, mais seulement si nous avons de l'ambition. Prenons l'exemple des contraceptifs injectables : 72 millions de femmes dans le monde y auront accès en 2022. Regardez les vaccins COVID-19 dans les pays riches : 4,5 milliards de personnes ont été vaccinées en un an. Pourquoi ne pourrions-nous pas avoir la même ambition pour le VIH ? Nous l'avons fait pour le traitement du VIH et nous pouvons le faire pour la prévention. Nous l'avons déjà fait et nous pouvons le refaire.
Aujourd'hui, 30 millions des 40 millions de personnes vivant avec le VIH bénéficient d'un traitement - un résultat énorme, mais longtemps attendu, qui a détruit des familles et coûté beaucoup trop de vies.
Bien que ces nouveaux médicaments ne constituent ni un remède ni un vaccin, ils pourraient enrayer la pandémie de VIH.
Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et le Plan d'urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) ont récemment annoncé un accord visant à fournir du lénacapavir à 2 millions de personnes au cours des trois prochaines années. C'est un bon début, mais ce n'est pas assez ambitieux.
"La science a mis au point un nouvel outil miraculeux : des médicaments qui préviennent l'infection par le VIH grâce à des injections effectuées seulement deux fois par an et qui pourraient également servir de traitement", a déclaré Mme Byanyima. "Nous devons faire mieux cette fois-ci. Soit les entreprises s'engagent, soit les gouvernements interviennent. C'est notre chance de mettre fin au sida - et nous ne pouvons pas nous permettre de la rater".
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UNAIDS
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L'ONUSIDA nomme l'artiste Funke Akindele ambassadrice nationale de bonne volonté pour le Nigéria
03 décembre 2024 03 décembre 2024ABUJA, NIGÉRIA, 3 décembre 2024 — Le Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) a le plaisir d'annoncer la nomination de Funke Akindele, actrice, productrice de films et réalisatrice plusieurs fois primée, en tant que nouvelle Ambassadrice de bonne volonté nationale (GWA) pour le Nigéria. Cette nomination prestigieuse reconnaît les contributions exceptionnelles de Funke Akindele à la lutte contre le VIH et son engagement inébranlable en faveur du plaidoyer, de la sensibilisation et des efforts visant à mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d'ici à 2030.
La carrière de Funke Akindele a démarré avec son rôle dans la série télévisée "I Need to Know", parrainée par le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), qui portait sur la santé et les droits de la reproduction des adolescents, y compris le VIH. Depuis lors, elle a captivé le public dans le monde entier, gagnant des millions de fans et des accolades pour ses rôles inoubliables. Surnommée la "reine du box-office" à Nollywood, Funke occupe les trois premières places sur la liste des films de Nollywood ayant rapporté le plus d'argent de tous les temps, ce qui témoigne de son importance et de son influence dans l'industrie.
Au cours des deux dernières décennies, Funke Akindele a constamment brisé les barrières et utilisé sa plateforme pour amplifier les questions d'impact social, influencer les changements positifs et défendre les causes qui comptent. En tant qu'ambassadrice nationale de bonne volonté de l'ONUSIDA, elle contribuera aux efforts visant à éliminer la transmission verticale du VIH, à mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination liées au VIH et à promouvoir la prévention du VIH dans tout le Nigeria.
Le Nigeria a réalisé des progrès considérables dans la lutte contre le VIH au cours des deux dernières décennies. En 2023, environ 2 millions de personnes vivront avec le VIH dans le pays, avec un taux de prévalence de 1,3 % chez les personnes âgées de 15 à 49 ans. Le Nigeria a enregistré environ 130 000 nouvelles infections par le VIH en 2010. En 2023, ce nombre était tombé à environ 75 000 nouvelles infections, ce qui représente une réduction d'environ 55 000 cas, soit une diminution de 42,3 % sur la période de 13 ans. Le pays a également réalisé des progrès notables en matière d'accès au traitement, puisque 1,6 million des 2 millions de personnes vivant avec le VIH au Nigeria sont actuellement sous traitement.
Malgré ces progrès, il reste des défis à relever, notamment la lutte contre la stigmatisation et la discrimination, et la garantie d'un accès équitable aux services de prévention et de traitement dans toutes les régions.
"Nous sommes ravis d'accueillir Funke Akindele en tant qu'Ambassadrice nationale de bonne volonté pour le Nigéria ", a déclaré le Dr Leopold Zekeng, Directeur de l'ONUSIDA au Nigéria. "Sa voix puissante, sa grande influence et son engagement en faveur du changement social font d'elle une alliée inestimable dans nos efforts de lutte contre le VIH et de soutien aux personnes vivant avec le VIH au Nigéria. Nous sommes impatients de travailler avec elle pour obtenir un impact positif et des progrès dans la lutte contre le sida".
Le processus de nomination de l'Ambassadrice itinérante nationale a impliqué une collaboration active avec l'Agence nationale de lutte contre le sida (NACA), qui a exprimé sa gratitude à l'ONUSIDA pour le rôle qu'il a joué dans l'obtention d'un partenariat aussi important pour la riposte au VIH du Nigéria. Le travail de Funke Akindele en tant qu'Ambassadrice itinérante nationale sera essentiel pour mobiliser les efforts en faveur de la prévention du VIH et faire en sorte que les messages clés atteignent des publics plus larges dans tout le pays.
