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Cascais, Lisbonne et Porto signent la Déclaration de Paris sur la fin de l’épidémie de sida dans les villes

31 mai 2017

Les maires des villes portugaises de Cascais, Lisbonne et Porto viennent de signer la Déclaration de Paris sur la fin de l’épidémie de sida dans les villes : c’est la première fois que trois villes d’un même pays signent cette déclaration en même temps.

En signant la Déclaration de Paris, les maires s’engagent à mettre leurs villes sur la voie d’accélération pour en finir avec l’épidémie de sida. Les trois maires se sont ainsi engagés à atteindre d’ici 2020 les objectifs 90-90-90, à savoir 90 % des personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % de ces personnes sous traitement antirétroviral et 90 % des personnes sous traitement avec une charge virale indétectable. Ils se sont également engagés à éliminer toutes les formes de discrimination et à développer une approche de la riposte au sida centrée sur l’individu, en ne laissant personne de côté.

Lors de la cérémonie de signature qui s’est tenue le 29 mai à Lisbonne, au Portugal, le Ministre de la Santé du Portugal, Adalberto Campos Fernandes, a réaffirmé l’engagement politique au plus haut niveau dans la riposte au VIH et souligné que les objectifs 90-90-90 bénéficiaient ainsi d’un nouvel élan dans le pays.

Les trois villes vont mettre en place des stratégies locales pour lever les obstacles à l’accès aux services anti-VIH, éliminer la discrimination et combler les lacunes pour atteindre les objectifs fixés dans la Déclaration de Paris. Dans ce but, le gouvernement portugais a réuni un groupe d’experts issus d’organes gouvernementaux, de la société civile et des milieux universitaires, dont la mission sera d’identifier et de recommander des actions concrètes à mener dans les 90 à 120 prochains jours.

À l’occasion de cet événement, la Directrice du Programme national de lutte contre le sida, Isabel Aldir, a présenté les résultats du Programme national contre le VIH et la tuberculose pour 2017. Mme Aldir a déclaré qu’en 2016, on avait dénombré 841 nouvelles infections à VIH dans le pays, le chiffre le plus faible depuis 15 ans. Néanmoins, le programme pour 2017 sera concentré sur l’augmentation du nombre de dépistages rapides de 15 % et le développement de normes d’orientation clinique pour la délivrance efficace de prophylaxies pré- et post-exposition. Le plan prévoit également la préparation d’un rapport d’évaluation sur un projet pilote de délivrance du traitement anti-VIH dans les pharmacies d’officine et la promotion de la mise en œuvre des engagements de l’initiative Les villes s’engagent.

Quotes

« Aujourd’hui est un jour historique, car une fois de plus, le Portugal prouve que lorsque l’on travaille ensemble rien n’est impossible. Après avoir remporté le Championnat européen de football et le concours de chanson de l’Eurovision, il est temps à présent de lutter contre le sida. En travaillant tous ensemble, gouvernement, maires des grandes villes, institutions nationales de santé, organismes sociaux, secteur privé et société civile, nous allons bâtir un meilleur pays, sans VIH et sans discrimination. Ensemble nous serons toujours plus forts ! »

Fernando Araújo Assistant du Secrétaire d’État chargé de la Santé, Portugal

« Le Portugal est un exemple de riposte réussie au sida qui a mis au premier plan les besoins des personnes. Son succès est fondé sur un leadership politique fort comme nous l’avons à nouveau démontré ici aujourd’hui, sur une législation inclusive qui protège les personnes contre la discrimination et sur une société civile très active. »

Luiz Loures Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA

« Un leadership politique est indispensable pour faciliter l’accès aux services de santé, y compris pour le VIH, des populations migrantes, chez qui la prévalence du VIH est en hausse, en particulier dans les grandes villes. Le Portugal fait à nouveau figure d’exemple en matière de santé publique et de politiques basées sur les droits de l’homme en levant tous les obstacles à l’accès à la prévention, au diagnostic et au traitement du VIH, de la tuberculose, des hépatites virales et des infections sexuellement transmissibles pour les migrants sans papiers en 2017. »

