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Financement de la lutte contre le VIH: un basculement vers le national depuis 2010
31 mars 2020
31 mars 2020 31 mars 2020Le financement de la riposte au sida a changé de visage depuis 2010. En dollars américains constants de 2016, le financement général à destination des pays à revenu intermédiaire et faible est passé de 15 milliards de dollars en 2010 à 19 milliards de dollars en 2018.
Cet accroissement s’accompagne d’un changement important de l’origine de cet argent. Les sommes investies par les pays dans leur propre riposte au VIH ont ainsi considérablement augmenté, passant de 7,1 milliards à 10,7 milliards de dollars, soit 56 % du financement total. L’aide bilatérale apportée par les États-Unis d’Amérique a quant à elle atteint 5,1 milliards de dollars en 2018 par rapport à 3,5 milliards de dollars en 2010.
Toutefois, une tendance préoccupante émerge : d’autres sources de financement stagnent ou reculent, par exemple tous les financements bilatéraux autres que ceux des États-Unis et tous les financements multilatéraux autres que ceux du Fonds mondial.
Une nouvelle source d’inquiétude plus grande encore est liée à l’estimation de l’ONUSIDA concernant la somme nécessaire à la riposte au sida en 2020. Selon l’organisation, cette dernière s’élève à 26,2 milliards de dollars, soit 7 milliards de dollars supplémentaires par rapport aux financements disponibles en 2018.
Découvrez-en davantage sur le HIV Financial Dashboard de l’ONUSIDA.
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Tuberculose : de solides progrès, mais encore insuffisants
23 mars 2020
23 mars 2020 23 mars 2020Dans le monde, la tuberculose (TB) est la 10e cause de mortalité, la première maladie infectieuse fatale et la principale cause de décès chez les personnes vivant avec le VIH.
La bonne nouvelle est que la tuberculose peut être aussi bien évitée que soignée et les pays se sont engagés à y mettre un terme d’ici 2030. L'une des promesses de la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 pour mettre fin au sida consiste à réduire de 75 % les décès liés à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH d’ici 2020 par rapport à 2010.
La mauvaise nouvelle est qu’en 2018 10 millions de personnes ont contracté la tuberculose dans le monde et 1,5 million en est mort, dont 251 000 personnes séropositives. Alors que la mortalité liée à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH a baissé de 60 % depuis 2000, la planète accuse un retard pour parvenir à la réduction de 75 % d’ici 2020.
La célébration de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose le 24 mars au beau milieu de la pandémie de COVID-19, nous rappelle l'impérieuse nécessité de maintenir les services de lutte contre l’épidémie de tuberculose et les co-infections TB/VIH dans le monde. La prévention et les soins de la tuberculose accusent un déficit de financement annuel de 3,3 milliards de dollars.
C’est le moment également de rappeler que l’on peut tirer parti des programmes de lutte contre la TB et d’autres maladies infectieuses graves qui sont déjà en place pour accélérer la riposte à la COVID-19 et la rendre plus efficace. Toutefois, même si une riposte à la tuberculose, au VIH ou à la COVID-19 est urgente, elle ne doit pas bafouer les droits humains, l’autonomie et la confidentialité.
Les communautés et la résilience du système de santé continuent de jouer un rôle essentiel afin d’assurer que les stratégies innovantes de prestations de service soient dirigées par les communautés, reposent sur elles et mettent l’accent sur les personnes. Ces stratégies peuvent prendre la forme de modèles différenciés, de la santé numérique et d’outils nouveaux pour diagnostiquer une infection à la tuberculose. Par ailleurs, cela peut aussi passer par l’autonomisation des personnes séropositives ayant contracté la tuberculose afin qu’elles gèrent leur traitement et leurs soins. Les investissements déjà réalisés dans les systèmes de santé, y compris à destination des communautés, feront une véritable différence dans la bataille que nous livrons contre la COVID-19.
