Cosponsors

Feature Story

Les consommateurs de drogues injectables ne doivent pas être laissés de côté

16 décembre 2014

Des appels à renouveler les efforts pour la réduction de la transmission du VIH et de l'hépatite C chez les consommateurs de drogues injectables ont été lancés à l'occasion de la partie thématique de la 35e réunion du Conseil de coordination du Programme (CCP) de l'ONUSIDA, qui s'est tenue à Genève, en Suisse, le 11 décembre.

Parmi les intervenants de cette partie thématique, Ruth Dreifuss, ancienne Présidente de la Confédération helvétique, un membre de la Commission mondiale sur la Politique des drogues, Efi Kokkini, Présidente de l'Union grecque des usagers de drogues et de produits de substitution, ainsi que des représentants des États membres des Nations Unies et d'organisations telles que l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, l'Organisation mondiale de la Santé et la Banque mondiale.

Les principaux problèmes associés au VIH et à la consommation de drogues injectables ont été soulevés, en particulier les opportunités et les obstacles à la mise en œuvre de stratégies de réduction des risques. Des exemples présentés par plusieurs pays ont mis en avant des partenariats entre les gouvernements et la société civile qui ont donné des résultats positifs dans la réduction de la transmission du VIH chez les consommateurs de drogues injectables.

« Nous devons examiner ce qui a échoué et ce qui peut être fait différemment », a déclaré le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé. « Parvenir à l'objectif 90-90-90 ne sera pas possible sans réduire les nouvelles infections à VIH chez les consommateurs de drogues injectables ».

M. Sidibé a expliqué qu'il avait été témoin de nombreux programmes efficaces de réduction des risques dans le monde, en soulignant que ce sont ceux qui permettent aux consommateurs de drogues injectables de faire partie de la solution qui ont le plus d'impact. Il a indiqué que la session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le problème mondial de la drogue qui aura lieu en 2016 est considérée par une majorité comme un événement capital qui offre une opportunité essentielle de réorienter et réformer les politiques mondiales et nationales afin de réduire l'impact négatif des drogues sur la santé publique.

Dans le cadre de sa contribution au débat, Mme Dreifuss a estimé que la politique internationale de lutte contre la drogue sur plusieurs décennies avait échoué. Elle a déclaré qu'il fallait repenser de façon radicale les politiques et bâtir des solutions pratiques qui respectent les droits humains et donnent des moyens aux personnes les plus touchées.

Les participants au CCP ont pu entendre une intervention passionnée de Mme Kokkini, qui a constaté que les consommateurs de drogues injectables sont souvent exclus des services de prévention et de traitement du VIH. Elle a également indiqué que la classe politique continue même de nier la consommation de drogues injectables chez les personnes incarcérées.

Le milieu carcéral est particulièrement significatif dans le problème du VIH et de la consommation de drogues. Dans certains pays, la prévalence du VIH chez les détenus peut être 50 fois supérieure à celle au sein de la population générale, et la consommation de drogues injectables reste un problème constant dans les établissements pénitentiaires. Pendant les débats, les participants au CCP ont appris que les traitements substitutifs aux opiacés à base communautaire, là où ils sont mis en œuvre, étaient six fois plus efficaces et douze fois moins onéreux que les programmes organisés par l'administration pénitentiaire.

Le Major Gairat Rakhmanov, officier supérieur de police au Kirghizistan impliqué dans les traitements à base communautaire destinés aux détenus libérés, a expliqué que la participation des services de police et pénitentiaires était essentielle pour aider les consommateurs de drogues injectables à rester en vie. Des intervenants du Département de la Santé et du Programme aiguilles-seringues piloté par des pairs de l'État de New York ont expliqué comment New York a réussi à stopper et contrer l'épidémie de VIH entre 1992 et 2002.

D'autres participants venus d'Iran, de Malaisie et de Tanzanie ont présenté des partenariats avec différentes autorités, mais chacun a insisté sur la nécessité d'impliquer les consommateurs de drogues injectables à tous les stades de la planification, de la conception et de la prestation des services qui leur sont destinés.

On estime actuellement le nombre de consommateurs de drogues injectables à près de 12,7 millions dans le monde, dont environ 1,7 million vivraient avec le VIH.

