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Un nouveau rapport de l’ONUSIDA montre qu’il est possible de mettre fin au sida d’ici 2030 et décrit la marche à suivre pour y parvenir
13 juillet 2023 13 juillet 2023GENÈVE, le 13 juillet 2023—Un nouveau rapport publié aujourd’hui par l’ONUSIDA montre qu’il existe une voie bien précise pour mettre fin au sida. Cette voie aidera également l’humanité à se préparer et à répondre aux futures pandémies et contribuera à la réalisation des Objectifs de développement durable. Le rapport « The Path that Ends AIDS » contient des données et des études de cas qui montrent que l’éradication du sida est un choix politique et financier, et que les pays et les leaders qui suivent déjà cette voie enregistrent des résultats extraordinaires.
Le Botswana, l’Eswatini, le Rwanda, la République unie de Tanzanie et le Zimbabwe ont déjà atteint les objectifs 95-95-95. Cela signifie que 95 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur état sérologique, que 95 % de ces personnes suivent un traitement antirétroviral vital et que 95 % des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable. Seize autres pays, dont huit en Afrique subsaharienne, la région où vivent 65 % des personnes séropositives, sont également sur le point d’atteindre cet objectif.
« La fin du sida est l’occasion pour les leaders d’aujourd’hui de laisser une trace incroyable dans l’Histoire », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Les générations futures pourraient se souvenir d’eux comme les personnes qui ont mis un terme à la pandémie la plus mortelle au monde. Ils pourraient sauver des millions de vies et protéger la santé de tous et toutes. Ils pourraient incarner le potentiel du volontarisme politique. »
Le rapport souligne que les ripostes efficaces contre le VIH sont celles qui s’enracinent dans un engagement politique fort. Cela passe par l’utilisation des données, de la science et des preuves, la lutte contre les inégalités qui freinent les progrès, le soutien apporté au rôle essentiel des communautés et des organisations de la société civile dans la riposte et la garantie d’un financement adéquat et pérenne.
Les pays et les régions où les investissements financiers sont les plus importants sont là où l’on enregistre les meilleurs progrès. Ainsi, en Afrique orientale et australe, les nouvelles contaminations au VIH ont diminué de 57 % depuis 2010.
Grâce à l’accent mis sur le sida pédiatrique et aux investissements pour y mettre fin, 82 % des femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH dans le monde avaient accès à un traitement antirétroviral en 2022, contre 46 % en 2010. Ces efforts ont entraîné une baisse de 58 % des nouvelles contaminations au VIH chez les enfants entre 2010 et 2022, soit le niveau le plus bas depuis les années 1980.
Les avancées de la riposte au VIH se trouvent renforcées lorsque le cadre juridique et politique ne porte pas atteinte aux droits humains, mais les garantit, permet leur application et les protègent. En 2022 et 2023, plusieurs pays ont supprimé des lois néfastes, dont cinq (Antigua-et-Barbuda, les îles Cook, la Barbade, Saint-Christophe-et-Niévès et Singapour) qui ont dépénalisé les relations sexuelles entre personnes du même sexe.
Le nombre de personnes sous traitement antirétroviral a quadruplé, passant de 7,7 millions en 2010 à 29,8 millions en 2022.
Cependant, le rapport indique également que le sida ne s’éradiquera pas de lui-même. En 2022, une personne est morte chaque minute du sida. Environ 9,2 millions de personnes ne sont toujours pas sous traitement, dont 660 000 enfants séropositifs.
Les femmes et les filles sont toujours touchées de manière disproportionnée, en particulier en Afrique subsaharienne. En 2022, dans le monde, 4 000 jeunes femmes et filles ont contracté le VIH chaque semaine. Seuls 42 % des districts dont l’incidence du VIH dépasse 0,3 % en Afrique subsaharienne bénéficient actuellement de programmes de prévention du VIH dédiés aux adolescentes et aux jeunes femmes.
Près d’un quart (23 %) des nouvelles contaminations au VIH se sont produites en Asie et dans le Pacifique, où les nouvelles infections augmentent de manière alarmante dans certains pays. Les nouvelles contaminations continuent d’augmenter fortement en Europe de l’Est et en Asie centrale (+49 % depuis 2010), ainsi qu’au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (+61 % depuis 2010). Ces évolutions sont essentiellement imputables à l’absence de services de prévention du VIH à destination des populations clés et marginalisées, ainsi qu’aux obstacles créés par des lois punitives et la discrimination sociale.
Le financement de la lutte contre le VIH a également reculé en 2022, aussi bien pour ce qui est des sources nationales qu’internationales, retombant au même niveau qu’en 2013. Les financements s’élevaient à 20,8 milliards de dollars en 2022, bien en deçà des 29,3 milliards de dollars nécessaires d’ici 2025.
Nous avons aujourd’hui la possibilité de mettre fin au sida en raffermissant la volonté politique, en investissant dans une riposte au VIH pérenne et en finançant ce qui compte le plus : la prévention et le traitement du VIH fondés sur des données probantes, l’intégration des systèmes de santé, des lois non discriminatoires, l’égalité des sexes et l’autonomie des réseaux communautaires.
« Nous avons espoir, mais nous ne sommes pas habités d’un optimisme désinvolte qui s’installerait parce que tout se passe comme prévu. Il s’agit plutôt d’un espoir qui s’enracine en nous à la vue d’une opportunité de succès, d’une opportunité corrélée à des actions », a déclaré Mme Byanyima. « Les informations et les chiffres contenus dans ce rapport ne montrent pas que nous, l’humanité, sommes déjà sur la bonne voie, mais ils nous disent que nous pouvons l’être. La marche à suivre est claire. »
En 2022, on estimait que :
- 39 millions de personnes vivaient avec le VIH dans le monde
- 29,8 millions de personnes avaient accès à une thérapie antirétrovirale
- 1,3 million de personnes ont été infectées au VIH
- 630 000 personnes sont mortes de maladies opportunistes
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Le Conseil de l’ONUSIDA se termine sur un engagement à apporter les ressources à la riposte au VIH et à lutter contre les inégalités qui freinent les progrès
28 juin 2023 28 juin 2023GENÈVE, le 28 juin 2023—La 52e réunion du Conseil de coordination du Programme (CCP) de l’ONUSIDA s’est achevée aujourd’hui à Genève, en Suisse, par une importante manifestation de soutien de la part des membres du Conseil en faveur du financement complet du Programme commun et des efforts pour surmonter les obstacles en vue de mettre fin au sida d’ici 2030.
Dans son discours d’ouverture, la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, a indiqué que la riposte au sida était soumise à de fortes contraintes liées à l’émergence de nouveaux défis causés par ce qu’on appelle à présent une « polycrise ». Elle a révélé qu’en 2021, les remboursements de la dette pour les pays les plus pauvres du monde ont atteint 171 % de l’ensemble des dépenses de santé, d’éducation et de protection sociale combinées, ce qui tue dans l’œuf leurs capacités à riposter au sida.
Elle a également mis en avant des défis fondamentaux touchant un large panel de questions relatives aux droits humains à travers le monde, notamment les droits des femmes et l’égalité des sexes, les droits et la santé de la reproduction et sexuelle, les droits humains des personnes LGBTQI, la liberté de réunion de la société civile, etc.