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Le consentement parental sape le droit à la santé des adolescentes et adolescents
16 mars 2020
16 mars 2020 16 mars 2020De nombreux pays disposent de lois ou de réglementations qui empêchent les ados d’accéder aux services élémentaires de santé sans le consentement d’un parent ou d’un tuteur. À l’origine, ces directives ont peut-être été pensées pour protéger les mineurs, mais elles ont souvent l’effet inverse en augmentant le risque d’infection au VIH et d’autres problèmes de santé chez cette tranche de la population.
Un grand nombre de pays à travers le monde limitent l’accès des ados au dépistage et au traitement du VIH. En 2019, par exemple, les moins de 18 ans avaient besoin de l’autorisation expresse de leurs parents dans 105 pays sur 142 avant de faire un test du VIH. Dans 86 pays sur 138 ayant fourni des informations, un tel accord était indispensable pour accéder au traitement et aux soins liés au VIH. Ce type de lois et réglementations peut également compliquer ou empêcher l’accès des ados à un outil de prévention extrêmement efficace, la prophylaxie pré-exposition (PPrE).
Une étude menée en Afrique subsaharienne montre que dans les pays où l’âge de consentement est fixé à 15 ans ou moins, les ados ont 74 % plus de chances d’avoir fait un test du VIH au cours des 12 derniers mois par rapport à celles et ceux vivant dans des pays où l’âge de consentement est de 16 ans et plus. Les filles en particulier sont les grandes gagnantes d’un accès précoce.
Le site Internet Laws and Policies Analytics de l’ONUSIDA fournit des informations détaillées à l'échelle nationale sur les pays disposant de lois exigeant le consentement d’un tiers.
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En Afrique subsaharienne, le risque d’infection au VIH est deux fois plus élevé chez les adolescentes et les jeunes femmes
09 mars 2020
09 mars 2020 09 mars 2020Dans le monde, entre 1995 et 2018, les adolescentes et les jeunes femmes (âgées de 15 à 24 ans) ont été le groupe au sein de la population féminine qui a connu le plus fort recul des nouvelles infections au VIH (-44 %). Les programmes de prévention dédiés à cette tranche d’âge portent ainsi leurs fruits.
Néanmoins, en 2018, près de 6 000 adolescentes et jeunes femmes ont été contaminées par semaine et elles représentaient 60 % des 510 000 nouvelles infections (estimation) touchant cette tranche d’âge, tous sexes confondus. En Afrique subsaharienne, l’effet des facteurs liés au genre aggravant l’épidémie se fait sentir plus qu’ailleurs : dans cette région, les adolescentes et les jeunes femmes sont exposées à un risque 2,4 fois plus élevé de contamination au VIH que les garçons et les hommes du même âge.
L’humanité a donc encore du chemin à parcourir pour parvenir à l’objectif global de ramener les nouvelles infections au VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes à moins de 100 000 d’ici 2020. En 2018, ce chiffre atteignait 310 000, soit trois fois l’objectif fixé.
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La dépénalisation fonctionne, mais trop peu de pays osent sauter le pas
03 mars 2020
03 mars 2020 03 mars 2020La drogue jouit à nouveau de l’attention du monde diplomatique alors que la Commission des stupéfiants des Nations Unies se réunit cette semaine dans la capitale autrichienne. En 2018, les personnes s’injectant des drogues représentaient 12 % des nouvelles infections au VIH dans le monde.
Dans des dizaines de pays du monde entier, des lois criminalisant des populations clés ou discriminant des personnes vivant avec le VIH sapent les efforts de prévention contre les nouvelles infections au virus et la mortalité liée au sida. En revanche, la dépénalisation de la consommation de drogue et de sa possession pour usage personnel réduit la stigmatisation et la discrimination qui entravent la réduction des risques, l’accès aux soins de santé et aux services juridiques. Dans les pays où la consommation de drogue est dépénalisée et que des programmes complets de réduction des risques sont disponibles, on assiste généralement à une baisse vertigineuse de la prévalence et de la transmission du VIH chez les toxicomanes.