Feature Story

Un long chemin vers une génération sans VIH

15 décembre 2014

Lorsqu'Angelina Twoki Terso arrive à la clinique prénatale de l'Hôpital universitaire de Juba en 2004, enceinte d'un mois de son troisième enfant, elle rencontre un conseiller VIH mais ne pense pas qu'il lui faut passer un test de dépistage du VIH. Mme Twoki pense alors que seules les personnes qui fument, boivent et font des choses qu'elle juge immorales peuvent contracter le VIH.

Son premier mari était mort quelques années auparavant et elle n'a jamais su quelle était la cause de son décès. Elle se souvient du conseiller lui expliquant que n'importe qui peut contracter le VIH et qu'elle devrait envisager de se faire dépister, juste pour être sûre. Lorsque les résultats reviennent quelques heures plus tard et qu'elle apprend qu'elle est séropositive au VIH, Mme Twoki est sous le choc.

« J'étais prête à me suicider », raconte Mme Twoki. « Je voulais courir au bord du Nil et me jeter dedans ». Mais le conseiller lui explique alors qu'elle peut obtenir un traitement à l'hôpital pour rester en bonne santé et empêcher la transmission du virus à son enfant.

Elle s'inscrit au programme de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant (PTME) et se rend tous les mois à l'hôpital pour faire un bilan et pour recevoir ses médicaments. Elle accouchera de son enfant dans cet hôpital et sa fille Grace, aujourd'hui âgée de neuf ans, sera confirmée séronégative au VIH.

Depuis la naissance de Grace, Mme Twoki consacre sa vie à aider les autres femmes à accéder et adhérer aux services de PTME. Elle se rend dans huit cliniques prénatales différentes de la capitale du Sud-Soudan, Juba. « Chaque jour, je raconte mon histoire. La plupart des femmes acceptent le dépistage du VIH car elles veulent connaître leur état. Elles veulent rester en forme pour leur famille et mettre au monde un bébé en bonne santé. C'est très important », explique Mme Twoki.

Selon elle, le principal problème est qu'il n'existe pas assez d'établissements qui proposent des services de PTME au Sud-Soudan. Elle conseille des femmes qui doivent marcher pendant 12 heures pour atteindre Juba et accéder aux services et aux médicaments. Malgré tous ses efforts pour les convaincre d'aller jusqu'au bout du programme, elle raconte que des douzaines d'entre elles abandonnent à cause de la trop grande distance. « Elles se plaignent. Elles disent qu'elles sont fatiguées de venir jusqu'ici. L'endroit est très éloigné et elles n'ont pas de moyen de transport », explique Mme Twoki.

Seulement 75 établissements disséminés dans tout le Sud-Soudan proposent des services intégrés de PTME. On estime qu'en 2013, 2 600 enfants ont été infectés par le VIH par transmission de la mère à l'enfant, et que seulement 2 % des enfants vivant avec le VIH ont accès à un traitement qui leur sauve la vie.

Martha Cayad-an, spécialiste de la santé à l'UNICEF, met en avant la nécessité d'élargir l'accès à des services de PTME de qualité au Sud-Soudan, en particulier dans les zones rurales où vivent plus de 75 % des femmes, et d'inclure ces services dans une palette plus large de services de santé.

« Au lieu de demander aux femmes de se rendre à un endroit pour passer le test de dépistage du VIH et à un autre pour les vaccinations, les centres de soins doivent proposer des services intégrés », indique le Dr Cayad-an. « Lorsqu'un seul endroit permet d'accéder à tous les services, les établissements deviennent plus conviviaux pour les femmes et les enfants et attirent donc plus de patients ».

Toutefois, l'élargissement des services anti-VIH nécessitera des améliorations considérables du secteur de la santé dans le pays, qui souffre du faible nombre de sites, du manque d'effectifs dans les professions de santé et d'une pénurie générale de ressources, conséquence de décennies de guerre.

Emmanuel Lino, Directeur adjoint des Services de lutte contre le VIH/sida auprès du Ministère de la Santé du Sud-Soudan, indique que le gouvernement s'engage à étendre les services intégrés de soins maternels et infantiles.

« Seulement 22 sites de PTME dans le pays fournissent un traitement antirétroviral, mais nous espérons que lorsque les ressources seront disponibles, ces services de PTME isolés seront finalement intégrés dans les services de prévention et de traitement du VIH à long terme, ainsi que dans les services de lutte contre la tuberculose et le paludisme », explique le Dr Lino.