« Les problèmes liés aux droits humains affectent notre capacité à établir un lien entre les personnes et les services de santé pour contrôler le sida et toutes les pandémies », a déclaré Mme Byanyima. « Nous devons arrêter ces tendances néfastes et les inverser. Pour cela, nous avons besoin d’un financement à plus long terme, car il faut du temps pour que ces efforts portent leurs fruits et les financements sont essentiels pour garder une longueur d’avance. »
Elle a appelé à la solidarité mondiale et à un engagement renouvelé de la part de tous les partenaires pour que l’objectif de mettre fin au sida soit atteint, pour tout le monde, partout. « Le travail que nous accomplissons ensemble pour mettre fin au sida n’est pas seulement crucial pour surmonter les pandémies dans leur ensemble. La riposte mondiale au sida est le moyen d’encourager les progrès pour d’autres Objectifs de développement durable (ODD), » a-t-elle continué.
Elle a noté que 12 % seulement des ODD sont sur la bonne voie et que l’un des seuls bons résultats est l’ODD 3 – Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge – et en particulier l’ODD 3.3 qui inclut la fin de la SIDA et qui affiche de bons progrès.
Suite à l’annonce du Royaume-Uni l’année dernière d’augmenter son financement en faveur de l’ONUSIDA pour le faire passer de 2,5 millions de livres sterling en 2021 à 8 millions en 2022, le pays s’est engagé à maintenir le financement au même niveau en 2023. Cette annonce a été chaleureusement accueillie par l’ONUSIDA, tout comme celle de l’Irlande concernant un engagement pluriannuel de 10 millions d’euros envers l’organisation.
Mme Byanyima a mis en avant les efforts considérables déployés par l’ONUSIDA pour réduire les coûts, notamment une réduction de 10 % des coûts totaux de personnel et la refonte de l’aide régionale aux pays d’Europe de l’Est et d’Asie centrale ainsi qu’au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Malgré ces efforts, elle a indiqué être très inquiète concernant les 51 millions de dollars manquant par rapport au budget de base de l’ONUSIDA de 210 millions de dollars : « nous avons épuisé toutes les options pour améliorer l’efficacité du travail que nous fournissons. Nous n’avons plus de marge de manœuvre pour « faire plus avec moins ». »
Un segment thématique a été organisé le troisième et dernier jour du Conseil et portait sur Les populations prioritaires et clés, en particulier les personnes transgenres, et la voie vers les objectifs 2025. Le Conseil a ainsi eu l’occasion de débattre des inégalités qui entravent les progrès de la riposte au sida pour les populations clés et de la manière dont la riposte au VIH peut réduire plus efficacement le risque de VIH et les répercussions du virus parmi ces populations.
Erika Castellanos, directrice des programmes de Global Action for Trans Equality, a raconté son histoire pour illustrer ce que cela signifie de grandir quand on est une personne transgenre et de vivre avec le VIH. Elle a parlé des énormes défis auxquels elle a été confrontée en grandissant et de la raison pour laquelle elle dédie sa vie pour aider les autres. Son intervention émouvante et passionnée a été accueillie par une ovation debout de la part des membres du Conseil.
« Nous devons faire mieux. Nous devons cesser de diaboliser, de sexualiser et de haïr les personnes transgenres et de genre divers, » a déclaré Mme Castellanos. « Plutôt que des allié·es, nous avons besoin que les gens, notre famille, nos proches, nos collègues nous considèrent sur un pied d’égalité et constatent aussi que nous sommes identiques. Lorsque nous voyons le monde sous l’angle de ce qui nous unit, plutôt que de ce qui nous divise, nous avons beaucoup plus de chances d’améliorer la vie, la santé et les droits humains de toutes les personnes sur cette planète. Et après tout, n’est-ce pas notre désir le plus cher ? Aimer et l'être en retour ? »
Parmi les discussions thématiques, l’intervention de l’ancien juge de la Cour constitutionnelle d’Afrique du Sud, Edwin Cameron, a été particulièrement remarquée. Il a appelé les pays à « créer un environnement juridique qui crée des possibilités, un système juridique qui n’en prive pas les groupes marginalisés et vulnérables. À recourir à la loi pour autonomiser plutôt que pour opprimer. Nous devons nous défaire des lois pénales qui punissent sans raison en invoquant des motifs moraux. Nous devons assurer l’égalité devant la loi. » Au sujet de la place centrale des ripostes communautaires dans la lutte contre le VIH, la délégation non gouvernementale du CCP a rappelé au public que « les communautés ne sont pas seulement les bénéficiaires des interventions, nous sommes aussi ces interventions. »
La réunion du Conseil a également été l’occasion de lancer le Compendium of Promising Practices, un guide sur la place des interventions des communautés religieuses africaines pour mettre fin au VIH chez les enfants et les ados. De fait, la prévalence du VIH parmi ces classes d’âge reste très préoccupante en Afrique. Il en va de même pour l’accès au traitement, où plus des trois quarts des adultes vivant avec le VIH ont accès à un traitement contre seulement la moitié des enfants. Ce document présentera des modèles et des pratiques efficaces mis en œuvre par des organisations confessionnelles afin de partager les connaissances et de renforcer la riposte au VIH chez les enfants et les ados.
La réunion était présidée par l’Allemagne, le Kenya étant le vice-président et le Brésil le rapporteur. Le rapport de la directrice exécutive de l’ONUSIDA destiné au Conseil, les rapports pour chaque point à l’ordre du jour et les décisions du CCP sont disponibles à l’adresse : Rapport de la directrice exécutive de l’ONUSIDA à la 52e réunion du Conseil de coordination du Programme de l’ONUSIDA. La 53e réunion du CCP se tiendra à Genève du 12 au 14 décembre 2023.
Documents de la 52e réunion


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Le Brésil accueille l’annonce de la création du Conseil mondial sur l’inégalité, le sida et les pandémies
06 juin 2023 06 juin 2023L’ONUSIDA constitue un groupe destiné à fournir des données probantes sur les inégalités qui alimentent les pandémies et à défendre l’adoption de stratégies multisectorielles en vue de renforcer la riposte au sida et à d’autres pandémies
BRASILIA/GENÈVE, le 6 juin 2023—Le Brésil accueille l’annonce de la création du nouveau Conseil mondial sur l’inégalité, le sida et les pandémies présidé par la Première dame de Namibie, Monica Geingos, le directeur de l’University College London Institute for Health Equity, Sir Michael Marmot, et le prix Nobel d’Économie, Joseph E. Stiglitz. La ministre de la Santé du Brésil, Nísia Trindade, est membre fondatrice du Conseil.
« Je suis ravie d’accueillir l’annonce de la création du Conseil mondial sur les inégalités, le VIH et les pandémies. Il est temps de mettre en pratique les enseignements tirés en diminuant les inégalités à l’origine des crises sanitaires d’aujourd’hui et en renforçant la préparation aux pandémies de demain », a déclaré Mme Trindade. « Le Brésil est déterminé à jouer son rôle en s’engageant en faveur d’une collaboration renforcée et de politiques fondées sur des données probantes afin de bâtir des systèmes de santé plus résilients dans le monde entier. »
Les inégalités socio-économiques infranationales et internationales exacerbent et prolongent les pandémies. De plus, elles amplifient l’impact des épidémies parmi les populations les plus pauvres et les plus vulnérables. Les mêmes inégalités concomitantes qui forment le terreau du VIH, de la COVID-19, de la variole du singe et d’autres maladies exposent les pays et les communautés à un risque de futures épidémies. Mais l’expérience nous montre que des mesures existent au niveau mondial, régional et national. Ces actions sont capables de faire émerger des réponses aux pandémies, car elles réduisent les inégalités au lieu de les aggraver.