La République tchèque, les Pays-Bas, le Portugal et la Suisse font partie des rares pays à avoir décriminalisé la consommation de drogue, ainsi que sa possession pour usage personnel et à avoir également investi dans des programmes de réduction des risques. La conséquence : dans ces pays, peu de personnes s’injectant des drogues sont diagnostiquées positives au VIH.
Alors que l’utilisation ou la consommation de drogue et/ou sa possession pour usage personnel restent une infraction pénale dans au moins 67 pays, il est temps pour les gouvernements de sauter le pas menant à la dépénalisation.
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Investir dans la riposte au VIH se révèle très efficace
24 février 2020
24 février 2020 24 février 2020En 2016, les pays se sont mis d’accord pour accélérer la riposte au VIH au cours de la Réunion de haut niveau des Nations Unies pour mettre un terme au sida. L’un de leurs engagements portait sur l’intensification des investissements dans la riposte. Bien que les pays ont accepté d’investir 26 milliards de dollars par an au minimum d’ici 2020, cette somme peinait à atteindre 19 milliards de dollars au total en 2018. Il manquait ainsi près de 7 milliards de dollars et cela représentait 1 milliard de dollars en moins par rapport à 2017, une tendance à la baisse inquiétante qui traverse tout le financement lié au VIH.
Cependant, des arguments solides en faveur d’investissements dans la riposte au sida existent. Lamontagne et al. (2019) a par exemple publié récemment une analyse des coûts et avantages utilisant l’approche des revenus globaux. Ses conclusions mettent en lumière les retombées économiques des efforts pour mettre fin de l’épidémie du sida. L’étude montre que chaque dollar investi selon le principe de la stratégie d’accélération (autrement dit que des investissements initiaux importants provoquent un fort recul des nouvelles infections au VIH et des décès liés au sida) rapporte jusqu’à 6,44 dollars de retombées économiques dans les pays à revenu intermédiaire et faible. Même en utilisant un scénario plus prudent de couverture constante (c’est-à-dire que les investissements assurent une couverture constante des services liés au VIH au niveau de 2015, et que les nouvelles infections au VIH et la mortalité liée au sida stagnent), les retombées économiques pour chaque dollar demeurent positives (2,55 dollars dans les pays à revenu intermédiaire et faible).
Cette analyse montre que les retours de cette stratégie d’accélération varient selon les régions du monde. Ils vont de 1,05 dollar en Europe de l’Est et en Asie centrale à 6,58 dollars en Asie et dans le Pacifique, mais le message fondamental reste le même : investir dans la riposte au VIH est très efficace !
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Le traitement pédiatrique du VIH en Afrique occidentale et centrale est en berne
17 février 2020
17 février 2020 17 février 2020En 2018, la couverture de la thérapie antirétrovirale chez les enfants vivant avec le VIH en Afrique occidentale et centrale atteignait tout juste 28 %, soit près de la moitié de la moyenne mondiale, elle-même de 54 % seulement.
Cette situation est imputable à plusieurs facteurs. Tout d’abord, trop peu d’enfants sont dépistés dans la région : en 2018, seuls 27 % des nourrissons exposés au VIH ont fait l’objet d’un test du VIH dans les huit semaines suivant leur naissance. Ainsi, il est urgent d’élargir l’accès au diagnostic précoce.
Par ailleurs, de nombreux pays de la région manquent de services de santé accessibles, ce qui se traduit par des enfants séropositifs non identifiés. L’absence de services de soins prénataux signifie également que les femmes enceintes ne font pas de test du VIH, qu’on ne leur propose pas de services de lutte contre la transmission verticale (de la mère à l’enfant) et que leurs bébés ne font pas l’objet d’un test. Et donc, sans diagnostic, pas de traitement du VIH.
Même si une femme consulte un professionnel de la santé, son enfant et elle ne se présentent souvent plus après l’accouchement et le statut sérologique du bébé reste alors inconnu. Le dépistage des enfants exposés au VIH doit avoir lieu dans les deux mois après la naissance, puis régulièrement jusqu’à la fin de l’allaitement. Identifier les enfants séropositifs nécessite de démocratiser le dépistage familial indicateur et de proposer le test du VIH là où les enfants obtiennent d’autres services de santé.