Le Dr Lino reconnaît qu'il faudra du temps, certainement plus que pour répondre aux besoins des femmes vivant avec le VIH et des militantes comme Mme Twoki. Néanmoins, il indique que le pays tente de poser les bases d'un système qui ne se contentera pas de faire baisser les futures infections chez les enfants, mais proposera des services complets pour que la population nationale reste en bonne santé.

Mettre à jour

« All In » : tous présents pour les adolescents

05 décembre 2014

Les adolescents sont laissés de côté dans la riposte mondiale au sida. Le VIH est la première cause de mortalité chez les adolescents en Afrique subsaharienne et la deuxième cause au niveau mondial. Souvent, les adolescents n'ont pas accès aux services efficaces qui leur sauvent la vie, comme le traitement anti-VIH. Pour remédier à cette situation, une réunion s'est tenue à Genève, en Suisse, du 3 au 5 décembre, afin de concevoir une stratégie de résolution des problèmes auxquels sont confrontés les adolescents.

Cette consultation sur la stratégie mondiale a réuni une cinquantaine d'activistes issus de réseaux de jeunes, des représentants des gouvernements, des chargés de mise en œuvre, des bailleurs de fonds et des organismes coparrainants de l'ONUSIDA, tous engagés pour accomplir de réels progrès grâce à l'amélioration des programmes, l'incitation à l'innovation et l'intensification de la sensibilisation.

Les participants ont fait le bilan des actions en cours et examiné un cadre de résultats pour créer une responsabilisation vis-à-vis de cette population souvent négligée, et suivre les progrès qui la concernent. Ils ont réfléchi aux étapes pour mesurer ces progrès et à ce qui pouvait être fait pour accélérer le changement pour les adolescents au moyen d'approches innovantes et de bases de données plus performantes. Autre aspect important, tous les partenaires sont tombés d'accord pour dire qu'il fallait en faire bien plus pour exploiter le potentiel propre aux adolescents et aux jeunes pour un changement social progressif.

Un plan d'action a été élaboré, décrivant les actions catalytiques pour lesquelles les partenaires peuvent joindre leurs efforts pour obtenir des résultats. Les partenaires vont maintenant travailler ensemble pour finaliser l'agenda « All In », qui sera lancé en février 2015.

La consultation était organisée par l'ONUSIDA et le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance. Le Fonds des Nations Unies pour la population et l'Organisation mondiale de la Santé étaient coorganisateurs, en collaboration avec les réseaux de jeunes et d'autres membres éminents du groupe de leadership All In : le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le Plan présidentiel américain d'aide d'urgence à la lutte contre le sida et la MTV Staying Alive Foundation.

Quotes

« Nous ne pouvons pas agir seuls, ce n'est pas un projet : All In doit se traduire par une force qui soutient et fait émerger toutes les initiatives et réunit les gens autour de la mission commune de mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030. »

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« En tant qu'organisations de la jeunesse, nous avons accepté de participer, d'accélérer la mise en œuvre de l'agenda All In, en particulier pour les populations adolescentes les plus touchées et les adolescents vivant avec le VIH. »

Musah Lumuba, Réseau Y+ de jeunes vivant avec le VIH

« Nous devons changer nos mentalités : All In est une opportunité qui doit nous faire penser plus loin ! »

Gillian Dolce, Coalition mondiale de la jeunesse contre le VIH/sida

« All In! est conçu pour sortir des sentiers battus, afin de transformer totalement l'avenir des adolescents. »

Kate Gilmore, Directrice exécutive adjointe du FNUAP

« All In! est un calendrier d'action et une plate-forme de collaboration pour accélérer l'obtention des résultats sur le VIH avec et pour les adolescents, dans lesquels les adolescents doivent être impliqués avec bon sens sur chacun des aspects. »

Craig McClure, Chef de la section VIH/sida de l'UNICEF

Mettre à jour

Campagne de l'OIT pour la Journée mondiale de lutte contre le sida : combler l'écart sur le lieu de travail

01 décembre 2014

La Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA Jan Beagle a participé, en compagnie du Directeur général de l'Organisation internationale du travail (OIT), aux célébrations de la Journée mondiale de lutte contre le sida au siège de l'OIT à Genève, en Suisse, le 1er décembre, afin de souligner l'importance de l'accélération de la riposte au sida.