Le travail du Conseil mondial consistera à puiser dans des données probantes et à les mettre à disposition des décideurs et décideuses politiques et à attirer l’attention de la classe politique sur la nécessité d’agir pour mettre fin aux inégalités qui alimentent le sida et d’autres pandémies. Il encouragera et soutiendra surtout les communautés en première ligne à lutter en faveur d’un changement politique indispensable pour combattre les pandémies actuelles et mieux se préparer aux épidémies futures.
« La riposte au sida est l’un des meilleurs exemples de la manière dont les communautés confrontées à des inégalités concomitantes peuvent s’unir pour les surmonter et sauver des millions de vies », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, elle-même membre du Conseil mondial et présente au Brésil pour cette annonce. « Les efforts importants accomplis par des personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus ont permis de faire baisser le prix des médicaments et des diagnostics, de renforcer les ripostes sanitaires, de voir apparaître un réseau solide d’organisations dirigées par les communautés et d’assurer l’abrogation de lois discriminatoires et punitives dans de nombreux pays. Mais les politiques et les stratégies basées sur des données probantes doivent être mises en œuvre partout et pour tout le monde et ce n’est malheureusement pas le cas à l’heure actuelle. »
Les succès et les échecs de la riposte au VIH fournissent des enseignements précieux sur la manière dont l’humanité peut faire face aux futures pandémies. Par exemple, les hommes gays sont plus susceptibles de vivre avec le VIH, ce qui peut être aggravé ou atténué par la législation. Ainsi, en Malaisie, où les hommes gays sont criminalisés et arrêtés, ils sont 72 fois plus susceptibles d’être infectés que le reste de la population adulte ; mais en Thaïlande, où les rapports entre personnes du même sexe sont légaux et où la réponse communautaire à la pandémie est forte, les hommes gays n’ont que 12 fois plus de risques d’être contaminés. Les virus font fi des frontières ou des populations. C’est ce qui explique pourquoi la Thaïlande, avec un niveau d’inégalités plus bas, a bientôt son épidémie sous contrôle alors que la Malaisie perd du terrain dans sa lutte contre le sida.
En même temps, la question des inégalités va au-delà du VIH et concerne d’autres pandémies. La mortalité due à la COVID-19 a par exemple été plus forte dans les pays où la richesse est très inégalement répartie. Au plus fort de la pandémie de coronavirus, les pays riches ont dépensé des milliards de dollars dans leurs ripostes, mais près de la moitié des pays en voie de développement ont été contraints de réduire leurs dépenses de santé, ce qui a sapé la capacité à combattre les pandémies mondiales. Plusieurs pays d'Afrique continuent de signaler un nombre important de décès par MPox pendant la pandémie, mais les vaccins utilisés dans les pays à revenu élevé ne sont pas disponibles.
« Les inégalités pour accéder à la santé et à d’autres services essentiels sont largement le résultat de choix politiques délibérés », a déclaré Joseph Stiglitz. « Pour lutter contre les futures pandémies, nous devons tirer les leçons de la riposte au VIH et adopter des approches qui suppriment les inégalités. Ainsi, nous pourrons faire du monde un endroit plus sain, plus juste et plus sûr pour tout le monde. »
Les inégalités basées sur le genre mettent en danger la santé des femmes dans le monde entier. Par exemple, dans des pays comme le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Liberia, la prévalence du VIH est 5 fois plus élevée chez les jeunes filles que chez les jeunes hommes du même âge. Ce constat est imputable en partie à des inégalités économiques et liées à la scolarisation.
« Les inégalités entre les sexes alimentent des pandémies comme le sida et la COVID-19 », a déclaré la Première dame de Namibie, Monica Geingos. « Elles accroissent la vulnérabilité des femmes et des filles face à des virus mortels en limitant leur accès aux informations, aux ressources financières et aux choix de vie et en compromettant leur aptitude à se protéger et à protéger leurs familles. Nous devons réinventer les ripostes aux pandémies. Elles doivent être en mesure de réduire les inégalités plutôt que de les exacerber. »
Même dans les pays qui ont accompli des progrès importants contre le VIH, certaines communautés ont eu du mal à tirer profit de l’évolution fulgurante du progrès médical. Au Brésil, les infections au VIH sont en forte baisse parmi la population blanche, car elle jouit du renforcement de l’accès aux soins et du déploiement de nouveaux outils de prévention tels que la PPrE, mais elles sont toujours en augmentation parmi la population noire.
« Il est crucial d’avoir des stratégies fondées sur des données probantes pour lutter contre les déterminants sociaux de la santé. Elles permettront non seulement d’améliorer les résultats en matière de santé au niveau individuel, mais aussi de bâtir des économies plus fortes et des sociétés plus justes », a déclaré Sir Michael Marmot à Brasilia. « La santé est un bon indicateur de la santé globale d’une société. Le niveau d’équité dans ce domaine nous en dit long sur les inégalités sociétales. »
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L’ONUSIDA célèbre le mois des fiertés et appelle à la décriminalisation des relations entre personnes du même sexe
31 mai 2023 31 mai 2023GENÈVE, le 1er juin 2023—Alors que l’humanité se réunit pour célébrer le mois des fiertés, l’ONUSIDA affiche sa solidarité envers les communautés lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, queers et intersexuées (LGBTQI) du monde entier. Le mois des fiertés est l’occasion de célébrer la résilience et la diversité des personnes LGBTQI, ainsi que leurs réussites, tout en réfléchissant aux défis auxquels elles continuent d’être confrontées. Cet évènement temporaire rappelle notre engagement collectif en faveur des droits humains, de l’égalité et de la nécessité urgente de décriminaliser les relations entre personnes du même sexe.
Cleiton Euzebio, conseiller principal pour les communautés et les populations clés auprès de l’ONUSIDA, a déclaré : « En tant qu’homme gay et militant pour la justice sociale universelle, je suis très fier de travailler pour le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida. L’ONU défend les communautés, les aide à jouer un rôle directeur dans la riposte au VIH, à lutter contre la stigmatisation et à construire des sociétés où chaque personne est prise en considération. Ce mois-ci et les autres mois, je souhaite que toutes les personnes puissent être fières de qui elles sont. »
L’humanité a accompli des progrès considérables dans sa riposte au VIH en grande partie grâce aux actions menées par les populations clés. Nous pouvons parvenir à éradiquer le sida. Cependant, des écueils se dressent sur notre chemin. La discrimination, la violence et la stigmatisation à l’encontre des personnes LGBTQI perdurent dans de nombreuses régions du monde, limitant l’accès à des services anti-VIH essentiels, y compris la prévention, le traitement, les soins et la prise en charge.
La criminalisation des relations entre personnes du même sexe reste un obstacle important pour que les personnes LGBTQI jouissent aussi de la justice sociale et de l’égalité, et pour garantir la santé universelle. Les lois qui criminalisent les rapports sexuels consensuels entre personnes du même sexe alimentent la stigmatisation, contribuent à la violence et à la discrimination, et entravent l’accès à des services de santé vitaux. L’ONUSIDA appelle tous les gouvernements à abroger de toute urgence les lois et politiques discriminatoires et à œuvrer pour créer un environnement juridique et social positif qui respecte et protège les droits des personnes LGBTQI
La décriminalisation des relations entre personnes du même sexe est une étape cruciale de notre action commune pour mettre fin à la pandémie de sida. Lorsque les communautés marginalisées sont criminalisées ou stigmatisées, le risque de contamination au VIH augmente pour leurs membres et elles sont confrontées à des difficultés pour accéder aux services anti-VIH de prévention, de traitement, de soins et d’assistance.