L'annonce officielle de la nomination de Funke Akindele en tant qu'Ambassadrice nationale de bonne volonté de l'ONUSIDA a été faite lors de la commémoration de la Journée mondiale de lutte contre le sida à Abuja le 3 décembre 2024, au cours d'un événement dirigé par le Coordonnateur résident des Nations Unies pour le Nigéria, M. Mohammed M. Malick Fall.
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Un rapport de l'ONUSIDA montre que le respect des droits de l'homme est essentiel pour mettre fin à la pandémie de sida
26 novembre 2024 26 novembre 2024GENÈVE, 26 novembre 2024- À l'approche de la Journée mondiale de lutte contre le sida (1er décembre), un nouveau rapport de l'ONUSIDA montre que le monde peut atteindre l'objectif convenu de mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d'ici à 2030 - mais seulement si les dirigeants protègent les droits de l'homme de toutes les personnes vivant avec le VIH ou exposées au risque d'infection par le virus. Le message du rapport est résumé dans son titre : "Suivons le chemin des droits pour mettre fin au sida".
"Malgré les progrès considérables réalisés dans la lutte contre le VIH, les violations des droits de l'homme empêchent toujours le monde de mettre fin au sida", a déclaré Winnie Byanyima, directrice exécutive de l'ONUSIDA. "Lorsque les filles n'ont pas accès à l'éducation, lorsque la violence sexiste reste impunie, lorsque des personnes peuvent être arrêtées pour ce qu'elles sont ou pour ce qu'elles aiment, lorsqu'une visite dans un service de santé est dangereuse en raison de la communauté à laquelle elles appartiennent, il en résulte que les gens ne peuvent pas accéder aux services de lutte contre le VIH qui sont essentiels pour sauver leur vie et mettre fin à la pandémie de sida. Pour protéger la santé de chacun, nous devons protéger les droits de tous.
Sur les 39,9 millions de personnes vivant avec le VIH, 9,3 millions n'ont toujours pas accès à un traitement salvateur. L'année dernière, 630 000 personnes sont mortes de maladies liées au sida et 1,3 million de personnes dans le monde ont nouvellement contracté le VIH. Dans au moins 28 pays, le nombre de nouvelles infections par le VIH est en augmentation. Pour infléchir la trajectoire de la pandémie, il est impératif que tous ceux qui en ont besoin puissent accéder sans crainte aux programmes de sauvetage.
Chaque jour en 2023, 570 jeunes femmes et filles âgées de 15 à 24 ans ont contracté le VIH. Dans au moins 22 pays d'Afrique orientale et australe, les femmes et les filles de ce groupe d'âge sont trois fois plus susceptibles de vivre avec le VIH que leurs homologues masculins.
"Aucune fille ne devrait être privée de l'éducation et des informations dont elle a besoin pour rester en sécurité. La discrimination et la violence à l'égard des filles doivent être traitées comme une urgence en matière de droits de l'homme et de santé", a déclaré Nomonde Ngema, 21 ans, militante de la lutte contre le VIH.
La criminalisation et la stigmatisation des communautés marginalisées entravent l'accès aux services de lutte contre le VIH qui peuvent sauver des vies. Dans la déclaration politique de 2021 sur le VIH et le sida, les pays se sont engagés à faire en sorte que, d'ici à 2025, moins de 10 % d'entre eux disposent de cadres juridiques et politiques restrictifs qui conduisent à refuser ou à limiter l'accès aux services liés au VIH. Cependant, en 2023, 63 pays criminalisent encore les relations entre personnes de même sexe. Ces lois entravent la riposte au VIH : Parmi les homosexuels et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, la prévalence du VIH est cinq fois plus élevée dans les pays qui criminalisent les relations entre personnes de même sexe que dans ceux qui ne le font pas.
"Les lois et les politiques punitives éloignent les personnes vulnérables de l'aide dont elles ont besoin pour prévenir le VIH, le tester et le traiter", a déclaré Axel Bautista, responsable de l'engagement communautaire à MPact Global Action for Gay Men's Health & Rights (Action mondiale pour la santé et les droits des hommes gays). "Au lieu de punir les communautés marginalisées, les gouvernements doivent faire respecter leurs droits humains.
La science continue d'innover dans la lutte contre le sida. Les médicaments à longue durée d'action qui ne doivent être injectés que quelques fois par an pourraient faire pencher la balance, mais seulement si une approche fondée sur les droits de l'homme est adoptée pour partager la technologie afin de faire baisser les prix et de permettre la production dans toutes les régions du monde.
"Les outils médicaux qui sauvent des vies ne peuvent pas être traités comme de simples marchandises", a déclaré Alexandra Calmy, responsable de la lutte contre le VIH aux Hôpitaux universitaires de Genève. "Les options thérapeutiques et préventives révolutionnaires actuellement développées doivent être rendues accessibles sans délai pour atteindre une portée universelle."