L'OIT a mis en avant sa campagne VCT@Work, qui vise à atteindre 5 millions de travailleurs avec des conseils et des tests de dépistage volontaires d'ici 2015. Depuis son lancement, l'initiative a permis de toucher plus d'un million de travailleurs et de mobiliser près de 500 000 personnes pour un test de dépistage du VIH.

Dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre le sida, le personnel de l'OIT a formé un ruban rouge humain au siège de l'OIT en signe de solidarité avec les personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus dans le monde.

Quotes

« À l'OIT, vous savez mieux que quiconque que le monde du travail fournit des points d'entrée uniques pour combler l'écart et atteindre des populations laissées de côté dans la riposte au sida. Les lieux de travail sont des communautés avec des systèmes de communication et des équipements de soins de santé qui peuvent être utilisés pour les services de prévention, de traitement, de soins et d'appui et pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination. »

Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA

« Nous ne pourrons atteindre notre objectif de mettre fin au sida d'ici 2030 que si nous répondons correctement aux besoins des personnes, notamment des emplois décents, le respect de leurs droits au travail et une protection sociale. »

Guy Ryder, Directeur général de l'Organisation internationale du travail

Mettre à jour

La trithérapie plus efficace pour prévenir la transmission du VIH de la mère à l'enfant

21 novembre 2014

Les résultats d'une grande étude clinique publiés le 17 novembre apportent de nouvelles preuves montrant que les associations de trois médicaments antirétroviraux sont plus efficaces que les traitements avec un seul médicament pour prévenir la transmission du VIH de la mère à l'enfant. Baptisée PROMISE (Promoting Maternal and Infant Survival Everywhere – Promouvoir la survie des mères et des nourrissons dans le monde entier), l'étude a été menée en Inde, au Malawi, en Afrique du Sud, en Tanzanie, en Zambie et au Zimbabwe.

Les conclusions montrent que les femmes enceintes ayant un taux de CD4 de 350 cellules/mm3 ou plus recevant une antiprotéase contenant une trithérapie avaient 70 % de risque en moins de transmettre le VIH à leur nourrisson que les femmes recevant un traitement simple à base de zidovudine.

Les taux de transmission généraux mesurés à l'âge de deux semaines étaient faibles dans le cadre de l'étude, avec une estimation à 0,5 % et 0,6 % chez les mères utilisant chacune des deux trithérapies étudiées et 1,8 % avec le traitement à un seul médicament.

Comme prévu avec les traitements à plusieurs médicaments, l'étude a également révélé davantage d'effets secondaires chez les femmes qui prennent la triple combinaison. Bien que globalement le nombre de femmes et d'enfants victimes d'effets secondaires ait été faible, on a observé une incidence supérieure de toxicité hépatique chez la mère, de faible poids de naissance et d'accouchement prématuré avec la trithérapie. Selon les chercheurs, en comparant le risque plus faible de transmission de l'infection à VIH de la mère à l'enfant au taux accru d'effets secondaires, la trithérapie constitue l'option la plus favorable.

Ces résultats vont dans le sens des directives de l'OMS sur la prévention de la transmission de la mère à l'enfant et sont rassurants pour les nombreux pays en développement qui sont en train de passer des traitements à médicament unique (option A de l'OMS) aux trithérapies (option B/B+ de l'OMS). L'ONUSIDA appuie les recherches rigoureuses comme l'étude PROMISE, qui a été conçue pour éclairer les politiques et les directives destinées à renforcer la riposte mondiale pour éliminer l'infection à VIH chez les enfants.

Depuis 2011, l'ONUSIDA et ses partenaires travaillent avec les pays pour réduire les nouvelles infections à VIH chez les enfants et renforcer la santé maternelle par le biais du Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants à l'horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie, qui couvre les 22 pays dans lesquels se produisent 90 % des infections chez les nouveau-nés. Fin 2013, les pays participants avaient déjà enregistré une réduction de 43 % des nouvelles infections à VIH et huit d'entre eux avaient réduit les nouvelles infections de 50 % ou plus. Pour la première fois, les 22 pays ont désormais adopté l'option B, la trithérapie, pour la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant.