Des progrès significatifs ont toutefois été réalisés pour promouvoir les droits de la communauté LGBTQI dans de nombreuses régions du monde, y compris par le biais de la décriminalisation des relations entre personnes du même sexe dans plusieurs pays, comme en Angola, à Singapour ou à la Barbade. Cependant, d’autres pays imposent des lois pénales sévères concernant les relations entre personnes du même sexe. La décriminalisation de l’homosexualité est essentielle pour éradiquer le sida.
L’ONUSIDA participera à la marche des fiertés de Genève le 10 juin. Le mois des fiertés rappelle vigoureusement aux gouvernements, à la société civile, aux organisations et aux individus que tous doivent se rassembler sans attendre pour protéger et promouvoir les droits humains pour tout le monde, peu importe l’orientation sexuelle, l’identité ou l’expression de genre. Ensemble, nous pouvons bâtir une société qui garantit l’égalité, la justice et la dignité à toutes les personnes.
Notre action















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L’ONUSIDA attire l’attention sur une occasion sans précédent pour mettre fin aux nouvelles infections au VIH, éradiquer le sida et se préparer aux futures pandémies
24 mai 2023 24 mai 2023GENÈVE, le 24 mai 2023— L’ONUSIDA exhorte à tirer pleinement parti des nouvelles occasions de renforcer les financements, d’étendre les nouvelles techniques de prévention du VIH et de faciliter la lutte contre le VIH. Agir aujourd’hui accélérera les progrès pour éradiquer le sida et riposter aux pandémies actuelles et futures.
En marge de la 76e Assemblée mondiale de la Santé, des ministres de la Santé ont rencontré des leaders et des spécialistes de la santé mondiale lors d’un événement de haut niveau de la Global HIV Prevention Coalition. L’objectif de cet événement organisé par l’ONUSIDA était de raffermir la volonté politique, lutter contre les politiques et les lois qui alimentent les inégalités et les pandémies, obtenir des financements supplémentaires et garantir la mise en œuvre de programmes efficaces à grande échelle.
« Une telle possibilité de prévenir le VIH ne s’est encore jamais présentée », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Nous disposons d’outils et de technologies, mais aucun n’est disponible à suffisamment grande échelle. Pour être à la hauteur de cette opportunité unique, nous avons besoin d’un leadership audacieux et d’investissements renouvelés en faveur de la prévention du VIH afin de fournir des choix de prévention efficaces à tous ceux et toutes celles qui en ont besoin. »
Le rapport de l’ONUSIDA En Danger révèle qu’en 2021, 1,5 million de nouvelles infections au VIH ont été recensées dans le monde, soit plus de trois fois l’objectif de 500 000 fixé pour fin 2021. L’objectif pour 2025 est de ramener les nouvelles infections au VIH à moins de 370 000. Pour y parvenir, les pays devront les réduire de 82,5 % par rapport à 2010, comme l'indiqué la Feuille de route pour la prévention du VIH pour 2025, un guide pratique en 10 étapes pour atteindre les objectifs 2025.
« C’est la meilleure chance que nous ayons jamais eue, dans toute l’histoire de la pandémie de sida, de réinventer la prévention du VIH et de le faire avec équité et en ayant vraiment un impact », a déclaré le co-président de la Global HIV Prevention Coalition, Mitchell Warren.
Parmi les 28 pays visés par la Global HIV Prevention Coalition, une nouvelle analyse des données de l’ONUSIDA montre que cinq pays (Côte-d’Ivoire, Zimbabwe, Malawi, Lesotho et la République islamique d’Iran) ont réduit les nouvelles infections au VIH de plus de 61 % entre 2010 et 2021, soit le niveau de progression nécessaire. Ce recul dépasse 40 % dans douze autres pays.
Cependant, des données montrent également que les nouvelles infections au VIH augmentent dans 38 pays, dont certains sont fortement touchés par l’épidémie de VIH. Cette tendance préoccupante appelle à accélérer la prévention et à étendre la Coalition à ces pays.
Selon les tableaux de bord 2022 de la Global HIV Prevention Coalition de l’ONUSIDA, les programmes de prévention du VIH destinés aux adolescentes et aux jeunes femmes n’existent que dans 41 % des zones où l’incidence du VIH est moyenne à élevée en Afrique subsaharienne.
Les tableaux de bord indiquent également que dans les pays de la Coalition, 63 % des travailleurs et travailleuses du sexe, 49 % des gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et 36 % des consommateurs et consommatrices de drogues injectables ont bénéficié des services de prévention du VIH en 2021. La forte stigmatisation dans les services de santé courants, la criminalisation de ces populations, les pratiques répressives néfastes, ainsi que les barrières au genre et les entraves structurelles continuent d'entraver l’accès à ces services par les populations clés.
« Les programmes de lutte contre le VIH fondés sur les preuves et les droits, qui impliquent véritablement les populations clés, ne font tout simplement pas l’objet d’investissements suffisants et ne sont pas déployés à grande échelle. Par exemple, pour ce qui est des personnes qui consomment des drogues, seulement 2 % d’entre nous vivent dans des pays où les services fondamentaux de réduction des risques ont une bonne couverture », a déclaré Judy Chang, International Network of People and Use Drugs. « Si nous n’investissons pas sur la base d’une logique de santé publique, mais que nous le faisons sur la base d’intérêts soi-disant moraux, alors nous échouerons en matière de santé mondiale. Nous avons besoin que les pays investissent pleinement dans la prévention du VIH et les systèmes communautaires. »
L’accès aux préservatifs, à la PPrE (médicament de prévention du VIH) et à la circoncision masculine médicale volontaire, demeure très inégal. Seuls l’Ouganda et le Zimbabwe couvrent plus de 80 % des besoins de distribution de préservatifs. Des données montrent également une baisse de l’utilisation du préservatif dans plusieurs pays après 2015. Il est donc urgent de stopper et d’inverser cette tendance. Bien que l’utilisation de la PPrE ait rapidement augmenté dans les 28 pays cibles, les chiffres sont restés très faibles avec 1,5 million de bénéficiaires à la fin de 2021 par rapport à l’objectif mondial de plus de 10 millions.
Le nombre d’hommes optant pour la circoncision masculine médicale volontaire dans le cadre de la prévention du VIH (des études montrent que cette intervention réduit de 60 % maximum le risque d’infection pour les hommes) dépassait toujours les 4 millions par an entre 2017 et 2019, mais a diminué de 40 % en 2020 et en 2021 (atteignant 2,8 millions en 2021). Seules l’Éthiopie, la Tanzanie et la Zambie ont atteint les objectifs fixés dans la Stratégie mondiale de lutte contre le sida 2021-2026, ce qui montre bien la nécessité d’y prêter une attention renouvelée.




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L’ONUSIDA enjoint à tous les pays à décriminaliser l’homosexualité, car c’est une étape vitale pour garantir la santé de toutes les personnes
17 mai 2023 17 mai 2023Publication en amont de la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie – 17 mai 2023
GENÈVE, le 15 mai 2023—Dans le monde entier, 67 pays criminalisent encore les rapports entre personnes du même sexe et cette pratique est passible de la peine de mort dans 10 États. 20 pays criminalisent la diversité des genres. Ce type de lois nuit à la santé publique générale et coûte des vies. La santé publique et les droits humains sont étroitement liés.