"Nous connaissons le chemin à suivre pour construire une société dans laquelle nous nous épanouissons tous", a déclaré Jeanne Gapiya-Niyonzima, fondatrice de l'ANSS et première personne au Burundi à avoir annoncé publiquement qu'elle vivait avec le VIH. "Si le monde veut mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique, il doit protéger les droits de chaque personne.
Le rapport comprend dix essais de leaders de la riposte mondiale au sida, notamment : Elton John, l'archevêque du Cap, Thabo Makgoba, le président irlandais, Michael D. Higgins, le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, et l'ancien président de la Société internationale du sida, Adeeba Kamarulzaman.
Dans son essai publié dans le rapport de l'ONUSIDA, Elton John écrit : « Je connais le sentiment de honte et ce qu'il peut provoquer. Tant que le VIH sera considéré comme une maladie pour les « autres », et non pour les « honnêtes gens », le sida ne sera pas vaincu. La science, la médecine et la technologie sont peut-être le 'quoi' pour mettre fin au sida, mais l'inclusion, l'empathie et la compassion sont le 'comment'.
Dans son essai, le président Michael D. Higgins écrit : « Veiller à ce que la plénitude des droits de l'homme soit atteinte est une nécessité pratique cruciale si nous voulons débarrasser le monde du fléau du sida. Tenir l'engagement de mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique est un choix politique et financier. Il est grand temps de choisir la bonne voie ».
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L'ONUSIDA appelle à mettre fin à la violence contre les femmes et les filles. Pas d'excuses
25 novembre 2024 25 novembre 2024GENÈVE, le 25 novembre 2024 — La violence fondée sur le genre reste l'une des violations les plus effroyables des droits de l'homme. Elle contrecarre également les efforts visant à mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique, car la violence entre partenaires intimes est liée à un risque accru d'acquisition du VIH chez les femmes et compromet l'accès au dépistage et au traitement.
Dans le monde, une femme ou une fille sur huit est victime de violences sexuelles avant l'âge de 18 ans. Des normes sexistes néfastes, la faible priorité accordée à des services de santé sexuelle et reproductive sûrs, de qualité et abordables, ainsi que des systèmes de santé fragiles augmentent le risque pour les femmes de contracter le VIH et empêchent l'accès aux services de lutte contre le VIH.
En outre, les femmes et les jeunes filles vivant avec le VIH sont trop souvent stigmatisées par les prestataires de services de santé. Elles subissent également des pressions pour ne pas avoir d'enfants, une stérilisation forcée ou une interruption de grossesse. Autant de violations des droits de l'homme.
"Nous devons lutter contre le patriarcat et la pauvreté pour maintenir les filles à l'école et nous devons offrir aux femmes et aux filles des espaces sûrs, des opportunités économiques et garantir leur reconnaissance et leur leadership", a déclaré Winnie Byanyima, directrice exécutive de l'ONUSIDA.
"Nous devons également lutter contre les normes et les stéréotypes rigides qui perpétuent une masculinité malsaine et la violence fondée sur le sexe.
Les meurtres de femmes et de jeunes filles liés au genre sont l'issue la plus meurtrière de la violence fondée sur le genre, une femme étant tuée toutes les 11 minutes. Cette situation est inacceptable. En 2022, le nombre de femmes et de filles tuées intentionnellement - près de 89 000 - est le plus élevé jamais enregistré au cours des 20 dernières années. Selon la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH), les femmes appartenant à des populations clés - les femmes transgenres, les travailleuses du sexe et les défenseurs des droits de l'homme LGBTQ+ - sont également particulièrement exposées au risque de fémicide.
Cette année, à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, le coup d'envoi de la campagne a été donné sur le thème "Tous unis pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes et des filles : Vers Pékin +30". Ces 16 jours d'activisme nous rappellent que 30 ans après la déclaration de Pékin - un plan directeur pour parvenir à l'égalité des sexes et aux droits des femmes et des filles partout dans le monde - le monde est loin d'être un monde égalitaire.
L'ONUSIDA reste déterminé à travailler en collaboration avec les gouvernements, les entreprises, la société civile, les communautés et surtout les mouvements et réseaux de femmes pour créer un monde où les droits et la dignité de toutes les femmes et de toutes les filles sont respectés et protégés, y compris les femmes et les filles qui vivent avec le VIH, qui sont exposées au risque d'infection et qui sont affectées par le virus.
Lancées en 1991, les 16 journées d'activisme contre la violence fondée sur le sexe sont une campagne internationale qui débute le 25 novembre, Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, et se poursuit jusqu'au 10 décembre, Journée internationale des droits de l'homme.
Notre action

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L'ONUSIDA nomme l'artiste OUM Ambassadrice nationale de bonne volonté au Maroc
02 novembre 2024 02 novembre 2024MHAMID AL GHIZLANE, 2 novembre 2024 — Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) a le plaisir d'annoncer la nomination de l'artiste marocaine de renom OUM comme Ambassadrice nationale de bonne volonté au Maroc. Cette annonce prestigieuse a été faite lors du Festival Taragalte, qui se tient du 1er au 3 novembre 2024 à Mhamid El Ghizlane, dont OUM est fière d'être la « marraine ». L'influence et l'engagement de OUM en faveur du changement social joueront un rôle essentiel dans les efforts de l'ONUSIDA pour lutter contre le VIH/SIDA au Maroc et au-delà.