Quotes

« Le résultat de l'étude PROMISE apporte une preuve claire pour les pays qui appliquent encore l'option A qu'il faut passer le plus vite possible à l'option B/B+. »

Salim Abdool Karim, Président du Panel d'experts scientifiques de l'ONUSIDA

Mettre à jour

L'ONUSIDA et l'OMS en mission conjointe au Mali pour soutenir la riposte à Ebola

24 novembre 2014

Le virus Ebola continue de faire des ravages en Afrique de l'Ouest. La Guinée, le Libéria et la Sierra Leone sont les pays les plus touchés, avec une transmission qui reste répandue. Environ 15 300 cas ont été signalés depuis le début de l'épidémie et plus de 5 450 personnes ont trouvé la mort. Le Mali, jusqu'ici épargné par le virus, est le dernier pays à avoir signalé des cas d'Ebola, six au total, tous mortels.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, a accompagné la Directrice générale de l'Organisation mondiale de la Santé, Margaret Chan, lors d'une récente visite au Mali visant à soutenir le pays dans ses efforts pour contrer la propagation d'Ebola et appliquer les leçons tirées de l'épidémie de sida dans des actions de terrain.

Mark Dybul, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, et Jean-François Delfraissy, Coordinateur français des opérations nationales et internationales de riposte à Ebola, se sont joints à cette visite de haut niveau.

En compagne du Ministre malien de la Santé, la délégation a visité un centre de traitement d'Ebola à Bamako géré par Médecins Sans Frontières, où un patient atteint d'Ebola est en cours de traitement. Ils ont ensuite rencontré des représentants de la société civile, des chefs religieux et des professionnels de santé.

Les 15 prochains jours seront critiques pour éradiquer Ebola au Mali. La coordination des actions et de la communication stratégique représente la clé du succès, tout comme un financement et une assistance technique immédiats de la part de la communauté internationale.

Pendant sa visite au Mali, M. Sidibé a rencontré le Président Ibrahim Boubacar Keïta et le Premier ministre Moussa Mara et il a accompagné la Première dame Keïta Aminata Maïga pour une visite dans un centre de santé qui travaille dans la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant.

Quotes

« Mettre un terme à Ebola est une priorité nationale. »

Ibrahim Boubacar Keïta, Président du Mali

« La meilleure façon d'éradiquer Ebola est une approche multisectorielle. Le gouvernement et la société civile doivent travailler ensemble. »

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Mettre à jour

Utiliser le potentiel des adolescents et de la jeunesse

19 novembre 2014

Dans les pays en développement, utiliser le potentiel des jeunes en défendant leur santé, leur éducation, leur emploi et leurs droits peut permettre de transformer et de renforcer l'économie de manière spectaculaire, constate un rapport phare du Fonds des Nations Unies pour la population publié le 18 novembre.

Selon ce rapport intitulé État de la population mondiale 2014, avec les bonnes politiques, les nations peuvent bénéficier d'un « dividende démographique », car la baisse des taux de mortalité et de fécondité conduit à une population active plus importante ainsi qu'une prospérité sociale et économique accrue.

Toutefois, le rapport indique que trop de pays n'investissent pas suffisamment dans l'avenir des 1,8 milliard de jeunes âgés de 10 à 24 ans et que leurs besoins et leurs préoccupations sont trop souvent ignorés. Par exemple, dans deux pays sur trois, ils sont exclus des plans de développement nationaux et des stratégies de réduction de la pauvreté ; les violations des droits humains sont la règle et les droits en matière de santé sexuelle et reproductive, considérés comme essentiels pour que les jeunes puissent exploiter pleinement leur potentiel, sont souvent impossibles à faire valoir en raison des lacunes dans l'information et les services.

L'état de la population mondiale 2014 met en avant les graves conséquences de telles lacunes dans le cas du VIH. Aujourd'hui, plus de 2 millions de personnes âgées de 10 à 19 ans vivent avec le virus et les jeunes représentent environ 1 nouvelle infection à VIH sur 7. Les décès dus au sida augmentent chez les adolescents alors qu'ils chutent dans les autres groupes d'âge, et les jeunes manquent toujours encore de connaissances sur les moyens de se protéger du VIH.

Plusieurs recommandations sont énoncées pour favoriser l'émancipation des jeunes, en particulier les filles, et promouvoir des individus et des sociétés en meilleure santé qui réussissent mieux leur vie. Parmi celles-ci figurent l'égalité d'accès aux services de santé sexuelle et reproductive, notamment les services de prévention et de traitement du VIH, la scolarisation au niveau secondaire d'un plus grand nombre de filles et d'adolescents, et la fin du mariage des enfants.