Luis Mendão Président, GRUPO DE ATIVISTAS EM TRATAMENTOS

« L’International Association of Providers of AIDS Care souhaite la bienvenue aux municipalités de Cascais, de Lisbonne et de Porto, dernières villes européennes à avoir rejoint le réseau des villes qui s’engagent. En travaillant en collaboration avec les acteurs locaux, notamment les responsables gouvernementaux, les représentants des communautés, les professionnels médicaux et les prestataires de services, nous sommes convaincus que ces trois villes pourront atteindre les objectifs 90-90-90 d’ici à 2020, ce qui permettra aussi au Portugal d’y parvenir. »

Bertrand Audoin Vice-Président, International Association of Providers of AIDS Care

Region/country

Feature Story

La République démocratique du Congo sur la bonne voie avec son plan de rattrapage pour le VIH

22 mai 2017

Le plan de rattrapage de la République démocratique du Congo montre que des résultats impressionnants dans la riposte au VIH peuvent être obtenus lorsque des partenaires travaillent ensemble.

Lancé en décembre 2016, le plan de rattrapage d’Afrique centrale et occidentale vise à faire en sorte que les 4,5 millions de personnes vivant avec le VIH dans la région aient accès au traitement anti-VIH d’ici à 2020. En soutien au plan régional, le plan national de la République démocratique du Congo, élaboré et mis en œuvre par le Ministère de la Santé et la Commission nationale de lutte contre le sida, a pour objectif de faire passer le nombre de personnes sous traitement antirétroviral dans le pays de 80 000 à plus de 200 000 personnes d’ici juin 2018.

Une campagne intensive de dépistage du VIH menée dans le pays a permis à 2 millions de personnes de connaître leur statut, un aspect essentiel pour l’accès au traitement anti-VIH.

Dans ce pays, la couverture du traitement antirétroviral était de seulement 33 % des personnes vivant avec le VIH en 2015, soit un taux supérieur à celui de la couverture régionale (28 %), mais bien inférieur à la couverture enregistrée en Afrique orientale et australe (54 %). Selon les estimations du gouvernement, en avril 2017, ce sont 34 000 personnes de plus qui étaient sous traitement. Le pays est donc en bonne voie pour atteindre son objectif de juin 2018, qui permettrait d’atteindre une couverture de 73 % des personnes vivant avec le VIH sous traitement.

Cette hausse encourageante de la couverture de traitement est le fruit d’une collaboration entre plusieurs partenaires, à savoir le Ministère de la Santé et la Commission nationale de lutte contre le sida, les agences des Nations Unies, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida, entre autres, qui ont travaillé ensemble pour financer et apporter un appui technique à l’élargissement de l’accès au traitement. En ciblant les trois provinces du pays les plus touchées, les ressources ont été exploitées au mieux là où elles étaient le plus nécessaires.

Les points de distribution de médicaments antirétroviraux et les systèmes d’alerte anticipée basés au sein des communautés ont permis de limiter les ruptures de stocks de médicaments et d’améliorer la qualité des services anti-VIH. Ces services de santé communautaires figurent parmi les meilleures pratiques dont la mise en œuvre a été élargie pour augmenter la couverture du traitement.

L’ONUSIDA travaille aux côtés des pays pour faire en sorte que 30 millions de personnes vivant avec le VIH aient accès au traitement en atteignant les objectifs 90-90-90, à savoir, d’ici à 2020, 90 % des personnes vivant avec le VIH devant connaître leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % de ces personnes sous traitement antirétroviral et 90 % des personnes sous traitement présentant une charge virale indétectable.

Quotes

« L’exemple de la République démocratique du Congo montre ce que l’on peut faire. L’ONUSIDA encourage les autres pays à s’inspirer du plan de rattrapage et à accélérer leurs efforts pour en finir avec le sida dans la région de l'Afrique occidentale et centrale, en veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte. »

Luiz Loures Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA

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Marc Angel, défenseur de l’ONUSIDA pour l’objectif 90-90-90, appelle à accélérer le mouvement pour atteindre les objectifs de traitement de l’ONUSIDA

03 mai 2017

À la veille du bilan à mi-parcours des objectifs de traitement 90-90-90 en 2017, Marc Angel, Président de la Commission des Affaires étrangères et de la Coopération au développement au Parlement du Grand-Duché de Luxembourg et défenseur de l’ONUSIDA pour l’objectif 90-90-90, a entrepris un voyage d’étude dans plusieurs pays entre le 17 et le 21 avril, qui l’a conduit au Botswana, en Afrique du Sud et au Lesotho. Cette visite a été l’occasion pour M. Angel de mener un travail politique de sensibilisation à haut niveau, afin de poursuivre et d’accélérer le mouvement vers les objectifs 90-90-90 d’ici à 2020.