« La nomination de OUM en tant qu'Ambassadrice nationale de bonne volonté est une avancée majeure dans nos efforts de lutte contre le VIH au Maroc », a déclaré Houssine El Rhilani, Directeur pays de l'ONUSIDA pour le Maroc. « Son influence artistique et son engagement en faveur des causes sociales contribueront à amplifier nos messages de prévention, de tolérance et de soutien aux personnes vivant avec le VIH ».
Dans son nouveau rôle, OUM œuvrera à la sensibilisation et à l’éducation autour de la prévention du VIH. Elle se concentrera également sur la lutte contre la stigmatisation et la discrimination auxquelles sont confrontées les personnes vivant avec le VIH. « En tant qu’artiste, j’ai une plateforme pour atteindre de nombreuses personnes. Il est de mon devoir d’utiliser ma voix pour défendre les personnes vivant avec le VIH et affectées par le virus, qui sont souvent ignorées », a déclaré OUM. « Je suis honorée d’assumer ce rôle auprès de l’ONUSIDA et je m’engage à soutenir la lutte contre le VIH au Maroc ».
Le Maroc est confronté à des défis importants dans la lutte contre le VIH, avec environ 23 000 personnes vivant actuellement avec le virus. Le Plan stratégique national intégré de lutte contre le VIH, les hépatites virales et les IST (2024-2030) décrit les actions essentielles pour renforcer les efforts de prévention du VIH et améliorer l’accès aux soins, en particulier pour les populations les plus touchées par le VIH. Le rôle d’ambassadrice de OUM est essentiel pour faire avancer ces efforts.
OUM n’est pas étrangère au plaidoyer social, ayant déjà collaboré avec diverses agences des Nations Unies. Son engagement comprend des interventions sur des plateformes internationales et la participation à des initiatives de promotion des droits et de l’éducation des femmes. La cérémonie officielle de nomination de OUM a mis en lumière son engagement à sensibiliser le public aux problèmes du VIH au Maroc. Elle a été ponctuée de discours prononcés par des dirigeants locaux, notamment des représentants de la région de Zagora et du ministère de la Santé et de la Protection sociale. Le festival lui-même sert de toile de fond culturelle, soulignant le pouvoir de la musique et de l’art dans la promotion de la paix et du changement social.
Alors que l’ONUSIDA poursuit sa mission visant à mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030, la collaboration avec des personnalités influentes comme OUM est cruciale. Son rôle d’Ambassadrice de bonne volonté nationale permettra non seulement de sensibiliser davantage, mais aussi d’inspirer une action collective pour garantir que toutes les personnes touchées par le VIH, quel que soit leur statut, aient accès aux soins et au soutien dont elles ont besoin.
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L'ONUSIDA appelle à la solidarité mondiale pour renforcer la riposte au VIH de Madagascar afin que le sida ne soit plus une menace pour la santé publique
21 octobre 2024 21 octobre 2024GENÈVE, 21 octobre 2024- La Directrice exécutive de l'ONUSIDA, Winnie Byanyima, appelle à une accélération de la solidarité mondiale pour renforcer la riposte de Madagascar au VIH, notamment en prévenant les nouvelles infections à VIH et en élargissant l'accès au traitement, afin de mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique. Mme Byanyima se rend dans le pays du 19 au 24 octobre pour soutenir la riposte à l'épidémie de VIH. Madagascar a connu une augmentation spectaculaire des nouvelles infections à VIH depuis 2010 et une augmentation de 158% des décès liés au sida au cours de la même période. L'ONUSIDA est préoccupé par ce qui semble être une augmentation spectaculaire des nouvelles infections à VIH.
La visite de Mme Winnie Byanyima à Madagascar coïncide avec celle de S.A.S. la Princesse Stéphanie de Monaco, qui se rend à Madagascar dans le cadre du travail qu'elle effectue avec Fight AIDS Monaco dans le monde entier, y compris à Madagascar, pour mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique. Fight AIDS Monaco soutient les efforts de Madagascar pour prévenir les nouvelles infections par le VIH, notamment en mettant fin à la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH et en galvanisant la solidarité internationale pour soutenir les efforts visant à mettre fin au sida.
« Madagascar connaît une augmentation rapide du nombre de nouvelles infections à VIH dans les communautés, ce qui contraste fortement avec la tendance régionale à la baisse des nouvelles infections à VIH », a déclaré Mme Winnie Byanyima, directrice exécutive de l'ONUSIDA. « La pandémie à Madagascar est due à des lacunes dans la prévention du VIH et à des inégalités flagrantes auxquelles il faut remédier de toute urgence ».
En 2023, on estimait à 76 000 le nombre de personnes vivant avec le VIH à Madagascar et à environ 3 100 le nombre de personnes décédées de maladies liées au sida. Les lacunes dans la collecte des données et la faiblesse des systèmes de surveillance rendent difficile l'estimation de l'ampleur de la pandémie. Les ruptures de stock de kits de dépistage du VIH et l'accès limité aux centres de dépistage entravent encore davantage la collecte de données précises dans les communautés.