Quotes

« Le record actuel de 1,8 milliard de jeunes dans le monde représente une immense opportunité pour transformer l'avenir. Les jeunes sont les innovateurs, les créateurs, les bâtisseurs et les leaders du futur. Toutefois, ils ne peuvent transformer l'avenir que s'ils ont les bonnes compétences, qu'ils sont en bonne santé et sont aptes à faire de réels choix et à prendre des décisions dans leur vie. »

Babatunde Osotimehin, Directeur exécutif du UNFPA

Mettre à jour

L’innovation: une force de changement pour les enfants défavorisés du monde entier

20 novembre 2014

Se servir de l'innovation pour améliorer la vie de millions d'enfants parmi les plus défavorisés du monde et combler le fossé entre ceux qui ont presque tout et ceux qui n'ont presque rien : tel est le thème du rapport de l'UNICEF La situation des enfants dans le monde, publié le 20 novembre.

Marquant le vingt-cinquième anniversaire de la Convention des droits de l'enfant, ce rapport plaide pour un agenda axé sur le changement dans lequel les gouvernements, la société civile, les entreprises, les responsables d'organisations communautaires et une large variété d'acteurs travailleraient ensemble pour trouver des solutions créatives aux problèmes les plus urgents auxquels sont confrontés les enfants. Selon le rapport, ces solutions doivent traverser les frontières, repousser les limites et former de nouveaux réseaux internationaux dans un monde de plus en plus interconnecté, afin de lutter contre l'iniquité et l'injustice.

Le rapport note que ces actions relèvent d'une nécessité urgente car des millions d'enfants sont encore victimes de discrimination, d'abus physiques et sexuels et de négligence. Les 20 % les plus pauvres sont deux fois plus susceptibles de mourir avant leur cinquième anniversaire que les 20 % les plus riches et dans les pays les moins développés, près d'un quart des enfants sont obligés de travailler.

Plusieurs innovations, dont bon nombre sont nées de l'imagination même de jeunes inventeurs, sont présentées. Elles vont de la Solar Ear, premier chargeur de batterie rechargeable pour aide auditive du monde, aux bateaux-écoles qui permettent aux enfants des zones inondables d'accéder à l'éducation, en passant par un générateur d'électricité fonctionnant à l'urine et un nouveau matériau de construction conçu à partir de déchets de riz. Des histoires personnelles sont également mises en vedette, comme celle de Joséphine, une jeune Zambienne qui se sert des technologies mobiles pour prodiguer à ses pairs des conseils gratuits et confidentiels sur le VIH et les autres maladies sexuellement transmissibles. 

En outre, la version numérique intégrale du rapport, qui inclut des composantes multimédia et interactives, invite les lecteurs à partager leurs propres innovations et leur créativité pour aider les enfants dans le monde entier. 

Quotes

« L'iniquité est aussi ancienne que l'humanité, mais l'esprit d'innovation aussi, et c'est lui qui a toujours entraîné les progrès de l'humanité. Dans notre monde de plus en plus connecté, les solutions locales peuvent avoir un impact mondial et bénéficier aux enfants de tous les pays qui sont encore victimes tous les jours d'iniquités et d'injustices. »

Anthony Lake, Directeur exécutif de l'UNICEF

Mettre à jour

Les femmes dirigeantes lancent un appel pour mettre fin à l'épidémie de sida

11 novembre 2014

Des femmes dirigeantes du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, réunies à Alger, en Algérie, les 10 et 11 novembre, ont appelé à faire avancer l'égalité entre les sexes, la riposte au VIH et l'accès universel au traitement et à la prévention du VIH dans la région.

Organisée par l'ONUSIDA, en collaboration avec le gouvernement algérien, la Ligue des États arabes et ONU Femmes, cette réunion de haut niveau était la première d'une série visant tous les secteurs de la société pour agir en faveur de la mise en œuvre de la Stratégie arabe de lutte contre le sida. Cette stratégie aborde le VIH comme une question sociale et de santé publique et pose les jalons pour stopper la propagation puis mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030 au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, s'est joint à ces dirigeantes dans leurs délibérations et a mis l'accent sur le fait que la mise en œuvre de la Stratégie arabe de lutte contre le sida pouvait ouvrir la voie à la fin de l'épidémie de sida dans la région. Pour ce faire, les pays doivent veiller à ce que leurs sociétés soient plus inclusives, atteindre les personnes qui sont exclues de la riposte au sida, mobiliser la société civile et profiter du mouvement initié par les leaders féminins pour amener le changement.