Ce voyage d’étude en Afrique australe a confirmé l’importance d’une intensification des efforts visant à augmenter la proportion de personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur état sérologique vis-à-vis du VIH. En outre, ces visites ont mis en avant l’importance capitale des agents de santé communautaires, aussi bien pour atteindre les objectifs 90-90-90 que pour assurer la capacité des pays à identifier et à lutter contre les problèmes de santé émergents. 


Les objectifs 90-90-90, qu’est-ce que c’est ?

  • D’ici 2020, 90 % des personnes vivant avec le VIH devront être au courant de leur statut vis-à-vis du VIH.
  • D’ici 2020, 90 % des personnes au courant de leur statut vis-à-vis du VIH devront avoir accès au traitement.
  • D’ici 2020, 90 % des personnes sous traitement devront présenter une charge virale indétectable.

Les modèles montrent qu’en atteignant ces objectifs d’ici à 2020, le monde pourra en finir avec l’épidémie de sida comme menace de santé publique d’ici à 2030, ce qui apportera en retour d’immenses bénéfices sur le plan sanitaire et économique.

Pour en savoir plus sur les objectifs 90–90–90, cliquez ici


Dans chaque pays visité, M. Angel a rencontré des responsables gouvernementaux et des représentants de la société civile qui ont témoigné de la façon dont les objectifs 90-90-90 sont adoptés dans les pays les plus touchés. Il s’est également rendu dans plusieurs établissements de santé et auprès de projets communautaires afin de constater directement la manière dont les objectifs 90-90-90 sont mis en œuvre sur le terrain. Les trois pays ont adopté et mis en application les directives de l’Organisation mondiale de la Santé pour le dépistage et le traitement universels du VIH pour toutes les personnes vivant avec le VIH et ont pris des engagements politiques fermes sur l’accomplissement des objectifs 90-90-90. Les Ministres de la Santé de ces trois pays ont reconnu que les agents de santé communautaires devaient être le principal moyen de parvenir à ces résultats. 

Quotes

« J’ai pu constater sur le terrain que les objectifs 90-90-90 sont une réalité, non seulement pour les responsables gouvernementaux, mais aussi pour les communautés. Mettons à profit les trois prochaines années pour conserver cet élan et même aller encore plus loin pour atteindre notre but. »

Marc Angel Défenseur de l’ONUSIDA pour les objectifs de traitement 90-90-90

« Voir de près la manière dont les communautés s’engagent sur la voie de l’accélération pour atteindre les objectifs 90-90-90 nous a démontré l’importance des agents de santé communautaires dans la riposte au sida, aussi bien en Afrique que dans le monde entier. Il est évident qu’ils jouent un rôle essentiel dans l’accomplissement des objectifs 90-90-90. »

Sheila Tlou Directrice de l’équipe de l’ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Afrique orientale et australe

« Le leadership dans la riposte au sida est crucial. Il inclut les chefs communautaires et traditionnels, ce que le projet de prévention du VIH à base communautaire CATCH démontre à la perfection au Botswana. »

Dorcas Makgato Ministre de la Santé du Botswana

« Actuellement, le monde tourne autour d’un système de santé curatif. Les objectifs 90-90-90 vont nous aider à initier un changement indispensable vers des services de santé préventifs, un investissement judicieux pour les pays les plus touchés, comme l’Afrique du Sud. »

Aaron Motsoaledi Ministre de la Santé d’Afrique du Sud

« Nous avons décidé de mettre en place des services simultanés de dépistage et de traitement à certains endroits, sur la base de données probantes montrant que des personnes sont laissées pour compte. Nous réussirons uniquement si nous travaillons tous ensemble pour assurer la redevabilité, la transparence et le leadership dans la riposte au sida. »

Molotsi Monyamane Ministre de la Santé du Lesotho

Feature Story

L’Inde va proposer un traitement anti-VIH à tous ceux qui en ont besoin

01 mai 2017

Veena vit avec le VIH depuis plus de 15 ans. Cette éducatrice communautaire, qui vit à Bangalore en Inde, est sous traitement anti-VIH depuis plus de 10 ans ; grâce aux médicaments antirétroviraux, elle dit avoir retrouvé la santé et la joie de vivre.