« On ne peut pas sous-estimer l’importance de décriminaliser l’homosexualité et la diversité des genres », a déclaré la directrice exécutive adjointe de la branche Politiques, sensibilisation et connaissances de l’ONUSIDA, Christine Stegling. « La décriminalisation sauve des vies. C'est une étape cruciale vers l’égalité, la dignité et la santé pour toutes les personnes. »
L’orientation sexuelle, l’identité et l’expression du genre sont diverses au sein de n’importe quelle culture. Les personnes LGBTQI+ font partie de chaque société dans chaque pays depuis la nuit des temps, mais cette communauté continue d’être marginalisée et exclue, que ce soit sur le plan juridique, culturel ou social ou une combinaison de tous ces aspects.
La criminalisation, ainsi que l’omniprésence de la discrimination et de la violence, empêchent les personnes LGBTQI+ d’accéder aux services vitaux. Dans un nombre croissant de cas, des milices autoproclamées ou la police harcèlent les soignants et soignantes qui fournissent des services vitaux à la communauté LGBTQI+.
Selon l’ONUSIDA, dans les pays où les rapports sexuels entre personnes du même sexe sont criminalisés, la prévalence du VIH est cinq fois plus élevée chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes que dans les pays où ce type de rapports n’est pas criminalisé. Ce risque est même 12 fois plus élevé lorsque des poursuites judiciaires ont été intentées récemment.
Reconnaissant que les lois pénales ont un impact néfaste sur la riposte au VIH, les États membres des Nations Unies se sont engagés à l’Assemblée générale des Nations Unies dans la Déclaration politique sur le VIH 2021 à atteindre des objectifs ambitieux afin d’éliminer les textes qui compromettent la riposte au VIH et oublient les populations clés. Comprenant que la décriminalisation est un élément essentiel de la riposte au VIH, les pays se sont engagés à ce qu’à l’horizon 2025, moins de 10 % des pays aient des cadres juridiques et politiques punitifs qui affectent la riposte au VIH.
Nous observons une vague de progrès encourageants. L’année dernière, Antigua-et-Barbuda, Saint-Christophe-et-Niévès, Singapour, la Barbade et les îles Cook ont abrogé d’anciennes lois coloniales qui criminalisaient les relations entre personnes du même sexe. La Cour du Koweït a abrogé une loi qui criminalisait « l’imitation du sexe opposé ».
Le Brésil figure parmi les pays qui promeuvent les droits humains des personnes LGBTQI+. Dans le cadre d’un événement organisé le 17 mai, le ministre de la Santé et la ministre des Droits humains annonceront que le pays rejoint le Partenariat mondial pour l’élimination de la stigmatisation et de la discrimination liées au VIH. Cette manifestation mettra l’accent sur l’accès aux soins et à la justice pour les communautés transsexuelles et de genre divers.
Cependant, cette vague de progrès s'oppose au regain international d’une résistance bien financée et bien organisée qui cherche à essaimer les préjugés et à promouvoir de nouvelles lois contre l'homosexualité et les personnes trans, aussi discriminatoires que néfastes.
En cas d’entrée en vigueur, ces textes auraient des répercussions néfastes considérables sur la santé publique. Ils empêcheraient les personnes LGBTQI+ d’accéder aux services de santé et le personnel de santé de fournir des services vitaux, y compris des services de prévention et de traitement du VIH. Il est vital pour la santé publique de mettre un frein à cette spirale négative.
À l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, l’ONUSIDA appelle tous les pays à supprimer les lois punitives et à lutter contre les préjugés visant les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées. Un monde plus juste, équitable et bienveillant est plus sain, pour tout le monde.
Notre action
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L’ONUSIDA appelle à garantir l’accès à la prévention, au traitement et à la prise en charge anti-VIH en prison, y compris aux services vitaux de réduction des risques
07 mai 2023 07 mai 2023Les stratégies et les méthodes de réduction des risques aident les personnes qui consomment des drogues à rester en vie et à les protéger contre le VIH et l’hépatite C
Publication en amont de la Journée internationale de réduction des risques – 7 mai 2023
GENÈVE, le 5 mai 2023—De nombreux systèmes pénitentiaires peinent à faire face à la surpopulation carcérale, aux ressources insuffisantes, à l’accès limité aux soins de santé et à d’autres services d’assistance, à la violence et à la consommation de drogues En 2021, on estime que le nombre de personnes incarcérées a augmenté de 24 % par rapport à l’année précédente, pour atteindre 10,8 millions de personnes, ce qui accroît la pression sur des systèmes déjà saturés.
La consommation de drogues est fréquente dans les prisons. L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime estime que dans certains pays, jusqu’à 50 % des personnes en prison consomment ou s’injectent des drogues. Des pratiques d’injection dangereuses sont un facteur de risque majeur pour la transmission du VIH et de l’hépatite C en raison de l’accès limité aux services de réduction des risques, y compris les préservatifs, les aiguilles et les seringues propres, et de l’absence de programmes thérapeutiques complets, en particulier le traitement par agonistes opioïdes (TAO).
Les personnes incarcérées ont 7,2 fois plus de risques de vivre avec le VIH que les adultes dans la population générale. L’ONUSIDA indique que la prévalence du VIH chez les personnes en prison a augmenté de 13 % depuis 2017, pour atteindre 4,3 % en 2021. Bien que les données soient limitées, on estime qu’environ une personne incarcérée sur quatre est atteinte d’hépatite C.
« L’accès aux soins, y compris aux services de réduction des risques, est un droit humain fondamental et personne ne devrait se voir refuser ce droit en raison de leur incarcération », a déclaré le directeur de l’ONUSIDA pour l’Asie-Pacifique, l’Europe de l’Est et l’Asie centrale, Eamonn Murphy. « Les pays oublient souvent les prisons dans leur riposte au VIH. Il est urgent d’adopter une approche multisectorielle et diversifiée pour sauver des vies. Elle doit comprendre l’accès à des aiguilles et seringues propres, un traitement efficace de la dépendance aux opiacés et la diminution de la stigmatisation et de la discrimination. »
Parmi les pays qui ont fourni des informations sur leurs prisons à l’ONUSIDA en 2019, seuls 6 sur 104 avaient des programmes d’échange d’aiguilles et de seringues dans au moins une prison. Seuls 20 pays sur 102 avaient des programmes de traitement de substitution aux opioïdes dans au moins une prison et 37 pays sur 99 mettaient à disposition des préservatifs et des lubrifiants dans certaines prisons.
L’ONUSIDA, l’ONUDC et l’OMS soutiennent depuis longtemps l’extension des services de réduction des risques à toutes les prisons. Cependant, selon Harm Reduction International, seuls 59 pays dans le monde fournissent un traitement par agonistes opioïdes dans les prisons.
Certains pays ont fait d’énormes progrès ces dernières années. Malgré les difficultés rencontrées par l’afflux de personnes réfugiées et les répercussions de la guerre en Ukraine, la Moldavie (qui enregistre une prévalence du VIH de 3,2 % dans ses prisons, contre 0,4 % dans le reste de la population) a augmenté considérablement les ressources allouées à ses systèmes pénitentiaires.
Au début des années 2000, seules quelques prisons fournissaient des services de réduction des risques. Aujourd’hui, c’est le cas dans les 17 centres pénitentiaires du pays. Ils proposent notamment de la méthadone (un traitement par agonistes opioïdes), un accès à des psychiatres, des docteurs et des traitements, l’échange d’aiguilles et de seringues, ainsi que la prévention, le dépistage, le traitement et la prise en charge anti-VIH.