L'Algérie a fait preuve d'un fort engagement politique envers l'égalité des sexes, avec 21 % de femmes aux postes ministériels et 31 % au parlement. La riposte du pays au VIH est aussi un exemple à suivre dans la région. La politique algérienne consiste à assurer l'accès universel aux services de prévention et de traitement du VIH, notamment la gratuité des médicaments antirétroviraux pour ceux qui en ont besoin, avec jusqu'à 97 % de fonds provenant de financements nationaux. L'Algérie est aussi parvenue à construire un partenariat solide avec sa société civile dynamique.

S'adressant à M. Sidibé lors de sa visite, le Ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a félicité l'ONUSIDA pour ses efforts dans le renforcement du partenariat mondial. Abdelmalek Boudiaf, Ministre de la Santé, a réaffirmé son engagement en faveur de la création du Centre d'excellence de recherche sur la santé et le sida en Algérie.

M. Sidibé a également participé à un événement destiné à marquer, avec un peu de retard, la Journée des Nations Unies, célébrée chaque année le 24 octobre. Cette manifestation a permis de démontrer la force et l'unité du système des Nations Unies en Algérie, qui travaille collectivement pour faire avancer la riposte au sida dans le pays.

Quotes

« Je suis venu ici pour vous demander de vous joindre à moi dans le mouvement pour mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030 et de vous joindre à moi pour mettre le leadership des femmes, l'égalité des sexes, le respect et la dignité au cœur de ce mouvement. »

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Les trois principes de la Constitution algérienne sont l'accessibilité, l'accès gratuit aux services et l'universalité sans distinction ni discrimination. »

Abdelmalek Boudiaf, Ministre algérien de la Santé

« C'est le moment de s'assurer que la riposte nationale au VIH et au sida va dans le sens des engagements en faveur de l'égalité des sexes et de l'émancipation des femmes. À l'occasion de Pékin+20 et dans le cadre d'un agenda déterminant pour après 2015, nous vous demandons instamment de jouer un rôle décisif pour peser dans le nouveau monde d'après 2015 et mettre fin aux inégalités entre les sexes. »

Begoña Lasagabaster, Directrice, Leadership et Gouvernance, ONU Femmes

« Nous admirons l'ONUSIDA pour ses efforts de réconciliation de l'humanité avec elle-même et d'instauration d'un partenariat mondial. »

Ramtane Lamamra, Ministre algérien des Affaires étrangères

« La présence parmi nous du Directeur exécutif de l'ONUSIDA représente l'engagement de l'ONUSIDA de renforcer la collaboration avec la Ligue dans l'un des domaines de santé les plus importants, qui pose des problèmes indéniables pour le développement économique et social et menace la sécurité sanitaire des pays de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. »

Laila Negm, Directrice du Département de la santé et de l'aide humanitaire de la Ligue des États arabes

Feature Story

Au Cambodge, les travailleurs du secteur du divertissement saluent les nouvelles dispositions en matière de droit du travail

12 novembre 2014

Quand Sopheap rentre du travail à 2 heures du matin, elle marche sur la pointe des pieds dans l'unique pièce de son appartement car tout le monde dort. Cette jeune mère de 35 ans se glisse dans le lit qu'elle partage avec ses deux petits garçons et profite de quelques heures de sommeil avant de se lever pour préparer le petit-déjeuner.

« C'est moi qui gagne le pain de toute la famille. Je soutiens mes fils, ma nièce et ma mère », explique Sopheap. « J'envoie également de l'argent à mes frères et sœurs ».

Tout comme d'autres mères qui travaillent de nuit, elle apprécie de pouvoir passer ses journées à profiter de moments de qualité avec ses enfants : jouer avec eux, leur faire à manger et s'occuper d'eux. La nuit, c'est sa propre mère qui prend le relais.

Sopheap travaille dans le divertissement et passe ses soirées dans un bar à bière de Phnom Penh. Elle est entrée dans ce secteur après son arrivée dans la capitale du Cambodge, il y a sept ans, bien loin de son métier de vendeuse de fruits et légumes sur le marché local de sa ville natale.

« Je gagne environ 120 dollars US par mois aujourd'hui, et c'est beaucoup plus que ce que j'avais comme vendeuse. Avant, je n'arrivais pas à joindre les deux bouts », raconte Sopheap.