« Ces médicaments sont très bien. Je suis très contente », explique Veena. « Ma vie a changé. Je suis en train d’apprendre trois langues et je travaille ».

L’Inde compte 2,1 millions de personnes vivant avec le VIH, ce qui correspond à la troisième épidémie de VIH la plus importante au monde. Le 28 avril dernier, lors d’un événement organisé à New Delhi, Jagat Prakash Nadda, Ministre de la Santé et de la Famille, a annoncé la mise en œuvre d’une nouvelle politique de dépistage et de traitement, avec pour objectif d’ouvrir l’accès au traitement anti-VIH à toutes les personnes vivant avec le VIH dans le pays. Avant ce changement de politique, l’accès gratuit aux médicaments antirétroviraux était réservé aux personnes vivant avec le VIH dont le taux de CD4 était descendu à moins de 500 cellules/mm3.

M. Nadda a également déclaré que la stratégie 90-90-90 du Ministère permettra de recenser 90 % des personnes vivant avec le VIH, de mettre 90 % de ces personnes sous traitement et de faire en sorte que 90 % des personnes sous traitement voient leur charge virale devenir durablement indétectable. « Cette stratégie sera pour nous une opportunité de travailler sur les engagements que nous avons pris lors de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la fin du sida ».

En Inde, les personnes vivant avec le VIH ont souvent accès au traitement tardivement. Ce fut le cas pour Veena, lorsqu’elle a commencé à prendre des médicaments.

« J’avais perdu beaucoup de poids et je souffrais d’une forte fièvre. J’étais épuisée et je ne pouvais pas travailler », raconte Veena. Au départ, elle ne réagit pas bien au traitement mais, progressivement, elle va reprendre du poids et son système immunitaire va s’améliorer.

L’ONUSIDA a appelé tous les pays à fournir un traitement anti-VIH à tous ceux qui sont testés séropositifs au VIH, car le traitement permet de maintenir les personnes vivant avec le VIH en bonne santé et présente le double avantage de stopper également la transmission du virus à d’autres personnes.

« Le gouvernement indien fait preuve d’un leadership et d’un engagement audacieux envers les personnes vivant avec le VIH », a déclaré Steven Kraus, Directeur de l’équipe de l’ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Asie et le Pacifique. « Cette nouvelle politique va permettre à plus d’un million de personnes vivant avec le VIH d’accéder à un traitement qui leur sauvera la vie. Des individus, des familles et des communautés resteront ainsi en bonne santé et productives et l’Inde en aura fini avec son épidémie de sida d’ici à 2030 ».

Pour élargir rapidement l’accès au traitement, l’Inde va s’appuyer sur son réseau d’établissements répartis sur tout le territoire qui proposent des services anti-VIH. Le déploiement de la nouvelle politique aura aussi pour effet de renforcer le système de gestion de la chaîne d’achat et d’approvisionnement, ainsi qu’une participation durable des communautés.

Selon le programme national indien de lutte contre le sida, le nombre annuel de décès dus au sida a chuté de 54 % entre 2007 et 2015, tandis que les nouvelles infections à VIH ont baissé de 32 %. À mesure que davantage de personnes vivant avec le VIH rejoindront Veena dans le parcours de traitement, le double bénéfice des médicaments antirétroviraux devrait entraîner une nouvelle baisse du nombre de décès et de nouvelles infections à VIH.

Veena a réussi ce qu’elle n’aurait jamais imaginé pouvoir faire : voir sa fille devenir adulte.

« Ma vie a un avenir. Moi je n’ai pas fait d’études, mais ma fille a eu son diplôme. Elle travaille. C’est une femme autonome », explique Veena.

L’ONUSIDA travaille aux côtés des pays pour faire en sorte que 30 millions de personnes vivant avec le VIH puissent accéder au traitement anti-VIH d’ici à 2020.