La directrice nationale de l’ONUSIDA en Moldavie, Svetlana Plamadeala, a déclaré : « il s’agit de mettre les personnes au centre, de les traiter en égales et d’adopter une approche de santé publique solide qui est fondée sur les droits humains et les preuves. »
L’ONUSIDA, l’ONUDC, l’UNFPA, l’OMS, l’OIT et le PNUD recommandent 15 interventions complètes et indispensables pour sauver des vies et garantir l’efficacité des programmes de lutte contre le VIH dans les prisons. Ces actions comprennent entre autres la prévention, le dépistage et le traitement anti-VIH, ainsi que la distribution de préservatifs, de lubrifiants, de traitement par agonistes opioïdes et de la prophylaxie post-exposition. Cependant, ce n’est qu’une partie de la solution. L’ONUSIDA recommande également aux pays de modifier leur législation afin de décriminaliser la possession de drogues à usage personnel.
L’ONUSIDA a fixé des objectifs ambitieux pour 2025, notamment : que 95 % des personnes en prison et dans d’autres milieux fermés connaissent leur statut sérologique vis-à-vis du VIH, que 95 % des personnes connaissant leur statut soient sous traitement et que 95 % des personnes sous traitement aient une charge virale indétectable ; que 90 % des prisonniers et prisonnières aient utilisé des préservatifs lors de leur dernier rapport sexuel avec un partenaire non régulier ; que 90 % des prisonniers et prisonnières qui consomment des drogues injectables aient utilisé des aiguilles et des seringues stériles lors de leur dernière injection ; et que 100 % des prisonniers et prisonnières aient régulièrement accès à un système de santé approprié ou à des services dirigés par les communautés.
L’ONUSIDA prône que les collectivités jouent un rôle actif dans la planification, la fourniture et le suivi des services anti-VIH. Cependant, cela n’est pas toujours simple dans les environnements carcéraux. Sans l’implication de la communauté, il sera impossible d’atteindre les objectifs mondiaux de lutte contre le sida.
Pour plus d'informations sur le travail de la Moldavie sur le VIH dans les prisons, veuillez lire La Moldavie étend ses services de réduction des risques à toutes les prisons et regarder https://youtu.be/JQYtnsiJKs0
Le VIH et les personnes en prison et dans d’autres lieux fermés
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Vidéo: La Moldavie étend ses services de réduction des risques à toutes les prisons




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Afrique : des leaders prennent de nouveaux engagements pour mettre fin au sida
20 février 2023 20 février 2023ADDIS ABEBA, le 20 février 2023—Des leaders et partenaires du continent africain ont participé à un événement de haut niveau organisé en marge de la 36e session de l’Union africaine. Leur objectif ? S'engager en faveur d’une batterie de mesures visant à stimuler les progrès et mettre fin au sida. L’événement, Health Financing and Sustaining Action to End AIDS and Related Communicable and Non-Communicable Diseases, a été coorganisé par l’Union africaine, le NEPAD, l’ONUSIDA et le PEPFAR.
Au cours de cette rencontre, les chefs et cheffes d’État et de gouvernement ont adopté une charte qui inclut des engagements visant à prendre des responsabilités personnelles et à fournir un leadership actif dans la riposte au sida, à défendre la science et à mobiliser le soutien politique et financier national.
La directrice exécutive de l’Agence pour le développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD), Nardos Bekele-Thomas, a prononcé l’allocution d’ouverture. Elle a déclaré que le moment était favorable pour réfléchir aux engagements, aux concrétisations, aux réussites et aux échecs. « La pandémie de COVID-19 nous a permis de tirer des leçons essentielles pour façonner l’avenir de nos systèmes de santé. Le continent africain a mené des actions collectives pour apporter une meilleure réponse. En outre, nous avons vu le secteur privé se réunir pour travailler avec les gouvernements afin de fournir des services aux personnes qui en avaient besoin. »
Ces engagements arrivent à un moment critique, car en dépit de progrès sans précédent, l’épidémie de sida en Afrique est loin d’être terminée. Les répercussions massives de la double pandémie de COVID-19 et du VIH ont révélé d’énormes faiblesses dans les systèmes de santé et le continent a pris du retard pour parvenir à une Afrique sans sida à l’horizon 2030.
« L’entrée en vigueur du traité portant création de l’Agence africaine des médicaments (AMA) est une étape importante pour le continent. L’harmonisation et la coordination des systèmes réglementaires ouvriront le marché continental des produits pharmaceutiques et permettront à nos fabricants de tirer parti des avantages offerts par la Zlecaf. L’AUDA-NEPAD continuera de prendre des responsabilités techniques dans l’opérationnalisation de l’AMA, ce qui nous fera avancer dans notre lutte contre le sida », a déclaré Nardos Bekele-Thomas.
L’Afrique est touchée de manière disproportionnée par la pandémie de sida. De fait, 67 % des personnes séropositives vivent sur le continent. La propagation de la maladie a affecté toutes les dimensions de la société africaine.
« Cet événement arrive au bon moment, car il nous permet de faire le point sur les progrès réalisés et les difficultés restantes, mais aussi d’envisager un moyen de mettre fin au sida d’ici 2030 », a déclaré S. E. l'ambassadrice Minata Samate Cessouma, Commissaire à la Santé, aux Affaires humanitaires et au Développement social auprès de la Commission de l’Union africaine. « Une feuille de route qui inclura la réalisation des objectifs 95-95-95, l’accès aux médicaments et au diagnostic, la réduction des nouvelles contaminations, la diversification et la pérennité des financements, tout en comblant le manque de fonds propres. Permettez-moi de souligner à nouveau que les progrès ont toujours été au rendez-vous chaque fois que nos responsables ont pris des initiatives et des actions audacieuses. J’espère qu’il y aura un Sommet extraordinaire dédié à des mesures concrètes pour une Afrique sans sida d’ici 2030 », a-t-elle conclu.
Unie pour mettre fin au sida, l’Afrique, soutenue par des partenaires tels que l’ONUSIDA, le PEPFAR et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a enregistré des résultats remarquables. Les nouvelles contaminations au VIH ont diminué de 60 %, voire de 95 % dans certains pays, depuis le pic de 1996. Les décès dus au sida ont diminué de 72 % depuis leur pic de 2004, et, en 2021, 88 % des personnes vivant avec le VIH en Afrique connaissaient leur statut sérologique et 89 % d’entre elles avaient accès à un traitement antirétroviral.
Cependant, pour la première fois depuis plus de vingt ans, les progrès mondiaux contre le sida s’essoufflent. Six nouvelles infections sur sept chez les 15 à 19 ans dans la région concernent les filles. En 2021, 62 % de toutes les nouvelles contaminations au VIH ont été recensées chez les femmes et les filles, et seulement 50 % des enfants vivant avec le VIH reçoivent un traitement vital dont ils ont besoin.
Au cours de l’événement, les responsables ont pris l'engagement de créer un environnement structurel, juridique, réglementaire et politique favorable. Ce cadre doit lutter contre les lacunes endémiques en matière d’égalité face au VIH, promouvoir l’égalité des sexes, respecter les droits humains et éliminer les discriminations et les stigmatisations envers les personnes vivant avec le VIH.
Le coordonnateur pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et représentant spécial pour la diplomatie en matière de santé, Dr John Nkengasong, qui dirige également le PEPFAR, a déclaré : « lorsque le VIH/sida fera partie du passé, nous laisserons en héritage une production régionale sur le continent africain qui servira à lutter contre les maladies infectieuses dans tout le continent et dans le monde. »
Cette déclaration pointe que la faiblesse des systèmes de santé continue d’entraver les progrès, notamment en raison d’un manque de ressources humaines pour la santé, d’une faiblesse des chaînes d’approvisionnement en médicaments et en produits de base, d’un contrôle de qualité insuffisant, ainsi que d’une intégration inadéquate des services anti-VIH avec d’autres services de santé et sociaux. L’incapacité à renforcer les capacités, à financer et à inclure les organisations communautaires en tant que partenaires essentiels et précieux dans la riposte au VIH empêche également d’accélérer les progrès.
La directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, considère que la couverture sanitaire universelle est essentielle. « La couverture sanitaire universelle est une autre opportunité pour l’autonomie africaine. Elle crée des régimes d’assurance maladie nationaux où les ressources sont collectées et où l’assurance couvre tous ceux et celles qui ne peuvent pas payer pour leur santé », a-t-elle déclaré. « Cela doit inclure les services anti-VIH. Les personnes vivant avec le VIH sont des citoyens et des citoyennes comme les autres. »
Une source de préoccupations importante était qu’une part significative des actions liées au VIH soit essentiellement gérée, mise en œuvre et financée par des dons externes plutôt que par des gouvernements, et que moins de 10 % des 55 États membres de l’Union africaine aient respecté leur engagement dans le cadre de l’accord d’Abuja. Ce dernier prévoit d’allouer 15 % du budget annuel à l’amélioration du secteur de la santé. Dans la nouvelle déclaration, les leaders s'engagent à mettre en œuvre l’objectif d’Abuja de 15 % concernant le financement national de la santé, tout en s’éloignant de la dépendance aux financements des partenaires.
Les responsables ont apprécié l’ébauche de la feuille de route pour 2030 : « préserver la riposte au sida, renforcer les systèmes de santé et assurer la sécurité sanitaire » ; ainsi que ses six piliers. L’AUDA-NEPAD est sollicité pour élaborer une feuille de route entièrement chiffrée pour 2030 et la présenter à l’Assemblée lors de sa prochaine session.
L’Assemblée est également invitée, 10 ans après l’Abuja+12, à organiser une session spéciale sur la fin du sida, la mortalité maternelle évitable et le renforcement des systèmes de santé d’ici 2030, avant juillet 2024. Pour finir, les partenaires, en particulier le PEPFAR, l’ONUSIDA, le Fonds mondial, le secteur privé africain et d’autres, sont appelés à soutenir la mise en œuvre de cette déclaration et de cette feuille de route pour 2030.
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Le nouveau Centre de collaboration de l’ONUSIDA à Georgetown exploite les compétences liées à la législation, aux politiques et à la réglementation en matière de VIH/sida
12 avril 2023 12 avril 2023WASHINGTON DC, le 12 avril 2023 — Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) a aujourd’hui désigné la Global Health Policy and Politics Initiative à Georgetown comme un Centre de collaboration des Nations Unies pour soutenir et promouvoir des politiques et des lois ayant un impact sur le VIH/sida, l’objectif principal étant de lutter contre les inégalités qui alimentent la pandémie.
Établissant un lien entre la Georgetown School of Health et l’O’Neill Institute for National & Global Health Law, la Global Health Policy and Politics Initiative tire parti des compétences techniques et universitaires des experts politiques et juridiques présents dans toute l’Université de Georgetown. Matthew Kavanagh, PhD, directeur de la Global Health Policy and Politics Initiative à l’O’Neill Institute, et professeur adjoint de santé mondiale à la School of Health, sera à la tête du Centre de collaboration.
« Des forces juridiques et politiques continuent de façonner non seulement le sida, mais aussi toutes les pandémies de notre époque. Sous la direction du professeur Kavanagh, ce nouveau Centre de collaboration contribuera à renforcer le travail qu’il a accompli au sein de l’ONUSIDA au cours des 18 derniers mois, et à approfondir nos efforts conjoints pour bâtir l’environnement législatif et politique nécessaire pour mettre fin au sida », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, lors d’une visite à Georgetown le 12 avril.
De septembre 2021 à janvier 2023, M. Kavanagh a été directeur exécutif adjoint par intérim de l’ONUSIDA et conseiller spécial auprès de Mme Byanyima. Sa mission a consisté en la création d’une nouvelle branche de l’ONUSIDA dédiée aux politiques, à la sensibilisation et aux connaissances. M. Kavanagh a défendu les structures nécessaires pour atteindre les objectifs ambitieux de la nouvelle Stratégie mondiale de lutte contre le sida qui vise à mettre fin aux inégalités sous-jacentes qui alimentent la pandémie de sida.
« En tant que Centre de collaboration, nous avons hâte de collaborer avec les collègues des Nations Unies appartenant à l’ensemble du Programme commun afin d’explorer en profondeur les facteurs politiques déterminant la santé et de contribuer à l’élaboration de lois et de politiques susceptibles d’aider à mettre fin à la pandémie de VIH/sida et à renforcer la résilience face aux futures pandémies », a déclaré M. Kavanagh. « Avec mes collègues travaillant sur la santé mondiale à l’O’Neill Institute, School of Health, et par l’intermédiaire du Global Health Institute de Georgetown, nous serons en mesure d’amplifier notre travail collectif pour défendre une utilisation efficace de la loi et des réglementations pour riposter aux problèmes de santé publique mondiale, y compris au VIH. »
Le travail de la Global Health Policy & Politics Initiative comprend le HIV Policy Lab, une collaboration entre l’Université de Georgetown, l’ONUSIDA et le Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH. Il vise à documenter, effectuer une veille et, en fin de compte, améliorer les environnements politiques liés au VIH dans le monde entier, ainsi qu’à travailler sur le suivi dirigé par les communautés et la recherche scientifique sur les facteurs politiques qui déterminent la santé. Cette initiative a été fondée à l’O’Neill Institute, l’un des premiers instituts de droit et de politique de la santé au monde qui estime que le droit est un outil fondamental pour résoudre des problèmes de santé cruciaux dans le monde.
« Nous sommes ravis de collaborer avec l’ONUSIDA pour lancer ce Centre de collaboration innovant », a déclaré Lawrence O. Gostin, JD, directrice de la faculté de l’O’Neill Institute, qui est également un Centre de collaboration de l’OMS. « Depuis 15 ans, l’O’Neill Institute a pour mission de défendre la santé et la justice en promouvant des lois et des politiques capables de relever des défis de santé cruciaux dans le monde entier. Le sida a changé le monde et montré le pouvoir de la mobilisation sociétale. Sous la direction extraordinaire de Matt Kavanagh et en collaboration avec la School of Health, le Centre aura un impact majeur sur la santé publique et la justice mondiale. Je suis fier de notre partenariat étroit avec l’ONUSIDA. »
« Cette collaboration reflète notre engagement en faveur de l’équité en matière de santé et ouvre de nouvelles perspectives interdisciplinaires aux étudiants et à la faculté pour faire progresser les connaissances et apporter des informations aux politiques dans le contexte des inégalités, des lois, des politiques et du VIH », a déclaré Christopher J. King, PhD, doyen de la School of Health, qui accueille des universitaires et des étudiants afin de leur permettre de collaborer de manière transdisciplinaire sur différents aspects de la santé et du bien-être humains. « Nous avons également la chance de travailler aux côtés de professeurs du Global Health Institute de Georgetown, qui apportent des connaissances et des compétences techniques considérables dans de nombreux domaines du travail visant à l’éradication du VIH/sida. »
L’accord instituant le Centre de collaboration, signé plus tôt aujourd’hui, fournit un cadre pour le dialogue et la coopération interinstitutionnels. Les prochains mois verront les institutions élaborer un ensemble d’activités axées sur les inégalités et mettre en place des réunions consultatives bilatérales formelles et régulières. Par ailleurs, elles collaboreront pour partager des données et des analyses politiques pendant les années à venir.