En outre, la majorité des personnes vivant avec le VIH n'ont pas accès au traitement. Seuls 22 % des 76 000 personnes vivant avec le VIH à Madagascar, selon les estimations, y avaient accès en 2023.
Dans le nord de Manakara, les campagnes de dépistage du VIH menées par le ministère de la santé ont révélé des taux de prévalence du VIH en milieu urbain allant de 3 % à 18 % au sein de la population. Il est nécessaire de renforcer la collecte de données complètes afin de mieux informer la riposte nationale au VIH et de lutter efficacement contre la pandémie.
L'ONUSIDA soutient activement la riposte de Madagascar au VIH, notamment en renforçant les systèmes de surveillance afin de garantir une collecte de données plus précise et plus complète. L'ONUSIDA a également soutenu la mise en œuvre de services de conseil et de dépistage du VIH et contribué à élargir l'accès à la thérapie antirétrovirale.
Madagascar est l'un des pays les plus inégalitaires au monde, un facteur qui favorise les nouvelles infections par le VIH. En 2023, la Banque mondiale a estimé le taux de pauvreté du pays à 62,6 %. Madagascar a été frappé par des catastrophes naturelles cycliques, notamment la sécheresse dans le sud et les cyclones, ce qui rend difficile le rétablissement du pays et la mise en place d'une riposte efficace au VIH.
« Madagascar peut intensifier sa riposte au VIH mais a besoin d'urgence d'un soutien technique et financier de la part de la communauté internationale pour s'assurer que les produits de prévention du VIH, notamment les préservatifs, les kits de dépistage et les traitements antirétroviraux, sont disponibles pour tous ceux qui en ont besoin », a déclaré Mme Byanyima.
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Un nouveau rapport de l'ONUSIDA montre que la crise de la dette étouffe l'Afrique subsaharienne, laissant les services de santé et de lutte contre le VIH dans une situation de sous-financement chronique
19 septembre 2024 19 septembre 2024GENÈVE, 19 septembre 2024 - La dette publique croissante étouffe les pays d'Afrique subsaharienne, leur laissant peu de marge budgétaire pour financer les services de santé et les services essentiels liés au VIH. Un nouveau rapport de l'ONUSIDA, intitulé Recettes nationales, allègement de la dette et aide au développement : Voies transformatrices pour mettre fin au sida d'ici 2030 Afrique orientale et australe [en anglais] | Afrique occidentale et centrale [en anglais], montre que la crise de la dette met en péril les progrès réalisés pour mettre fin au sida.
L'Afrique subsaharienne compte le plus grand nombre de personnes vivant avec le VIH, avec plus de 25,9 millions de personnes sur les 39,9 millions vivant avec le VIH dans le monde. Le succès de la région, qui a réduit les nouvelles infections par le VIH de 56 % depuis 2010, ne sera pas maintenu si la marge de manœuvre budgétaire est limitée.
Le rapport, publié avant la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, montre que la combinaison des paiements croissants de la dette publique et des réductions de dépenses prévues dans les accords du Fonds monétaire international au cours des trois à cinq prochaines années laissera, si rien n'est fait, les pays dangereusement dépourvus des ressources nécessaires au financement de leurs ripostes au VIH.
"Lorsque les pays ne peuvent pas répondre efficacement aux besoins de santé de leur population en raison du remboursement de leur dette, la sécurité sanitaire mondiale est mise en péril", a déclaré Winnie Byanyima, directrice exécutive de l'ONUSIDA. "La dette publique doit être réduite de toute urgence et la mobilisation des ressources nationales doit être renforcée afin de disposer de la marge de manœuvre budgétaire nécessaire pour financer pleinement la riposte mondiale au VIH et mettre fin au sida.
Le service de la dette dépasse désormais 50 % des recettes publiques en Angola, au Kenya, au Malawi, au Rwanda, en Ouganda et en Zambie. Même après les mesures d'allègement de la dette, la Zambie consacrera encore deux tiers de son budget au service de la dette entre 2024 et 2026.
Les dépenses consacrées à la lutte contre le VIH ont diminué depuis 2017 en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale, passant de 0,3 % du PIB en 2017 à seulement 0,12 % en 2022.
L'Afrique de l'Ouest et du Centre devra mobiliser 4,18 milliards de dollars pour financer entièrement la riposte au VIH en 2024. Ce montant atteindra 7,9 milliards de dollars d'ici à 2030 si les efforts ne sont pas intensifiés dès aujourd'hui pour mettre fin aux nouvelles infections par le VIH.
Alors que 20,8 milliards de dollars étaient disponibles pour la riposte au VIH en 2022 dans les pays à revenu faible et intermédiaire grâce à des sources nationales et internationales, ces fonds n'étaient pas suffisants pour financer suffisamment la riposte au VIH. L'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale, par exemple, présentaient un déficit de financement de 32 % en 2022.
Rien qu'en 2024, l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe devront mobiliser près de 12 milliards de dollars pour financer entièrement la riposte au VIH. Ce montant atteindra environ 17 milliards de dollars d'ici à 2030 si les nouvelles infections par le VIH ne sont pas réduites.