Region/country

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Le Comité consultatif scientifique et technique de l’ONUSIDA appelle à une révolution dans le dépistage du VIH

13 avril 2017

Les participants à une réunion du Comité consultatif scientifique et technique de l’ONUSIDA (STAC) ont lancé un appel pour que l’ONUSIDA mène des actions mondiales afin de susciter une révolution dans le dépistage du VIH. L’objectif est de parvenir à ce que 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur état sérologique vis-à-vis du VIH d’ici à 2020. En 2015, seulement 60 % des personnes vivant avec le VIH étaient au courant de leur statut.

Dans le cadre d’un bilan à mi-parcours des avancées vers les objectifs 90-90-90, qui s’est tenu à Genève, en Suisse, les 9 et 10 avril, les participants ont été informés que le diagnostic tardif du VIH représentait l’unique obstacle majeur à une augmentation du taux de suppression de la charge virale du VIH à l’échelle mondiale. De nouvelles techniques de dépistage ont émergé, mais les programmes doivent atteindre les personnes qui ont besoin de services de dépistage du VIH.

Parmi les principaux obstacles au recours au dépistage du VIH, on retrouve le manque de conscience individuelle du risque, la stigmatisation, les obstacles juridiques et structurels, les frais connexes comme les frais de déplacement jusqu’aux établissements de dépistage, et la perception selon laquelle il n’y aurait pas grand avantage à diagnostiquer une infection à VIH en l’absence de symptômes. Les participants ont également pu entendre que de nombreuses personnes évitaient le recours aux services de dépistage du VIH dans les établissements de santé car les temps de voyage et d’attente étaient souvent très longs. Les jeunes, les hommes et les membres des populations clés sont davantage confrontés à ces obstacles au dépistage.

Les participants ont convenu que le soutien politique et financier au dépistage du VIH devait être considérablement accru et que le point focal des services de dépistage devait être déplacé hors des établissements de santé vers les communautés. Les agents communautaires jouent un rôle critique dans le développement de ces stratégies centrées sur les communautés. Le STAC a recommandé que l’ONUSIDA mette au point une feuille de route pour la révolution du dépistage du VIH, qu’il examinera et commentera lors de sa prochaine réunion en juillet.

Le STAC a également recommandé que l’ONUSIDA mette davantage de moyens dans la promotion des objectifs 90-90-90 afin de mieux faire la liaison entre la riposte au VIH et l’agenda plus large en matière de santé durable. Il a été noté que les services de dépistage du VIH font office de plate-forme pour le dépistage d’autres problèmes sanitaires. De même, l’élan en faveur des objectifs 90-90-90 ouvre également des opportunités de remédier à la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de la santé.

Quotes

L’heure n’est pas à l’autosatisfaction. Malgré des progrès considérables dans notre riposte au sida, nous avons encore beaucoup à faire, en particulier pour ceux qui sont laissés pour compte.

Diane Havlir Co-présidente du STAC de l’ONUSIDA et Professeur en médecine, Université de Californie, San Francisco

La révolution du dépistage du VIH doit être un élément prioritaire de notre agenda. Nous devons mieux faire pour rapprocher les jeunes hommes des services de dépistage du VIH et nous devons déplacer le dépistage de l’hôpital à la communauté.

Michel Sidibé Directeur exécutif de l’ONUSIDA

Nous devons accélérer le rythme d’élargissement du traitement. Nous avons eu 2,4 millions de personnes en plus sous traitement anti-VIH en 2015, et l’augmentation a été de 2,2 millions en 2013 et en 2014. Si nous pouvions accroître l’accès au traitement anti-VIH de 3 millions de personnes chaque année, nous pourrions atteindre notre objectif mondial de 30 millions de personnes sous traitement anti-VIH d’ici à 2020.

Sharonann Lynch Membre du STAC de l’ONUSIDA et Conseillère politique VIH/Tuberculose, Médecins Sans Frontières

Le taux de suppression virale totale au sein de la population représente l’indication ultime de nos progrès sur les objectifs 90-90-90. Nous devons en faire une priorité en veillant à ce que les personnes sous traitement antirétroviral bénéficient d’un suivi de leur charge virale.