Comme beaucoup d'autres travailleurs du secteur du divertissement au Cambodge, c'est sa situation financière précaire qui l'a décidée à s'installer dans la capitale. Elle explique qu'elle a eu de la chance parce qu'elle est jolie et qu'elle aime chanter. Son premier travail était de divertir les clients dans un restaurant, puis elle a été embauchée dans son établissement actuel il y a un an.

« Ce n'est pas facile. Vous savez, parfois, les hommes nous forcent à boire. Ils peuvent nous harceler et même devenir violents. Mais j'ai de la chance parce que mon patron est compréhensif. Quand on ne se sent pas bien, il nous laisse même prendre un congé maladie », explique Sopheap.

Le congé maladie est l'un des droits de base des travailleurs reconnu par le Code du travail cambodgien, mais jusqu'à récemment, peu d'entre eux y avaient droit dans le secteur du divertissement. Aujourd'hui, le congé maladie est reconnu comme un droit pour les travailleurs de ce secteur. Cette reconnaissance fait suite à une décision prise le mois dernier par le Ministère cambodgien du Travail et de la Formation professionnelle en vue de la publication d'un nouveau règlement ministériel qui appelle à veiller à la sécurité et la santé professionnelles et à protéger les droits de tous les travailleurs du secteur du divertissement. Au Cambodge, ce terme de « travailleurs du secteur du divertissement » couvre toutes les personnes qui travaillent dans les hôtels, restaurants, maisons d'hôtes, établissements de karaoké, discothèques, bars à bière, casinos et salons de massage, entre autres lieux. Même si Sopheap précise qu'elle ne pratique pas le commerce du sexe, il est généralement reconnu que ce type de travail peut conduire à la vente de services sexuels.

Ce changement a été salué par les représentants syndicaux. « Le gouvernement a fini par reconnaître que les travailleurs du secteur du divertissement étaient véritablement des travailleurs comme les autres et devaient être protégés par le droit du travail », explique Chan Dyna, qui représente le Réseau national des travailleurs du secteur du divertissement.

Nombreux sont les travailleurs de ce secteur qui subissent des conditions de travail difficiles, avec des horaires à rallonge, un salaire de misère et un harcèlement sexuel. Les employeurs exigent également souvent le versement de pénalités par leurs salariés lorsqu'ils arrivent en retard ou tombent brusquement malades, piégeant ainsi les travailleurs qui tentent de régler leurs dettes. Les nouvelles réglementations interdisent de telles pénalités, de même que tout type de travail forcé ainsi que la consommation imposée d'alcool et de drogues et les avortements non consentis, ce qui permettra de créer un environnement favorable pour les travailleurs du secteur du divertissement afin qu'ils puissent bénéficier d'une éducation à la santé et accéder aux services de santé.  

L'Organisation internationale du travail (OIT) collabore avec le gouvernement cambodgien pour former tous les inspecteurs du travail sur les nouvelles réglementations d'ici juin 2015. Ce programme de formation inclut non seulement la formation en matière de sécurité sur le lieu de travail et de droit du travail, mais aussi la prévention du VIH et la lutte contre la stigmatisation et la discrimination des travailleurs du secteur du divertissement qui vivent avec le VIH.

« Cette récente évolution positive du droit du travail pour les travailleurs du secteur du divertissement est l'aboutissement concret de tout le travail effectué autour du VIH », explique Richard Howard, Spécialiste du VIH et du sida au Bureau régional de l'OIT pour l'Asie et le Pacifique.

Grâce à leur participation aux programmes de lutte contre le VIH, les travailleurs du secteur du divertissement ont appris non seulement à prévenir et atténuer l'impact du VIH, mais aussi à faire valoir leurs droits sexuels et reproductifs et leur droit à la protection sociale.

« Le mouvement de lutte contre le VIH a permis l'émancipation des femmes. Il a permis de créer une base de solidarité et est devenu une plate-forme pour la défense des droits au sens plus large », déclare M. Howard.

Sopheap est aussi pair-éducateur et partage des informations sur le VIH avec d'autres travailleuses du secteur du divertissement. « Nous sommes confrontées à beaucoup de stigmatisation et de discrimination. J'espère que les nouvelles réglementations inciteront les gens à nous respecter en tant que professionnelles », déclare-t-elle.

S'abonner à Cosponsors