Il est également important que les mères et les enfants suivent leur traitement, dans la mesure où ils en ont commencé un, car dans trop de cas, ils entament une thérapie antirétrovirale, mais l’abandonnent par la suite. De nouveaux traitements pédiatriques améliorés sont aussi une piste pour étendre la couverture de la thérapie.
Les enfants vivant avec le VIH en Afrique occidentale et centrale sont les grands oubliés de la lutte contre le sida, ce qui n’est pas surprenant lorsque l’on sait qu’aucun progrès dans la lutte contre la transmission verticale du VIH n’a été réalisé dans la région au cours des dernières années.




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Les sources d’infection au VIH chez les bébés en Afrique
11 février 2020
11 février 2020 11 février 2020En Afrique, le pays de résidence d’une femme enceinte vivant avec le VIH a une grande influence sur la santé à la naissance et sur les risques futurs de contamination au VIH de son bébé.
Les raisons de la transmission verticale du VIH (de la mère à l’enfant) sont multiples et variées au cours de la grossesse ou de l’allaitement : les femmes ne reçoivent pas de services prénataux et de prévention de la transmission verticale, elles commencent une thérapie antirétrovirale, mais l’arrêtent, ou encore elles sont infectées par le virus pendant cette période. Toutefois, tous les pays ne sont pas confrontés aux mêmes défis. Si nous voulons réaliser rapidement des progrès dans l’élimination de la transmission verticale, il est crucial d’identifier les principales sources de nouvelles infections du VIH chez les enfants d’un pays ou d’une région.
Les causes ont beau varier selon les régions, une chose reste certaine : le VIH continue d'infecter trop de bébés.
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Les populations clés et la violence
27 janvier 2020
27 janvier 2020 27 janvier 2020Certes, des progrès ont été réalisés dans la lutte contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH ; toutefois, les comportements discriminants restent monnaie courante dans beaucoup trop de pays. Cela peut prendre la forme de lois pénales qui autorisent la discrimination, d’une application agressive de la loi ou encore de harcèlement et de violences qui marginalisent les populations clés et les privent de l’accès aux services sociaux et de santé fondamentaux, y compris ceux du VIH.
Des études menées dans différentes régions révèlent qu’une part non négligeable des populations clés a été victime de violences physiques et sexuelles. Dans huit pays sur 36 ayant fourni des données actuelles, plus de la moitié des travailleur(se)s du sexe a indiqué avoir été victime de violences physiques et dans deux pays sur 36, au moins la moitié de cette population a signalé avoir subi des violences sexuelles.
Dans quatre pays sur 17 ayant fourni des données récentes, plus de 20 % des gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ont indiqué avoir déjà été victimes de violences sexuelles.
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Les stratégies d’aides financières en espèces réduisent le risque de contracter le VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes
20 janvier 2020
20 janvier 2020 20 janvier 2020Les efforts visant à supprimer les inégalités socio-économiques et entre les genres réduisent les facteurs qui favorisent l’épidémie de VIH.
Une étude menée en Eswatini a montré que les aides en espèces destinées aux adolescentes et aux jeunes femmes afin qu’elles restent scolarisées et disposent d’une plus grande indépendance financière se sont accompagnées d’une baisse de 25 % des risques de contamination au VIH chez les bénéficiaires du programme par rapport celles qui n’y ont pas eu droit.
Des études menées en Eswatini, au Lesotho, au Malawi et dans la République unie de Tanzanie montrent que les transferts en espèces aident les jeunes, en particulier les filles, à rester scolarisés plus longtemps et à obtenir de meilleurs résultats à l’école. Par ailleurs, d’autres preuves indiquent que les bourses en espèces permettant aux filles de poursuivre leur scolarité reculent également l’âge de leur premier rapport sexuel, augmentent leur utilisation des services de santé, réduisent les grossesses chez les adolescentes ainsi que les mariages précoces et peuvent promouvoir des comportements sexuels à moindre risque.