Max Essex Membre et Président du STAC de l’ONUSIDA, Harvard AIDS Institute

Si nous nous en tenons au taux actuel de dépistage au Zimbabwe, nous n’atteindrons pas le premier objectif 90. La modélisation indique pourtant que nous pouvons l’atteindre en mettant en place de nouvelles formes de dépistage du VIH, comme l’auto-dépistage.

Owen Mugurungi Ministère de la Santé et de l’Enfance, Zimbabwe

Au Malawi, les hommes et les jeunes présentent des taux de suppression virale beaucoup plus faibles. Cela est dû en grande partie à leurs taux inférieurs de recours au traitement antirétroviral.

Andreas Jahn Ministère de la Santé, Malawi

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La CROI montre l’importance des objectifs 90-90-90

21 février 2017

Plusieurs annonces majeures réalisées lors de la Conférence annuelle sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) ont montré l’importance des objectifs 90-90-90, ainsi que les moyens de les atteindre, à savoir, d’ici à 2020, 90 % des personnes vivant avec le VIH devant connaître leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % de ces personnes sous traitement antirétroviral et 90 % des personnes sous traitement présentant une charge virale indétectable.

Organisée du 13 au 16 février à Seattle, aux États-Unis, la CROI, la conférence annuelle la plus importante en matière de recherches scientifiques sur le VIH, a réuni environ 4 000 scientifiques, chercheurs, médecins, étudiants et autres personnes travaillant dans la riposte au VIH et aux maladies connexes.

L’un des moyens d’atteindre le premier des objectifs 90-90-90, à savoir 90 % des personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur statut, est d’intensifier le dépistage. Le projet STAR, un programme sur 4 ans destiné à accroître le dépistage du VIH, a permis à ce jour la distribution d’environ 200 000 kits d’auto-dépistage au Malawi, en Zambie et au Zimbabwe, avec des résultats prometteurs. Le projet a permis de constater que l’auto-dépistage était un bon moyen d’atteindre des personnes qui restaient hors de portée auparavant. Les études continuent sur les différentes façons de distribuer les kits : distribution communautaire, avec l’appui d’un pharmacien, etc. Avec près de 19 millions de personnes vivant avec le VIH qui ne savent pas qu’elles sont porteuses du virus, l’auto-dépistage du VIH pourrait constituer une étape importante vers l’accès au traitement anti-VIH pour tous ceux qui en ont besoin.

L’annonce de l’arrivée prochaine de plusieurs nouveaux médicaments prometteurs pourrait contribuer au deuxième objectif, c’est-à-dire 90 % des personnes connaissant leur statut qui ont accès au traitement. Une série de nouveaux médicaments unidoses efficaces, avec de nouvelles catégories de médicaments, de nouveaux exemplaires de catégories existantes et des préparations à effet longue durée, produits par différents laboratoires, permettra d’accroître la concurrence et donc d’améliorer l’accès. La disponibilité de nouveaux médicaments sera également une bonne nouvelle en cas de développement futur d’une résistance aux médicaments actuels.

L’importance du troisième objectif, la suppression de la charge virale, et d’une approche de prévention du VIH combinée, a été illustrée par une étude effectuée à Rakai, en Ouganda. Des études menées sur plus de 33 000 personnes entre 1999 et 2016 ont montré qu’une augmentation du traitement antirétroviral, et donc une charge virale indétectable, la généralisation de la circoncision masculine médicale volontaire et un début d’activité sexuelle plus tardif avaient contribué à une baisse de 42 % de l’incidence du VIH.

Maintenir les personnes sous traitement est également fondamental pour la suppression de la charge virale. Les études SWORD-1 et SWORD-2 montrent qu’une bithérapie est aussi efficace que l’approche actuelle par trithérapie. En réduisant la quantité de médicaments que les personnes vivant avec le VIH doivent prendre, les effets secondaires sont limités et l’observance s’améliore. Étant donné que le traitement antirétroviral est un traitement à vie, sa simplification pourrait bénéficier à des millions de personnes.

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Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA salue les progrès remarquables de la Suède sur les objectifs 90-90-90 lors du Sommet annuel de l'IAPAC

14 octobre 2016

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, a prononcé le discours d'ouverture de la session plénière du sommet de l'International Association of Providers of AIDS Care (IAPAC) le 13 octobre à Genève, en Suisse. Les intervenants de ce sommet, intitulé « Contrôler l'épidémie de VIH avec les antirétroviraux : s'appuyer sur les progrès, saisir les opportunités », ont évoqué les implications de nouvelles recherches qui ont confirmé les bénéfices d'un traitement antirétroviral précoce pour toutes les personnes vivant avec le VIH afin de sauver des vies, réduire les coinfections comme la tuberculose et prévenir la transmission du VIH.