Afin de permettre une mobilisation accrue des ressources nationales pour que les pays puissent répondre efficacement à leurs pandémies, les pays d'Afrique subsaharienne devront renforcer leurs systèmes fiscaux, notamment en supprimant les exonérations fiscales qui coûtent actuellement aux pays une perte de recettes de 2,6 % du PIB en moyenne dans l'ensemble de la région. Les donateurs doivent également accroître leur aide financière à la santé et à la lutte contre le VIH d'ici à 2030, tandis que les créanciers devraient offrir un allègement de la dette aux pays lourdement endettés pour alléger le fardeau.
"Les dirigeants du monde ne peuvent pas laisser une pénurie de ressources faire dérailler les progrès mondiaux visant à mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d'ici à 2030", a déclaré Mme Byanyima.


Press Release
Un nouveau rapport de l’ONUSIDA montre que la pandémie de sida peut prendre fin d’ici 2030, à condition que les leaders renforcent les ressources et protègent les droits humains dès maintenant
22 juillet 2024 22 juillet 2024GENÈVE/MUNICH, le 22 juillet 2024—Un nouveau rapport publié aujourd’hui par l’ONUSIDA montre que l’humanité se trouve à un moment charnière qui déterminera si les leaders mondiaux respectent leur engagement à mettre fin au sida comme menace de santé publique d’ici 2030. Le rapport L’urgence d’aujourd’hui - Le sida à la croisée des chemins compile de nouvelles données et études de cas qui prouvent que les décisions et les choix politiques pris cette année par les dirigeants et dirigeantes du monde entier décideront du sort de millions de vies et de la fin ou non de la pandémie la plus mortelle au monde.
Bien que l’éradication du sida soit à notre portée cette décennie, l’humanité accuse actuellement un retard dans cette entreprise. Dans le monde, sur les 39,9 millions de personnes vivant avec le VIH, près d’un quart, soit 9,3 millions, ne reçoivent pas de traitement vital, ce qui se traduit par un décès des causes du sida par minute.
Les dirigeants et dirigeantes se sont engagés à réduire les nouvelles infections à moins de 370 000 par an d’ici 2025, mais elles étaient de 1,3 million en 2023, soit plus de trois fois supérieures à cet objectif. Par ailleurs, les progrès accomplis sont aujourd’hui menacés par la raréfaction des ressources et la multiplication des attaques à l’encontre des droits humains.
« Les leaders mondiaux se sont engagés à mettre fin à la pandémie de sida en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030. Les dirigeants et dirigeantes peuvent tenir leur promesse, mais uniquement en s’assurant que la riposte au VIH dispose des ressources dont elle a besoin et que les droits humains de tous et toutes sont protégés », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Les leaders peuvent sauver des millions de vies, empêcher des millions de nouvelles infections au VIH et garantir que toutes les personnes séropositives vivent une existence épanouie en bonne santé. »
Le rapport révèle que si les dirigeants et dirigeantes prennent les mesures audacieuses nécessaires pour garantir des ressources suffisantes et pérennes et protéger les droits humains de tous et toutes, le nombre de personnes vivant avec le VIH et nécessitant un traitement à vie s’élèvera à environ 29 millions d’ici 2050. À l’opposé, s’ils prennent le mauvais cap, le nombre de personnes qui auront besoin d’un soutien à vie passera à 46 millions (contre 39,9 millions en 2023).
Le rapport montre une progression continue (bien que plus lente que prévue) du déploiement des médicaments auprès des personnes vivant avec le VIH. Elles sont ainsi actuellement 30,7 millions sous traitement, soit plus de 3 personnes séropositives sur 4. En 2010, la couverture de la thérapie n’était que de 47 %. L’augmentation du nombre de personnes ayant accès à un traitement est une avancée majeure en matière de santé publique. Elle a permis de réduire de moitié le nombre de décès liés au sida entre 2010 et 2023 (1,3 million contre 630 000 aujourd’hui).
Cependant, le monde n’est pas sur la bonne voie pour atteindre l’objectif 2025 qui consiste à passer sous la barre des 250 000 décès.
Bien que des progrès considérables aient été réalisés dans la prévention des nouvelles infections au VIH (elles ont baissé de 39 % depuis 2010 dans le monde et de 59 % en Afrique orientale et australe), le rapport montre qu’elles augmentent dans trois régions : le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, l’Europe de l’Est et l’Asie centrale et l’Amérique latine, mais aussi que des écarts et des inégalités persistent.
« Les pays font d’énormes progrès pour mettre fin à l’épidémie de sida d’ici 2030, mais de nombreux défis ont pu ralentir nos efforts », a déclaré l’ancien conseiller scientifique du président américain, Dr Anthony Fauci. « Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour continuer à nous faire entendre et à être proactifs. Nous ne pouvons pas nous permettre d’échouer. Cela n’est pas une option. Si nous travaillons tous ensemble, nous atteindrons notre objectif commun. Je vais continuer à m’investir totalement pour m’assurer que nous mettrons effectivement fin à l’épidémie de sida et je vous implore tous et toutes d’afficher le même niveau d’engagement. »
Les inégalités entre les sexes exacerbent les risques auxquels sont confrontées les filles et les femmes, et elles alimentent la pandémie. En effet, l’incidence du VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes est toujours exceptionnellement élevée dans certaines régions de l’Afrique orientale et australe et de l’Afrique occidentale et centrale.