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Karen Teber, Georgetown
km463@georgetown.edu
Sophie Barton-Knotts, UNAIDS
bartonknotts@unaids.org
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Lancement du rapport Triple Dividende : le financement intégral de la riposte au VIH en Afrique
12 avril 2023 12 avril 2023Le financement intégral de la riposte au VIH permettra de la remettre sur la voie afin d’atteindre les objectifs 2030 et d’accomplir des progrès sanitaires, sociétaux et économiques considérables dans les pays africains. Un nouveau rapport met ces résultats en avant, Triple dividende : les atouts sanitaires, sociaux et économiques du financement de la riposte au VIH en Afrique. Il sera dévoilé lors d’un événement interactif organisé par l’ONUSIDA et le PEPFAR le 12 avril à Washington D.C.
WASHINGTON DC/GENÈVE, le 12 avril 2023—Les recherches et les analyses menées par Economist Impact dans 13 pays africains révèlent que le financement intégral de la riposte au VIH sauvera des millions de vies et aura des répercussions considérables sur la santé, les sociétés et l’économie.
En fonction du pays, cette action permettrait non seulement de réduire de 40 à 90 % les nouvelles infections au VIH, mais les investissements alloués à l’épidémie de VIH favoriseraient également l’éducation, en particulier celles des jeunes femmes et des filles, réduiraient les inégalités entre les sexes et stimuleraient la croissance économique.
Si par exemple ces objectifs étaient atteints en Afrique du Sud, alors les adolescentes âgées de 15 à 19 ans représenteraient près de 15 % du recul des nouvelles infections d’ici 2030, alors qu’elles représentent moins de 5 % de la population totale. Par ailleurs, l’augmentation des investissements actuels en faveur du VIH contribuerait à des avancées économiques plus larges et pérennes d’ici 2030, et libérerait par voie de conséquence des ressources inestimables pour répondre à d’autres enjeux essentiels en matière de santé. Le rapport calcule que l’accomplissement de ces objectifs de financement se solderait par une augmentation de 2,8 % supplémentaire du PIB en Afrique du Sud et de 1,1 % au Kenya d’ici 2030.
« Ce rapport arrive à un moment crucial. Les preuves qu’il fournit devraient servir de catalyseur à des décisions politiques visant à garantir un financement total du VIH. Ce dernier aura de vastes répercussions socio-économiques et sera un pas pour les pays africains vers la mise en place de systèmes de santé plus résilients et mieux préparés pour prévenir les futures pandémies », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Des choix audacieux sont aujourd’hui indispensables pour accélérer les investissements et capitaliser sur ces décisions dans les domaines du VIH et de la santé afin de renforcer l’équité, les sociétés et les économies. »
« Le gouvernement américain est fier de s’être associé à d’autres pays de l'ONU pour adopter de nouvelles mesures audacieuses de financement de la lutte contre le VIH/sida d’ici 2025. Une volonté politique, programmatique et financière, est nécessaire pour mettre fin au VIH/sida en tant que menace pour la santé publique. Tous les secteurs gouvernementaux, y compris les ministères des Finances, jouent un rôle clé dans l’augmentation des financements nationaux pour s’assurer que les populations vulnérables sont atteintes équitablement et reçoivent les services de prévention, de soins et de traitement dont elles ont besoin », a déclaré le Dr John N. Nkengasong, coordinateur des États-Unis pour la lutte mondiale contre le sida et représentant spécial pour les questions de santé mondiale au département d’État.
Le rapport « Triple Dividende : les atouts sanitaires, sociaux et économiques du financement de la riposte au VIH en Afrique » chiffre la facture salée pour la santé, les sociétés et les économies si les fonds nécessaires pour mettre fin au sida comme menace de santé publique d’ici 2030 ne sont pas mobilisés.
Pour évaluer ces répercussions négatives, Economist Impact, avec le soutien de l’ONUSIDA, a comparé le scénario selon lequel les ressources financières nécessaires étaient intégralement couvertes pour atteindre les objectifs de la Déclaration politique 2021 sur le VIH et le sida et celui où les niveaux de financement et de service du VIH sont maintenus au niveau actuel. Les améliorations en matière de santé s’accompagneraient aussi de gains au niveau de l’éducation. Cumulés, ces progrès permettraient d’augmenter la productivité des générations actuelles et futures, ce qui contribuerait à des avantages économiques plus larges.
« Les pays africains sont confrontés à des difficultés considérables pour obtenir les ressources nécessaires à l’augmentation des fonds nationaux alloués à la riposte au VIH. Les décisionnaires politiques devront penser à des solutions innovantes pour utiliser plus efficacement les financements à disposition. Il sera sûrement essentiel de s’appuyer sur les réseaux communautaires existants pour mobiliser des ressources supplémentaires pour la riposte au VIH et pour garantir qu’elle est équitable et atteint les personnes qui en ont le plus besoin », a déclaré Rob Cook, directeur du programme clinique chez Economist Impact.
Les récentes crises mondiales, notamment la COVID-19 et la guerre en Ukraine, ont entravé les efforts pour lutter contre l’épidémie de VIH et ont fortement pesé sur les financements en faveur de la santé et d’autres Objectifs de développement durable. L’aggravation des inégalités socio-économiques et de santé préexistantes se fera le plus sentir parmi les jeunes femmes, les enfants et les autres populations vulnérables. Les difficultés budgétaires majeures auxquelles sont confrontés les pays africains ont limité leurs capacités à accroître le financement national à la riposte au VIH et les budgets généraux consacrés à la santé. Les recherches d’Economist Impact indiquent la nécessité de politiques visant à la fois à générer de nouvelles sources de revenus et à maximiser l’utilisation des fonds et ressources existants.
L’ONUSIDA estime que les pays à revenu faible et intermédiaire devront investir 29 milliards de dollars chaque année pour atteindre les objectifs visant à mettre fin au sida comme menace pour la santé publique d’ici 2030. En 2020, les niveaux de financement ont chuté, accusant un retard de près de 30 % par rapport aux objectifs. Cette situation complique la couverture future des besoins et met les objectifs à venir hors d’atteinte.
Nous prévoyons plus de 7 millions de décès dus au sida, mais la moitié peut être évitée si la riposte est intégralement financée et si les politiques vont dans la bonne direction.
Les objectifs 2025 dans le monde incluent d’amener le nombre annuel de nouvelles infections au VIH à moins de 370 000 (contre 1,5 million en 2021), celui des infections au VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes à moins de 50 000 et celui des décès liés à une maladie opportuniste à moins de 250 000 (contre 650 000 en 2021).
Les personnalités suivantes participeront à l’événement et au lancement du rapport Triple Dividende :
- Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA
- M. l'ambassadeur John Nkengasong, coordinateur des États-Unis pour la lutte mondiale contre le sida et représentant spécial pour les questions de santé mondiale au département d’État, PEPFAR
- M. le ministre Mthuli Ncube, ministre des Finances du Zimbabwe
- Allan Maleche, directeur exécutif du Kenya Legal and Ethical Issues Network on HIV and AIDS (KELIN)
- David Humphries, directeur mondial des politiques de santé, Economist Impact
La modération sera assurée par :
- Jennifer Kates, vice-présidente senior et directrice des politiques mondiales de santé et de lutte contre le VIH, KFF
Vous avez la possibilité de le suivre en ligne :
https://youtube.com/live/LHPZsr2VSLs?feature=share