M. Sidibé a mis en avant les stratégies, les opportunités émergentes et les processus politiques requis pour atteindre les objectifs 90-90–90 d'ici à 2020, à savoir 90 % des personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur statut sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % de ces personnes ayant accès au traitement et 90 % des personnes sous traitement avec une charge virale indétectable. Ces éléments se trouvent au cœur de l'accélération de la riposte pour mettre fin à l'épidémie de sida d'ici à 2030.

Lors de ce sommet, le Directeur de l'Agence de Santé publique de Suède, Johan Carlson, a présenté les conclusions d'une publication scientifique qui annonçait que la Suède était le premier pays à déclarer avoir atteint les objectifs 90-90-90, en 2015. M. Carlson a mis en avant les facteurs qui ont contribué à cette réussite, notamment l'accès libre à une éducation de qualité sur le VIH, au dépistage, au traitement, aux soins et aux services d'aide, la lutte contre la stigmatisation et la discrimination à l'encontre des personnes les plus exposées au risque du VIH, en particulier les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel(le)s du sexe et les migrants, ainsi que la protection des droits de l'homme et le suivi et l'évaluation des programmes. 

M. Sidibé a félicité la Suède pour ses impressionnantes avancées sur les objectifs 90-90-90 et noté que d'autres pays à revenu élevé, de même que de nombreux pays à revenu faible et intermédiaire, notamment Botswana, Brésil, Cambodge, Kenya, Malawi, Rwanda, Swaziland et Thaïlande, sont aussi en bonne voie pour les atteindre.

Quotes

« Il est important d'appliquer le principe 90-90-90 à toutes les populations clés. »

Deborah Birx Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale

« Savoir qui manque dans les 10 % restants est aussi important. Nous devons tenir compte des différences sociales et culturelles qui existent. »

Mark Dybul Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

« Atteindre l'objectif 90-90-90 revient à accélérer nos efforts pour maintenir les gens en vie. Si nous ne sauvons pas de vies, à quoi bon ! »

Michel Sidibé Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Les personnes vivant avec le VIH en Suède disent avoir une excellente qualité de vie ; néanmoins, il ne s'agit pas seulement de traitement, mais aussi d'acceptation et d'intégration. Nous devons mettre un terme à la stigmatisation et la discrimination à l'encontre des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées, des consommateurs de drogues injectables et des autres personnes exposées au risque du VIH. »

Johan Carlson Directeur général de l'Agence de Santé publique de Suède

« Ce n'est pas un jeu. C'est une question de vie et de mort. L'objectif 90-90-90 est tout à fait réaliste. L'argent nécessaire sur le plan macroéconomique équivaut à une erreur d'arrondi. »

Jeffrey Sachs School of International and Public Affairs, Université Columbia

« L'Afrique du Sud ne peut pas passer de 3,5 millions à 7 millions de personnes sous traitement anti-VIH sans aborder les questions des systèmes de santé et de la justice sociale. »

Mark Heywood Section 27, Afrique du Sud

Documents

90-90-90: Une cible ambitieuse de traitement pour aider à mettre fin à l’épidémie du sida

08 octobre 2014

A l’horizon 2020, 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique. A l’horizon 2020, 90% de toutes les personnes infectées par le VIH dépistées reçoivent un traitement anti rétroviral durable. A l’horizon 2020, 90% des personnes recevant un traitement antirétroviral ont une charge virale durablement supprimée.

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Un nouvel élan mondial pour combler les lacunes dans le traitement du VIH chez l'enfant

20 juillet 2016

Le 19 juillet, des acteurs éminents du traitement du VIH chez l'enfant se sont réunis lors d'une session spéciale dans le cadre de la 21e Conférence internationale sur le sida à Durban, en Afrique du Sud, pour lancer un appel mondial urgent afin d'en finir avec le sida chez l'enfant d'ici à 2020. Plus précisément, la session portait sur l'accomplissement de l'objectif mondial d'au moins 1,6 million d'enfants ayant accès au traitement antirétroviral d'ici à 2018.