La stigmatisation et la discrimination à l’encontre des communautés marginalisées créent des barrières à l’accès aux services vitaux de prévention et de traitement. C’est ce qui explique pourquoi les populations clés, y compris les travailleurs et travailleuses du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les consommateurs et consommatrices de drogues injectables, représentent aujourd’hui une part plus importante des nouvelles infections dans le monde par rapport à 2010 (55 % contre 45 %).
Le rapport démontre que les services de prévention du VIH et de traitement n’atteindront les personnes que si les droits humains sont respectés, si les lois injustes à l’encontre des femmes et des communautés marginalisées sont abrogées et si le thème de la discrimination et de la violence est pris à bras le corps.
Les calculs de l’ONUSIDA montrent que 20 % des ressources allouées au VIH devraient être consacrées à la prévention du VIH pour les populations les plus touchées par le virus, mais que seuls 2,6 % des dépenses totales consacrées à la pandémie ont été attribuées à des interventions à destination des populations clés en 2023.
Partout dans le monde, les financements diminuent, ce qui freine les progrès et entraîne même une hausse des épidémies dans certaines régions. En 2023, les ressources totales disponibles pour la lutte contre le VIH (19,8 milliards de dollars) ont diminué de 5 % par rapport à 2022 et il manquait 9,5 milliards de dollars par rapport au montant nécessaire d’ici 2025 (29,3 milliards de dollars). Les financements nationaux dans les pays à revenu faible et intermédiaire, qui représentent 59 % des ressources totales pour le VIH, sont entravés par la crise de la dette et ont chuté pour la quatrième année consécutive, avec une baisse de 6 % de 2022 à 2023.
Une mobilisation accrue des ressources est nécessaire, en particulier en Asie et dans le Pacifique, où le nombre de personnes vivant avec le VIH devrait presque doubler d’ici 2050, ainsi qu’en Europe de l’Est et en Asie centrale, en Amérique latine et au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, des régions où les épidémies sont en plein essor, mais où le financement du VIH a considérablement diminué. Environ la moitié des ressources totales nécessaires d’ici 2025, et 93 % de l’écart actuel de financement du VIH, concernent des régions hors de l’Afrique subsaharienne.
Le rapport L’urgence d’aujourd’hui - Le sida à la croisée des chemins montre que les décisions prises cette année détermineront si les objectifs mondiaux seront atteints, si le sida ne représentera plus une menace de santé publique d’ici 2030 et si une riposte au VIH pérenne sera mise en place.
« L’effritement de la solidarité entre et au sein des pays met en danger le progrès, mais la voie pour mettre fin au sida repose sur des preuves et les leaders ont promis de l’emprunter. Le respect ou non par les dirigeants et dirigeantes de leur promesse de mettre fin au sida est un choix politique. Le moment est venu de choisir la bonne voie », a déclaré Mme Byanyima.
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hollingdalem@unaids.org
Rapport mondial actualisé sur le sida 2024 - Résumé
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Press Release
Les gouvernements, la société civile et les agences des Nations unies s'unissent pour "accélérer et soutenir" une réponse résiliente au VIH
27 juin 2024 27 juin 2024GENÈVE, 27 juin 2024 — Lors de la 54e réunion du Conseil de Coordination du Programme (CCP) de l'ONUSIDA qui s'est achevée aujourd'hui à Genève, en Suisse, les gouvernements, la société civile et les institutions des Nations Unies se sont unis dans un engagement commun pour accélérer les progrès en vue d'atteindre les objectifs de lutte contre le sida de 2025 et de maintenir les acquis de la riposte mondiale au VIH à l'horizon 2030 et au-delà.
Dans son discours d'ouverture de la réunion, la directrice exécutive de l'ONUSIDA, Winnie Byanyima, a souligné l'urgence d'accélérer les progrès pour atteindre l'objectif de 2030 visant à mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique. "Le monde a six ans pour réduire les nouveaux taux d'infection par le VIH, étendre les traitements antirétroviraux et réduire les décès liés au sida, mais seulement 18 mois pour atteindre les objectifs de 2025 qui détermineront si les pays pourront ou non mettre fin à leurs pandémies d'ici 2030."
Elle a averti qu'il n'y avait "rien de durable dans une pandémie en expansion" et a appelé les membres à se joindre à l'ONUSIDA pour "faire tout ce qui est en notre pouvoir" en matière de prévention du VIH, rendre les médicaments et les technologies de santé pour la prévention et le traitement du VIH équitables, abordables et accessibles, et construire des systèmes de santé plus solides".
"Nous avons le choix", a déclaré Mme Byanyima. "Nous pouvons accélérer maintenant, faire baisser les taux et réussir. Ou nous pouvons nous laisser distraire, nous concentrer uniquement sur ce que nous avons gagné jusqu'à présent et manquer l'occasion de mettre fin au sida. Nous devons accélérer afin de pérenniser notre action".