Les acquis durables dans la prévention des nouvelles infections à VIH chez les enfants ont posé les jalons pour mettre un terme au sida chez l'enfant au moins dix ans avant l'objectif mondial pour l'épidémie en général. Toutefois, pour en finir avec le sida chez l'enfant, les actions de prévention devront s'accompagner d'une action tout aussi forte pour répondre aux besoins de traitement des enfants vivant avec le VIH.

Alors que les enfants (âgés de 0 à 14 ans) représentaient 5 % des personnes vivant avec le VIH en 2015, ils ont compté pour 10 % de tous les décès dus au sida. La moitié des enfants qui contractent le VIH par transmission périnatale décèdent avant leur deuxième anniversaire s'ils ne reçoivent pas de traitement antirétroviral, avec un pic de mortalité vers 6 à 8 semaines après la naissance.

Parmi les participants à la session figuraient Raymonde Goudou-Coffie, Ministre de la Santé et de l'Hygiène publique de Côte d'Ivoire, Molotsi Monyamane, Ministre de la Santé du Lesotho, David Parirenyatwa, Ministre de la Santé et de l'Enfance du Zimbabwe, ainsi que des représentants de haut niveau du Fonds des Nations Unies pour l'Enfance, de l'Organisation mondiale de la Santé, de la Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation, d'ELMA Philanthropies et de Caritas Internationalis.

La session s'est conclue par un appel urgent à un accroissement de l'engagement politique en faveur du traitement du VIH chez l'enfant, un élargissement rapide des outils de diagnostic sur le lieu des soins pour les enfants, une intensification des actions de dépistage pour les enfants plus grands, un renforcement de la prestation de services et du suivi des patients pour les mères et leurs nourrissons, et une augmentation de la gamme de médicaments antirétroviraux adaptés aux enfants. Ce nouvel élan mondial destiné à combler les lacunes dans le traitement pédiatrique va dans le sens du volet AIDS Free (sans sida) du cadre Start Free, Stay Free, AIDS Free lancé par l'ONUSIDA et ses partenaires.

Quotes

« L'adoption par le Lesotho d'une approche dépistage et traitement en 2016 est la dernière action d'une série de mesures de soutien adoptées pour lutter contre le VIH chez l'enfant dans le cadre de la riposte plus large au VIH. Le Lesotho étudie des méthodes innovantes pour éviter davantage d'infections à VIH chez les enfants et améliorer les soins pour les enfants vivant avec le VIH. »

Molotsi Monyamane Ministre de la Santé du Lesotho

« Nous devons élaborer un plan et le mettre en œuvre pour atteindre nos objectifs de mettre fin au sida chez l'enfant. »

Raymonde Goudou Coffie Ministre de la Santé et de l'Hygiène publique de Côte d'Ivoire

« Il existe un vrai regroupement des efforts pour en finir avec le sida, notamment chez l'enfant. Ne gâchons pas cette opportunité. Travaillons de manière coordonnée et utilisons l'ONUSIDA pour nous aider. »

David Parirenyatwa Ministre de la Santé et de l'Enfance du Zimbabwe

« Nous avons besoin d'un partenariat mondial ciblé qui rassemble tous les acteurs, avec le leadership des gouvernements au niveau national, aux côtés des voix des enfants, pour nous propulser vers la fin du sida. »

Vidhya Ganesh Directrice adjointe de la Division Programme, Fonds des Nations Unies pour l'Enfance

« Seulement la moitié des enfants vivant avec le VIH reçoivent un traitement antirétroviral, mais aux mêmes endroits près de 80 % des femmes enceintes vivant avec le VIH reçoivent un traitement. Nous devons engager les communautés pour accroître le recours aux services et promouvoir des modèles de prestation de services centrés sur la famille et intégrés aux services de santé maternelle, néonatale et infantile. »

Ren Minghui Sous-Directeur général, Organisation mondiale de la Santé

« Nous saluons les objectifs de la Déclaration politique sur la fin du sida qui visent à accélérer l'objectif 90-90-90 pour les enfants. »

Bernadette Moffat Directrice régionale, ELMA Philanthropies

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