Elle a noté que la durabilité exigeait également des progrès en matière d'élargissement de l'espace budgétaire et de lutte contre l'endettement des pays à revenu faible et intermédiaire, de protection des droits de l'homme et d'égalité des sexes, et a appelé tous les partenaires et alliés à adopter une "vision audacieuse de la durabilité, capable de mettre un terme à la pandémie de sida".
Mme Byanyima a mis l'accent sur les contraintes financières qui entravent les progrès de la riposte au sida, en soulignant le manque de financement de 8,5 milliards de dollars pour le VIH. En 2022, 20,8 milliards de dollars étaient disponibles pour le financement de la lutte contre le VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire, alors que les besoins sont estimés à 29,3 milliards de dollars d'ici à 2025. Elle a appelé tous les donateurs à veiller à ce que le programme commun soit entièrement financé aux niveaux minimums convenus de 160 millions de dollars pour 2024.
Le jour de l'ouverture de la réunion, l'Allemagne a annoncé qu'elle augmenterait son financement à l'ONUSIDA. "L'Allemagne a décidé d'augmenter sa contribution à l'ONUSIDA en 2024 de 2 millions d'euros, passant de 4,75 millions d'euros en 2023 à 6,75 millions d'euros. Nous sommes convaincus que cette décision contribuera à répondre aux exigences budgétaires minimales de 160 millions de dollars US afin que l'ONUSIDA puisse mettre en œuvre son plan de travail et son budget de manière adéquate", a déclaré Binod Mahanty, conseiller politique principal au ministère fédéral de la Santé de l'Allemagne.
Le Conseil a examiné les résultats du Programme commun et a apprécié la vaste portée et la contribution approfondie de l'ONUSIDA à la riposte mondiale au sida aux niveaux mondial, régional et national.
Le rôle essentiel des communautés dans la poursuite de la riposte au VIH a été mis en évidence comme un élément central de la durabilité de la riposte au VIH, qui a fait l'objet du segment thématique de la dernière journée : Pérenniser les acquis de la riposte mondiale au VIH à l'horizon 2030 et au-delà.
Mme Byanyima a déclaré : "Pour mettre fin au sida, il faut s'appuyer sur les personnes vivant avec le VIH, la société civile et les communautés. Ils sont indispensables et non négociables pour mettre fin à la pandémie, soutenir la riposte et garantir la responsabilisation de tous.
Florence Riako Anam, codirectrice exécutive du Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH (GNP+), a prononcé un discours liminaire puissant lors de la session thématique, en déclarant : "Les personnes vivant avec le VIH seront là en 2031. Pour nous, la durabilité de la riposte au VIH est un voyage de transformation et non une destination avec une date butoir." Parmi les autres orateurs principaux, citons S.E. Edwin. Dikoloti, ministre de la Santé du Botswana, et l'ancienne présidente de la République du Chili, Michelle Bachelet.
En amont du CCP, s'appuyant sur son partenariat de longue date avec le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, l'ONUSIDA a signé un nouveau cadre stratégique de coopération et de collaboration pour mettre fin au sida. Se joignant aux discussions du CCP, le directeur du Fonds mondial, Peter Sands, a déclaré : "L'optimisation de l'intégration du VIH et des soins de santé primaires nécessite des partenariats bien coordonnés entre les gouvernements, les entreprises du secteur privé, les organisations internationales et les organisations non gouvernementales".
John Nkengasong, coordinateur américain de la lutte mondiale contre le sida et responsable du PEPFAR, a déclaré que les progrès étaient fragiles et qu'ils devaient être maintenus. L'année 2030 est cruciale car, à ce moment-là, la communauté mondiale dira soit "nous avons fait de notre mieux et nous ne savons pas quoi faire d'autre", soit "OUI ! nous pouvons atteindre la ligne d'arrivée"... L'année 2030 est un moment important. Il a également demandé que l'ONUSIDA soit entièrement financé afin de poursuivre son travail qui sauve des vies.
La réunion du Conseil a été l'occasion pour l'ONUSIDA d'annoncer la création d'un nouveau groupe de haut niveau sur un Programme commun de l'ONUSIDA résilient et adapté aux besoins. Le groupe examinera l'évolution de la pandémie et de la riposte mondiale, ainsi que l'évolution des besoins des pays dans le contexte général du mandat du programme commun.
Cette semaine a également vu la publication d'un nouveau rapport sur la consommation de drogues, la réduction des risques et le droit à la santé, qui démontre la nécessité pour la santé publique d'abandonner les approches punitives à l'égard des personnes qui consomment des drogues - un pas en avant pour garantir l'accès aux soins de santé pour les communautés marginalisées.
Le CCP (54th ) était présidé par le Kenya, représenté par Harry Kimtai, Secrétaire principal, Département d'Etat pour les services médicaux, Nairobi, le Brésil assurant la vice-présidence et les Pays-Bas le rôle de Rapporteur. Le rapport au Conseil par le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, les rapports pour chaque point de l'ordre du jour et les décisions du CCP peuvent être consultés à l'adresse suivante : 54th Conseil de Coordination du Programme de l'ONUSIDA.
La réunion 55e du CCP aura lieu du 10 au 12 décembre 2024, à Nairobi, au Kenya.